« La vérité est au fond du verre. » Daniel M. Müller & Cassie Williams

Un soir au bar comme les autres. Accueillir, servir, sourire, communiquer, travailler, etc. Tel un robot, la barmaid effectuait ces tâches habituelles. La jeune femme avait toujours fréquenté ce genre d’endroits. Maintenant, elle était propriétaire de l’un de ces lieux connus pour une grande place accordée à la débauche. Cassie Williams se sentait accomplie en exerçant cette profession. Pour une fois, elle possédait cette impression d’être utile à quelque chose, à des personnes. Avant, elle n'était qu'une droguée, très asociale et capable du pire... . Désormais, son but, en accord avec son activité professionnelle, se résumait au fait que les gens passent une bonne soirée en venant au Reaper, qu’ils oublient leurs soucis. Tout était permis dans le bar de la rousse! Les gens ne se privaient pas d’effectuer des choses qu’ils ne faisaient pas de coutume. Se lâcher. La timidité n’était plus de mise. Les mœurs était éveillée. Chacun pouvait y aller de sa motivation. Le Reaper était la parenthèse dans une vie. Son nom se voulait significatif, il mettait à l’honneur: Riley Thompson, le compagnon de Cassie. Il était faucheur. Elle l’aimait plus que tout et elle lui devait trop de choses alors c’était sa manière de lui prouver une certaine reconnaissance.

Présentement, Cassie se posa avec un habitué et fidèle du bar qu’elle appréciait beaucoup: Daniel Müller. Il assis au bar, elle l'avait rejoint. La jeune femme le trouvait amusant à ces heures perdues, intéressant tant le brunet avait des histoires à raconter, etc. Il était sympathique. Il avait ses idées sur certains sujets mais jamais il n’imposait son avis aux autres. Il partageait un point c’était tout. Il savait autant écouter que parler. Les deux amis, si on pouvait utiliser ce terme, se confiaient de temps à autre. La présence de cette homme était rassurante et plaisante. Williams fermerait bien le bar juste pour pouvoir discuter tranquillement avec le sexagénaire. Parfois le bruit les dérangeait. Cassie bossait beaucoup trop pour offrir du temps personnel à qui que ce soit. Alors, elle profitait de ces instants de battements. Une pause était de prévue. La belle lança:


- Tu vas bien Daniel? Tu veux une nouvelle bière? Elle sourit. Quoi de beau? Désolé j’ai pas eu le temps de venir te parler avant.

› La vérité est au fond du verre [feat Cassie Williams]

Cela faisait un petit moment que Daniel était accoudé au bar du Reaper, en train de regarder autour de lui. Les bars, qu'il n'avait jamais eu l'habitude de fréquenter de son vivant était devenu son lieu de prédilection depuis sa mort. Il fallait bien faire passer le temps, et regarder les gens aller et venir dans ce lieu était quelque chose d'à la fois intéressant et apaisant. Le bar est une parenthèse dans la vie, un endroit dans lequel on entre, en laissant une partie de soi à l'extérieur, pour ne la reprendre qu'en partant. Un lieu dans lequel il est bon de pouvoir venir flatter, et ça, seule la mort avait permis à Daniel de le découvrir. Il aimait se dire que ce lieu était le lieu dans lequel les morts se devaient d'aller. Un lieu dans lequel il devait aller. Et puis, il s'y sentait bien, il aimait l'atmosphère, l'odeur caractéristique des bars. Cette odeur indéfinissables, mélange d'alcool, de boisson, de quelques pâtisseries, et de transpiration. Cette odeur de mélange des hommes... c'était le seul point noir, la seule ombre au tableau des bars pour l'allemand. Mélange. Des. Hommes. On pouvait trouver de tout dans un bar, y compris des impurs. Il les sentait à des kilomètres, il les voyait, leurs odeurs, leurs visages, leurs façons de parler, il les reconnaissait.

Il parvenait quand même à passer outre, pour observer les gens qui circulaient. Des hommes, des femmes, de tous âges. De toutes origines. Qu'est-ce qu'ils faisaient là? Voilà à quoi s'amusait Daniel, en attendant de pouvoir discuter avec la jeune femme qui s'agitait derrière le comptoir et en salle. Il la regardait se mouvoir avec grâce entre les clients, jonglant entre les clients en salle, ceux du comptoir et les chiants en terrasse. Franchement, elle s'en sortait bien. Daniel sourit en pensant au passé de la jeune femme dans le bar de Jayden. Au fond, ce schisme avait permis à Daniel de multiplier ses habitudes par deux, ses lieux par deux. C'était tout bénéf pour lui! Il appréciait de venir ici, et de la regarder courir dans tous les sens, pendant que lui était sagement assis à apprécier la fraîcheur d'une bière. A chaque fois il était impressionné par la jeune femme, qu'il avait vu évoluer depuis un moment maintenant. C'était un peu comme une petite sœur qu'il n'a jamais eu.

Quand il l'a vit venir vers lui, un sourire se dessina sur son visage.

Tu vas bien Daniel? Tu veux une nouvelle bière? Quoi de beau? Désolé j’ai pas eu le temps de venir te parler avant.

Daniel posa son verre sur le comptoir et releva la tête vers Cassie, avec un grand sourire.

› Tout va très bien! Et toi? Tu m'as l'air fatiguée, tu devrais penser à te reposer de temps en temps tu sais... tu as le droit, personne ne va te piquer ton boulot!!... Quoique... il paraît qu'il faut désormais faire un choix entre ton bar et celui de Jay'...

Daniel laissa filtrer cette remarque mine de rien, avant de sortir plus fort, avec un grand sourire.

› J'veux bien une autre bière ouai! Je t'en offre une?

« La vérité est au fond du verre. » Daniel M. Müller & Cassie Williams

Qui aurait cru qu’un jour une ex-droguée ouvre son propre bar? Et pourtant… Cassie Williams avait réussi à faire fleurir une belle affaire: un bar où l’alcool coulait à flot la nuit, et un restaurant où les sandwichs se vendaient pas trentaine le jour. La jeune femme avait bien changé. Le travail devenait sa drogue. Elle ne dormait pas beaucoup pour assurer un max. Exit les sorties avec son compagnon, les visites aux proches… juste le travail comme vraie préoccupation! Le but restait que le bar survive longtemps. La rouquine n’avait que cette envie. Avant elle fréquentait des endroits malfamés, à son image, histoire de se saouler et oublier que son fiancé la frappait une fois le manque de substances illicites présent. Cette addiction fut dévastatrice. L’ancienne consommatrice avait même fait de la prison. Désormais, elle demeurait une âme bien pensante. Pourquoi Daniel vaquait-il de bars en bars tel un esprit perdu? Possédait-il des raisons? Cassie désirait les connaître. Ils savaient discuté mais jamais ils ne creusaient les sujets difficiles. Williams considérait beaucoup Müller, elle l’adorait alors elle voulait le connaître plus en profondeur. Le moment de converser avait sonné.

- Beau sourire mister! Vraiment, ça fait plaisir de te voir. Elle eut la même expression que son interlocuteur comme quoi la communication était de mise. La joie passait d’un visage à un autre en deux temps, trois mouvements. Je suis ravie de savoir que tu te portes bien! Je vais bien également, faut pas t’en faire pour la fatigue: je la supporte depuis le temps, c’est une bonne amie: plaisanta-t-elle. Elle rit aux paroles de l’homme. Mais la suite l’enchanta moins. Elle n’était pas présente pour exercer une quelconque concurrence au Devil’s Tail mais le marché disait le contraire. La clientèle de Wellignton et Westley accourait chez Williams: une aubaine pour la rousse! Mais toi tu es ici, dit-elle tout sourire. La présence de Daniel restait une compagnie dès plus agréable. Il était l’ami de la proprio du Reaper. Jamais elle le trahirait sous prétexte qu’il côtoie ce bougre de Jayden. J’ai mieux je t’offre cette bière, et la suivante aussi: je t’accompagne, je n’en peux plus, ça va me décontracter dirons-nous. Quoi de beau chez toi? Tu n’es pas venu depuis un moment.

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