BAXTER STREET, NEW YORK CITY. 11 MAI 2006. LA FIN DU DÉBUT.

Beep! Beep! Bang! Foutu cadran. Frank l'ajuste toujours pour qu'il le laisse dormir le plus longtemps possible, mais ce n'est jamais assez longtemps. Il n'aurait pas dû veiller aussi tard la veille. Il s'en rend compte, mais c'était amusant, alors il se le pardonne. Beep! Beep! Bang! Combien de fois il faut frapper le bouton snooze pour que cette merde se taise? Il met un oreiller sur sa tête et ferme ses yeux. Il faut qu'il trouve son nouveau nom. Il n'a pas envie de porter toute sa vie le nom de ces gens qui ont osé prétendre l'aimer, mais qui l'ont si lâchement abandonné au moment où il avait le plus besoin d'eux. Il ne leur a pas parlé depuis les funérailles de Sandy. Beep! Beep! Bang! Sandy... Elle lui manque... Un peu. Il se sent coupable pour sa mort. Il l'a incité à accepter ce voyage à Boston qui lui a été fatal. Les Catalano ne lui ont toujours pas pardonné. Beep! Beep! Bang! Et puis, idée de génie de la part de Frank! Il prend le réveil-matin et le jette au bout de ses bras, le débranchant et arrêtant le bruit qui l'empêchait de dormir. Mais pas moyen de se rendormir.

Frank repousse les couvertures et se lève. Tant pis, il n'a plus sommeil. Il se prend un bol de cheerios et décide d'aller se promener en ville. Il s'appelle un taxi, se disant qu'il lui fallait absolument se trouver une voiture qui ne nécessitait pas une visite chez le garagiste toutes les semaines. Après tout, il était une star, maintenant! Il avait trois contrats déjà pour chanter à des bals des finissants, et deux pièces de Broadway en devenir se l'arrachaient.

Le taxi vint le chercher peu après, et il lui demanda de se diriger vers Broadway West. Il avait envie de se promener un peu, aller manger au restaurant, peut-être faire une ou deux nouvelles rencontres, peut-être quelqu'un d'intéressant, qui sait? Comme toujours, quand il en avait l'occasion, Frank leva les yeux vers l'endroit où, il n'y a pas si longtemps, s'étaient tenues deux grandes tours touchant presque le ciel, où un avion s'était écrasé, où Sandy Catalano avait crié, où Sandy Catalano était morte. Mais les tours n'étaient plus là. Plus physiquement, en tout cas. Parce que chaque New Yorkais les avait toujours, quelque part dans leur coeur.

Frank adorait New York. Il avait vraiment l'impression qu'il aurait dû être né ici. Et il savait pour sûr qu'il mourrait ici. Il redescendit son regard vers le trottoir, observant d'un oeil discret la foule bigarrée qui composait la population de la Grosse Pomme. Un homme en complet, malette à la main, une jeune fille à la chevelure multicolore, une dame habillée tout en noir, un groupe de collégiens, une Sandy Catalano en robe blanche lui rendant son regard... Attendez, quoi?

- Vous pouvez vous arrêter ici?

En trombe, Frank débarque du taxi, en plein milieu de Baxter Street et couru jusqu’au trottoir. Mais là, il eut beau fouiller, il ne la trouva pas et dû s’avouer qu’elle était une hallucination. Comme Broadway était proche, Frank décida de marcher jusqu’à sa destination. En chemin, il croisa un disquaire et ne put s’empêcher d’aller voir si son album y était en vente. À l’intérieur, deux adolescentes tenaient son disque en chuchotant. L’une d’elle leva les yeux et agrippa le bras de l’autre.

- Charlie! C’est lui!

Frank leur adressa un signe de la main avant de repartir. Il adorait quand des gens le reconnaissaient. Ça le faisait sentir vivant, aimé et supérieur. Il continua son chemin vers Broadway, arrivant près de White Street. Il restait encore à peu près 200 mètres avant de tourner le coin quand soudain… BANG! BANG! BANG! Trois coups de pistolet.

Un règlement de compte entre deux gangs rivales, un seul mort. Un innocent. Frank Harvelle n’était pas supposé mourir aujourd’hui. Il avait encore toute sa vie devant lui. Mais toute sa vie, sans le savoir, il s’était préparé pour ce jour. Aujourd’hui, il mourrait. Et c’était véritablement le commencement.


Il n’a aucune idée il est où. Que s’est-il passé? Est-il en train de devenir fou? Qui est-il, au juste? Il ne sait pas, ou il ne se souvient plus. Veux-t-il vraiment savoir? Est-ce qu’il est mort? Il est couché sur ce qui semble être du marbre, sauf que ce marbre est blanc. Blanc pur, plus pur que la neige dans la campagne l’hiver lors d’une tempête, blanc qui fait mal aux yeux. Pourquoi est-il ici?

Soudainement, les souvenirs rejaillissent. Frank Harvelle. 23 ans. Gay. Chanteur. Canada. New York. Baxter Street. Bang. Balle. Il est mort. Sinon, il est dans une expérience de presque-mort. Frank se relève, et porte sa main à sa tête, source de sa douleur de toute à l’heure, mais il n’y a rien. Rien du tout. Pourtant, une balle, ça laisse une marque, non?

La pièce dans laquelle il se trouve est aussi blanche que le plancher. En fait, c’est un tunnel. Au bout, il y a une lumière, et celle-ci est si intense qu’elle donne l’impression que tout est blanc.

Va vers la lumière, Frank

ANNEXE:

Mai 2006. La fin. Ou le commencement. Dépend du point de vue. Don’t Disagree a été un énorme succès. Déjà deux vidéoclips de filmés, des gens qui le reconnaissent dans la rue et un top 43 au Billboard. Frank considère même faire changer son nom de famille et il a un tatou. Vous ne voulez pas savoir où, par contre.

La vie est comme un rêve. Tout a changé, et pour le mieux! L’enfant effrayé, dans le placard qu’il était a vieilli et est devenu un superbe jeune homme, et quand il marche dans la rue, il n’a plus honte. Il garde la tête haute et supporte les regards des gens. Parfois, même, il porte un gilet sur lequel il est écrit «I LIKE BOYS». Et il n’a pas peur, parce qu’il marche dans la rue comme s’il la possédait. BANG!

Aujourd’hui, c’est différent. Pourquoi? Qu’est-ce qui s’est passé? D’habitude, cette douleur n’est pas là. Pourquoi a-t-il mal ainsi? Pourquoi, soudainement, le trottoir se heurte à lui. Est-ce la fin du monde? Qu’est-ce qui se passe? Pourquoi tout est noir, soudain? Une femme crie. Quelqu’un le touche, le retourne sur le dos. On lui prend le poignet. Mais il a mal, ça fait mal, pourquoi? Un gémissement sort de ses lèvres.

J’ai un pouls!

Qu’est-ce que l’homme a voulu dire? Qui est en train de mourir? Quand on prend le pouls de quelqu’un, c’est parce qu’elle est en train de mourir, non? Toujours, la femme crie. Pourrait-elle se taire, s’il vous plaît? Bon Dieu, faites qu’elle se taise. Qu’est-ce qu’elle crie? Essaie de te concentrer, Frankie. Tout est embrouillé, comme sous l’influence. Allez, tu en es capable. Refais surface! Elle dit quoi, la dame..?

Mon Dieu, on a besoin d’un docteur! Donnez-nous un docteur!

Non, ne vous approchez pas!

Vous, allez chercher un médecin.

Charlie, c’est Frank Harvelle! Oh non! Un Docteur! Vite!

Il a quoi, Frank Harvelle? Il veut se lever, dire à la femme qu’il n’a rien, qu’il va bien. Mais pourquoi ne peut-il pas? Qu’est-ce qui ne va pas? Est-il mort? Un arrêt cardiaque? Il a 23 ans, putain de merde! Il lui est impossible de mourir à 23 ans, en plein dans son heure de gloire!

Je suis médecin! Où est-il?

Ici! Il s’est pris une balle!

Alors c’est ça qui s’est passé… Frank se sent glisser. Vers où? Il s’en va. Le paradis existe-t-il? Serais-ce comme dans ce livre qu’il a lu? Quel est le titre… Elsewhere? Oui, c’est ça. Y a-t-il un autre monde qui existe parallèlement au nôtre? Où tout le monde va après la mort pour y vivre une nouvelle vie et où il est possible de garder un œil sur les vivants? Que se passe-t-il, après la mort… Et s’il n’y avait rien? Et s’il… S’il y avait simplement… La mort? Et si… C’était la fin… De Frank Harvelle… Et si… On… Et… Noir…

Les ventes vont monter en flèche.

Dans le Skyline, ce matin de mai était magnifique. Par la fenêtre de sa chambre, William Carter pouvait admirer les jolies teintes rosés du ciel. Cela faisait plusieurs années qu’il était parmi les âmes et ça lui plaisait bien. Dans son jeune temps, il y a soixante ans, William n’était pas apprécier de tous. Il était constamment juger par ses confrères humains. Maintenant qu’il était dans ce monde parallèle depuis 1951, l’homme pu voir par lui-même toute l’évolution fait par les hommes. Mais bon, cela appartenait au passé, de plus, Will ne voulait pas être marabout pour le reste de sa journée. C’est donc avec un soupir de joie qu’il se leva de son lit si confortable pour aller prendre son petit-déjeuner. Voilà qu’il changea d’idée; pourquoi ne pas aller s’entrainer au gym ?! Il ne travaillait pas aujourd’hui et pour l’instant, son bipper d’âmes ne s’était pas encore allumé, Il alla de ce pas chercher son sac d’exercice, enfila une tenu décontracté et alla attendre à l’arrêt d’autobus la plus près.

Cela faisait une bonne heure que Carter s’entrainait. Son souffle était court et irrégulier. Il était en forme, cela ne faisait aucun doute quand on le voyait pour la première fois, mais le brun ne s’entrainait qu’une fois tous les mois. Ce n’est pas comme ça que vous allez développer vos muscles monsieur, disait l’entraineur. William s’en fichait royalement. Il ne venait pas ici pour les muscles, mais pour s’occuper de lui un peu et…

Comme l’homme était faucheur, il trainait en tout temps son bipper d’âmes, comme il aimait l’appeler. Il descendit du tapis roulant, pris son bipper et le fixa. Une adresse apparue : Baxter Street, New-York City. Il accepta d’aller chercher cette âme nouvelle, mais avant, il passa prendre sa douche.

Voilà qu’une âme se présentait à lui. À ce que William pouvait voir, c’était un jeune homme. Il ne restait plus qu’à lui expliquer comment ce déroulerait sa vie et à surtout calmer le jeune homme. Cette tâche allait être ardue, ce n’est qu’une intuition.

Suis le son de ma voix.

Suis le son de ma voix

Frank se retourna vivement au son de la voix masculine. Il n'était pas seul, alors? Qu'est-ce qui se passait? Était-il sensé marcher vers la lumière? Était-il sensé retourner dans la noirceur? Était-il vraiment mort? Il n'avait pas eu le temps de dire au-revoir à tout le monde! Grace et Theo et Kurt et Hanna et tout les autres! Comment allaient-ils réagir s'il était mort? Déjà il s'imaginait un agent de police, frappant à la porte de Tommy. Celui-ci qui détruisait un ou deux meubles par frustration. Oui, c'était bien le genre de réaction que Tommy aurait. Et Grace qui s'écroulait en larme, le policier devant l'aider à se relever.

Et lui dans tout ça? Il était mort, et puis quoi? Il allait voir St-Pierre et lui demandait si sa vie avait été assez bonne pour qu'il lui ouvre les portes du Paradis? Mais il n'avait pas envie d'aller au Paradis, Frank, ni en Enfer. Il n'y croyait pas, non plus. Dieu, c'était que de la foutaise, selon lui. Que se passerait-il? S'il franchissait ce halo de lumière dans le lointain, cesserait-il simplement d'exister? Parce qu'il ne voulait pas disparaître. C'était vraiment la chose qui l'effrayait le plus. Comment pourrait-il savoir qu'il n'était plus là s'il n'existait plus? Comment saurait-il que quelqu'un le regrettait s'il disparaissait simplement?

Frank essayait toujours de repérer la provenance de la voix. Maudite lumière, elle l'empêchait de voir. Il essaya, en protégeant ses yeux de la source lumineuse, d'apercevoir l'homme qui lui parlait. Il ne vit rien, par contre. L'homme ne voulait surement pas se montrer. Peut-être que les gens restaient ici jusqu'à la fin des temps? C'était toujours une hypothèse plausible. Ce serait horrible. Pouvait-on mourir quand on est mort? Frank avait tant de questions...

- Hey? Il y a quelqu'un? Vous êtes où?

Puis, le fait frappa vraiment Frank. Il était mort. MORT. mort. Mort. Mort. MORT. Il était MORT. La panique le gagna peu à peu. Il ne pourrait plus jamais revoir New York. Il ne pourrait plus jamais visiter la tombe de Sandy. Il ne pourrait plus jamais aller dans sa ville natale et faire baver tout le monde devant son CD. Il ne pourrait jamais organiser un World Tour. Il avait vingt-trois ans, bon sang! Comment pouvait-il être mort? Il était en plein milieu de sa vie, bordel de merde!

William était donc dans ce fameux tunnel, là où toute personne voit sa vie entière défiler devant lui. Quand sa mort était venue en 1951, l’homme croyait voir le Paradis, Dieu et Jésus assit à sa droite. À la place de cela, Carter vit un monde identique, ou presque, à celui qu’il avait quitté. Il croyait ne pas être décédé, qu’il ne faisait que rêver. Pour en avoir le cœur net, le brunet alla demander à une des personnes qui passaient par là où ils se situaient. L’âme lui répondit qu’il se trouvait dans le Skyline. Quoi?! Voilà à quoi ressemblait le royaume des morts. Maintenant, en cette journée du 11 mai 2006, Frank Harvlle devait en prendre conscience.

Le Londonien entendit la nouvelle âme demander où William se trouvait. Ce dernier échappa un rire léger. Avait-il peur d’avancer ? Mais Carter se souvenu que la lumière aveuglait. Où il se tenait, le faucheur ne voyait que de noir. Alors, il avança à petits pas pour rejoindre l’homme. Will ne voulait pas faire sursauter le jeune homme, il lui dit donc :

Donne-moi ta main et ne fait pas de chichi.

Carter attendit que l’homme lui tende la main, mais cela ne venait pas. Oh mais bien sur, se dit le brunet, c’est un homme, il ne lui donnera pas la main. Le faucheur prit donc la décision de prendre la main de l’homme et de le sortir de ce tunnel…Une fois à l’extérieur, les deux âmes se retrouvèrent dans un des cartiers du Skyline. Le faucheur lâcha la main du jeune homme et il perçu un regard quelque peu interrogateur venant du jolie blond. Lors de sa mort, William avait eu un de ces chocs. Il n’aurait jamais pensé à ce que la mort ressemble autant à la vie sur terre.

Alors ça t’étonne de voir que ca ressemble à la terre?

Carter regarda attentivement le jeune homme à ses côtés. Beau, grand, blond, quoi rêver de mieux! Le brunet se sentait mal élevé, il ne s’était pas présenter. Il se plaça donc devant le blondinet, le regarda dans les yeux, lui tendit la main.

Je me présente : William Carter et je suis ton faucheur. Non je ne porte pas de cape (petit rire). Tout le monde croit ça à cause de la télévision. Alors c'est quoi ton ptit nom?

Frank était tellement sous le choc qu'il ne résista pas quand le Faucheur lui prit la main et l'entraîna hors de ce tunnel effrayant. Il ne comprenait plus ce qui arrivait. Puis, ils débouchèrent dans ce qui ressemblait â n'importe quel quartier New Yorkais. Étaient-ils toujours vivants? Puis, le Faucheur lui demanda s'il était étonné que ça ressemble à la Terre. On n'était donc plus sur Terre? Eh bien, il devait être bien mort.

NON! NON! Frank ne voulait pas mourir! Il ne pouvait simplement pas! Il voulait revoir Kurt chanter discrètement quand la conversation ne l'intéressait pas, Theo qui s'empiffrait de pop-corn au cinéma et Hanna qui passait abusivement ses mains dans ses chaveux. Il voulait revoir Tony un jour et New York sous la pluie d'avril. Une année de plus! Un avertissement, cette fois... Laissez-le vivre un an encore...

Le Faucheur se présenta. William Carter. Frank ne put s'empêcher de remarquer qu'il était très attirant, et sans aucun doute gay. Peut-être que... Ta gueule, Frank, ce mec vient de te tuer et tu le considère comme une option? Désespérant.

- Comment on fait pour retourner? Hein?

Voyant le manque de réaction de Carter, Frank se frustra. Il voulait y retourner! Il voulait vivre encore, pas être mort. Il venait à peine de commencer sa vie! Les gens ne meurent pas à vingt-trois ans, c'est absurde! Frank se retourna vivement, mais le tunnel n'était plus là. Comment il allait faire pour retourner à New York, alors?

L’étape de la lumière, de voir notre vie défiler devant nos et yeux et du fameux tunnel était maintenant chose faite. William ce tenait dans un des quartiers du Skyline en compagnie d’un joli blond. Il était attirant et charmant, mais Carter ne pouvait dire s’il était homosexuel ou hétéro. Mais bon, ce n’était pas le but pour l’instant. Ce que le brunet devait faire, était d’aider ce jeune homme à s’acclimater à son nouvel environnement. Il devait lui expliquer le fonctionnement des choses, se qu’il allait se passer et tout le tra la la habituel quoi. Quand le londonien se présenta, il sentit le regard du blondinet sur sa personne. Will fit comme s’il n’avait rien remarquer. Il voulu continuer à parler, lui expliquer toutes les petites choses qui faisait du Skyline un endroit magnifique, mais voilà que le jeune homme qui se tenait devant lui se mit à gueuler. Il voulait retourner sur terre, ce qui était normal, car sa mort était des plus innocente. Il n’avait pas voulu mourir. Carter comprenait tout à fait les paroles du petit blond, mais il n’y pouvait rien. Son heure avait sonné.

J’peux rien faire pour toi mon ptit. Ton heure était arrivé, c’est tout. J’ai passé par là moi aussi…

Le brunet sentait qu’il devait se taire, sinon l’homme devant lui pouvait devenir plus en colère qu’il ne l’était présentement. Will était mort à vingt-trois, alors qu’à cet âge, la vie commence. Le travail, la famille, les enfants, tout commence à vingt ans! Il savait ce que c’était de mourir. Toutes personnes étant présentes dans le royaume des morts le savait. Pour certain, cela avait été un choc, pour d’autres une libération de la maladie, de la tension ou tout simplement de la vie. La mort avait de bons, comme de mauvais côtés, mais comme pour les gens sur terre, les âmes qui vivent dans ce monde parallèle on aussi leur deuil à faire. Carter regarda le blondinet, prit sa voix la plus calme et lui dit :

Calme toi d’accord ? Pour commencer, dit moi ton nom. Ensuite je t’expliquerai. Si tu veux te promener, dis le moi.

Carter faisait tout pour garder son calme. Le faucheur été du genre à s’emporter lorsque cela venait trop frustrant. Cette fois, c’était différant, on parlais d’une mort. Le sujet était plus lourd.

La panique de Frank faisait peu à peu place à de la colère. Il était mort, il le comprenait, il l'acceptait. Mais il ne voulait pas mourir. Et l'imbécile en face de lui qui ne voulait pas l'aider! C'était quoi son rôle, au juste? Pousser Frank en dehors du tunnel et l'abandonner à son sort dans-Où est-il au juste? Tout semblait si... normal! Pas de St-Pierre, aussi loin qu'il puisse voir, ni de bateau, comme dans Ailleurs, seulement... Un quartier. On se serait cru dans une série télévisée, de celles qui parlent des gens normaux. Était-on toujours sur Terre? Étions-nous tombé dans un univers parrallèle à celui dans lequel nous évoluions?

Frank avait envie de frapper quelque chose. N'importe quoi, simplement de contracter violemment ses muscles, de frapper jusqu'à ce que ses jointures fassent mal. Il ne pouvait pas être mort! C'était impossible! Et puis l'autre qui lui disait de se calmer... Il ne pouvait pas se calmer! Il s'imaginait son corps étendu dans la rue. Les ambulanciers devaient être arrivés, à l'heure qu'il était. Avait-on déjà ammené son corps à la morgue? Les journaux à potins faisaient-ils déjà les choux gras sur le cas de son décès? Qui aurait les profits de son album, maintenant qu'il n'était plus là?

La colère montait de plus en plus. Il se prenait pour qui, avec ses questions stupides et son envie d'aller se promener? Frank avait-il à ce point l'air d'un gars qui avait envie d'une promenade, en ce moment? C'était sans aucun doute la dernière chose dont il avait besoin. Sauf si c'est sur Broadway. Et dire que c'est l'envie de prendre l'air ainsi qui l'avait tué... Mais de quoi il parlait? Ce n'était pas de sa faute s'il était mort!

- J'ai pas envie de me calmer. Et pour le record, non, mon heure est pas venue. Mon heure est loin d'être venue, alors tu va ressortir ta putain de grand bâton avec un couteau et tu va me renvoyer vivant, la Faucheuse, ok? Parce que moi je peux pas être mort. Et j'ai pas besoin que tu m'explique non plus. Il n'y a rien à dire. Tu me renvoie sur Terre. Tout de suite. Je n'ai pas de temps à perdre avec ça. JE. NE. SUIS. PAS. MORT.

Frank avait crié ces derniers mots. Il s'en voulut immédiatement. Était-ce vraiment la faute du Faucheur? Peut-être était-il employé pour faire ce travail de merde? Il se sentait mal, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas encore en colère. Ça ne voulait pas dire qu'il avait abandonné tout espoir d'être vivant à nouveau.

William voyait très bien que son interlocuteur n’allait pas très bien. Carter gardait son calme, bien que cela lui en demandait beaucoup. L’homme ne pouvait s’empêcher de gueuler quand cela devenait trop dense. Il comprenait très bien que le blondinet voulait retourner sur terre. Il avait quitté sa vie si précipitamment qu’il n’avait pas eu le temps de dire au revoir à toutes les personnes qui lui tenait à cœur, mais il ne pouvait rien pour lui. La vie avait décider qu’il mourait aujourd’hui. C’était comme ça c’est tout. Will ne voulait pas le traumatisé encore plus, mais là c’était trop. Il fallait qu’il se calme celui là. Le brunet devait faire son job, ce qui voulait dire : expliquer à cette nouvelle âme ce que c’était que le Skyline. Les nerfs du faucheur n’allait pas tenir très long temps avec l’homme à ses côtés qui criait qu’il n’était pas mort. Merde !

Si t’es pas mort, pourquoi t’as passé dans ‘’le’’ tunnel ? Hein? T’ES MORT !!!

Voilà ce qui se passait quand on mettait William Carter en colère. Maintenant, il se sentait vraiment mal. Quand la mort du faucheur était arrivé, ce dernier savait qu’il allait périr quelques jours après sa fuite de son chez soi. Une fois dans le Skyline, il ne voulait pas y sortir. Mais voilà que le blondinet ne si attendait pas. Il avait périt sans qu’il soit impliqué dans le combat. Il avait reçu une balle perdu…Will s’en voulait.

Jte comprends okay! Et je suis désoler pour toi, mais là je te demande de te calmer et de bien vouloir me donner ton nom. Et…pardon pour mon emportement, mais là j’en avais six pieds par-dessus la tête.

Brusquement, toute colère abandonna Frank, laissant derrière elle un sentiment de vide. Comment pouvait-il être mort? C'était impossible! Et pourtant, les actions qu'il avait posées le matin-même lui semblait être des années auparavant. Il lui semble que c'est une autre journée qu'il s'est décidé à aller prendre une marche dehors, qu'il a cru voir Sandy au coin d'une rue, qu'il est entré chez ce petit marchand de disques. Des années, que son disque est sorti, qu'il présente Fiyero sur Broadway (avant, c'était Boq.), que Tony est reparti à Londres. Sa vie lui semble si lointaine, comme si un étranger l'avait vécu à sa place. Mais elle semble si bien, cette vie! Simplement être vivant semble bien. Malheureusement, Frank ne l'était plus.

Il est sur le point de craquer. Et avec le Faucheur qui lui crie dessus, ça ne pourrait pas vraiment être pire. Pour se calmer, il fait la liste des points positifs de la situation. #1. Au moins, la mort, ce n'est pas le néant. #2. ... Frank a bien de la difficulté à en trouver un autre. Il se tourne vers l'emplacement des tours jumelles, comme par habitude, mais se souvient avec douleur que plus jamais il ne verra ce paysage qui avait bercé les plus belles années de sa vie.

- Je... Je sais que je suis mort. Sauf que... T'es sur qu'il n'y a pas un moyen d'y retourner?

Chaque mot est une souffrance pour Frank. Avec chacun d'eux, une larme veut sortir. C'est comme si le fait d'ouvrir sa bouche était relié à la contraction de ses conduits lacrymaux. Une larme lui échappe, mais il l'essuie bien vite. Il ne veut pas montrer au Faucheur qu'il est en train de brailler. Même mort, Frank Harvelle avait son honneur!

William Cater était un homme intelligent, sympathique,, un enfant de cœur. Il adorait la vie (ben, dans le Skyline) et rigoler de tout. Il est toujours là pour ses ami(e)s, peu lui importait ce qu’ils avaient. Évidemment, le brunet n’était pas parfait, loin de là. Il était patient (jusqu’à un certain point), son péché était l’alcool (plus précisément la bière) et o; gueulait quand une situation devenait trop…juste trop pour lui. Et voilà ce qui venait à l’instant de ce passé. Le faucheur s’en voulait à mourir. Le blondinet voulait simplement savoir comment il pouvait retourner sur terre. Mais il ne faisait que gueuler et crier à tue tête : William en avait eu assez. Ce dernier entendit la question, mais ne répondit pas sur le coup. Il se dirigea vers un banc de parce pour une prendre place. Avant de répondre au jeune homme, il attendit que ce dernier vienne le rejoindre. Une fois que cela fut fait, il le regarda.

Si tu veux vraiment y retourné, d’accord, c’est ton choix. Il va falloir que tu meurs une deuxième fois. Ensuite tu recommences ta vie à zéro.

Bizarrement, William ressentit une note de nostalgie à l’idée de perdre le petit blondinet. Bien qu’il vienne à peine de le rencontrer, en plus qu’il ne connaissait pas son prénom, le faucheur ne voulait pas le laisser partir. Il le trouvait très attirant, certes, mais ce n’était pas tellement ça. Carter voyait le Skyline comme une deuxième chance de vivre. Une suite logique à ce cadeau donné par Dieu. Si le blondinet avait des êtres chers décédés, il pourrait les revoir. D’accord, le royaume des morts était très vaste, mais la chance sourit toujours.

Si tu choisis de repartir, tu ne te souviendras aucunement de la vie que tu avais. Si tu choisi de rester, les gens décédés que tu connais peuvent venir à toi.

Willi lui expliqua que ce monde était immense et que cela pouvait prendre du temps avant de rencontrer une personne cher pour toi, mais tout était possible.

C'était comme si un poids énorme s'abattait sur les épaules de Frank. Le Faucheur était-il vraiment en train de lui dire que le seul moyen de retourner dans l'autre de monde était de commencer une nouvelle vie? Il devait bien y avoir un moyen! Mais encore là, pourquoi le Faucheur lui aurait-il menti? Il semblait presque sympa, maintenant que la colère était retombée. Et, allez savoir pourquoi, à cet instant précis, les paroles de la chanson qu'il avait si souvent chantée, As Long As You're Mine, lui vinrent en tête.

MAYBE I'M BRAINLESS

MAYBE I'M WISE

BUT YOU'VE GOT ME SEEING

THROUGH DIFFERENT EYES

SOMEHOW I'VE FALLEN

UNDER YOUR SPELL

AND SOMEHOW I'M FEELING

IT'S "UP" THAT I FELL ...

Plus jamais il ne performerais sur Broadway. Cette pensée était la plus triste que toutes celles qu'il avait eues depuis ce matin. Fiyero, qu'il interprétait maintenant depuis quinze mois à toutes les représentations, avait commencé à être une partie de lui. Frank vivait pour performer. Est-ce qu'il y avait des comédies musicales ici? Sans doute pas.

- Tu es sur qu'il n'y a pas d'autre moyens de retourner? En étant moi, je veux dire...

Frank savait bien que la réponse serait non. Cette cause était perdue d'avance. Ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas essayer, par contre. Comme il serait heureux, si le Faucheur lui disait qu'il pouvait retourner à sa vie normale! Il continuerait à jouer Fiyero, et il produirait d'autres CDs, et il finirait par rencontrer un homme qui le rendrait heureux, et sa vie serait tellement bonne, sachant qu'il avait réussi à défier la mort...

JUST FOR THIS MOMENT

AS LONG AS YOU'RE MINE

COME BE HOW YOU WANT TO

AND SEE HOW BRIGHT WE SHINE

BORROW THE MOONLIGHT

UNTIL IT IS THROUGH

AND KNOW I'LL BE HERE HOLDING YOU

AS LONG AS YOU'RE MINE...

[HJ: Bon... Moi et mon délire sur Wicked... Je voulais juste donner une petite information cocasse en passant, car c'est une drôle de coïncidence: Adam Lambert a déjà joué Fiyero, avant d'apparaitre sur American Idol. Et Mitch Hewer a été a deux doigts de jouer sur Glee. Bon, je sais. Je suis une vrai musical nerd. Délire fini.]

IT'S JUST THAT FOR THE FIRST TIME, I FEEL... WICKED.

William Carter ne cessait de répéter au blondinet qu’il n’y avait qu’un seul moyen de retourner dans le monde qui venait avant le Skyline : il devait recommencer tout à zéro. Mais que veut-on dire par là ? Si c’est ce que vous désirez le plus au monde, et bien voilà quelque chose qui vous étonnera beaucoup. Vous devrez renaître, ce qui veux dire, que vous ne vous souviendrez plus de la vie que vous aviez, n’y du monde des morts que vous avez habité quelque temps. Tout se que vous avez vécu : ça n’existe plus. Les souvenirs de vos beaux moments passés avec les personnes qui vous sont chères : balancer dans les cuvettes. Bref, votre seule chance d’y retourné est de recommencé tout à zéro. Le faucheur de voulait pas décevoir le jeune homme, mais c’était sa seule option d’échapper à sa mort. Le londonien voyait une petite lumière d’espoir dans les yeux du blondinet. Il ne voulait pas l’attristé plus qu’il ne l’était déjà, mais Will ne pouvait quand même pas lui mentir.

J’suis…J’suis désoler…

Carter bégayait en lui faisant des excuses. Le brunet savait très bien que la nouvelle âme était ébranler de se savoir mort. Même lui, qui espérait quelque fois à ce jour, avait été sous le choc. Quand cela arrive, nous faisons face à de l’inconnu, car personne ne sais vraiment ce qui se passe à la fin de nos jours. La faucheur regarda attentivement le blondinet.

Alors, quel est ton choix ?

William attendit la réponse de l’homme avant lui dire ce qu’il devait faire et ce qui allait arriver.

Et merde. Frank ne pouvait pas simplement renaître. Il n'avait pas envie de ne plus exister. Parce que s'il renaissait, il ne serait plus Frank Harvelle. Il serait le fils de quelqu'un d'autre, et il aurait un autre nom, d'autres passions, une nouvelle apparence et aucun souvenirs. Et, Frank se demandait, en quoi serait-ce mieux que de rester ici? Être lui-même encore un peu, et qui sait, peut-être même rencontrer l'amour? Mais avant, il devait faire son deuil.

Aideu, les amis, jusqu'à ce que la mort nous rassemble, hein? Adieu, New York, on se verra dans une autre vie. Adieu, les parents, peu importe en fait. Adieu, Rickie Vasquez, je ne sais pas si My So-Called Life est en rediffusion au ciel pour l'instant. Adieu, Broadway, et toutes tes fabuleuses boutiques. Adieu, Don't Disagree, je ne verrai jamais la réponse des critiques. Adieu, Fiyero, tu as été une partie de moi.

Dans un certain sens, tout sur Terre allait lui manquer. Même ce qu'il détestait seulement hier. Comme par exemple, la nouvelle Galinda, qu'il n'appréciait vraiment pas (Un truc avec sa voix, sans doute), que ne donnerait-il pas pour la revoir? N'importe quoi, en fait. Où même ce présentateur de nouvelle nul qui passait au channel 13. S'il le voyait, en ce moment, il lui serrerait la main en lui disant qu'il était le meilleur présentateur de nouvelle. Mais il ne pouvait pas. Il devait choisir.

- Je reste. Et... Mon nom c'est Frank Harvelle. Je crois que tu voulait savoir ça... Tantôt...

Il prit une grande respiration. Il se sentait toujours comme s'il pouvait éclater en sanglots à n'importe quel moment, mais en même temps, il se sentait soulagé. Pourquoi? Parce que son choix était fait? Ou peut-être alors parce qu'il savait qu'il ne pouvait pas revenir sur sa décision. Car avait-il vraiment envie d'y retourner? Peut-être, mais ce devait être bien, ici. Comme une retraite avant le temps... Non?

William Carter avait lancé le compte à rebours. C’était bien beau d’expliquer au jeune homme le choix qu’il avait à prendre et les conséquences reliées à ce qu’il allait opter. Le brunet ne voulait pas rester des heures assit sur un banc de parc à attendre que le blondinet choisisse. Il avait des choses à faire, du genre ; le ménage de sa maison. Le faucheur n’était pas en désordre de nature, mais parfois, il se laissait quelque peu aller. Bon bon, si on revenait au blondinet. Carter savait très bien que le choix qui était imposé à cette nouvelle âme était très difficile. Rester celui qu’il était, retrouver les personnes chères à ses yeux ou bien, recommencé tout à zéro. Nouveau nom et prénom, nouvelle famille, nouvelle vie et surtout, aucun souvenir de l’ancienne. Le londonien ne se pressa pas. L’éternité était devant lui. Il l’avait déjà entamé avec soixante ans de vie dans le Skyline, mais là, il devait faire son job. Voilà que le nouveau venu dans le royaume des morts voulait y rester. Une chose de faite, se dit Willy. De plus, l’homme se nomma enfin : Frank Harvelle, quel joli nom. Ce dernier prit une grande respiration, comme si un pois lourd avait été enlevé de sur ses épaules. Alors, le londonien fit sa petite routine lors de sa pêche aux âmes…

Donc, à ce que je vois, ton choix est fait. Je vais t’expliquer ce qu’est le Skyline ou si tu aimes mieux, le monde des morts.

Carter expliqua à ce Frank Harvelle que la vie du Skyline était similaire à celle du le terre des vivant. Il y a des policiers, des voitures, des films, des télévisions…Bref presque tout ce qu’il y a dans l’autre monde. Ce qui était génial par ici, c’est que les gens pouvaient reprendre leurs activités préférés. Bien entendu, si vous mourez dans ce royaume, comme ce que Frank avait fait, un choix s’offre à vous : rester ici ou repartir et recommencer. Le brunet expliqua les plus importantes choses à savoir.

En plus, le tunnel est ouvert pour rendre des visites aux vivants. Bien entendu, il ne faut pas en abuser.

Comme William venait de dire, le tunnel par lequel les deux hommes venaient d’arriver, était ouvert pour rendre des visites aux personnes vivantes sur la terre. Havelle pourrait rencontrer des wandering, ou plus communément appelé ‘’ médium ‘’. Il ne faut pas être effrayer par eux, car ils sont là pour communiqué avec les familles des défunts.

Avec les explications de William, Frank s'était calmé. La vie dans le skyline ressemblerait plutôt à sa vie avant d'être mort. Et en plus, tous les gens qui étaient déjà morts s'y retrouvaient. Qui sait qui il croiserait. Sandy, John Lennon, Lady Di même? Que ce serait fabuleux de rencontrer ne serais-ce qu'une des ses idoles préférées, qu'il croyait pertinnement ne jamais être en mesure de les voir autrement que sur photo ou film seulement quelques heures auparavant... Oh mon Dieu! Qu'allait il faire s'il croisait Marilyn Monroe?

Bien sur, il y avait peu de chances que ça arrive. Si ça n'arrivait pas dans le monde réel, ça n'arriverait surement pas ici, mais ces pensées rassuraient Frank plus que n'importe quoi d'autre. Et il pourrait bien se faire de nouveaux amis ici, pas vrai? Ce ne serait pas pareil, bien sur, mais il allait recommencer sa vie ici. Et elle serait géniale, sa vie d'ici. Peut-être même que ce Faucheur serait son ami?

- Désolé de te poser ça, mais je suis horriblement curieux. Est-ce que tu était un... Bah, vivant, avant? Ou tu es né un Faucheur?

C'était l'un des pires défauts de Frank. Il était bien trop curieux. Et colérique aussi, mais ça on le savait déjà...

Le blondinet, prénommé Frank Harvelle, commençait à se calmer. William aimait beaucoup mieux cette attitude que la précédente. Comme cela, le dialogue était beaucoup plus facile et les deux hommes étaient moins porter à se crier l’un après l’autre. Devant eux, un couple de personnes âgées se promenant dans la rue, main dans la main. William se disait qu’il aurait ressemblé cet homme s’il n’avait pas été mort à ses vingt-trois ans. Il aurait bien aimé vieillir normalement au côté d’un homme pour qui ses sentiments seraient forts. Mais voilà que le destin en avait fait autrement. Harvelle, un eu gêné de poser sa question, demanda si Willy était un faucheur depuis sa naissance où il avait vécu sur terre. Sa question fit rire Carter immédiatement. C’est avec un large sourire qu’il lui répondit :

J’ai vécu, tout comme toi, sur terre, mais dans une tout autre époque. Je suis né à Londres en 1929…Ensuite je suis décédé de froid et de faim dans un parc en 1951. Bref pour tout dire, j’ai quatre-vingt-trois ans. Je sais, ça ne parait pas, mais dans le Skyline, la croissance s’arrête.

À cette idée de dire son âge, Carter avait peur de la réaction du jeune homme. Bien que le brunet n’ai aucunement l’aire d’un vieillard, à chaque fois qu’il disait cela à une nouvelle âme, cette dernière était…comment dire, quelque peu dégouté. Que pouvait bien penser le blondinet ..?

Il avait vécu à Londres! C'était fabuleux! Et dans les temps de la Deuxième Guerre Mondiale, de la Guerre Froide, de la Grande Crise Économique, des premières fusées... Cette époque avait toujours passionné Frank, parce que la vie ressemblait à un film. Bien sur, en Angleterre, aussi près du danger, vivre en plein milieu de la Seconde Guerre Mondiale devait être terrifiant. Mais maintenant que le danger était passé, c'était un pan de l'histoire passionnant.

Frank fit donc un bref calcul: William le Faucheur était mort à ving-trois ans, le même âge que lui. Et comme il avait été humain, il avait dû passer par les mêmes émotions que lui, la panique et la frustration et la tristesse et tout ça. Mais encore, peut-être le savait-il déjà, qu'il allait mourir? S'il avait faim et froid dans un parc...

- Wow, ça c'est un cas majeur de "Tu ne fais pas ton âge". Mais, et dis-moi le si je suis trop indiscret, comment se fait-il que tu soit mort ainsi? Ça me semble horrible comme mort, bien pire qu'une balle dans la tête...

Quelle mauvaise idée, de parler de sa propre mort. Vous connaissez l'expression "Trop tôt" ? Ouais, c'était trop tôt. Mais Frank se résigna: Il avait accepté de rester ici, ça avait été sa décision, il ne pouvait donc pas revenir là-dessus. Au moins il n'avait plus mal...

Le jeune homme ne fut pas dégouté par le fait que William est quatre-vingt-trois ans. Il avait plutôt l'aire stupéfait par son vécu, car il se demandait comment Carter avait bine put mourir de froid et de faim. Cette époque de la sa vie, le brunet sans rappelait très bien malgré toute ses années. Même s’il savait qu’il allait mourir, le londonien avait choisi sa vie ; vivre en étant lui-même. S’affirmer en étant homosexuel et fière de l’être. Bien que la deuxième guerre fut été terminer, l’argent n’avait pas vraiment manqué à sa famille…Bien que de raconter cette histoire était dur pour lui, le brunet commença son histoire :

Alors, comme tu dois l’avoir remarquer, je suis gai et fière de l’être. Mais dans les années 50, personnes ne m’acceptait. Mais voilà que je décida de m’affirmer enfin, ce que mon père ne comprit pas. Il me cria que je n’étais plus le bien venu chez lui. J’ai donc fait mes bagages et je suis parti sans dire au revoir à ma famille. J’ai donc décidé de prendre possession d’un banc de parc comme maison. Je n’arrivait pas à me trouver un emploi…William regarda quelque ailleurs quelques secondes pour regarder à nouveau le blondinet. C’est le 24 décembre que j’ai périt. N’ayant pas d’argent pour manger et m’habiller, j’ai mourut de froid et de faim.

Cela avait été la pire partit de sa vie. Bien que Carter s’affirmait, il se disait qu’il n’aurait pas dut faire sa sortit du placard. Cela ne lui aurait peut-être pas conduit à la mort ? Qui sais…

Il fronça les sourcils. L'histoire de Willam le Faucheur avait vraiment peiné Frank. Pourquoi la vie avait-elle été toujours si injuste envers les gens qui étaient différents? Quel était le tort d'aimer un homme à la place d'une femme? Qui avait décrété que Dieu n'aimait pas les homosexuels? Frank croyait fermement en Dieu, et il croyait que si Dieu les avait créés ainsi, c'est ainsi qu'il les voulait, car Dieu voulait le bonheur pour les humains, et que, l'histoire l'avait prouvé, Frank ne pouvait pas être heureux avec une femme.

Les parents de Frank ne croyaient pas en Dieu. Mais au Canada, on pouvait recevoir des cours d'éducation à la religion Chrétienne, et Frank allait désormais à la messe tous les dimanches. Il ne se confessait pas, quand même, car on l'aurait chassé de l'Église, mais il ne pouvait pas imaginer une époque où tout le monde était comme ça. Intélorant et homophobe.

- Je suis désolé, mon vieux. Pour moi aussi, ça a été dur, mais jamais aussi dur que ça. Je suis désolé que tu aies eu à endurer tout ça.

Frank mit sa main sur l'épaule de William le Faucheur, pour le rassurer. Il se sentait vraiment mal pour lui, et aussi coupable d'avoir vécut dans une époque si évoluée, alors que d'autres étaient morts pour affirmer leur différence.

Voilà ce que la vie de William Carter avait été : misère, souffrance et encore souffrance. Bien sur d’un côté, il avait été chanceux. Il n’avait pas souffert d’une maladie quelqu’onque, seulement, il avait voulut s’affirmer et cela l’avait tout droit conduit à la mort. Bien que le brunet s’attendait de mourir, il ne pensait pas que son heure allait sonner un 24 décembre. Il n’aurait jamais imaginé une t’elle chose. Pour lui, la veille de Noël était synonyme de charité, d’amour et de paix. Pas de mort et de tunnel ! Son adolescence avait été la plus horrible passe de sa courte vie en tant que vivant. Tous les garçons harcelait le londonien qui ne faisait rien pour stopper les brutes.

À ce qu’il racontait, Frank comprenait ce que le faucheur avait vécu. Il disait avoir vécu durement sa vie, tout comme lui. Carter savait très bien qu’une partit de ce que le blondinet racontait était faux. D’accord, sa vie avait été dure, mais il aurait trouvé cela bien plus difficile dans les années de vie du brunet. Le jeune homme déposa sa main sur l’épaule du londonien. Ce dernier n’était pas très sensible, mais à ce moment, il aurait bien pleuré un bon coup pour toute ses années perdu à joué un rôle devant ces gens ignorant de sa douleur. Il ne regarda pas tout de suite Frank, car il se sentait quelque peu…comment dire, triste de ce qu’il avait vécu. Il se retourna enfin, après un bref instant pour se ressaisir, et Willy plongea ses yeux dans ceux du jeune homme. Ce dernier avait les yeux d’un noisette si jolie que Carter ne pouvait arrêter de les regarder. Mais voilà qu’un vent de stupidité vint l’effleurer. Il se retourna immédiatement, fixant l’horizon droit devant et dit :

Et toi, c’est quoi ton histoire ?

Quelque chose se passa... Les yeux de Frank croisèrent ceux, pleins de tristesses, mais si joliements bleus du Faucheur. Et ils s'y plantèrent. Qu'est-ce qui se passait? Jamais il n'avait ressenti quelque chose de tel. C'était comme... Regarder son futur. Puis, sans doute gêné par l'étrange courant qui passait entre les deux, William le Faucheur détourna son regard.

Lui aussi gêné soudain, Frank fit de même. Il ne savait pas quoi faire. C'était trop pour lui en ce moment. Il venait de mourir, et il commençait à ressentir quelque chose pour l'homme qui l'introduisait à ce nouveau monde, sentiments qui, c'était assez évident, n'étaient pas réciproques. Et ce moment, il se sentait tellement stupide... Il se dit que le mieux à faire était de répondre à la question qui lui avait été posée.

- Eh bien, je suis Canadien. De nos jours, dans les petits villages, l'homophobie est toujours plus forte. Je sais que ça ne se compare pas à ton histoire, mais ça a été une période horrible pour moi. Je suis resté dans le placard tellement longtemps. J'avais une copine, mais elle est morte. Je sais pas si tu as entendu parler, les attentats du 11 septembre, et c'est seulement là que je suis sorti du placard. Tu crois que je pourrais la revoir? Elle s'appelle Sandy.

Quel con tu fait! Intérieurement, Frank se giflait. Règle numéro 7, il ne fallait pas parler de ses ex... Est-ce que c'était une exception, étant donné qu'elle était morte? Non, sûrement pas, ils étaient tous morts, ici. Mais Frank désirait vraiment revoir Sandy. Avant d'avoir été son "amoureuse", elle avait été une bonne amie. Ils avaient ri ensemble, et Frank avait l'impression qu'elle aussi savait qu'il était gay. Oui, il voulait revoir Sandy. Et il voulait aussi revoir William le Faucheur.

Les yeux de William, d’un bleu si intense, rencontrèrent ceux du blondinet, d’un joli brun noisette. Depuis qu’il avait aboutit dans ce monde, Carter n’avait eu que des relations par ici par là. Vous voyez ce que je veux dire : rien des plus concrets. À chaque fois qu’il emmenait un homme à sa demeure, ce dernier prenait ses jambes à son cou et il laissait le faucheur seul. Bien que leur soirée fût chaude et trépidante, aux petites heures du matin, le brunet se retrouvait sans compagnon à ses côtés. Ces relations décourageait beaucoup le londonien qui n’espérait qu’une chose : trouver SON homme. Il avait quatre-vingt-trois ans bon sang et toujours personne avec qui partager son quotidien. Fuyant le regard de Frank, Willy regardait devant lui. Un corbeau vien se poser sur l’une des branches dans l’arbre à la gauche de l’anglais. La nouvelle âme répondit à la question que Carter venait de lui poser.

Un canadien ! Que c’est sexy, pensa le beau brun. De sa mort, William n’avait jamais encore fréquenté un canadien, n’y de son vivant d’ailleurs. Mais voilà que quelque chose virent déranger le faucheur. Le blondinet avait fréquenté une fille, ce que l’anglais n’avait guère osé faire. Frank voulait revoir cette femme dénommé Sandy. Willy voyais bien que l’homme à ses côtés était homosexuel grâce à la description de son histoire.

Oui j’en ai entendu parler. J’y étais pour aider les décédés à venir jusqu’ici…Bien sur, tu pourras la revoir cette Sandy. Bien que le Skyline soit immense, tu as de la chance.

Carter ne voulait pas décourager le canadien en lui avouant qu’il avait peu de chance de revoir celle qui comptait pour lui. Un miracle pouvait survenir à tout moment.

William se leva et fit signe de la main au blondinet en lui disant de le suivre. Ils allèrent visiter le quartier où ils se trouvaient pour donner une idée du royaume des morts à Harvelle.

(HJ : je crois qu’on a terminer le topic, à moins que tu veuille y répondre^^)