Déborah avait décidé une fois de plus de sortir un peu, elle ne s'attendait pas à faire de bonnes rencontres, elle avait fini par se faire une raison... cette endroit ne lui apporterai pas de bonnes connaissances. Comme si toutes les bonnes personnes étaient encore vivantes et les mauvaises avaient atterries ici dans cette endroit. Lys commençait à aimer cette ville mais avait perdu tout espoir de rire un jour.
Elle avait décidée de sortir pour changer d'air, pour ne pas faire les cents pas dans sa maison même si faire les cents pas dans une maison pareille prenait un certain temps. Déborah se mit à marcher dans les rues de la ville, à la recherche de rien de précis, elle voulait trouver un lieu qui aurait un nom qui l’appellerait ... nous dirons cela comme çà.
Elle finit par trouver un café qui portait le nom "Le délice-cieux"... c'est surtout le mot délice qui avait retenu son attention et elle finit par se décider à rentrer. Elle demanda un café à la crème ( le préféré de sa mère ), elle attendit au bar et une fois qu'elle eut son café, chercha une place. Il y avait du monde en ce moment, peut importe où elle se rend, il faut toujours chercher comme il faut serait ce qu'une toute petite place afin de manger. Lys n'avait généralement pas de chance depuis son arrivée et finissait souvent soit debout au bar ou demandait pour emporter sa commande pour retourner dans sa grande maison vide.
Déborah eu de la chance cette fois ci et trouva une table quasiment vide, il y avait juste une jeune femme l'air un peu paumé, comme l'es Lys enfaite. Déborah s'est avancée calmement et simplement vers la table de cette femme afin de lui demander pour s'assoir :

"-Bonjour, est ce que je peux me mettre à votre table ? Oh si vous ne voulez pas, j'attendrai d'avoir une table vide..."

** Comme à chaque fois depuis début Juin... **
Déborah fit mine de s'écarter de la table afin de ne pas avoir l'air, de vouloir obliger la demoiselle a accepter la demande de celle-ci. Lys cherchait déjà une autre place qui se faisait attendre, toutes les places étaient prise... certaines tables étaient quasiment vide comme celle ci mais les gens attablées regardaient Déborah d'un air méchant, on aurait presque dit qu'ils allaient la manger. Elle jeta un léger coup de d’œil à cette femme, pour voir si elle réagissait à ma question ou faisait mine de ne pas l'entendre.

Depuis qu'elle était Morte, Julia était plutôt seule. Elle avait certes des patients qui venaient la voir à son cabinet, et même si elle les connaissaient, eux ne savaient rien sur elle. Elle n'avait pas d'amis, pas d'ennemis ni même de connaissances. Elle était transparente, inintéressante. Si elle n'était pas déjà morte, elle aurait pu se faire tuer que personne ne s'en serait rendu compte. Son cerveau lui envoyait souvent des jeux de mots pareils. Avec des références à la mort. Si elle n'avait pas été si seule, elle était persuadée que ça aurait pu faire rire quelqu'un. Julia Emily était une fille joyeuse, et qui ne se décourageait pas vite. Alors plutôt que de dépérir dans son loft, elle se forçait à sortir, tantôt se baladant en ville, tantôt dînant dans un restaurant chic. Et c'est ce qu'elle avait fait ce soir là. Alors qu'elle avait commandé, une jeune femme l'aborda. Elle était plutôt jolie, la vingtaine, comme elle, brune aux yeux gris-verts et plutôt petite. Elle semblait seule elle aussi, et lui demanda si elle pouvait s'asseoir avec elle.

Oh, avec plaisir ! Comme vous le voyez, je suis un peu seule...

Elles restèrent un moment sans parler, Déborah scrutant la carte, et Julia sirotant son Sex On the Beach. Après quelques minutes de plus, la rouquine décida de briser le silence, après tout, puisqu'elles partageaient la même table, autant se parler.

Ca fait longtemps que vous êtes ... ici ? Elle avait encore du mal avec le fait qu'elle soit morte. Elle ne parvenait pas à l'intégrer. Ca devait passer il paraissait. Enfin, je veux dire... Je suis là depuis un peu moins d'un mois maintenant et je suis totalement paumée. Je ne connais personne. Je n'arrive toujours pas à m'y faire.

Déborah fut ravie de constater qu'elle lui avait répondu positivement et pris place à la table. Lys ne parlait pas, tout comme sa voisine de table qui attendait silencieusement en sirotant sa commande, celle ci finit par ouvrir la bouche pour lui parler, Déborah posa doucement la carte du café et lui répondit calmement :

"-Je suis également nouvelle par ici, je suis morte le 1er Juin de cette année... malheureusement... en laissant famille et amis, mais je ne suis pas sure que je vais leurs manquer tant que çà !"
Déborah eut une mine triste en repensant à ses parents, sa mère peut être entrain de pleurer dans la chambre de sa fille disparue soudainement. Lys continua tout de même à parler avec la jeune femme :
"-Je suis également paumée ! Tout le monde me regarde de haut en bas et m'évite comme si j'avais la peste ou quelques choses dans le genre... c'est de sale personnes... J'aurai aimé ne pas arriver dans une ville pareille après ma mort. Je m'appelle Déborah et vous ?"

Lys appréciait cette personne qui n'avait rien de comparable aux autres personnes de la ville, elle était tellement sympathique au premier abord, que Déborah venait seulement de se rendre compte qu'elle avait parlé un peu de trop sur ses sentiments face à sa vie après la mort. Lys reçu sa commande, remercia la serveuse et sirota un peu son café crème.

"-Ce café est le préféré de ma mère, elle adorait en boire le matin avant de partir au travail..."
Lys eut les larmes aux yeux et ferma la bouche pour ne plus la rouvrir, à moins que sa voisine ne lui réponde quelques choses qui justifierai qu'elle ne lui réponde. Déborah aimait bien cette endroit, il avait une apparence sympa mais les gens qui le côtoyaient avait l'air d'être martyrisée et faisait la tronche.

Moi j'est Julia ! Je suis arrivée pile une semaine après vous, le 8. Je suis certaine que vous vous trompez, et que nous leur manquons. J'espère juste, pour ma part, qu'ils réussissent à m'oublier rapidement.
C'est vrai que ce n'est pas le genre d'endroit auquel je m'attendais. Je pensais arriver dans un immense jardin luxuriant, bordé de petits cottages. C'est un peu cliché, mais c'est la vision du paradis que j'avais. Je ne m'attendais pas à avoir une deuxième vie à proprement parler "là haut", Ni à retrouver les mêmes villes lugubres et problèmes banals une fois morte.

Les souvenirs de Déborah resurgissaient dans sa tête, Julia pouvait le lire sur son visage. Elle devait être proche de se mère. Peut être un peu plus de distance avec son père. La jeune rousse chassa ses habitudes de psychologue. Elle devait séparer sa vie privée de sa profession. Elle lança un regard compréhensif à la jolie brune, avant de changer de sujet, pour tenter de la mettre plus à l'aise.

Vous savez que vous êtes l'une des seules personnes a m'avoir adressée la parole !? En un mois, j'ai du échanger une vingtaine de paroles avec les gens. Bien sûr, je ne compte pas les commandes au restaurant ou autres services comme ça. Je trouve ça étonnant. Comme si tout le monde se renfermait sur lui même et devenait un fantôme de son ancienne vie.

Déborah écoutait attentivement Julia, cela lui faisait du bien d'entendre quelqu'un lui parler avec gentillesse.
Lys lui répondit après un instant à boire son café :

"Vous êtes également la première à me parler si calmement et avec gentillesse et je ne parle pas des commandes que j'ai passé moi aussi." Lys lui fit un sourire qu'elle voulait sincère et continua :

"Moi je ne savais pas à quoi m'attendre après ma mort, je n'y est jamais vraiment songé... je trouvais que je n'avais pas encore l'age pour m'en préoccupée mais je crois que je me suis trompée et que je n'avais pas le temps ! Vous êtes morte le 8 Juin, en effet, une semaine après moi... Est ce que je peux vous demander de quoi êtes vous morte ?"

Déborah se rendit compte que cette femme me vouvoyait et n'aimer pas vraiment cela, elle en avait assez des VOUS en ce moment quand on lui adressez la parole alors elle rajouta :

"Vous pouvez me tutoyer... laissez le vous pour ceux qui ne veulent pas me connaitre si vous le voulez bien ! "
Lys lui fit un sourire avant de finir sa tasse de café et profitant de la présence de la serveuse à deux pas de la table, pour commander une autre tasse.
Déborah observer Julia et se disait qu'elle avait trouvée enfin une personne à qui parler sans entendre de "vous m'embêter, partez" et lui refit un sourire.

Une histoire toute bête, vraiment. J'étais en pique-nique avec mes amis de la fac de psycho'. On passait une après midi tranquille, à discuter. Et puis tout s'est enchaîné, j'ai posé ma main sur une guêpe et elle m'a piquée. Je suis, enfin j'étais, très allergique aux piqûres. Ça a entraîné un choc anaphylactique, et mes amis n'ont pas réalisé sur le coup. J'ai fais un oedème pulmonaire, mais le temps d'arriver à l'hopital avec l'ambulance, il était trop tard. J'étais encore vivante, mais les médecins n'ont pas réussi à me sauver, j'avais cessé de respirer trop longtemps. Je suis morte une heure après. Y'a pas plus ballot comme mort... Enfin, j'crois pas.
Tutoyer ? Ca doit être possible... Donc que vous... Qu'est-t-il arrivé ?

Julia suivait l'histoire de Déborah, vraiment intéressée. Toujours en l'écoutant, elle observa les gens autours d'elles... Ceux qui croisaient son regard la dévisageaient de bas en haut et la regardais avec mépris. Leurs regards semblaient dire : "Qu'est ce que tu fiches ici la grosse ? T'as au moins 1o kg en trop, ça va pas le faire"...
Quand son interlocutrice eut finit elle dit :

On aurait pas du mourir toutes les deux. On n'avait rien demandé à personne... On avait rien FAIT à personne...
Déorah, tu veux pas qu'on parte d'ici ? Je déteste cet endroit. Les gens nous regardent d'une manière... Je ne peux pas supporter !
Je connais un coin sympa, où il n'y a pas beaucoup de monde... C'est un bar-karaoké, plutôt bien achalandé en chansons... Ca te dis ?

Déborah avait écoutée sa voisine de table avec attention et une fois que Julia avait fini de parler, Lys lui as répondu :
«Je constate que tu n'a pas eu de chance, tout comme moi. Moi je n'étais pas allergique aux insectes, je suis morte noyée... J'étais à une fête chez ma meilleure amie, des amis m'ont poussé dans l'eau et ont grimpé sur moi pour m'empêcher de respirer... c'était un jeu qu'ils aimaient mais que je n'appréciait pas. J'avais terriblement peur de l'eau et ne savait pas nager, ils ont attendus trop longtemps avait de me faire remonter à la surface, je suis morte dans la piscine. Ils avaient sans doute oublier ce "détail".»

Déborah s'arrêta pour regarder un peu par la fenêtre en repensant à cette après midi tragique... Elle sortit de ses pensées pour répondre une fois encore à Julia :

« Sortir d'ici, Déborah regardait autour d'elle et se rendit compte que tout le monde l'ai observé comme ils regarderais des singes dans une espèce de cages, Je serais ravie de sortir d'ici !»

Déborah répondit d'un signe de tête quand Julia lui dit qu'elle connaissait un endroit sympa, pour lui dire qu'elle était d'accord. Elle prit sa veste et finit alors son deuxième café. Elle s'est levée, alla payer la commande de café et termina en attendant sa connaissance.

Sujet CLOS, la suite ici :

https://afterlife.forum-canada.net/t331-come-on-and-sing-with-me-deborah-julia#12452