ღ Riley et Lusitania

C'était le grand jour... Mais si Lusitania avait pu être ailleurs, elle aurait préféré y être. C'était le jour de son exécution à la chaise électrique. On lui avait rasé les cheveux pour l'opération. Ses magnifiques cheveux dont elle était le plus fière... 2 ans qu'elle était dans le couloir de la mort, à faire appel sur appel. Mais aucun n'avait abouti. Après tout, Lusitania avait été condamné pour le meurtre d'un sénateur alors elle ne pouvait pas compter sur un autre sénateur pour surseoir à son exécution. Mais on ne perd rien à essayer. Assise sur son lit, dans sa cellule, la jeune policière regardait par la petite fenêtre le soleil qui se couchait lentement à l'horizon: c'était le 13 Mai 2010 et elle allait mourir. Un groupe d'homme vinrent la chercher et l'emmenèrent dans une petite pièce où se trouvait l'objet qui allait la tuer. On l'installa et on l'arnacha comme si elle était la pire des criminels.
Une fois prête, le rideau noir s'ouvrit sur une petite assemblée. Lusitania chercha des yeux sa mère mais elle n'était pas là. Cela ne l'étonnait qu'à moitié, la jeune femme n'existait plus pour elle. Il n'y avait qu'un homme qui croyait à son innocence. Et il se trouvait au côté de l'homme qui l'avait condamné: Rafaël Wendel, son grand frère. On lui demanda si elle voulait dire une dernière chose, ce qu'elle ne pouvait se refuser:

"Rafaël, fais en sorte qu'on reconnaisse mon innocence. Tu vas te heurter à la politique du pays mais il faut que la vérité éclate: je suis inno..."

Son cri fut coupé par une première décharge: un homme avait abaissé la manette pour laisser le courant affronter son corps. Mais la première décharge ne la tua pas. Il en fallut une deuxième pour que Lusitania rende son dernier souffle, une larme roulant doucement sur sa joue. Mais elle ne mourut pas... Enfin, son âme ne mourut pas. La jeune femme se retrouva maintenant dans un grand tunnel noir avec une lumière blanche au bout. Mais elle avait peur: qui avait il au bout de ce tunnel? Soudain, une silhouette se dessina entre la jeune femme et la lumière.

"Qui êtes vous?"

Un grognement sonore sorti du plus profond de la gorge de Riley Thompson, cela faisait bien plusieurs minutes qu'il tentait, sans grand succès, de se lever. Aujourd'hui était un jour sans motivation. Ses muscles refusaient de lui obéir. Pourquoi? Il n'aurait su le dire. Le réveil avait arrêté de sonner depuis belle lurette. C'est au prix d'un terrible effort qu'il réussit enfin à poser un pied par terre.
Aujourd'hui il n'avait pas prévu d'écrire, mais une toute autre activité, qui consistait à aller cueillir les âmes fraîchement égarées. L'idée de devoir sortir dehors ne l'enchantait guère, mais s'il s'écoutait, il passerait sa vie dans l'appartement qu'il occupait. N'aimant pas changer ses plans, il se leva enfin. Il espérait que cet effort surhumain ne serait pas vain. Ces derniers temps il avait fait chou blanc. Personne ne décédait ou quoi? C'était à n'y rien comprendre. Ce job était vraiment très aléatoire au niveau de l'activité.
Enfin prêt à affronter le monde extérieur, après s'être vêtu avec soin et rasé de près (sait on jamais, il ne voulait pas qu'on le voit avec sa barbe digne d'un grizzli), il sortit de chez lui.
Direction ce bon vieux tunnel, qu'il avait appris à apprécier puis à détester.
Horreur, malheur, il avait quitté son logement sans prendre de quoi grignoter en chemin. Tant pis, pour une fois il ferait une exception.
Il marchait depuis peu, lorsqu'il se rendit compte qu'il n'était pas seul dans le tunnel.
D'ailleurs une voix ne tarda pas à s'élever dans l'obscurité de l'endroit.
Chouette, Riley n'aurait pas à aller jusque chez les vivants, puisque visiblement quelqu'un venait de mourir et l'attendait bien sagement. Content de ne pas s'être levé pour rien, il continua à avancer. Un grand sourire chaleureux affiché sur le visage.
Il arriva vite au niveau de la personne. Il s'agissait d'une jeune femme, brune de surcroît. Elle semblait plus jeune que le faucheur.
Toujours souriant, il se présenta d'un ton amical, pour ne pas l'effrayer.

" Bonjour, je suis ton faucheur, ou celui qui va t'aider à passer de l'autre côté si tu préfères. Ne t'en fais pas ce ne sera pas long. Il y aura juste quelques papiers à signer et nous pourrons rentrer dans ce qui va être ton futur lieu de "vie". Tu es morte, certes, mais tout ne fait que commencer, crois moi. " Il lui tendit la main, "Je m’appelle Riley, et toi? "

Devoir expliquer à quelqu'un qu'il venait de décéder, mais que tout n'était pas terminé pour autant, se révélait parfois bien plus compliqué qu'on aurait pu le penser. Autant se montrer le plus sympathique possible, histoire de mieux faire passer la pilule. Heureusement pour le Canadien, cela ne lui demandait aucun effort. De nature très sociable ce job lui allait à ravir. Toutefois soucieux pour la jeune femme il guetta sa réaction, espérant qu'elle ne serait pas trop excessive.

ღ Riley et Lusitania

Un homme finit par apparaître devant la jeune femme. Et là, il lui dit l'évidence même: Lusitania était morte. Nan, elle s'en doutait absolument pas... Elle savait qu'elle n'avait aucune chance de survivre à la chaise élerctrique alors elle se doutait bien qu'elle était morte. Bref, mise à part cela, le jeune homme lui expliqua qu'il était son faucheur, celui qui lui permettrait de passer de l'autre côté... Mais quel côté? Et elle était où d'abord? Ainsi donc, il y avait bel et bien une vie après la mort? Mais pas comme ce que les scientifiques appelaient une résurrection car j'avais toujours le même corps et mes souvenirs. Il finit par se présenter comme étant Riley tout en lui tendant la main. La jeune femme s'en saisit.

"Lusitania Jessica Wendel."

Elle prit le temps d'observer le noir autour d'elle et la lumière blanche au fond. Elle se demandait de quoi sa nouvelle vie serait faite, si elle aurait la possibilité de retourner sur terre ou si elle serait condamné à rester loin de son frère sans avoir la possibilité de le revoir au moins une fois avant sa mort. Elle reporta son regard sur Riley.

"Je savais que j'étais morte mais j'étais loin de me douter qu'il y avait une vie après la mort... Ce qui ne me déplait aucunement. J'aimerais juste savoir si après, j'aurais la possibilité de retourner sur terre, voir les autres personnes de ma famille?"

Je n'en laissais rien paraitre mais j'étais contente de savoir que j'allais pouvoir continuer à vivre une vie à peu près normale. Elle était encore sous le choc des deux électrocutions qu'elle avait subi pour arriver là où elle se trouvait. Mais un demi sourire barrait son visage.

Une vie après la mort... c'était peu dire; ici même une personne s'étant comporté comme la pire des ordures sur terre, avait droit à une seconde chance. Quoi qu'ai pu faire la jeune femme dans sa vie terrestre, personne ne la jugerait ici. Elle allait pouvoir repartir de zéro. On efface tout, et on recommence de plus belle. Ce qui était plutôt un bon compromis. Voilà ce qu'était vraiment le skyline.
Elle avait conscience d'être morte, si on pouvait appeler cela conscience... c'était déjà pas mal ! Au moins, Riley n'aurait pas à s'arracher les cheveux, pour le lui expliquer en y mettant les formes. Chose dont il avait horreur, il fallait bien le reconnaître.
Après avoir serré à son tour, la main de Lusitania, il répondit à ses interrogations, l'air toujours amical.

" J'avoue que ça m'enlève une épine du pied, le fait que tu saches déjà que tu es morte ! Oui, tu auras la possibilité de retourner voir tes proches, par ce même tunnel, dans lequel nous nous trouvons à l'heure actuelle. C'est une sorte de navette entre le monde des vivants et celui des morts, pour faire simple. Par contre, ne te réjouis pas trop vite, car tu pourras seulement les voir, mais tu ne pourras pas leur parler, ni les toucher... C'est le prix à payer dirons nous ! Au moins tu vas pouvoir t'assurer que tout va bien pour eux. "

C'était sans doute une piètre consolation, mais c'était tout de même mieux que rien du tout. Avant d'arriver au bureau des "admissions" du skyline, le Canadien voulut en savoir plus sur la jeune femme... ou plutôt connaitre la raison de sa venue ici.

" Qu'est ce qu'il t'es arrivé ? Enfin, pourquoi tu es là plutôt? ... Si ce n'est pas indiscret bien sûr. "

Ce n'était pas tant par curiosité qu'il posait ce genre de question, mais plutôt par intérêt pour la nouvelle personne qu'il avait en devoir d'aiguiller. Son côté sociable avait tendance à parfois trop ressortir, ce qui pouvait déranger, il en avait parfaitement conscience. Après tout, il n'était pas comme certains de ses collègues, qui se contentent de ramasser des âmes en masse, sans vraiment prendre le temps d'expliquer ce qu'était ce tunnel, ni ou il allait mener...

" Avant que j'oublie... une fois sur place il te faudra trouver un logement, et puis un emploi pour pouvoir payer ton loyer et tes factures ! Ça, ce n'est pas différent, malheureusement. " Il grimaça légèrement, et oui même ici rien n'était gratuit. " Enfin, ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te lâcher comme ça au beau milieu de nul part ! " Il lui adressa un clin d'oeil. Quoi que... cela pourrait être drôle ! " Si tu veux bien me suivre maintenant ... "

ღ Riley et Lusitania

En effet, Lusitania était bel et bien conscience qu'elle avait rendu son dernier souffle sur la terre d'en bas. Son corps venait surement d'être transporter à la société funéraire pour être inhumé en toute discrétion... Enfin, sa mort ferait les gros titres dans sa région mais rien ne serait dit sur l'endroit où son corps sera enterré. Le juge Candel devait surement sauter de joie en sachant qu'il avait fait tuer une criminelle... Même si elle était innocente. Riley lui expliqua alors qu'elle aurait effectivement la possibilité de retourner sur terre pour voir si les gens de sa famille allait bien ou pas. Même si elle n'aurais pas la possibilité de les toucher ou de leur parler, Lusitania trouverait son compte dans le fait de pouvoir juste voir s'ils allaient bien. Et enfin, il me demanda pourquoi la jeune femme se retrouvait là. Autant vous dire que c'était un sujet assez sensible pour la jeune femme. Mais elle prit son courage a deux mains pour le lui expliquer.

"Avant, j'étais dans la police de Cheyenne, capitale du Wyoming... Mais j'ais été accusé du meurtre d'un sénateur, sénateur qui me harcelait depuis plusieurs mois malgré mes nombreux dépôts de plaintes de part son immunité diplomatique. Bref, tout cela pour dire que je commençais mal le procès. Et avec les pressions gouvernemental, le juge n'a pu que prononcer la peine capitale. J'ai été exécuté aujourd'hui, sur la chaise électrique..."

La jeune femme sentit soudain des larmes couler le longs de ses joue. Elle les essuyait mais plus elle le faisait, plus il y en avait. Elle tourna le dos à Riley, pour cacher ses larmes. Elle n'était pas habitué à montrer ses sentiments et surtout ses larmes aux autres. Elle reprit contenance avant de se retourner vers lui.

"Allons y..."

Sacrée histoire que celle de ce petit bout de femme. Tout comme le faucheur, elle avait du vivre une magnifique descente aux enfers. La justice, quelle merde... Qu'avaient-ils fait pour mériter ce châtiment? Il préférait ne pas le savoir. Il n'y avait véritablement pas de justice, il en avait maintenant la certitude. C'était vraiment n'importe quoi, exécuter une innocente tout ça dans le but de protéger un pauvre imbécile du gouvernement, c'était à vomir ! Bref, il fallait maintenant laisser cela au passé, et aller de l'avant.
Riley avait écouté la jeune femme presque bouché bée, l'air un peu idiot sans doute; mais pas autant que lorsqu'il ne su quoi faire devant la réaction de cette dernière. Bravo, avec ses questions il avait réussi à la faire pleurer... Abruti ! Un peu paniqué, il resta planté là, sans rien pouvoir faire, lorsque les larmes de la brunette se firent plus intenses. Il la laissa, sans rien dire, lui tourner le dos.
Ca commençait bien...
Il n'eut même pas le réflexe de la prendre dans ses bras pour la consoler. A bien y réfléchir, cela aurait peut-être été mal vu par la jeune femme. Il ne voulait pas non plus prendre le risque de se faire frapper, sait-on jamais.
Il fit un pas vers elle, puis recula, tout un tas de pensées rentrèrent en collision dans sa tête.
°Comment on arrête ça? ... Un mouchoir, j'ai pas de mouchoir... Ahhh... Euh une blague peut-être, non, c'est nul... Zut, zut et zut, pourquoi j'ai posé cette question? °
Lorsqu'elle se tourna enfin vers lui, il affichait un air coupable, il s'en voulait vraiment de l'avoir poussé à se confesser. Voilà qui lui servirait sans doute de leçon.
Maintenant mal à l'aise, il se hâta de rejoindre le bureau, sans ajouter quoi que ce soit. Elle devait surement le prendre pour le pire des goujats...
Il n'y avait personne à l'intérieur du bureau des entrées... De mieux en mieux.
Il allait donc devoir se débrouiller tout seul, pour changer. S'en était presque désespérant. Le faucheur farfouilla dans les tiroirs, avant de trouver ce qu'il cherchait. A savoir les formulaires qui permettrait à la jeune femme de pouvoir intégrer officiellement le Skyline, ainsi qu'un stilo, il posa le tout sur le bureau vide.

" Euhh... Je te laisses remplir ça... Si tu préfères, je peux sortir de la pièce ! "

Il voulait éviter de faire une autre gaffe.

" Enfin si tu as d'autres questions, je suis là... je tâcherais de ne pas te faire pleurer... je suis désolé, je ne pensais pas que c'était un sujet aussi sensible. "

Voilà qui était dit. N'ayant pas assisté à la mise à mort de Lusi' et ne l'ayant aperçue qu'une fois dans le tunnel, il ne pouvait pas se douter un seul instant de sa réaction... Pour le coup, il plaidait coupable !

ღ Riley et Lusitania

La jeune femme remarqua très vite que son faucheur arborait un air coupable après qu'il l'ait vu pleurer... En même temps, il aurait pu se douter que, venant de mourir, c'était un point sensible pour la jeune femme. Mais bon, il ne la connaissait pas et ne savait pas comment était la jeune femme. Bref, elle le suivit jusqu'à une petite pièce où Riley lui tendit soudain une feuille et un stylo. C'était une blague? Même dans ce monde d'outre tombe, y avait de la paperasse? Lusitania soupira: Elle en avait marre de la paperasse. Elle en avait fait quand elle était dans la police, pendant son procès et pendant les 2 longues années qui avaient précédé son exécution. Alors elle avait juste envie de tout envoyer balader. Et pourtant, elle prit la feuille et le style et s'installa sur une chaise, remplissant le formulaire correctement. Elle ne releva pas les yeux quand Riley lui demande si elle voulait qu'il sorte.

"Nan restez, j'aurais pas à vous courir après si jamais ce foutue papelard m'emmerde avec une question à laquelle je ne saurais pas répondre."

La jeune femme releva alors la tête: il ne savait pas que c'était un sujet sensible?! Il avait pas trop de jugeotte pour un faucheur chargé de prendre en charge les personnes venant de mourir... Il ne se doutait pas que parler de sa mort était un sujet sensible quand on n'avait pas choisit de mourir? Pour les suicides, c'était pas pareil, les gens avaient choisis meur mort... Sauf qu'ils étaient toujours vivants. Cela ne devait pas être facile. Mais cela l'était encore moins pour quelqu'un qui voulait vivre plus que tout, fonder une famille et qui se retrouvait ici, après avoir été tué dans un accident, par quelqu'un... Ou par quelque chose. Elle fit la moue en posant son regard marron sur le faucheur.

"Et bien, la prochaine fois, vous y réfléchirez à deux fois avant de poser une telle question! Pour un faucheur, nous n'avez pas beaucoup de jugeote pour parler à quelqu'un de sa mort alors que cela vient juste de se produire."

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette jeune femme n'avait premièrement pas sa langue dans sa poche et deuxièmement pas franchement bon caractère. Le faucheur se dit qu'il allait passer un mauvais quart d'heure. Pourquoi ? Il ne savait pas vraiment, mais c'était une sorte de pressentiment. Avoir à faire à des âmes peu sympathiques était monnaie courante dans ce job. Riley ne comptait même plus le nombre de fois où il s'était fait insulter, frapper, ou bien l'âme s'était fait tout bonnement la malle.
A cette pensée, il ne pu s'empêcher de grimacer, car ce genre de mésaventure entrainait irrémédiablement une sanction. Quel emploi de fou franchement, il fallait être un peu malade mental pour oser exercer. Peut-être devrait-il penser à faire une réclamation à ses supérieurs et ainsi demander une prime de risque. Ou bien prendre une assurance vie, au choix !
La brunette lui intima, sans le regarder toutefois, de rester dans le bureau au cas où elle aurait besoin d'aide pour remplir le formulaire. Visiblement ce n'était pas une adepte des formalités, son ton bougon fit sourire le Canadien. Si elle n'avait pas envie de se plier au jeu du papier soit, cela la regardait, il ne pouvait pas aller contre la volonté des nouvelles âmes après tout.
D'un ton las il dit alors :

« Je vois que cela ne vous enchante guère que de remplir ce maigre formulaire. Rassurez-vous, cela ne prendra que quelques minutes, ensuite vous serez libre. Même ici il y a des obligations administratives auxquelles il faut se plier... Après ça vous ne serez plus embêtée, promis ! »

Assurément, il en avait encore trop dit, ou pas assez... ou bien peut-être devrait-il penser à s'arracher la langue la prochaine fois. Elle lui jeta un regard noir avant de lui lancer son venin en pleine figure. Et bien, c'est qu'elle ne manquait pas de toupet en plus de cela elle n'avait pas froid aux yeux. Il crispa le poing, se retenant de lui hurler dessus tout un tas d'insanités. Garce...
Comment pouvait-il savoir que sa mort était un sujet sensible alors qu'il n'avait même pas assisté à l'évènement ? Elle avait très bien pu se suicider ou bien … peu importe dans le fond, cela ne l'intéressait plus vraiment de savoir ce qui lui était arrivé.
Son visage devint cramoisi, il tenta tant bien que mal et plutôt mal que bien de contrôler ce flot d'émotion inopinée. Cela lui arrivait rarement de s'énerver, il en fallait généralement beaucoup pour le mettre hors de lui... A croire que ce n'était pas un jour comme un autre. Ou alors elle avait tout simplement le don de taper sur le système des gens.
D'ailleurs, comment s'appelait-elle déjà ? Zut, impossible de s'en rappeler... Cela devait finir par « ania »... Ne manquait plus que le début. Ce devait être un prénom à consonance exotique... Moritania ou quelque chose de ce genre. Quelle idée d'avoir un prénom pareil. Son coup de sang lui fit raconter un peu n'importe quoi, prestement il tenta de se défendre sur un ton glacial...

« Ecoutez … Moritania, je n'ai pas assisté à votre mort, je ne pouvais donc pas imaginer que cela était un sujet aussi pénible pour vous... Après tout, il n'est pas exclu que vous ayez choisi d'arriver ici de votre plein gré... Je ne suis pas devin que je sache. Quant à vos paroles acerbes, garder les pour quelqu'un d'autre s'il vous plait ! Je suis là dans le but de vous aider, pas de me faire insulter ! »

La colère s'en alla aussi vite qu'elle était arrivée. Autant faire en sorte que cette entrevue s'achève vite et dans une ambiance un peu moins … tendue. D'un ton un peu plus enjoué et sympathique il repris la parole.

« Faisons en sorte d'achever ce passage dans la joie et la bonne humeur... Avez-vous des questions ? »

ღ Riley et Lusitania

La jeune femme l'aurait volontiers giflé. Il faisait un bien piètre faucheur celui là. Incapable de se rendre compte qu'il avait affaire à une personne qui ne souhaitait pas sa mort et... Incapable de se souvenir de ec qu'on lui avait dit. Lusitania se referma comme une huître et termina le papier au plus vite, désireuse de laisser cet homme loin derrière elle. Elle se releva et lui fourra le papier dans les mains. Elle avait pu souhaiter sa mort... Nan mais il était sourd ou boucher ce type? Elle avait été exécuté sur la chaise électrique. Mais mise à part cela, et le fait qu'elle le lui avait dit, elle pouvait avoir souhaité sa mort. Et le pire de tout, ce fut son nom. Moritania... Lusitania, bougre d'âne! Nan décidément, elle était tombée sur un bien piètre crétin.

"Vous êtes sourd ou juste con?! Je vous ais dit que j'avais été exécuté, bougre d'âne! Apprenez à écouter un peu, cela pourrait vous aider dans votre métier et surtout d'éviter de dire des conneries plus grosse que vous! Et c'est Lusitania, comme Lusitanie et non pas Moritania! C'est pourtant pas compliqué, merde!"

Mais il fallait croire que si avec le petit esprit de poisson rouge que le faucheur avait. Et Lusitania espérait plus que tout ne pas avoir à le recroiser une fois dans sa nouvelle vie. Parce que franchement, elle n'allait pas garder un super souvenir de cette première rencontre avec le monde d'après. Elle ne savait même pas s'il avait un nom mais hors de question de lui demander! Ils finirent par se retrouver dans une ville tout ce qu'il y a de plus normal. Lusitania se tourna vers Riley.

"Et bien, je ne vous dit pas au revoir, je vous dit adieu!"

VERROUILLÉ