La douleur, la douleur, et encore la douleur. C'était mon quotidien depuis plusieurs jours, ou plusieurs semaines peut être, je n'en savais rien, étant enfermé dans cette vieille cabane au milieu de nulle part, je n'avais plus de notions de temps, il aurait pu se passer quatre jours, comme il aurait pu se passer deux semaines. La douleur permanente suite à tout ce que ce monstre m'a fait subir, je la ressentais en permanence, et les seuls moments où j'arrivais à dormir, c'était quand mon corps ne tenait plus et m'obligeait à le faire. Au début, quand il n'était pas là, je criais pour appeler à l'aide, mais personne n'était jamais venu, j'étais probablement au milieu d'un bois ou autre chose comme ça, au milieu de nulle part. Cette cabane dans laquelle j'étais avait un aspect glauque et lugubre, le bois était à vert à plusieurs endroits, comme s'il était pourri. Et puis l'odeur qui y régnait était affreuse au début, mais à force je m'y suis accommodé.

L'envie de vivre? Je l'avais déjà perdue, je savais que j'allais mourir ici, rien n'aurait pu y changer, sauf peut être un miracle, pas de bol, j'y ai jamais cru aux miracles, donc même si ça existait, ça m'étonnerait qu'on m'en accorde un. Je sentais que ma fin était proche, et je réfléchissais à toute ma vie, à ce que j'avais fait de bien, de mal, me demandant comment se passait la mort. Il y avait peut-être vraiment un juge qui décidait de notre sort, qui sait. Personne n'en est jamais revenu, enfin, à ce que je sais, même si ça me parait peu probable. Je me sentais partir petit à petit, je pouvais sentir cette vague de froid m'envahir petit à petit, ma vue se troublait, je sentais le peu de force qui me restait m'abandonner. C'était si long et si douloureux, je comprenais maintenant ce que c'était que de mourrir à petit feu. Puis à un moment, je perdis conscience pendant un instant, et au moment de me réveiller je n'en crus pas mes yeux, mon corps était devant moi, j'étais devant moi. Et je ne me rendis pas compte tout de suite que la douleur n'était plus là, plus rien. Et alors que je me demandais ce qu'il m'arrivait, en tournant la tête je vis un homme se tenir près de moi. Je ne l'avais jamais vu, mais j'étais mort, je crois. Non j'étais mort, c'est ça, en le regardant je lui demandis quand même, je devais lui demander.

Je suis...mort, c'est ca? Et vous, qui êtes vous?

La mort n'est qu'un passage à autre chose

Ethan & Zachary

This is not the end

Une forêt. Zachary détestait les bois. Il resta d'ailleurs quelques instants aux abords, cherchant une excuse pour ne pas y aller. Seulement, quelqu'un venait de mourir et il ne pouvait pas s'en aller comme ça. Il devait faire son boulot, et donc entrer dans les bois pour aller chercher cette âme errante. Cela faisait à peine cinq minutes qu'il avait reçu un message lui indiquant l'endroit. Dans ce laps de temps, elle ne pourrait pas aller bien loin, mais s'il restait planté la, il pourrait toujours fouiller ces bois pour la retrouver. Il avait déjà donné dans l'escapade en forêt ! Il se mit alors en marche, et ne mit pas longtemps avant d'arriver devant une cabane en bois. Elle semblait délabrée, en mauvais état... Mais son appareil lui indiquait que c'était ici qu'était le corps au moins... Il jeta un œil alentour. C'était un drôle d'endroit pour mourir ! Zach fit le tour de la cabane pour en trouver l'entrée. A l'intérieur, ce qu'il vit lui glaça le sang. L'endroit était déjà bien lugubre, mais jamais il n'aurait imaginé voir ça... Un homme brun, assez bien bâti et d'une trentaine d'années peut être était assis, ligoté à une chaise au milieu de la pièce. Son sang coulait et se répandait sur le sol. Autour de lui, quelques instruments de torture que le faucheur ne prit pas la peine de détailler. Il préféra se concentrer sur son travail. L'âme n'était pas partie. Elle était là, à l'image de l'homme sur la chaise. Au début, il ne faisait que regarder son corps, tentant sûrement de comprendre ce qui se passait. Et puis il tourna la tête vers l'irlandais. Il n'avait pas l'air effrayé, mais plutôt bien conscient de ce qui lui arrivait. Il demanda à Zachary si il était mort. C'était la lourde tâche que les faucheurs devaient effectuer ; annoncer la mort, faucher les âmes. Le visage neutre, il récita ce qu'il disait toujours :

« Oui, vous êtes bien mort... Désolé. Je suis Zachary. Zach. Et vous ? C'est quoi votre nom ? »

Code by Anarchy

L'homme qui se tint devant moi me répondit affirmativement, j'étais donc bel et bien mort, c'était fini. J'étais partagé entre plusieurs sentiments, à la fois soulagé de cette douleur permanente, et en même temps j'avais peur, qu'allait-il se passer maintenant. Qu'était-il venu faire ici, il ne devait pas être là sans raison. Et tout à coup une pensée s'imposa à moi, plus forte que toutes les autres, elle écrasa toutes les autres, Megan, elle aussi était morte, allais-je la rejoindre? Ou bien cet homme m'emmènerait-il dans un autre endroit? Tellement de questions, et une peur soudaine, la peur de savoir ce qui allait m'arriver. L'inconnu, voilà bien quelque chose qui fait peur à tous le monde, ne pas savoir ce qui va vous arriver, et surtout le fait de n'avoir aucun contrôle sur votre sort. Après quelques secondes, je réalisa qu'il m'avait demander mon nom. Je relevai la tête comme sorti d'une léthargie temporaire.

Pardon, moi c'est Ethan, Ethan Carter.

Je ne pus m'empêcher de continuer à penser à Megan, à peine eus-je finis de lui répondre que j'étais à nouveau perdu dans mes pensées. Si je devais faire un voeu, un seul et unique voeu, ce ne serait que de la revoir, rien que la voir, au moins une fois. Et j'étais tellement dans mes pensées, des pensées si puissantes, qu'inconsciemment je marmonnai un seul mot.

Megan...

Je n'arrivais plus à penser qu'à elle, mon regard perdu dans le vide. Je me remémorai de tout, du temps passé ensemble, du moment où elle me dit qu'il fallait qu'elle réfléchisse, et sa mort? Avait-elle aussi vu quelqu'un venir devant elle comme moi en ce moment? je commencais à avoir une boule de stress, à paniquer. Mon souffle s'accéléra, il y avait trop d'inconnues.