Rose se tenait accroupie devant son frigo ouvert. Elle avait déjà fouillé dans les placards de sa minuscule cuisine. Il fallait se rendre à l'évidence... Elle n'avait plus rien à manger chez elle. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas mangé chez elle. Soit elle s'achetait quelque chose à grignoter en ville, soit elle mangeait chez les Walker, chez qui elle travaillait. Elle qui pensait que pour son jour de repos elle pourrait rester toute le journée enfermée chez elle, à regarder la télévision par exemple, elle se mettait le doigt dans l'oeil ! Son ventre gargouilla alors qu'elle fixait toujours son frigo vide d'un regard désespéré. Quelqu'un devrait vraiment se pencher sur l'invention d'un frigo qui se remplirait tout seul ! Mais en attendant, elle devait se laver et s'habiller pour sortir faire des courses. Pour une fois, depuis qu'elle était au Skyline, elle sortit en survêtements, sans se maquiller. Elle s'était passé un coup de brosse dans les cheveux tout de même, mais à part ça elle n'avait pas fait d'efforts pour paraître sortable. Elle s'en fichait bien la tout de suite ! Elle avait une faim de loup, elle aurait pu avaler un éléphant, et dans cette tenue elle se sentait à l'aise pour affronter le centre commercial ! Quelle corvée de faire les courses tout de même... Elle ne mit pas trop de temps à atteindre le supermarché. Elle y avait déjà fait un tour quand elle était arrivé, histoire de repérer les lieux... En entrant dans le bâtiment, elle du essuyer quelques regards outrés de vieille femme chic. Elles devaient pensé qu'une femme ne devait pas sortir dans cette tenue, voir de ne jamais porter ce genre de fringues. Mais c'est d'un pas résolu que Rose se dirigea vers l'entrée de la supérette. Elle prit un panier et commença à faire le tour des rayons. La tout de suite, elle aurait bien pris des tas de sucreries à manger, mais elle repensait à sa mère qui lui disait toujours qu'il fallait manger équilibrer, des légumes, des fruits, des féculents et bla bla bla... C'est à contre coeur qu'elle se dirigea vers le rayon des légumes pour voir ce qu'ils avaient qui se mangeait... Mais elle fut arrêté sur son trajet en heurtant un homme qu'elle n'avait pas vu sortir d'un rayon. Sa première réaction fut :

Désolé ! Je ne vous avais pas vu !

Ce matin là, Amadeo se réveillait étendu sur un lit d'une personne chez une personne qui avait prit pitié de lui la veille et l'avait hébergé, prêté des vêtements et nourrit. Amadeo n'avait pas même remercié la personne qui ne lui en voulait même pas, les gens étaient bien étrange parfois n'est-ce pas ? La générosité on appelait ça, Amadeo nommait ce fait la naïveté. Il n'avait rien à donner en retour à ses gens, mais ils l'hébergeaient tout de même. Pour lui c'était inconcevable, et pour les autres c'était normal. Amadeo avait du mal à accepter l'aide des autres, il détestait le fait d'être redevable, mais les gens insistaient parfois et à bout de force il pliait et acceptait l'aide sans jamais dire merci. On pensait qu'il avait peur, ou autre. Il ne disait rien, il détestait ce genre de situation... Quand il ouvrait les yeux, l'homme était bien reposé, propre, de nouveau vêtement l'attendait sur une chaise à coté de son lit. Il se leva et observa chacun d'entre eux : un jeans bleu quasi neuf, un tee-shirt gris foncé ainsi qu'une veste noire. Il les enfila et s'échappa par la fenêtre du pavillon. Il marchait dans la rue, il n'avait plus vraiment l'air d'un vagabond, mais dans deux jours il aurait de nouveau l'allure d'une épave jusqu'à ce que quelqu'un d'autre prenne pitié de lui ou que les flics ne le ramassent. Howard n'avait pas vraiment de destination particulière, il errait simplement jusqu'à ce retrouver devant les portes d'un supermarché. Depuis combien de temps n'était-il pas entré dans ce genre d'endroit ? Il s'approcha des portes qui s'ouvrirent, un léger sourire sur son visage, beaucoup de souvenirs assez positifs lui revenaient à l'esprit. Il entra et se faufila entre les rayons.

Tellement de produitS qui lui étaient inconnu, il resterait bien des heures à cet endroit à vrai dire. Après tout ce temps, il n'avait jamais remit les pieds dans un magasin... Il plongea ses mains dans les poches de son nouveau jeans et sentit un papier qu'il tira doucement... De l'argent. Il y'en avait bien pour 100 $. Il haussa les épaules et se promenait dans les rayons les mains dans les poches regardant un peu partout. Il s'arrêta devant le rayon des biscuits, il fut assez impressionné par le nombre de différents biscuits proposé, les gens le regardaient assez étrangement, ce n'était pas tous les jours qu'on voyait Howard « faire ses courses ». Il poursuivit son chemin vers le rayon des boites de conserves, un mode alimentaire qu'il connaissait très bien. Il déambula encore dans les rayons, c'est en arrivant dans le rayon des fruits et légume que quelque chose le heurta. Ou plutôt quelqu'un. Amadeo fut complètement tiré de ses rêveries à cet instant là, il baissa les yeux pour voir une jeune femme blonde, le teint très pâle, le visage doux. Il recula d'un pas alors qu'elle s'excusait.

« T’inquiètes... »

Puis il poursuivit sa route de quelques pas, avant de faire volte face.

« Dis... Si tu avais 100 $, qu’est-ce que tu achèterais ? »

Voila une bien étrange question n'est-ce pas ? Amadeo n'avait aucune notion de l'argent, dans sa vie passée, à l'armé ou en fugitif il avait vécu nourrit et logé. Ici, il avait survécu en volant, et les supermarchés n'avait jamais été sa passion lorsqu'il fut encore un civil. Il se souvenait seulement de cet avion qu'il rêvait de faire piloter dans les airs, qu'il avait supplié sa mère de le lui acheter à chaque fois qu'ils venaient au supermarché et qu'elle refusait craignant qu'il ne se blesse. Et le jour où il l'avait enfin eut, l'avion alla directement se scratché dans un mur... Et trente ans plus tard, Amadeo avait guidé le vol AA 11 à se jeter dans l'une des tours jumelles... Ironie du sort n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, à cet instant même, se nourrit tout en dépensant de l'argent était une chose qu'il ne savait pas faire. Bien qu'il passe pour un dingue aux yeux de tous, il s'en fichait pas mal.

Elle se retrouva nez à nez avec un homme plutôt grand et brun, et à peine eut-elle dit qu'elle était désolée il s'éloigna. Ça aurait pu s'arrêter la, ça arrivait à tout le monde de bousculer quelqu'un sans le faire exprès, mais le gars se retourna et lui demanda ce qu'elle achèterai avec 100 $... Elle resta le regarder, surprise de sa question. C'était une drôle de question, et puis... c'est qui ce gars ? Soit elle avait été carrément sonnée par le choc, soit elle délirait mais en attendant elle lui répondit :

Euh... Hein ? Quoi ? Je...

Ah bah bravo Rose ! Ça c'était de la phrase constructive qui allait te permettre d'en savoir un peu plus ! Parfois, elle se sentait vraiment idiote... Elle prit une grande inspiration qu'elle relâcha doucement. Elle fit un pas en direction du gars, le regarda dans les yeux et reformula :

Ça dépend... ça dépend de ce que vous voulez acheter... Nourriture, fringues, électronique...

En même temps, il était dans une supérette, alors c'était surement de la nourriture qu'il voulait ! A moins qu'il se soit perdu... En tout cas, l'homme lui semblait vraiment bizarre, mais pas dans le genre dangereux... Plutôt du genre mystérieux et paumé ! C'est vrai c'était la première fois qu'on lui posait ce type de question. Il vivait dans une grotte ou quoi ? Il ne savait pas ce qu'était 100$ ? Ou il ne savait pas ce que c'était de faire des courses ?

Elle fixait Howard un air étonné, il songea qu’elle le prenait pour un dingue, à vrai dire il s’en fichait, si elle ne souhaité pas lui répondre il n’en avait rien à faire il trouverait bien quelqu’un d’autre pour ça. Elle avait l’air d’une honnête fille et il avait songé qu’elle ne tenterait pas de le voler, mais les apparences peuvent être trompeuse, mais qu’importe il se fichait bien de l’argent, voler était bien plus simple selon lui. Elle bredouilla quelque peu, Amadeo l’observa sans sourciller, c’était clair : elle le prenait pour un dingue. Elle le fixait dans les yeux, s’attendant peut-être à ce qu’il s’exclame que c’était une blague, mais ce n’était pas du tout le cas... Puis enfin elle répondait après avoir légèrement avancé vers lui. Qu’est ce qu’il voulait acheter ? Il n’en avait aucune idée pour tout dire, il n’avait besoin de rien selon lui. A vrai dire il aurait besoin de tout, il n’avait pas même de logement...

« J’en sais rien à vrai dire... »

Amadeo était assez perdu dans le monde actuel, tout pouvait expliquer son mode de vie, depuis combien de temps était-il mort ? Onze ans... Et qu’avait-il fait de ses onze ans ? Rien. Il avait passé les cinq premières années à se souler, puis cinq à suivre avec désespoir la femme qu’il aimé, un an et demi à errer dans le monde des vivant tel un fantôme, puis le voici de retour ici, pour se souler à nouveau, mais pire qu’avant probablement. Il cherchait à effacer tout souvenirs de sa mémoire mais tout cela était impossible, les images de sa vie passée déroulait devant ses yeux sans que jamais il ne soit en paix.

« Tout ici n’a pas la moindre valeur pour moi... Pourquoi ce fruit vaut-il 2$ de plus que celui là ? C’est insensé... »

Il ne doutait pas que la jeune femme prendrait ses jambes à son cou pour se débarrasser au plus vite de ce fou qu’il était, mais il s’en fichait complètement parce que l’avis des autres ne le touchait plus. Quelqu’un passa prés deux et bouscula Amadeo sans même se retourner, et Howard ne disait rien parce qu’il était fatigué de tout...

Apparemment ce gars devait être complètement déconnecté de la réalité, du monde qui l'entourait. Il ne savait pas ce qu'il voulait, et il demandait de l'aide à une inconnue. A ce moment là, la blonde se demanda pourquoi ça tombait sur elle ? C'est vrai ça, il aurait pu aller poser sa stupide question à un vendeur, qui serait surement plus à même de le guider... Mais elle ne fit pas part de ses réflexions et se contenta de lui répondre :

C'est peut être à cause de leur provenance... Je sais pas trop... Et au fond, je me suis jamais vraiment posé la question. Si je veux manger des pommes j'achète des pommes. Sinon je choisis autre chose.

Comme elle avait un travail qui payait plutôt bien, et que son loyer ne lui absorbait pas toutes ses économies, question bouffe elle pouvait légèrement se lâcher ! Peut être pas jusqu'à dépenser des centaines de dollars en courses, mais si elle avait envie, un jour, de s’acheter un kilo de chocolat, elle pouvait. Mais alors la, c'est son régime qui en prendrait un coup...

Pendant qu'elle réfléchissait, une personne passa tout près d'eux, et bouscula l'homme avec qui elle parlait. Il ne réagit pas à la bousculade, et trouva grossier le personnage qui ne s'était même pas excuser... Elle laissa alors échapper une parole :

Ah bah lui il s'étouffera pas avec la politesse !

Rose avait été élevée dans une famille plus ou moins stricte. Mais sa mère avait toujours insisté sur la politesse et le respect. Aujourd'hui encore, la blonde se souvenait des leçons de sa mère. Elle retourna son attention vers le brun. Elle n'osait pas l'envoyer balader, et ne savait pas non plus quoi lui dire. Elle lui demanda alors :

Vous ne faites jamais d'emplettes ?

Amadeo se demanda quelques instants ce qu’il foutait ici, et perdu dans ses pensées il ‘en écouta pas même ses explications tellement il vu perdu dans ses pensées, l’argent. Voila encore une chose qui était bien stupide selon lui, il vivait totalement en marge de la société. Il tentait de se souvenir de l’époque où il fut encore un civil, mais c’était bien loin. Il savait que les cigarettes étaient hors de prix par rapport au passé, ainsi que l’alcool d’ailleurs. Mais le reste, adolescent il allait rarement faire le magasin, du moins pas les supermarchés. Et par la suite, quand il lui avait suffit de pointer sa mitraillette sur le torse du vendeur pour être servis, il n’avait guère fait attention au prix des choses qu’il prenait. Mais il fut tiré de ses pensées lorsqu’il fut bousculé, il gardait son calme et savait que s’il répondait il serait bien capable de lui casser le nez contre une noix de coco à 4$.

« La politesse est une perte de temps. »

Il aurait pu développer son idée sur la politesse, estimant que c’était une marque de respect et que bien peu de personne en ce monde en était digne. La personne avait fait exprès de le bousculer car il y avait largement de la place pour quatre, mais Howard gardait le silence, il ne voulait pas retourner en prison tout de suite. Il regardait la jeune femme qui reporta son attention sur lui, lui posa une question qui lui brulait les lèvres, il sourit amusé. S’il répondait que si, probablement se prendrait-il sa main dans la tronche car elle penserait qu’il se paie sa tête. S’il disait que non, soit elle le prendrait pour un fou, soit pour un homme des cavernes ou alors pour un riche qui ne sortait jamais de son château parce qu’il avait des employé pour faire ce genre de chose à sa place. Mais il n’était aucun de ses trois hommes, il était un ancien militaire qui avait vécu loin de toute société (sauf pour les massacrer). Mais qui pourrait s’en douter ? A moins que la jeune femme ne s’approche d’un piste assez proche de la réalité : tolard à perpétuité, qui avait vécu en dehors de toute société. Tout était imaginable avec un type comme Howard.

« A vrai dire... J’ai fais cela il y a très longtemps, et la notion de l’argent m’échappe totalement. »

Autant jouer la sincérité, Howard ne voulait aucunement importuner la jeune femme qui état venue faire ses courses tranquillement, il lui adressa un léger sourire avant d’ajouter

« Je te laisses magaziner en paix, je crois que je vais suivre ce grand père et regarder ce qu’il achète. »

Drôle de déclaration pour un bien drôle de personnage. Howard salua d’un signe assez militaire la jeune femme d’un signe de main au front fait à la va vite et fit volte face.

HJ: OMG c'est une pure catastrophe XD