ARNKATLA R. HRAFNSDOTTIR
& CASSIE WILLIAMS

Présentement, Cassie Williams se promenait dans les rues du skyline. Elle ne travaillait pas aujourd’hui, Alice Riley n’avait pas besoin d’aide à la librairie Books Paradise. La jeune femme était son employée depuis au moins un mois. Cassie était sortie de prison juste avant. Elle avait passé deux longs mois là-bas pour agression. En plus de cela, c’était une adepte des drogues dures. Elle était sortie pour bonne conduite mais elle avait pour obligation de suivre une cure de désintoxication. Cassie avait parcouru du chemin. Elle n’était plus cette jeune femme agressive, impulsive, égoïste, perturbée, shootée de surcroit. Cass comprenait mieux autrui, elle essayait de ne plus juger et d’ écouter. La belle sortait avec son faucheur. Elle le connaissait depuis plus d’un an. Il lui avait plu dès leur première rencontre. Ce qui était certain restait que le canadien était un homme plus stable que l’ex-fiancé de Williams. Steve Johnson était un drogué, violent. Il avait déjà portait la main sur sa compagne. C’était un sacré délinquant qui s’était tiré dès que Cassie fut condamnée. Elle était heureuse de ne plus le revoir. Elle pouvait profiter de chaque instant avec l’homme de sa vie: Thompson. Elle avait changé la serrure de son appartement et l’apparence de l’endroit pour effacer complètement Steve de sa vie. A cet instant, elle était à une rue du parc. Ce moment était agréable, l’air était purificateur, Cass ne s’en passait plus depuis qu’elle en avait été privée pendant ces affreuses journées passées en prison. Soudain, elle croisa des anciennes connaissances: des gens trop peu fréquentables. Elle désirait passer sans les saluer. Mais c’était peine perdu, la bande de potes lui bloquèrent le passage. Un échange verbal eut lieu. Ses ex-amis lui reprochaient de les abandonner, de tromper Steve, etc. Ils devenaient de plus en plus insistants, violents. Cassie se retrouva pousser. Elle comprit qu’ils n’allaient pas tarder à aller plus loin. La belle se mit à déguerpir en courant, elle savait qu’elle serait battue sinon. Elle arriva au parc. Cassie bouscula une femme qui était en train de peintre. Williams ne le vit même pas. La peinture de la femme était carrément gâchée. Cass avait réussi à faire tomber Arnkatla de l’endroit où elle était assise. Elle l’avait cogné fort. Son œuvre était étendue sur le sol. Cassie était tombée elle aussi. Elle se releva en voulant continuer sa course à la vue des bad boys qui la suivaient toujours. Pas une excuses… . Pas un mot… .

Arnkatla était sortie de chez elle ce jour-là avec la même sensation d'habitude. Munie de son chevalet, de sa toile inachevé, d'un tabouret et de ses outils, elle prit la direction du parc du Skyline. Il y a quelques jours, elle avait repéré un endroit particulièrement plaisant pour laisser libre cours à son pinceau. Le lieu était visité mais plutôt calme en général et il était rare qu'elle soit perturbée dans son travail. Elle vît ses voisins les plus proches l'observer comme à chaque fois et elle se retenait de leur faire la remarque qui lui brûlait aux lèvres, comme toujours. Les regards insistants avaient quelque chose de dérangeant. Elle avait choisi un coin isolé pour les éviter mais cela semblait peine perdue. Même après la mort, les gens étaient toujours aussi prompts à la critique facile. Elle les ignora par habitude et se contenta de sourire poliment. Elle arriva à destination sans trop d'autres pensées en tête que sa toile et les modifications et ajouts qu'elle pourrait lui apporter. Elle s'installa sans bruit et observa le paysage face à elle. L'endroit était relativement simple mais il avait un côté fascinant. Tous ces lieux étaient tellement éloignés de l'Afrique ou de la Scandinavie. Elle appréciait de pouvoir trouver de nouvelles sources d'inspiration même après toutes ces années. Elle ramena un foulard sur sa tête pour éviter de craindre le soleil et se mit à peindre. Elle n'était pas du genre à réfléchir pendant des heures aux traits qu'elle pourrait donner, ses gestes et son instinct guidaient sa peinture. Pour l'heure, elle en était plutôt satisfaite, l'ensemble rendait plutôt bien et elle n'en aurait surement que pour quelques heures de plus avant d'attaquer autre chose. Cette toile lui rappelait les enfants de Vaetida, ils adoraient les lieux qui pouvaient leur rappeler la nature en centre d'une ville. Elle sourit à cette pensée, se demandant vaguement ce qu'ils avaient bien pu devenir après autant de temps.
Ce fut dans ce cas de figure qu'elle se retrouva sans l'avoir même perçue étalée sur le sol, sa toile anéantie et une douleur lancinante sur un côté du corps. Une fois le choc passé, Arnkatla observa autour d'elle afin de saisir ce qu'il avait bien pu se produire. Elle comprit bien vite. Une autre jeune femme un peu essoufflée était elle aussi à terre. Cette dernière pourtant ne paraissait pas se soucier de la situation, elle semblait en effet bien plus occupée pour tenter de se relever et vraisemblablement s'enfuir.
Une fois la surprise passée, ce fut la colère qui prit le pas sur ses sentiments. Elle voyait maintenant plus nettement l'état de sa toile et sans le vouloir ressentie le besoin d'exploser. Elle se releva, attrapa sa toile qu'elle jeta pourtant à nouveau au sol, furieuse. Elle se tourna vers l'autre jeune femme déjà debout et prête à repartir.

- Hej vous ! Vous ne pourriez pas regarder où vous allez ?

Elle nettoya le devant de ses vêtements et ramena le foulard sur ses cheveux, ses mains tremblaient.

- Ne croyez pas vous en tirer sans dommages !

Elle l'observait toujours sans réussir à saisir si le regard de cette dernière s'adressait à elle ou à quelqu'un d'autre derrière. A vrai dire, pour l'heure peu lui importait.

Bêtement et de manière maladroite, Cassie Williams avait gâché une très belle peinture qui n’avait pas séché d’ailleurs. La jeune femme avait renversé une femme de son tabouret. Littéralement, elle avait foncé droit sur Arnkatla. Elle avait du lui faire mal. Son chef d’œuvre était étendu sur le sol. La peintre, confirmée si elle était, devait être perturbée par la perte de son « art »… elle avait du mettre un temps fou à réaliser ce tableau .Les deux femmes avaient un peu de peinture sur leurs vêtements. Le tableau ne ressemblait malheureusement plus à rien, les tracés de Hrafnsdottir n’étaient plus les mêmes que ceux de départ… . Cassie était trop dans son trip de « fuir ses assaillants » qu’elle n’avait rien observé, pas pensé, pas réagi. Elle avait juste tenté de s’enfuir… . Navrant! Williams se releva bien avant Hrafnsdottir. Elle fixait l’horizon. L’ex-prisonnière craignait une réplique de ses ex-amis. Elle ne vit pas Arnkatla reprendre sa toile et la jeter au sol mais elle l’entendit très bien râler.

- Oh… pardon! Vous n’avez rien? Elle tenta de reprendre ses esprits. Je vous avez pas vu…. Je suis navrée! Elle observa la toile de la brunette… . Elle s’écria très peu élégamment: Merde! Pardon, franchement j’ai gâché votre œuvre… .

La femme remit son foulard. Elle semblait très en colère. Enfin, Cassie capta son regard noir. Elle n’était plus concentrée sur les alentours mais sur son interlocutrice. Elle agissait de manière impolie. C’était très rare! Elle n’était plus cette fille impulsive, agressive, égoïste, … . Présentement , elle était déboussolée. « Ne croyez pas vous en tirer sans dommages ! », qu’est-ce que cette femme allait faire? On ne pouvait plus rien pour sa toile. Et Williams s’était excusée… . Arnkatla paraissait très énervée, au bord de péter un gros câble. Cassie ne la connaissait pas du tout. Elle ne l’avait jamais vu…. .

Arnkatla tenta de se calmer. Après tout rien ne disait que la jeune femme l'avait fait exprès et puis elle avait finalement formulé des excuses. Pourtant quelque chose l'en empêchait. Le temps qu'elle avait passé sur cette toile ? Pas plus que d'habitude et puis ça ne pouvait pas être pire que celle qu'elle avait laissé en plan dans le monde des vivants et qu'elle ne finirait jamais. A moins que cela ne soit plutôt le résultat d'une longue et lente frustration. Le regard des uns, les propos des autres. Elle en venait presque à rejeter le monde occidental. Les artifices étaient tout et elle ne les supportait pas. Elle secoua la tête pour reprendre raison. Ses mains tremblaient toujours. Elle reprit son souffle et observa la jeune femme en face d'elle. D'un ton mécontent, elle repoussa la sollicitude de celle qui l'avait jeté au sol accidentellement.

- Ca va, ça va. J'ai vu pire.

Elle tenta de respirer pour se calmer mais elle porta le regard sur sa toile gâchée et la fureur repartit de plus belle. D'un geste, elle releva le siège sur lequel elle était assisse auparavant. Elle essayait de ne pas trop observer l'autre jeune femme. Elle craignait de faire quelque chose qu'elle regretterait mais son coeur palpitait. Cassie dit alors qu'elle avait gâchée son oeuvre.

- Oui c'est le moins qu'on puisse dire.

Elle rit nerveusement, ramenant fébrilement un peu plus son foulard sur les cheveux.

- Comme si quelqu'un pouvait s'en soucier.

Finalement, plutôt que de poursuivre son agitation fébrile, Arnkatla se redressa et croisant les bras sur sa poitrine observa véritablement la femme en face d'elle.

- J'espère au moins que vous aviez une bonne raison.

Elle plaqua ses mains sur ses bras. La tension était encore bien palpable et il suffirait d'un mot de trop pour qu'elle explose. Ça n'était pas dans son caractère mais quelque chose, la mort peut être l'avait changée, restait à savoir s'il s'agissait de la sienne ou de celle des autres. Elle espérait gagner du temps, du temps pour se calmer. De toute manière, ça n'était pas maintenant qu'elle allait pouvoir se remettre à peindre. Elle ne voulait pas être méchante ou le paraître mais quelque chose avait été déclenchée, sans qu'elle le veuille vraiment.

Cassie s’en voulait pour son geste maladroit, elle avait causé du tord à une inconnue sans le vouloir. L’ex-prisonnière était très préoccupée, un bande de types, ses anciens amis, la poursuivait juste pour lui faire payer sa trahison. Selon ces gens, elle trompait son ex-fiancé Steve Johnson. Aussi, elle les abandonnait. Cass pensait qu’elle ne leur devait rien, mais malheureusement eux si. Son médecin lui avait conseillé de ne pas converser avec ce genre énergumènes. Ces gens personnes là, peu fréquentables étaient du genre à faire leur loi, leurs propres règles. Le principe de bienséance, ils s’en contrefichaient. Avant, Williams se comportait comme ces délinquants. Elle faisait du mal aux autres. Cela ne lui faisait éprouver aucun plaisir. La jeune femme évacuait juste sa haine sur autrui comme pour se venger. Mais de quoi? Elle avait une colère profonde enfuit en elle. La belle la déversait sur tout le monde à l’époque.., même ses proches. Son attitude était assez navrante, voire affolante. Elle avait vraiment un souci pour être marginale à ce point. En prison, elle avait comprit ses erreurs. Elle avait réfléchi. Présentement, le passé prenait le pas sur tout. Elle était même poursuivie par ce dernier, c’était peu dire. Arnkatla ramassait ses affaires. Elle était énervée. Une incompréhension eut lieu. La femme devait penser que Cassie en avait rien à cirer d’elle, ou de ses actes. C’était bien l’inverse, mais la situation la perturbait. Elle savait ce qui l’attendait… et ce n’était pas glorieux. La brunette pouvait-elle comprendre? Pas certain. Mais si Williams ne lui disait rien, elle se méprendrait. Quitte à tout tenter. Autant jouer sur la corde de la discrétion. Le rire nerveux de Arnkatla vint bousculée Cass dans ses pensées. Elle comprit que d’un côté ou d’un autre, elle était foutue. Son interlocutrice paraissait légèrement perdue, à bout de nerfs. Elle se mit dans une position qui rappela celle de Jayden. C’était il y avait peu, Cassie était venue s’excusée pour tous les problèmes qu’elle lui avait causé. Il était très rageur. D’ailleurs, il avait pris cette même posture… . Enfin, bref! Williams la fixa, perplexe.

- Oui j’en ai une mais je ne peux rien vous dire. Je suis juste navrée pour votre toile… j’aurai du regarder devant moi j’avoue. Je ferai ce qu’il faut pour réparer cela.

La réponse de Cassie était parfaitement compréhensible mais en dépit de toute la tolérance dont elle avait fait preuve au cours de sa vie, elle n'arrivait pas à lui suffire. Il apparaissait presque clairement qu'elle n'avait pas fait exprès ou voulut lui causer du tort et cela tendit à la calmer quelque peu. Pourtant quelque chose bouillonnait en elle. Cette toile anéantie, cette situation c'était comme le point culminant de ce qu'elle subissait tous les jours depuis de nombreuses années maintenant. Les regards et les remarques de ses voisins lui revenaient en tête comme un film brouillé au son mal réglé. Elle n'arrivait pas à se calmer comme elle l'aurait voulu. Elle aurait aimé le faire, tenter de comprendre son interlocutrice qui de prime abord n'avait rien contre elle mais elle ne réussissait pas. La colère était toujours là, son pouls battait à une vitesse inhabituelle.
Les excuses lui paraissaient insuffisantes alors qu'elle n'aurait pas du l'être. En proie à l'agitation, elle détourna son regard. Elle aperçut des pinceaux au sol et s'empressa de les ramasser d'un geste fébrile pour ne plus avoir à se préoccuper de la jeune femme. Une douleur à la jambe vînt la lancer et en se penchant brusquement elle tomba les genoux au sol. Ses gestes se firent plus agités, moins précis. Elle n'était pas dans son état normal. Elle sentit quelque chose d'humide au niveau de ses yeux et comprit que des larmes venaient d'apparaître. Ne voulant rien montrer et furieuse maintenant contre elle-même, elle les essuya d'un revers rapide de la main avant qu'elles ne coulent. C'était tellement bête. Elle n'avait pas de raison de pleurer. Ni de rage, ni de tristesse, ni même de désespoir. Des toiles, elle en ferait d'autres. Elle peignait tous les jours. Sa maison était remplie des toiles qu'elle réalisait inlassablement depuis dix ans alors pourquoi. Les mots lui manquaient et elle fut incapable de prononcer quoi que ce soit pendant un instant. Des pinceaux lui échappèrent des mains et furieuse, elle les rejeta tous au sol. Elle devait passer pour une folle. Elle s'en souciait peu pour le moment. Cet évènement relativement insignifiant au vu de tout le reste, avait été celui de trop. Elle craquait. Elle avait horreur de ça et prit de grandes inspirations pour se calmer. Ce parc n'était pas vraiment ce qu'on pourrait appeler le lieu idéal. Elle resta au sol un instant et tenta de parler à la jeune femme qui était toujours là.

- Désolée pour le pathétique. J'entends vos excuses, vous n'avez pas l'air d'une méchante fille mais je ... J'ai bien peur que personne ne puisse réparer ça !

Son ton était plus dur qu'elle l'aurait voulu. Elle contenait sans cesse ses émotions qui menaçaient de déborder et contrôler ses maux étaient quelque chose de difficile dans ses circonstances. Elle ferma les yeux et attendit.

Cassie Williams sentait une tension du côté de Arnkatla. Elle ne disait rien, elle jouait la carte de la colère. Une légère indifférence, une incompréhension planait du côté des deux femmes. Leur conversation se résumait à un dialogue de sourds, chacune avait ses raisons pour être occupée à autre chose. Cela se passait dans la tête. Elles pensaient beaucoup de leur côté sans même partager ce qui les habitait, c‘était bien dommage… . Leur entrevue manquait de sincérité. C’était une situation un peu incongrue qui venait d’avoir lieu. Irrattrapable? Peut-être. La belle Arnkatla tomba littéralement sur les genoux provoquant un silence de la part de Cassie qui mit quelques secondes à réaliser le mal que la femme pouvait ressentir. Elle osa poser une main sur son épaule en soutien. Mais tout cela était de sa faute. Hrafnsdottir contenait des larmes. Williams avait capté l’instant. La brunette tentait de se retenir de s’écrouler. Elle relâchait sa colère. Cassie ne savait que faire, elle la regarda sans mots: il n’y avait rien à dire, les actions et les gestes parlaient d’eux-mêmes. Cassie avait produit cette effet. Elle s’en voulait grandement, d’ailleurs elle retentit un choc à la vue de son interlocutrice quand elle se mit à verser des larmes. La belle semblait au bout du rouleau…. . Cass lui tendit une main. Elle attendit que la femme se relève pour lui répondre.

- Vous n’êtes aucunement pathétique, c’est moi qui le suis. Je vous bouscule et je ne suis même pas capable de vous regarder correctement en face pour présenter des excuses potables. J’ai pas mal de soucis comme vous pouvez le voir, elle observa la bande de types qui ne bougeaient pas d’un poil depuis tout à l’heure mais qui commençaient à s’agiter suite au temps qui passait rapidement, si je ne bouge pas ils viendront donc je ne peux rester à vos côtés, pardonnez-moi. La situation est dangereuse, ils n’hésiteront pas à vous faire du mal gratuitement… . Elle baissa les yeux, de tristesse… . Elle se détestait sur le coup. Je vous laisse mon numéro si vous avez besoin de mon aide en quoique ce soit, n’hésitez pas: je vous dois bien cela, quitte à rembourser votre matériel.

Cassie dut partir en laissant la peintre seule, face à son matériel détruit. Arnkatla n’avait pas eu le temps de répondre, Cass était partie trop vite. Elle courut comme une folle. Elle ne pouvait pas tellement se retourner pour voir si la brunette allait bien. Le groupe de délinquants passèrent juste à côté de la femme sans forcément lui faire du mal bien heureusement. Ils poursuivirent la petite amie de Riley Thompson. Cette course dura quelques minutes avant qu’ils aient perdu la trace de l’ex-prisonnière. Elle avait réussi à les semer mais reviendraient-ils à la charge? Cassie se posa en repensant à cette rencontre avec la peintre. Cette dernière était vraiment une personne intéressante, son regard traduisait un mystère et sa posture soulignait sa grandeur d’âme. Malgré un mauvais départ, Williams espéra entendre de nouveau parler de cette femme hors du commun. Cassie était ennuyée de l’avoir laissé ainsi… .

Spoiler:

La situation était devenue sans issue. Arnkatla était pour l'heure bien trop préoccupée psychologiquement pour entendre réellement ce qu'il se passait autour d'elle. Celle qui l'avait bousculé faisait maintenant preuve de sollicitude. Elle était bien loin de l'image dont la rapprocher Arnkatla. Elle écouta avec attention ce qu'elle tentait de lui dire. Elle saisit l'essentiel. Ses excuses renouvelées, ce qui paraissait être la cause de cet accident, de l'aide puis plus rien. Cassie Williams était repartie en courant comme elle était arrivée. Sur le coup, Arnkatla n'avait pas réagi mais en voyant des hommes approchés et se lancer à sa suite elle comprit. Elle lui avait dit qu'elle n'était pas pathétique mais c'était ce qu'elle ressentait maintenant. Elle avait été tellement enfermée dans sa tête qu'elle n'avait pas pris le temps de saisir la situation et l'occasion. Sa colère était totalement retombée à l'égard de l'autre jeune femme. La curiosité venait d'y laisser place mais elle doutait de connaître un jour les réponses à ses questions. Elle observa le numéro qu'elle lui avait laissé, puis se ressaisissant s'occupa vraiment de ses affaires qui traînaient au sol. Les gens continuaient d'aller et venir sans lui prêter la moindre attention.
Elle était complètement perdue dans ses pensées, elle avait le sentiment d'avoir raté quelque chose sans mettre le doigt dessus. Au vu de l'état de sa toile, elle renonça à peindre pour la journée. Elle observa les alentours avec tristesse puis reprit la route de chez elle. Cette rencontre continuait de la hanter quand elle rentra enfin chez elle. Elle ne savait pas comment l’interpréter et se dit que si elle venait à revoir cette jeune femme, elle lui devrait à son tour des excuses. Elle déposa son numéro sur son bureau et partit ranger son matériel.

Spoiler:

Terminé, verrouillé & archivé.