Jonathan Williams venait de sortir de l’hôpital. Lors de l’incendie au Devil’s Tail, une serveuse avec divers verres remplis d’alcool pur avait soutenu un plateau en feu et pour se sauver, l’avait jeter directement sur la table ou lui et sa soeur Linda buvait tranquillement. Le feu s’était propagé sur la table, sur son visage, son chandail et son bras. Jo était complètement brulé, on avait peine à le reconnaître maintenant. Il avait été traité longuement à l’hôpital et c’était enfin le temps où il pouvait sortir, mais le brunet était toujours recouvert de bandage. Il attendait une greffe de peau pour pouvoir récupérer une partie de ce qui avait été brulé, mais ce n’était pas la joie. Il devait se trimbaler avec cette tête plutôt lourde à portée. John avait donc quitté l’hôpital au cours de l’après-midi, sa soeur Linda lui avait amené sa voiture et il avait été directement la reconduire chez elle. Jo avait engagé des gens pour s’occuper de sa ferme durant son séjour en observation. Il avait un tas de prescription pour des médicaments de tout genre. Lorsque Williams vit le signe du réservoir d’essence presque vide. Il comprit qu’il devait s’arrêter un moment. Il trouva la station service la plus proche qui était le Crashline. L’homme stationna son véhicule de ferme devant les pompes et y sortit. Un pompiste arriva pour se charger du remplissage. Jonathan afficha un sourire, mais le jeune ne semblait pas trouver ce qu’il voyait très agréable. Il l’observait tel un monstre, ce qui blessa beaucoup le fermier qui entra directement à l’intérieur. Il se rendit jusqu’au frigidaire à bière au fond ou il prit une caisse de bière. Une vendeuse passa devant lui et l’observa. En signe de politesse, Jo dit : Bonjour. Mais la femme sembla vouloir partir au plus vite. John avala sa salive. Il regarda ensuite vers l’allée des croustilles ou il cherchait celle qui lui plairait le plus.

Une routine s’était maintenant encrée dans la vie de la petite rouquine et de son enfant ; en effet, depuis l’incendie au Devil’s, la mère monoparental avait appris quelques petits trucs importants à propos de sa manière interagir avec la petite fillette, la routine faisait donc partie de ces nouveautés apportés ; pour être franche, Holly n’avait jamais vraiment pris le temps de vivre de beaux moment avec Leslee qui grandissait à une vitesse phénoménale, mais depuis la tragédie, la rouquine semblait jeter un regard nouveau sur sa vie, la forçant maintenant à apprécier la princesse qu’elle adoptait. Effectivement ce n’était pas de tout repos, entre le boulot, les courses et tout le tralala que pouvait demander un enfant de cet âge et Mai avait à peine croisée Jayden, qui lui avait exprimé son amour lors de cette catastrophe ; évidemment leur relation avançait à pas de tortue, mais Holly se réjouissait déjà des minuscules progrès qu’ils avaient fait ensemble et ce malgré la présence d’une gamine entre eux deux ! C’était justement pour le voir qu’elle s’était premièrement rendue au Crash line, afin d’y trouver quelque chose à grignoter sur le chemin jusqu’au Devil’s qui était en pleine rénovation. Holly Mai pénétrait donc dans le petit dépanneur, faisant raisonner le petit carillon installé dans le haut de la porte vitrée, puis se dirigea dans la première rangée pour y jeter un coup d’œil vif, à la recherche de quelque chose de nutritif. Seulement avec ce qu’elle voyait, seul un mal de cœur s’installait en la jeune femme ; elle n’avait pas envie de croustilles, ni de bonbons, elle voulait manger autre chose que du cholestérol en barre et franchement il était difficile d’en faire autrement…la rouquine soupira donc aisément, empoignant la première saveur que lui indiquait de prendre son cerveau pour ensuite se retourner dans l’idée d’aller se procurer quelque chose à boire, probablement un café lattée froid en petit format, chose qu’elle appréciait particulièrement du CrashLine, mais quelque chose la stoppa complètement ; à première vu l’homme qui se trouvait devant elle n’avait rien d’extraordinaire ; simplement elle l’avait déjà croisé à quelque part et ce quelque part en question vint lui procurer un spasme, lui faisant échapper ce qu’elle avait au préalable choisi…

Complètement bouche-bée face à la personne qui se tenait devant elle, Westley sentait son corps chavirée, la poussant à ouvrir la bouche et à se coller ensuite les mains au visage ; qu’avait-elle fait subir à cet homme ? Ne portant plus désormais attention à ce qu’elle avait échappé, Holly se figea ; regardant la créature qu’elle avait involontairement créée…complètement impuissante elle s’avança d’un pas puis recula à nouveau, bien trop anxieuse de la réaction du jeune homme, elle ne le connaissait que très peu ; elle l’avait vue une ou deux fois puisqu’il s’agissait du frère d’une serveuse qu’elle avait engagée, Cassie, mais sans plus…et pourtant maintenant elle était la cause de tous ses douleurs… Devait-elle parler ? Devait-elle lui implorer le pardon ? Holly n’en savait que trop rien et rester là, à le regarder tel une bête n’aidait pas son interlocuteur à installer une certaine confiance entre eux, l’homme devait très certainement la détester à mort…

Jonathan venait d’être gravement blessé. Il observait un moment devant lui. L’ambiance dans la station service était plutôt calme. Ce que l’homme n’arrivait pas à comprendre, c’était pourquoi les gens l’observaient ainsi. Il savait très bien que d’avoir été brulé comme il l’avait été n’était pas la chose la plus agréable à regarder, mais les autres personnes pouvaient plus se comporter normalement avec lui. En étant en face d’eux, il se sentait comme un monstre. La situation était plutôt critique, Jo n’avait jamais ressentie un sentiment de solitude aussi fort. Pourtant, depuis qu’il était mort, il ne parlait pas à beaucoup de gens. Il était occupé avec son travail à la ferme. Suite à l’accident, il avait dut engager des ouvriers pour travailler sur sa ferme et s’occuper du travail qu’il faisait à longeur de semaine. Cela ne l’enchantait pas du tout, il aimait bien son travail et ça lui permettait d’avoir une occupation. Là, il devait rester chez lui et s’assoir ou se coucher sans faire de trop grande action. John espérait recevoir une greffe de peau rapidement pour oublier toute cette histoire, mais ce n’était pas une situation simple. Ça pouvait être très très long, encore plus dans le skyline vu que les chirurgiens avaient qu’une dizaine de minute pour retirer les morceaux de peaux des patients avant que le tout ne disparaisse. On lui avait expliquer cette histoire plusieurs fois et Jo n’arrivait pas à y croire malgré tout. Il avait le soutien de ses soeurs, mais était-ce suffisant ? Il était même contraint à aller faire des séances de thérapie avec une psychologue à l’hôpital, ce qui l’embêtait beaucoup. C’est en choisissant ce qu’il voulait acheter qu’il tomba nez à nez avec Holly, la femme qui l’avait mis dans cette état. Elle semblait perturbée par cette rencontre. C’était normal, après tout, Jo comprenait la situation. N’importe qui aurait agis de la même manière qu’elle dans sa situation.

Mademoiselle Wesley, Bonjour dit l’homme poliment avec le sourire. Il baissa les yeux un moment. Il dit ensuite. Vous allez bien ?

La culpabilité rongeait le petit corps frêle de la rouquine qui en perdait le nord ; voir sa victime était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase ; oui Holly était une femme forte, qui savait se battre et s’affirmer, seulement là face à tout ce qu’elle avait détruit elle n’avait nul autre sentiment que du regret…elle se sentait paralysé, ne voulant pas approcher l’homme qu’elle avait réduit à néant. C’était insupportable et pourtant la rouquine n’avait pas même songé à regarder plus en détails les marques que lui avait causé l’alcool enflammée, rien que de savoir que cette homme avait été blessé la rendait complexé et complètement faible. Voulant faire demi-tour avant que Jo ne la remarque, une voix se fit ressentir, l’interpela sans méchanceté. Holly Mai avala sa salive, leva les yeux sur son interlocuteur, mais n’avança pas d’un pas, se sentant comme un blood au limite périlleuses des crips… à son plus grand étonnement, le brunet lui sourit sincèrement, ou plutôt poliment, Holly n’aurait pas sus dire…

Westley hocha délicatement la tête afin de lui signaler un bonjour, beaucoup trop sans voix pour ne serait-ce dire salut. Certes elle était confuse de le voir aussi énergique vu son état de santé, simplement elle ressentait un certain apaisement vis-à-vis de leur situation ; l’homme faisait visiblement son gros possible pour ne pas en vouloir à la belle rouquine. Je je… répétai la rouquine, ne sachant pas tellement si oui ou non elle se portait bien. Que devait-elle lui répondre ; ouais je vais bien et toi ? Avec un sourire épais étendu sur son visage alors qu’elle savait pertinemment qu’il n’était pas au mieux de sa forme ? Ça pourrait aller…dit-elle finalement, se disant qu’il valait mieux ménager l’homme qui se trouvait sous ses yeux ; elle ne souhaitait pas faire exploser de rage l’homme qu’elle avait brûlé lors de la prestation de «The flammes». Sincèrement je vous demande pardon… Finit-elle par supplier l’homme auquel elle ne savait que le surnom, évidemment elle savait pertinemment que cela ne soulagerait pas pour autant sa mauvaise conscience…

Jonathan regardait celle qui l’avait rendu ainsi. La femme qui avait changé sa vie à jamais, mais malgré tout, Jo ne lui en voulait pas. Non, il avait toujours eu une grande facilité à pardonner aux gens. Il était bon et avait toujours aimer conserver de bonnes relations. Holly, il ne la connaissait pas et même avant la fête. Il ne pouvait pas dire comment elle était ni comment elle pouvait se comporter, mais de lui en vouloir serait sans aucun doute trop pour lui. Le pauvre brulé sentait l’émotion lui monter à la tête, mais il ne faiblirait pas. Il gardait une bonne respiration, observant toujours la jeune femme devant lui. Il tenait ce qu’il avait convenablement entre ses bras pour écouter ce que la femme lui dit. C’est lorsqu’elle lui avoua qu’elle était profondément désolé de ce qu’elle avait fait. John eut le souffle coupé. Il serrait ses lèvres contre elle et fixait la femme avec un sourire qui semblait vouloir apparaitre sur son visage. Jo parla, mais d’une voix basse, presque inaudible. Holly... Vous n’êtes pas la cause de mes brûlures... Je ne veux pas que vous vous sentez coupable avec ça... N’importe qui aurait agit comme vous, moi le premier et avec le feu qu’il y avait partout dans le bar ce soir là, c’était normal qu’il y aille des victimes, je n’ai juste pas été très chanceux. John prit une pause. Il fixait la femme et baissa le regard un moment. Je vais devoir vous laisser, mais ne pensez pas que c’est de votre faute, je vous en supplie. John fit un sourire et posa sa main sur l’épaule de la jeune femme. Il sourit un instant et reprit son chemin, allant s’acheter une caisse de bière et retourna chez lui. La vie pouvait être compliquée et bien que son apparence le rendait un peu mal à l’aise face aux autres, il n’en voulait vraiment pas à Holly et il espérait qu’elle ne s’en voudrait pas trop.

Holly en avait le soufflé coupé ; Jo ne lui en voulait apparemment pas, chose que trouvait difficile à croire la rouquine, mais qu’elle s’efforça de comprendre. L’homme devait forcément agir de la sorte pour garder un certain contrôle sur la situation, être aussi blessé n’était pas de tout repos, les gens devaient le regarder avec mépris et réticence maintenant par sa faute, comme elle aurait payé cher pour l’aider…malheureusement elle ne pouvait rien pour lui, mise à part lui implorer à nouveau pardon, ce qu’elle fit à voix basse.

Évidemment l’homme l’interrompit, lui répétant qu’il aurait fait de même à sa place, ce que n’arrivait pas à se rentrer dans la tête la rouquine toujours aussi anxieuse de lui faire face. Que pouvait-elle dire de plus ? Que pouvait elle ajouter maintenant qu’il l’a regardait aussi sincèrement et paisiblement ? Holly Mai ne savait plus où se mettre, ses mains continuèrent de trembloter, son cœur battait la chamaille et sa tête tournait à vive allure au beau milieu de la rangé du dépanneur, c’était pitoyable… J’aurai pu éviter ça, ne me persuadez pas du contraire ! Finit-elle par expliquer à l’homme qui se tenait sous ses yeux, évidemment elle ne voulait pas le contrarié, seulement elle tenait à prouver qu’elle ne s’en fichait pas, que la situation la blessant elle aussi, simplement autrement.

Puis, avant même qu’elle n’ait le temps d’approfondir son désarroi, l’homme l’arrêta, lui indiquant qu’il devait partir, certes elle comprenait seulement cela lui faisait réalisé qu’en fait peut-être ne l’avait-il pas complètement pardonné…? Comme s’il avait lu dans ses pensées, Jo la supplia d’enfin passer à autre chose, il lui rappela à nouveau qu’elle n’y était pour rien…et finalement sans qu’elle n’eut le temps d’opiner, ravalant sa salive, l’homme disparu dans la chambre froide, où elle le vit ensuite se diriger à la caisse avec un paquet de bières froides et ensuite quitter les lieux calmement… Holly posa les yeux au sol, regardant le sac de chips qu’elle avait pris, puis ensuite échappé à la vue de Jo, mais ne songea pas à le récupérer, elle n’avait plus faim, son mal être était point tel qu’elle n’avait plus envie de rien, du tout.