L'hôtel ça coûte cher, et Jax a mieux à faire de son argent. C'est pour cela qu'il a mis ses rares neurones encore en état de marche au travail pour trouver une solution peu couteuse et à peu près stable de se loger. Etant donné qu'il est encore "jeune mort" et donc nouveau dans le coin, il ne voit personne qui pourrait l'héberger gratos, et même s'il sait que son frère, avec qui il s'entend si bien, fait lui aussi partie de ce monde, il ne l'a pas encore revu depuis l'incendie qui les a amenés ici, et ne sait donc pas où il loge. Solution restante ? chercher une colocation. C'est moins coûteux que de prendre un appart' seul, et aussi il n'a pas besoin de voir les propriétaires, qui pourraient être réticent de louer à un mec louche et sans revenu fixe comme lui. Là, il lui reste juste à faire des efforts pour paraitre présentable la première fois qu'il rencontrera son ou sa futur coloc', et ce jusqu'à ce qu'il signe le bail. Après, ce n'est pas important. Il y a des chances qu'il ne soit pas le colocataire modèle clairement, puisqu'il passe plus de temps à planer à cause de la drogue qu'à avoir les pieds sur Terre et le sens des responsabilités... Il faut cependant qu'il réussisse à faire croire le contraire, au moins un temps. Avant de mourir, il avait monté une petite affaire avec son frère, revendant des objets volés en tout genre. Cette expérience lui a appris à mentir et manipuler les gens pour leur faire croire ce qu'il souhaitait, donc maintenant qu'il a l'habitude, ça ne devrait pas être trop dur de mettre ses talents en application dans le cas présent.

Il avait donc pris le temps de se poser dans un bar avec un journal, à la rechercher de la petite annonce de ses rêves. Et il avait finit par trouver une offre intéressante. Un loft plutôt bien placé et pas trop cher. Il passe donc un coup fil au numéro indiqué et fixe un rendez vous avec l'actuelle résidente pour une petite visite. C'est ce qui l'amène aujourd'hui devant cette immeuble du Big Bang Boulevard. Une fois arrivé devant la bonne porte, il sonne en espérant qu'une chose : que ça passe. Il avait pris une douche juste avant de venir pour se rafraichir les idées, et pris une petite dose de coke, le minimum pour ne pas se sentir en manque. Le jeune s'est vêtu d'un jean/tee-shirt passe partout, histoire que son hypothétique future colocataire n'ait pas de préjugés sur lui en le voyant habillé dans de vieux vêtements, ou pas très propres. Autant dire qu'il est physique irréprochable aujourd'hui, il a l'air d'un type tout à fait clean même. C'est ce qu'il espère tout du moins. Il saura bientôt s'il a raison, selon comment se déroule ce petit entretien.

Ca faisait presque un mois que Julia était morte. Un long mois de solitude et d'errance. Elle qui était une jeune femme plutôt joyeuse et extravertie, elle s'était renfermée peu à peu sur elle même, se laissant ronger par la solitude. Elle détestait cela, être seule. alors c'était tout naturellement qu'elle posta une annonce dans le journal pour un collocations. Le loft était grand, et elle n'était pas trop désordonnée. Et puis, elle n'était pas du genre curieuse et fouineuse. Elle laissait de l'intimité aux autres, tout comme elle aimait avoir la sienne. C'était vraiment une colocataire idéale. Elle ne reçut qu'un appel, en 3 semaines, celui d'un certain Jack Stanley. Ils fixèrent le rendez-vous au lendemain. Cela laissait le temps à Julie de faire le ménage de fond en comble, et ainsi de mettre toutes les chances de son côté le lendemain matin. Elle commença par la seconde chambre, celle qu'elle destinait à un potentiel colocataire. Elle était aussi grande que la sienne, sauf que celle ci était plus neutre. La chambre de Julia avait des couleurs vives et était déjà personnalisée. Elle ôta ses quelques affaires qui traînaient dans les placards et sur le lit, puis les rangea dans sa penderie. Elle fit le lit et la poussière, puis passa un coup de balais dans toutes les autres pièces. L'heure de la visite approchant, elle alla se préparer. Elle enfila un jean qu'elle retroussa à mi-mollet, une marinière plutôt large et des sandales noires à semelles compensées. Elle dessina un trait d'eye liner sur ses paupières et déposa une pointe de gloss sur ses lèvres. Elle était prête. A ce moment là, on sonna. Timing parfait. Elle ouvrit. Devant elle se trouvait un bel homme, brun aux yeux noisettes, très musclé. Un genre un peu mystérieux. Le type d'hommes qui fait craquer les femmes.

Bonjour ! Je suis Julia, enchantée ! Entrez. Elle lui fit visiter le loft, ne parlant que peu, ou uniquement de détails techniques, la superficie de chaque pièces et autre... Après la visite, ils s'installèrent dans le salon, où Julia servit deux cafés.

Alors, qu'est ce qui vous amène à vous installer en colocation ?

Une fois à l'adresse donnée, qui avec un peu de chance sera également bientôt la sienne, Jax sonne à la porte. Sans trop tarder une jeune femme vient lui ouvrir la porte. Une demoiselle plutôt jolie, sans doute un peu plus jeune que lui, qui semble à première vue sympathique et accueillante.

De même...! Moi c'est Jax.

Répond-il dans un léger sourire amical. Lui qui n'est généralement pas très sociable, c'est pas vraiment son fort de répondre gentiment et d'être sympa. Mais aujourd'hui au moins, il est bien décidé à faire des efforts. Puisqu'il est assez clean pour en être capable, et être complètement maître de lui même, cela ne devrait pas trop poser de soucis. Surtout que cette fille a l'air tout sauf chiante. Et c'est un bon point s'ils s'installent ensemble en colocation. Elle lui fait alors une visite du loft. Jackson trouve ça nickel, hyper propre en plus ; rien à redire. Une fois qu'ils ont fait le tour, ils se posent dans le salon pour discuter un peu autour d'un café.

Je suis arrivé ici il y a pas très longtemps, et l'idée de me retrouver directement seul me plait pas trop, c'est pas plus mal d'avoir un peu de compagnie je trouve. Et puis, au niveau du loyer, c'est aussi beaucoup plus avantageux...

Explique le brun avant de boire quelques gorgées de café. Honnêtement, il est plutôt indépendant comme garçon, il serait capable de vivre seul, mais il craint de sombrer en moins de temps qu'il ne faut pour le dire s'il est complètement laissé à lui même, sans aucune raison de faire un minimum attention à ce qu'il fait. A l'heure actuelle, il est loin d'être clean et continue encore et toujours à consommer de la drogue, à boire jusqu'à plus en pouvoir aussi parfois, et ainsi se retrouver dans des états particulièrement pitoyables. Mais n'empêche qu'il a aussi des moments comme c'est le cas ici où il est à peu près 'normal', et pas complètement déconnecté et en train de planer. S'il n'a plus ça, s'il finit par être tout le temps défoncé, il va mal finir et risque de ne pas faire long feu. Ce serait con. C'est quand il est clean qu'il s'en rend compte, mais il n'a pas envie d'arrêter pour autant, il est trop accro pour réussir une telle chose.

Et toi ? pourquoi prendre quelqu'un en coloc ?

Demande-t-il histoire de faire un peu la conversation, mais aussi parce que ça l’intéressait. C'est quand même important de connaitre un minimum la personne avec qui on vit non ? Comme c'est le cas pour pratiquement toutes les personnes qu'il rencontre, mais s'il ne les connait pas, Jax la tutoie naturellement. Il trouve cela plus facile, et c'est bien plus spontané chez lui. Certaines personnes prennent cependant cela comme un manque de respect ; reste à espérer que ce ne soit pas le cas de la demoiselle.

Jax l'avait tutoyée. Au début, ça avait choqué Julia, pensant à un manque de respect. Mais en y réfléchissant, elle se rendit compte que si ils devaient devenir colocataires, c'était plus commode pour eux deux de se dire tu.

C'est à dire... Ca fait un peu plus d'un mois que je suis là, et je suis plutôt seule. Et je déteste la solitude. Alors je me suis dis que la colocation serait un bon moyen de rencontrer du monde. En plus le loft est plutôt grand, donc ça s'y prête bien.

Julia était honnête. Elle n'aurait pas pu l'être plus d'ailleurs. Elle n'avait pas peur des conséquences, de passer pour un fille désespérée en manque de relations sociales.

Oh, je préfère te prévenir tout de suite, je fume. Au cas où ça te pose un problème. Et vous, quelque chose de particulier à dire ?

Joignant le geste à la parole, elle extirpa son paquet de sa poche et glissa une cigarette entre ses lèvres. Elle prit ensuite le briquait qui trônait sur la table basse et alluma la clope. Elle recrache un épais nuage de fumée et savourait la sensation que ça lui procurait.
La rousse sentait une légère gêne chez son interlocuteur. Elle le savait, après tout c'était son métier de comprendre les gens. Elle avait la vague impression qu'il ne lui disait pas tout

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