Il fallait forcément s’en douter ; Holly détestait tout genre de psychologie. Se faire jouer dans la tête, dire ce qu’elle ressentait ou bien creuser pour comprendre n’était pas du tout pour elle, pas du tout bon pour sa personnalité plutôt dérangeante. La rouquine savait pertinemment que sa vie n’était pas parfaite, que ses affaires n’allaient pas bien pour x raisons, mais personne n’était parfait et surtout personne n’avait la vie rêvée ; pas de problèmes, pas de disputes, personne n’avait la malchance de vivre le calme plat... Malchance pour la bonne et simple raison que pour véritablement vivre sa vie il faut des échecs, des joies, des déceptions et des conclusions, toutes vies normales étaient faites de ces ingrédients qui certes ne la rendaient parfois pas plus belle, mais qui mettait du piquant pour faire changement.

Pour finalement revenir sur le dos de la psychologie, Holly détestait toutes personnes qui pratiquaient ce genre de métier et pourquoi cela la dérangeait tellement à ce moment précis de sa misérable mort ? Pour l’unique raison qu’il était essentiel pour elle et surtout pour Leslee, la petite qu’elle venait tout juste d’avoir après son accident, d’en consulter un. Idée brillante vous vous dites ? Effectivement, Holly en avait pratiquement sautée sur place ( non pas de joie, seulement elle ne pouvait pas égorgé le pédiatre qui avait ausculté Leslee lors de leur première rencontre. )

C’était donc la raison du pourquoi la jolie rouquine se trouvait à attendre dans une pièce prévu à cette effet dans l’hôpital de Skyline, entourée de gens schizo ou dépressifs, gens qu’elle méprisait malgré elle… comment pouvaient il profiter de leur vie s’ils passaient tout le temps à la maudire et à pleurnicher sur leur sorts, en tout cas Mai n’avait pas toute la journée et cela faisait vingt bonnes minutes qu’elle patientait et soupirait parmi les ‘’malades’’.

Lorsqu’enfin le Holly Mai Westley se fit entendre, la mère monoparentale se leva d’un trait, attrapant son sac à main plutôt gros et se précipitant dans la petite chambre du psychologue qui allait la recevoir ;
Faites vite, j’ai pas toute la journée… Imposa Westley en franchissant la porte, se ruant directement dans le fauteuil du consultant. Oublions les bonnes manières et les préliminaires, j’ai une fillette qui m’attend à la maison !

La journée était plutôt calme pour Julia. Elle avait quelques patients à revoir, pour suivre leur évolution, et une seule nouvelle. Holly Mai Westley. Julia ne savait pas exactement pourquoi elle allait venir la voir, la seule chose qu'on lui avait dite était que ce rendez-vous était imposé par un médecin.Elle n'aimait pas ce genre de patients, ceux qui sont là par obligation et non par choix. Ils sont généralement désagréables et peu réceptifs à l'aide qu'on veut leur apporter. Il n'y avait plus qu'à espérer que celle ci sera coopérative. Elle attacha ses cheveux en queue de cheval et ajusta ses lunettes sur son nez. Puis elle demanda à faire entrer la jeune femme.
Bonj... Elle fut immédiatement coupée par la patiente. Voilà un rendez-vous qui s'annonçait mal. Julia le sentait, Holly allai être fermée à ses questions et refusera de se confier. Normalement, elle devait inviter la patiente à s'installer confortablement, mais elle l'avait déjà fait. Elle attrapa un calepin et son stylo plume, puis alla s'asseoir dans son fauteuil. Comme l'avait demandé Holly, elle décida de laisser de côté les amabilités et s'attaqua directement aux questions.

Pouvez vous me dire ce qui vous amène ici?

La question pouvait paraître étrange au premier abord, mais c'est par celle ci que Julia commençait toujours ses rendez-vous. Pour elle, le regard du patient sur son état est l'un des aspects fondamentaux. Sa réponse allait révéler beaucoup de chose sur elle, sans même qu'elle ne puisse l'imaginer.

Rien qu’à voir l’attitude de la rouquine, on pouvait facilement comprendre qu’elle ne se confierait pas, du moins pas à une inconnu et encore moins à une femme qui se devait d’analyser les moindres réactions et émotions de ses patients. Enfant, Holly avait eu beaucoup d’ennui dans la cours de l’école ; la rouquine adorait se battre, encore plus avec les gars qui l’agaçait en cours, certes il n’y avait pas que les petits garçons qui l’agaçait, cela lui arrivait par moment de cogner sur un enseignant qui l’avait insulté ou bien viré lors d’activités ; en somme la rousse ne faisait que s’attirer des problèmes et à nombreuses reprises les professeurs et professionnels avaient tenté de la raisonner, sans succès…aujourd’hui Holly se voyait dans l’obligation de se plier, de développer ce qu’elle pensait face à une inconnue, mais c’a restait encore à voir…

Huuu…vous n’avez pas eu de mémos ou de texto pour expliquer ma venue ? Questionna Mai qui fronça les sourcils face au néant de son psychologue. Apparemment elle devrait expliquer de long en large le pourquoi son pédiatre ( waw un médecin pour enfant qui vous ordonne d’aller consulter, ça va pour le mieux… ) l’avait convaincu à se rendre dans la section psycho de l’hôpital pour consulter durant une bonne et interminable heure ; cela faisait à peine deux minutes qu’elle avait franchis la porte de la petite chambre et déjà l’ennui et l’impatience l’avait gagnée… Merde… Soupira-t-elle tout en se planqua la paume de sa main contre son front, pour finalement glisser sa main complète dans sa chevelure feu, qui manquait visiblement de soin.

Comme si j’avais l’temps et l’argent pour raconter ma vie…salopperie ! Ajouta Holly qui se replaça sur son divan ; le malaise et l’anxiété la gagnait à petit feu.
Je. Commença-t-elle avant de marquer une pause. Je suis ici dans l’unique but de montrer que je suis apte à m’occuper d’une gamine et ce MÊME si c’est moi qui ait causé l’accident… j’vous jure, aucun traumatisme en vue, c’est passé tout ça !

C'était étonnant comme le silence agissait sur elle. Julia n'avait rien eu besoin de dire pour qu'elle en arrive là. C'était déjà un bon début. La psychologue pensait déjà à des problèmes de communications dans son enfance. Beaucoup de choses remontent à notre enfance. Quand elle en saurait plus sur l'accident, elle parlerait de ça avec Holly. Enfin, elle verrait, elle n'était déjà pas sure que le jeune femme tienne une séance complète.
Parfois, les accidents peuvent être plus traumatisant qu'on ne le pense. Et de temps à autre, les séquelles n'apparaissent que longtemps après. Pouvez vous me parler en détail de l'accident ? Tout ce dont vous vous rappelez.
C'était la meilleure chose à faire, obtenir des confessions pour qu'elle puisse commencer sur un dossier solide. Il fallait que Julia sache exactement le ressenti de Holly face à cet accident, et sa version des faits. Ensuite, elle la confronterait à celle des médecins.
Elle était convaincue que Westley était plus atteinte qu'elle-même ne le pensait. Elle commençait à cerner la jeune femme, elle s'était forgée une carapace. Et elle était persuadée que l'accident n'était pas son seul déni.

Holly avait l’air d’une vraie et pure folle à force de bouger sur son canapé comme elle le faisait présentement… elle croisait, décroisait les jambes, se plaçait une mèche de cheveux derrière l’oreille pour ensuite les ramener vers l’avant, pleins de petits tics qui démontrait très bien qu’elle n’appréciait pas tellement l’endroit et qu’elle ne s’y sentait pas à l’aise. Visiblement la rouquine ne tiendrai pas plus d’une séance, il faudrait faire vite dans ce cas…devait-elle faire semblant d’être ébranlée afin de se sauver plus rapidement ? Certes Holly y songea sérieusement un moment, se disant peut-être que la psy n’y verrait que du feu, seulement elle n’eut pas la force de se mettre dans un tel état, Holly avait une fiertée !

Fff…Soupira la rouquine face à la demande de la jeune brunette qui lui demanda de décrire le terrible évènement qui s’était produit quelques jours auparavant…
Je m’souviens que je devais me dépêcher… Commença-t-elle, sans vraiment savoir par où débuter…devait-elle expliquer où elle se trouvait à ce moment et ce qu’elle faisait ? Probablement, les psys voulaient toujours tout savoir. J’étais au Déli-cieux…un resto un peu trop chic à vrai dire…mais bon il fallait bien boire au moins une fois pour me permettre de l’oublier, le café ne faisait plus effet ! Expliqua la rouquine cafeïnomane, tout en haussant les épaules.

Et vous savez c’est très rare que je me permets de boire une goutte d’alcool…j’travail dans un bar je vois les ravages que ça cause, seulement là… Poursuivit Holly qui s’interrompu, ne voulant pas continuer dans sa lancée…la rouquine sentait qu’elle en disait un peu trop et cela ne lui faisait pas du tout de bien… Revenons à l’accident, je suis sorti pour rentrer, ou bien aller voir quelqu’un je ne me souviens pas très bien… cela dis j’ai traversé la rue puis BANG une auto a percuté un poteau… Dit-elle comme par enchantement, mettant l’accent sur le bang qu’elle prononça avec une pointe d’ironie.

J’imagine que j’en était la cause… j’dois pas avoir regarder avant de passer mais tout ça, je m’en souviens à peine ! Non ce qu’elle se rappelait c’était ce qui c’était passé ensuite, ce qui resterait gravé à jamais dans sa mémoire, indélébile.

Holly commençait à se décontracter et à parler plus facilement. Elle cachait son début d'aisance derrière une moue blasée, mais Julia savait pertinemment que c'était plus pour satisfaire son égo qu'autre chose. Elle sentait bien que cette jeune femme avait vraiment besoin de parler. C'est pourquoi elle ne fis aucun commentaire pouvant la contrarier. Moins elle parlerait, plus Westley le ferait spontanément et mieux la thérapie se déroulera. Voilà un des aspects les plus compliqués du métier de psychologue : s'adapter aux besoins de chaque patient. Certains ont besoin qu'on les guide, qu'on leur pose un tas de questions tandis que d'autres - Comme elle - préfèrent les silences. Julia écrivait des mots clés sur son Calepin


Communication - Enfance
Alcool
Culpabilité
Amnésie d'origine psychologique ou suite au choc - à éclaircir.


Et ensuite, que c'est il passé ? Vous souvenez vous ?

En plus de l'écouter parler, Julia observait ses mimiques, sa gestuelle. Elle se tortillait dans tous les sens sur son fauteuil, ne parvenant pas à dissimuler un mal-être apparent. Le médecin avait eu raison de lui l'envoyer, elle allait avoir besoin d'une thérapie, la psychologue le sentait. Elle n'espérait une chose, c'était que Holly se déride un peu, qu'il soit plus aisé pour elles deux de parler. Ce n'était pas gagné, mais plus elle parlait, plus on la sentait légère. Julia pouvait voir que ça lui faisait déjà du bien. Elle souligna en gros Communication sur son calepin. Elle avait des problèmes de ce côté là, elle en était persuadée.

Les idées se bousculaient dans la tête bien rempli de la rouquine, avait-elle oublier de mentionner des trucs importants, devait elle récapituler ou bien continuer dans le sens qu’elle s’aventurait déjà ? Parler n’était pas du tout dans ses cordes, ce devait être une raison qui expliquait sa solitude d’ordinaire, Holly n’aimait pas trainer avec des gens, une personne maximum était le bienvenue dans sa petite bulle et maintenant que Jayden n’était plus là, Leslee avait en partie pris cette place, comblé ce faux vide que s’était créer la rouquine à la recherche de challenge…Non, Holly n’avait besoin de personne, elle s’occupait facilement et avec son boulot elle ne manquait de rien, cependant il était vrai qu’elle manquait peut-être de discernement, du moins de communication… elle manquait littéralement de pratique !

La séance n’est pas finie ?! S’étonna la rouquine qui ouvrit grand les yeux. Habituellement dans les films ça passe plus vite et t’as peu à dire pour te faire comprendre, non c’ n’est pas comme ça que ça marche ici ?! Fff… Soupira finalement Holly qui se redressa à nouveau sur son siège, reposant son sac à main qu’elle avait agripper en racontant la cause de l’accident, croyant qu’elle pourrait ensuite quitter les lieux sans misère, évidement elle devrait rester assise encore un bon moment à voir l’heure affiché sur l’horloge mural, au fond de la pièce.

Sérieusement, j’ai besoin de TOUT vous dire ? Absolument tout tout ? Questionna la rousse, découragée par la situation. Non mais vous êtes simplement supposé m’dire si j’chui oui ou non apte à surveiller une fillette…pas tout savoir sur moi merde ! S’emporta Holly, ne voulant pas revivre à nouveau la tragédie qui l’avait marqué pour le restant de sa vie. J’ai pas l’temps pour vos conneries ! Dit-elle furieuse, se levant et attrapant son sac à main de cuire, prête à quitter la petite pièce qui la rendait mal à l’aise…

Voyant les réactions hermétiques de la jeune femme, Julia changea immédiatement de stratégie. Elle saisit le poignet de la patiente alors que celle ci quittait le cabinet. Elle allait lui donner du fil à retordre, mais la psychologue n'était pas du genre à laisser tomber. Quand elle sentait que quelqu'un avait besoin qu'on l'aide, elle faisait tout pour y parvenir. Elle dit en la regardant droit dans les yeux :

Ecoutez Holly, je sais que vous n'êtes pas venue ici de bon coeur, et je sais que ce n'est pas facile pour vous. Il faut simplement que vous sachiez que je ne suis là ni pour vous juger, ni pour vous faire du mal. Mon rôle est de vous aider à aller mieux. Et je sais que beaucoup de gens ont du mal à l'accepter, mais dans certaines situations, l'aide d'une tierce personne est plus que favorable. Je sais que ce que vous vivez en ce moment n'est pas évident, mais je sais également que ça le sera encore moins si vous devez vous en sortir toute seule. Alors s'il vous plait, ravalez votre fierté et revenez vous asseoir, faites le pour vous, et pas pour moi.

Julia avait employé un ton plutôt sec, mais ces paroles étaient sincères et son regard réconfortant. Elle espérait de tout coeur que Westley se montrerait plus coopérative.

Alors qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux avec rage, la jeune femme la retenue, tenant son poignet comme une mère tenait la main de son enfant dans les grands magasins, voulant réconforter et raisonner à la fois la fillette qui craignait de se perdre. Évidemment ce geste surpris la rouquine qui n’était pas du tout habituée de se faire retenir, les gens avaient plutôt tendance à la laisser fuir, trop apeurés par le comportement déchaîné de la jeune mère monoparentale… Confuse Westley écouta ce qu’avait à dire la psychologue, bras tendu, bouche grande ouvert de stupéfaction ; cependant la jolie rouquine dû admettre que ce qu’avait à dire la brunette était plutôt réaliste… Holly avait tendance à tout refouler, à s’échapper de la moindre situation pour ne pas avoir à affronter ce qu’elle ressentait, depuis toute petite elle consommait cette attitude purement égoïste pour se forger une carapace et vivre sa vie dans la férocité, seulement maintenant à voir comment ça vie la menait, Holly compris qu’elle n’avait nul autre choix que de suite les instructions que lui conseillaient les spécialistes…

Je… Tenta d’argumenter la rouquine l’index en l’air, mais fini par se résilier, elle avait besoin de se confier ; sa solitude gagnait en vélocité et bientôt elle se retrouverait à élever un enfant sans aide, mieux valait pour sa santé mental de communiquer…aussi peu soit-il.

J’ai entendu une femme… Continua de raconter la rousse, les larmes aux yeux, s’assoyant simplement sur le banc qu’elle venait de quitter. Remémorer de tels souvenirs lui donnait des frissons dans tout le corps, elle ne voulait pas craquer, elle devait rester forte… J’ai entendu une jeune femme murmurer un prénom…elle murmurait Leslee sans s’arrêter… Continua avec mépris Mai qui ne bougeait plus d’un pouce. Elle l’a répétée des centaines de fois… Leslee, Leslee…

Holly Mai sentait son corps à la dérive, sa tête l’abandonner pour lui rappeler la scène tragique qui l’avait réveillé d’un seul coup malgré son ivresse. C’est là que j’ai compris qu’j’avais fait une belle connerie…Conclu haineusement Westley.

Julia fut soulagée quand sa patiente se rassit. C'était une petite victoire personnelle pour elle. Tout en parlant, Holly se raidit, et on pouvait percevoir de plus en plus de haine et de colère dans le ton qu'elle employait. Elle faisait ressortir toute la rancœur qu'elle éprouvait depuis probablement je jour de l'accident. Ces maux inavoués qui lui rongeaient le coeur et l'esprie. Rester silencieux, et l'encourager un peu, voilà ce dont avait besoin M.elle Westley. Julia ajouta Leslee à la liste sur son calepin.

Vous souvenez vous de ce qu'il s'est passé ensuite ? De qui est Leslee...?

Julia gesticulait dans son fauteuil, une vielle habitude. Elle gesticulait sans arrête, depuis toute petite. Tout en écoutant la patiente, elle entreprit de refaire sa queue de cheval. Elle dénoua ses longs cheveux brun-roux qu'elle rattacha aussitôt en haut de sa nuque. L'accident que décrivait Holly lui rappelait celui qu'avait subi son frère adoptif quelques années auparavant. Il traversait la rue, pour aller chercher son ballon et le chauffeur de la voiture ne parvint pas à freiner à temps. Il aurait pu y rester, mais les médecins ont finalement réussi à le sauver. Il en gardait néanmoins des séquelles. Ils boitait de la jambe droite quand il marchait, ce qui lui avait valu le surnom de Dr. House. Julia se re-concentra sur le cas de Holly et lui lança un regard compréhensif, puis regarda la pendule. La séance touchait à sa fin. Devait elle proposer discrètement un nouveau rendez-vous ou au contraire l'imposer ? Elle opta pour la seconde option.

Oui, je comprends. La séance est maintenant terminée Holly. Je vous propose de réfléchir sur votre culpabilité pour la prochaine fois. J'aimerai que vous me disiez votre part de responsabilité dans l'affaire, ainsi que celle du chauffeur. C'est important.

C’était incroyable de voir à quel point Holly pouvait être anéantie…elle qui habituellement gardait toute sa rancœur et sa frustration venait de démontrer qu’elle avait bel et bien des sentiments cachés au plus profond de son être ; enfin elle ressentait réellement ce qui c’était passé cette nuit-là, là ou sur le coup elle avait été beaucoup trop traumatisée, sous le choc pour ressentir ne serait-ce une pointe de culpabilité…cependant elle compris aussi à quel point parler pouvait faire mal, ce devait forcément être pour cette raison que la belle rouquine préférait se taire, seulement maintenant elle n’avait plus le choix, elle devait continuer à avancer et cesser de ressasser le passé ca finirait par la tuer.
La suite cependant restait flou pour Westley qui avait exagérément bue… évidemment elle se souvenait de l’impact, du bruit quand l’auto avait fracassé le poteau électrique, du crissement des pneus sur la chaussés brûlante de la petite route…oui elle se souvenait du pire forcément…

Je me souviens d’avoir regardé la mère un bon moment…je tremblais de tout mon être ! S’écria pratiquement la rouquine qui se retenait à deux mains pour ne pas laisser couler des larmes de panique sur son visage étrangement pâle. Leslee ? Coupa finalement la psy, se demandant forcément de qui il s’agissait ; Leslee… la fillette qui se tenait à l’arrière…j’me souviens d’avoir prié pour ne pas qu’elle succombe au choc…ou à ses blessures superficiels. Termina Holly tout en se passant la main humide sur les yeux, empêchant de cette manière l’eau de couler le long de ses joues. Seulement la mère avait cessée de répéter ce si joli prénom… expliquant qu’elle était désormais morte à l’avant alors que la rouquine s’approchait du bébé qui ne faisait pas de bruit du tout.

Oh…s’étonna finalement la rousse qui se fit demander de réfléchir sur la culpabilité qu’elle ressentait, seulement Holly ne savait pas tellement ce qu’elle éprouvait tout s’était passé sir vite… J’vais y penser. Promis-t-elle tout en se levant beaucoup moins rapidement que la première fois qu’elle avait tenté de quitter la pièce, tentant de reprendre correctement ses esprits.

Puis elle s’avança vers la porte maintenant ouverte, se retournant comme pour montrer qu’elle avait l’espoir de réussir, voulant probablement remercier la jeune femme, mais se résilia ; Holly n’était pas encore assez attendris pour songer à remercier un psychiatre…il lui restait beaucoup de chemin à faire.

[HJ: Alors on conlu ça ?]

Séance #2


Julia avait presque fini sa journée, il ne lui restait qu'une patiente à voir, et pas des moindres. Holly Westley. C'était la deuxième fois qu'elle la voyait, et espérait que celle-ci se passerait mieux que la première. I est vrai tout de même qu'elle s'était légèrement ouverte à elle, à la fin. Mais le début de la séance était très chaotique. La psychologue lui avait même donné des "devoirs". La jeune femme devait réfléchir, et mesurer son degré de culpabilité. Julia souhaitait voir si elle surestimait sa part de responsabilité, se culpabilisant ainsi pour quelque chose dont elle n'est pas entièrement coupable. C'était fréquent dans les accidents de la route. Julia rangea le dossier du dernier patient, et sortit celui de Holly, puis fit entrer cette dernière. Elle avait l'air plus calme et posée que la dernière fois. Emily espérait que c'était bon signe.

Bonjour Holly. Entrez, je vous en prie. Installez vous. Comment allez vous depuis la dernière fois ?

Comme à son habitude, la psychologue quitta sa chaise de bureau pour aller s'asseoir dans son fauteuil, près de la patiente. Elle prit son calepin et son stylo plume fétiche et s'assit en croisant les jambes. Ces gestes elle les répétait machinalement, à longueur de journée, sans ressentir aucune lassitude. Bizarrement, elle se sentait à l'aise dans ses habitudes, et ne voudrait les changer pour rien au monde. Enfin, c'était un peu exagéré. Elle pourrait les changer, mais pour l'instant elle n'y voyait pas d’intérêt. La seule chose qui pourrait lui casser ses habitudes était un homme. Si un homme entrait dans sa vie, elle était persuadée qu'elle deviendrait une autre femme. Sûrement moins sage et raisonnable.
Mais elle s'égarait là. Elle reporta son attention à la patiente, qui parlait déjà.

La rouquine en avait eu des sueurs froides lors de sa première rencontre avec la psychologue que lui avait imposé le pédiatre. En effet, Holly avait passé à deux doigt de quitter les lieux pour ne plus jamais remettre les pieds dans la petite pièce ensuite, cependant la jeune femme l’avait retenue, puis motivé à parler un peu plus de l’accident, ce qui libéra considérablement la jeune rouquine de ses pensées haineuses et de sa culpabilité constante. Aujourd’hui elle avait une deuxième séance, mais rien n’était encore gagné…bien que la première fois les mots finirent par sortir de la bouche mal habile d’Holly, cela avait pris du temps et surtout du courage, beaucoup de courage pour évoluer un peu l’histoire, revivant en même temps qu’elle racontait sa malheureuse péripétie…cela avait quelque peu aidé la jeune mère, seulement cela l’avait tout autant troublé… Maintenant elle patientait comme la dernière fois, dans la salle d’attente, faisant comme tout le monde, puis se fit appeler par la brunette qui l’accueilli d’un large sourire. Sans dire un mot, Holly s’avança, s’approcha du siège le plus proche et s’y installa, inconfortablement comme à son habitude pour ensuite passer une main tremblante dans ses cheveux…allait-elle mieux ?

Toujours aussi troublée probablement…j’vois aucun changement pour être honnête avec vous! Avoua la rouquine à sa psy qui prenait elle aussi place sur un fauteuil, joignant ses deux jambes l’unes à l’autre comme par habitude. Disons que j’n’ai pas vraiment trouvé d’utilité à faire s’que vous m’avez demandé de faire…j’ai essayé en tout cas, mais j’y comprends absolument rien ! Se justifia-t-elle tout en se repositionnant à la va-vite sur son canapé une place. Surement le jargon de psy tout ca ! Conclu Holly qui jeta un coup d’œil à ce que tenait la jeune femme dans sa main, probablement son dossier ou un calepin où elle écrivait un bon nombre de charabia… J’espère pour vous que tout ça reste cent pour cent confidentiel… Menaça pratiquement la rouquine, yeux froncés et sourcil en circonflexe…

La rouquine ne se sentait pas mieux, et c'était normal. C'est vrai, en vingt minutes, Julia ne pouvait pas faire de miracles. Pour commencer à ressentir un léger changement, il fallait faire un certain nombre de séances. Et encore, certains patients ne ressentent les effets positifs que longtemps après la fin de la thérapie. Mais ceux-ci étaient rares.

Ne vous inquiétez pas Holly, c'est normal. En une séance, on ne peut pas changer le monde.
Elle n'avait pas réussi à faire ce que je lui avais demandé. C'était dommage, puisque vraiment utile.
Ce n'est pas grave, on va essayer de faire sans.

La question de Holly énerva Julia. Enfin, elle s'énerva intérieurement mais restait impassible. Les patients ont toujours l'impression qu'il leur arrive des choses incroyables qui fascinent tout le monde. Ce qu'ils ne savent pas c'est que tout le monde s'en fiche, et que le monde continue à tourner. Et puis, de toutes façons, à qui aurait elle pu raconter son histoire, franchement ? Depuis un mois qu'elle était là, ce n'est pas comme si elle avait vraiment quelqu'un à qui parler. Elle se contenta de hocher la tête.

Parlez moi de Leslee

Holly sentit un froid s’installer dans la pièce suite à ses propos, avait-elle froissée la psychologue impassible ? Peut-être, mais cela lui était égale ; la jeune femme l’avait premièrement déstabilisée, il était temps qu’elle ressente en quoi cela consistait réellement, un sourire se dessina sur le visage pâle de la rouquine ; elle aimait bien pouvoir contrôler les gens, jouer avec leur humeurs et leur sentiments…seulement là c’a allait être quelque peu compliquer ; les psy savaient à quoi s’attendre avec ce genre de patient, mais cela ne priverait pas la jeune mère de rigoler un peu, elle le méritait bien après tout.
Non on ne peut effectivement pas changer le monde. Déclara Holly, avec sourire. Alors faisons sans, comme vous dites. Répliqua ensuite la rousse, dans un ton ironique, évidemment elle se payait la tête de la brunette qui l’examinait ; ahh comme ça pouvait faire du bien de se libérer un peu ! Holly adorait jouer à ce petit jeu, devait-elle continuer tout au long de la séance ? Seul le temps allait nous le dire.

Less ? Répéta Mai tout en fronçant un seul et unique sourcil, créant une vague uniforme sur son doux visage renfermant la douleur. Que voulez-vous que je vous dise à son sujet ? Questionna-t-elle finalement baisant le regard pour le poser sur le canapé qu’elle occupait ; des millions de personne prenaient place sur ce banc…à y penser cela donnait fortement le gout de gerber à la jeune mère monoparental ; espérant qu’il soit désinfecté une fois de temps en temps, avec tous les microbes qu’y si logeaient… D’un haut le cœur elle continuant, se décollant légèrement du dossier pour ne plus songer à ces dernières pensées ; Elle réagit comme une enfant…une enfant normale. Mais qu’était-ce réellement la normalité, Holly n’en savait rien, cependant elle savait que la mini rouquine se portait bien, ses pleures avaient cessé depuis quelques jours, que d’améliorations en vue.

Au début, la psychologue s'était mise en tête d'ignorer l'ironie et l'agressivité de la rousse. Mais elle dépassait les bornes. Elle lui manquait carrément de respect. Elle sentait l'agacement monter peu à peu, mais elle se contenait. Elle en avait raz-le-bol de ces patients qui se croyaient tout permis parce qu'ils payaient. Certains oubliaient même qu'elle était une personne et qu'elle méritait qu'on la traite avec respect. Holly avait un air arrogant qui insuportait Julia. Celle ci torturait ses mains, pour ne pas craquer, mais elle finit par lui dire, lassée :

Ecoutez, je suis psychologue, pas voyante. Si vous ne me parlez pas, je ne peux rien faire...

Elle avait parlé certes sèchement, mais elle n'avait pas haussé le ton. Heureusement que Lia savait bien se contenir. Elle n'avait exprimé que moins d'un dixième de ce qu'elle aurait voulu dire. Tant de colère la surprit elle même. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de tomber dans l'excès. Ce n'était pas totalement la faute de Westley non plus, elle était plus la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. La énième patiente qui dépassait les bornes. Emily ne savait pas quoi faire, s'excuser face à la rousse ou tout simplement ne rien dire. D'un côté, elle était gênée, mais de l'autre elle savait parfaitement qu'elle avait raison. Fierté contre raison, elle choisit raison, comme dans la plupart des situations. Elle avait de l'amour propre, comme tout le monde, mais savait parfaitement le laisser de côté. Le regard de la jeune femme, un peu interloquée, la conforta dans son choix. Elle dit :

Je suis désolée, je me suis emportée...

Effectivement, on pouvait trouver mieux comme excuses, mais c'était déjà ça.

Apparemment la psychologue en avait plein la tête, Westley était-elle la patiente de trop ? La journée devait avoir été vachement longue pour qu’une femme qui en voit de toutes les couleurs se permette à un moment de divaguer de son job pour replacer une cliente… Holly haussa les épaules, loin d’être déconcertée par l’attitude de son médecin. Elle en avait vue des vertes et des pas mûres, son comportement ne la faisait donc pas réagir d’un poil, évidemment elle trouva cela…plutôt drôle. Simplement cela laissait croire que la femme n’était pas un robot, qu’elle aussi avait droit à ses petits soucis personnel, ce qui réconforta du même coup la rouquine qui abandonna son large sourire. Vous êtes pardonnez, continuez. Répliqua Holly tout en se recollant contre le dossier de son siège, elle venait de parler comme une professionnel, ce qui la fit bien marrer intérieurement ; avaient elle échangés les rôles sans s’en rendre compte ? Cela s’aurait avéré ridicule ; Holly Mai ne se voyait pas du tout assise à la place de Dr. Gabriel, à conseiller et aider à exprimer ce que les patients ressentaient à un moment précis de leur vie, c’était bien trop cliché et recherché pour la belle rousse, qui préférait de loin être barmaid.

J’disais donc que Leslee se portait bien…ses pleures on cessés depuis notre dernière rencontre. S’exprima Westley, se contenant, essayant d’être le plus sensé possible afin de montrer qu’elle percevait le mal être vis-à-vis de son manque de respect ; Holly Mai n’était pas du tout dans la gamme de personne qui prenait leur mal en patience et qui s’excusait, non elle préférait vaguée d’un sujet à un autre sans jamais reconnaitre ses erreurs et à ce moment elle se retenait fortement pour ne pas commenter les agissements de sa psy. Était-ce Less qui la rendait aussi passive ?

Que voulez-vous savoir d’autre ? Répliqua ensuite la rouquine, impatiente, mais légèrement plus sereine qu’à son habitude, sa patience avait des limites. Évidemment ses propos ne se devait pas d’être agressive, simplement elle avait hâte de passer à autre chose, de pouvoir rentrer chez elle, là où justement la fillette l’attendait. Aucun mot n’est sorti d’sa bouche, c’est normal ? Questionna ensuite songeuse la jeune mère ; évidemment Leslee avait connu un terrible choc, mais en vérité la rouquine ne savait pas réellement si à son âge le vocabulaire était développé… Elle aura huit mois. Ajouta Westley, consciente que la psy ne pouvait pas prononcer son verdict sans cette information clé.

VERROUILLÉ