J'étais dans une rue, des habitations de chaque côté, j'ignorais complètement où j'étais, quel était le nom de cette rue. Tout à coup je me souviens, je suis mort, ce n'est pas possible autrement, la torture, la douleur, cette vieille cabane, non il n'y avait aucun doute possible, j'étais bel et bien mort! Mais où avais-je bien pu atterrir, quel était cet endroit, j'étais complètement perdu, essayant de comprendre, regardant autour de moi. Et alors que je regardais autour de moi pour comprendre en me demandant si j'étais au paradis, en enfer, ou...ailleurs, je vis quelqu'un une femme, elle me disait quelque chose, elle venait de sortir d'une maison qui était très jolie, et en un instant je la reconnus, c'était elle, Megan! Comment était-ce possible, j'était comme tétanisé en la voyant, elle était à une dizaine de mètres de moi, en la regardant, les seuls muscles de mon corps que je réussis à bouger furent ceux de mes lèvres, prononcant faiblement.

Impossible...

Mon regard, comme la première fois que je la vis, était figé, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, car plusieurs sentiments s'entremêlaient en moi. D'abord il y eut l'étonnement, que faisait-elle ici, et surtout je n'aurais jamais pensé un jour la revoir, non jamais, je croyais que c'était fini, mais non, elle est bel et bien là devant moi. Je ne pouvais pas le nier, puis vint la joie, elle était là devant moi. Et après la peur, comme un poids écrasant s'abattit sur moi, voudrait-elle encore de moi? Ou bien n'était-elle finalement pas prête pour une relation sérieuse. Je voulais l'appeler, mais la peur paralysait tout mon corps, impossible de bouger le petit doigt!

Aujourd'hui, était ma journée de repos. Après une bonne petite grasse matinée, je me suis levée pour petit déjeuner tranquillement devant mon journal. J'ai ensuite filé dans ma salle de bain pour me préparer afin d'aller faire mes courses et quelques petites emplettes ! Je n'allais pas me reposer énormément car j'avais aussi mon ménage et quelques petites bricoles à faire. Aux alentours du déjeuner, j'avais terminé mes achats en ville et j'étais rentré chez moi. J'ai tout rangé et je me suis empressé pour faire le ménage dans la maison. Je n'avais pas encore déjeuner et je me suis dit que j'allais cherché mon courrier. Devant ma boite aux lettres, je jetais un oeil à ce que je venais de recevoir comme courrier. Je ressentais une sensation bizarre, comme si quelqu'un me regardait ou restait me surveillé. Je relevais la tête et regardait en face de moi. Je reconnaissais quelqu'un au loin et pour vérifier que je ne rêvais pas je me suis volontairement tapé la joue.

*J'y crois pas...*

Bouche bée, mon courrier tombait par terre et je m'avançais vers la personne que je croyais voir là non loin de moi. Il m'a fallu un temps pour réaliser que c'était bien lui en chair et en os. Arrivée devant lui, je le prenais dans mes bras et reculait d'un pas.

Elle était en train de prendre son courrier, et puis, soudain, elle regarda dans ma direction, je crois qu'elle ne me reconnut pas tout de suite. Ensuite je pus percevoir qu'elle se mit une baffe, ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrivait, mais en fait ma capacité de réflexion était très nettement amoindrie à cause de cette boule qui se formait dans mon ventre, cette peur qui me paralysait des pieds à la tête. Après un instant à se regarder, elle se mit à marcher vers moi, je ne pouvais que sentir les battements de mon coeur commencer à s'accélerer. Je la regardais venir vers moi alors que dans ma tête me vint l'idée de courir très vite et très loin, mais courir où? Je ne savais même pas où j'étais, ce que je faisais ici, et ce qui allait m'arriver, allais-je devoir répondre de tous les mauvaises choses que j'ai faite, de tous les mauvais choix que j'ai fait? Il y avait trop de questions en trop peu de temps! Megan finit par arriver devant moi, et alors que je m'attendais à ce qu'elle dise quelque chose, elle me prit dans ses bras un court instant puis elle recula d'un pas. Ce contact était si chaleureux, comme avant, comme avant. Il fallait que je parle, que je dise...quelque chose! Je finis par réussis à dire

Salut...Megan.

Je ne savais pas ce qu'il fallait dire dans ce genre de situations, je ne savais ce que j'étais censé faire! Mais après tout qui le savait, de ceux qui sont encore vivants je veux dire. Quel stupide je suis, il faut dire que ça n'arrive pas tous les jours de revoir son aimée morte, mais j'étais mort aussi. Je ne comprenais plus rien. Cela aurait peut être été facile si je savais au moins où j'étais, ne serait-ce que ça. Je réussis alors à quand même trouver la force de lui demander.

On est où ici? Au paradis?

Je ne pus m'empêcher de dire cela en regardant autour de moi, parce qu'en regardant autour de moi, j'avais l'impression que mon histoire de paradis était juste grotesque et ridicule. Mais bon, j'essayais de me calmer comme je pouvais...

Quand je prenais mon courrier, j'aperçu au loin une personne que je croyais reconnaître. Après avoir fait tombé mon courrier par terre, je me suis tapé la joue pour voir si je ne rêvais pas. J'ai bel et bien senti ma main sur mon visage. Ça avait bien l'air d'être Ethan que je voyais là, devant moi. Le second réflexe que j'ai eu était de le rejoindre et en arrivant devant lui je l'ai pris dans mes bras. J'ai ensuite reculé d'un pas, je me suis tout a coup rappelé ce dont je me reprochait. Je lui avait demandé une pause dans notre relation, ça m'avait brisé le coeur. J'avais brisé notre couple par questionnement et appréhension. Pourquoi ai je fais sa ? Il était trop tard car je m'étais rendu compte que j'étais follement amoureuse de lui ici. Ce qu'il réussit à me dire après quelques instants était "Salut Megan". Je souriais et en même temps je me retenais.

"Salut Ethan. Je ne sais pas comment réagir de te savoir mort et là avec moi. "

Ethan avait l'air perdu tout comme moi quand je suis arrivé. Je ne savais plus où j'étais et je ne comprenais pas le fait d'avoir encore mon âme et mon corps. "On est où ici? Au paradis?" J'avais posé la même question quelques mois auparavant à Riley le faucheur qui m'a aidé à rejoindre le Skyline. Je cherchais comment lui répondre et quoi lui dire pour qu'il ne soit pas effrayé.

"C'est long a expliqué. Après la lumière blanche, le tunnel, avec ton faucheur etc... Tu es arrivé ici au Skyline. Il y'a beaucoup de similitudes avec le monde des vivants c'est ce qui est bizarre a apprivoisé. Ce que je sais c'est que tu vas garder la même apparence, tu ne vas pas vieillir ce dont tu avais peur quand on était à New York. Là, tu es dans ma nouvelle rue, j'habite ici dans la maison derrière moi."

J'essayais tant bien que mal de lui expliqué comme je pouvais le Skyline, il lui faudra du temps pour se faire à l'idée. J'avais envie de lui proposer de venir chez moi pour qu'il se repose ou se changer les idées.

"Je suis à la fois mécontente que tu ne sois plus en vie et à la fois contente que tu sois mort et que tu m'ai croisé sur ton chemin. Je ne sais pas si ma façon de penser est la bonne mais ces derniers temps j'ai tellement pensé à toi. Tu veux venir à la maison te reposer ou discuter?"

Trop de choses à assimiler en quelques minutes, il fallait que je lui laisse le temps de réfléchir. Il m'apprendra quand il sentira le besoin la façon dont il est décédé. La mort donnait une seconde chance à notre couple, comme quoi le destin fait son bout de chemin entre les deux univers.

Cette situation était comme...irréelle à mes yeux, je ne comprenais plus grand chose, j'en avais presque mal à la tête. Megan s'était approché de moi et m'avait pris dans ses bras un court instant avant de reculer d'un pas, elle était toujours aussi magnifique, comme les derniers jours, les derniers jours où il y avait un "nous". Je n'avais su lui dire qu'un bref salut, elle me salua alors à son tour et m'expliqua qu'elle ne savait pas comment réagir, je comprenais tout à fait car c'était mon cas aussi. Je me sentis un peu mieux qu'elle se mette à parler, et je réussis un peu à apaiser cette peur qui me paralysait, c'était surtout ses mots de "là avec moi" qui me rassurèrent un petit peu.

Je ne sais pas non plus comment réagir Megan, je n'en sais rien, je ne comprends rien.

J'étais complètement perdu, ce n'était déjà pas facile de ne pas savoir où j'étais, ni pourquoi j'étais ici. Et revoir Megan en plus de ça, c'était un peu de trop pour moi je dois dire. Cela me faisait plaisir de la revoir, mais pour être précis, c'était trop d'émotions en un coup pour moi. Même si je me trouvais ridicule, je lui avais demandé où nous étions. La dernière chose que je me souviens c'était de ce tunnel, cette lumière, et cet homme, ce Zachary qui prétendait être venu me chercher. Je n'avais pas tout compris en fait. Alors que je réfléchissais, elle se mit à m'expliquer où on était, elle parlait beaucoup, mais tout ce qu'elle disait me rassurait un peu, et comme elle l'expliquait, j'aurais du mal à m'adapter. Ce monde était trop...trop...normal pour être le royaume des morts, ou enfin voilà. Je ne voulais laissé de trop long silence, je me mis alors à parler à elle et un peu à moi même aussi.

Skyline...c'est déja bien de pouvoir y mettre un nom, et tu habites là, d'accord.

Répéter cela à voix haute m'aidait à me rassurer et me calmer, et puis je ne pus m'empêcher de faire de l'humour, probablement plus pour m'aider à tenir que le coup que pour faire rire Megan.

Au moins j'aurai jamais à prévoir de budget pour crème antirides, c'est déja bien.

Une fois l'inconnu de l'endroit résolu, il restait toujours Megan et sa décision, si elle en avait pris une. Cette peur se mit alors à remonter petit à petit, j'essayais de me contrôler, mais c'était loin d'être facile. En fait, je me rendis compte qu'en ce moment, je ne voulais pas savoir, j'avais trop peur de savoir, je n'étais pas prêt à entendre sa réponse. Ou peut-être l'étais-je, je ne savais plus, tout se mélangait dans ma tête! Et c'est alors que Megan me dit qu'elle était triste que je sois mort et contente que je sois là devant elle. Et elle me déclara qu'elle avait beaucoup pensé à moi ces dernièrs temps, je ne savais pas quoi en penser. Elle finit par me proposer d'aller chez elle, et l'idée de m'asseoir me plut énormément, je lui répondis alors.

Je ne sais pas vraiment quoi penser de ma mort, je pense que je suis trop...perdu pour le moment pour en penser quelque chose. Moi aussi j'ai beaucoup pensé à toi depuis...la dernière fois. Et j'accepte volontiers ton invitation, il faut que je m'asseille, trop de changement, d'inattendu, merci.

J'aurais pu lui parler de ma mort, mais ce n'était pas vraiment le moment, elle était déja triste de me savoir mort, alors pas besoin d'en rajouter, pour l'instant du moins.

Quelle était la bonne réaction à avoir quand j'ai vu Ethan ? Je ne le savais pas et j'ai piocher dans mes pensées les bons mots mais j'aurai beau chercher le pour et le contre ou le bien et le mal mais le fait de le savoir ici me rendait tellement heureuse. C'est mal de penser à cela car il aurait pu vivre encore de belles années sur Terre. En y réfléchissant, je soupirais et j'essayais de reprendre le dessus pour aider Ethan. J'étais pommée en arrivant ici et depuis j'ai apprivoisé ma nouvelle vie. J'expliquais à Ethan quelques petites choses au sujet du Skyline et je ne comprenais pas pourquoi il répétait à haute voix ce que je lui disais.

"ça va?"

Ensuite, il plaisantait sur les crèmes anti-rides, ce qui me fit sourire. Ceci dit le fait de rester dans la même apparence m'arrangeait énormément. Rester discuter comme sa, là, dans la rue n'était pas très confortable. J''ai décidé de lui proposer de venir chez moi. Le fait de s'asseoir lui fera sûrement du bien et penser à autre chose. Je m'avançais vers la maison quand j'ai remarqué qu'il ne me suivait pas. Je le laissais donc soufflé quelques minutes et laissa ma porte ouverte. Je filais dans la cuisine pour préparer du café, j'avais à peine sortie les deux tasses qu'il arrivait.

"Assieds toi, fais comme chez toi. Tu veux un café?"

Je me rappelais le moment où on a pris notre premier café ensemble dans mon appartement à New York. Ces moments là, je me les remémorais sans cesse depuis des semaines et le savoir ici me réchauffait le coeur. Devrais je lui dire que j'ai envie qu'on se donne une seconde chance? Ce n''est pas du tout le bon moment en faites. Lui changer les idées était mon mot d'ordre du moment mais je ne savais que faire.

La situation était vraiment difficile pour moi, mais au milieu de tout cela, il y avait une chose qui m'aidait à tenir le coup, comme une petite lueur rassurante, c'était la joie, le bonheur de retrouver Megan. Jamais je n'aurais cru possible de la revoir, j'avais abandonné l'espoir que cela arrive. Et je me rendais compte que j'étais peut-être un peu rude avec elle en ce moment, et elle m'aida tout de suite en m'expliquant où on était. Je mourrais d'envie de la prendre dans mes bras, mais je ne savais pas ce qu'elle pensait de ce "nous" désormais. Elle vit que j'avais du mal avec cet endroit, Skyline, elle me demandit si ça allait, je lui répondis alors avec un sourire, celui du bonheur d'être avec elle.

J'ai un peu du mal à assimiler tout ça, la mort, cet endroit pourtant si ressemblant à celui...d'avant. C'est assez troublant, mais sinon ça va, il me faudra juste un peu de temps pour m'y habituer, je suppose.

Je fut content de voir qu'elle se mit à sourire lorsque j'avais parlé sur le ton de l'humour de ne pas avoir à acheter de crème antirides. J'avais l'impression que l'atmosphère s'était un peu apaisé avec ce petit moment d'humour. Après avoir accepté son invitation, elle se dirigea chez elle, et je restai sur place pendant un temps, la regardant avancer. Tous ces sentiments que j'avais eu pour elle, qui s'était un peu apaisé, était en train de remonter à la surface, je ne pensais pas vouloir savoir si elle voulait encore qu'il y ait un "nous". Mais en fait, je voulais savoir, au point que l'endroit où nous étions ne m'importait plus vraiment. Je finis tout de même par rentrer, et à peine eus-je le temps de m'asseoir que Megan prenait déja des tasses en me demandant si je voulais un café. Je lui répondis immédiatement.

Très volontiers, merci beaucoup, Megan.

Je voulais lui en parler, mais je ne savais pas si elle était prête à en parler et à prendre une décision. Je n'avais pas arrêté de penser à elle depuis le jour où elle s'en était allée. Pas une journée ni une nuit ne s'était passée sans que je pense à elle. Ne sachant pas vraiment comment entamer une discussion, je dis simplement.

En tout cas, je remarque que tu as toujours bon goût pour la déco.