**Aaron Thomas Webber était un charmant garçon. Lorsqu’il était plus jeune, il était toujours là pour aider dans la maison. Il assistait à la messe avec sa mère, toujours bien habillé, les cheveux complètement lichés par l’arrière, il faisait plaisir à celle-ci en lui cuisinant des petites brioches chaudes garnis à l’érable ou bien lorsqu’il faisait le ménage complet de la demeure. Peut-être qu’on aurait pu dire de ce charmant jeune homme qu’il avait un brillant avenir et serait rempli d’amis, vu sa grande bonté, mais non, au contraire, Aaron Webber n’avait que très peu d’amis. Il avait toujours été rejeté. De l’époque du primaire, du lycée et encore lorsqu’il était aux études supérieurs à l’institut de médicine de Los Angeles. Le pauvre homme ne savait plus où se mettre la tête, devenant de plus en plus renfermé sur lui-même, mais par chance, dès qu’on lui parlait, le roux ne prenait pas une seconde pour être normal et le laisser parler et parler. C’est lors de conférence que le jeune rouquin avait fait la rencontre de Maïa Ellison. Une charmante psychologue pour enfant dont il avait toute suite sympathique. Leur relation s’était continué avec les années, bien que vivant dans des villes différentes, les deux amis ne se voyaient qu’à l’occasion, ce qui permettait au moins à Aaron d’avoir une personne de confiance et de ne pas toujours être enfermer dans son domicile seul ou avec ses sœurs et sa mère. L’homme rose était ensuite décédée lors d’une fusillade dans une pharmacie tout près de chez lui. Il n’avait pas revue Maïa durant plus de deux ans, c’est après quelques temps qu’elle le retrouva dans la mort. Le duo continua à entretenir une bonne relation. Il l’invita chez lui à quelques reprises, lui préparant à chaque coup des soupers digne de grand restaurant. Webber avait un réel talent pour la cuisine et cela, tout le monde le savait. Il avait même surpassé les talents de sa grand-mère, ce qui était une barre très haute. L’infirmier commençait de plus en plus à se faire des amis, comme Marine, une fleuriste médium ou bien Linda, sa voisine.. Malheureusement, tous ses souvenirs s’arrêtèrent là. Pour Aaron, il n’y avait que le néant. Après une fusillade au centre commercial où il avait été tiré dans l’Estomac, il plongea dans un profond coma qui ne lui laissa pas sans rien. Il avait tout oublié jusqu’à son nom. La pauvre homme était sans rien, mais au moins, il avait encore son frère Jared Z. Lee et sa copine Alice qui s’occupaient de lui. Le couple l’hébergerait même à sa sortie de l’hôpital vu qu’il ne pouvait vivre seul toute suite. C’est donc plongé dans un roman d’amour que le rouquin était installé dans son lit d’hôpital. Une histoire d’amour qui laissa échapper une larme sur la joue du romantique et sentimentale infirmier. Sa porte était mi-clos et la lumière était tamisée.**

Maïa était une femme épanouie dans l’hôpital où elle travaillait maintenant depuis presque deux ans, elle y trouvait un équilibre confortable et des collègues agréables ; et ça elle le devait à Aaron, cet être solitaire, parfois désemparé et pour qui elle s’était prise d’amitié des années plus tôt. Il avait tout de l’ami parfait et elle s’était toujours étonnée que d’autres ne s’en aperçoivent pas, il était drôle, amical, gentil et en plus il faisait la cuisine ! Les repas qu’ils avaient partagés avait toujours été divins et elle n’avait jamais été déçu par ses talents de cuisinier. Ils avaient su échanger autant à propos de leurs métiers respectifs que de leur vie quotidienne. Maïa avait même un jour présenté son mari à Aaron mais c’était surtout pour qu’il puisse se l’imaginer correctement. Et ainsi s’étaient resserrés leurs liens. Le temps passant, Maïa avait finit par mettre de côté le décès de son ami pour continuer sa vie et à sa mort c’était pour ça qu’elle ne l’avait pas tout de suite rejoint et aussi parce qu’elle avait été tellement secouée par l’évènement qu’elle ne pensait plus à rien. Elle était passée d’une vie entourée à une mort solitaire. Ses parents étaient encore vivants, son mari, son beau-fils. Ici elle n’avait personne et elle n’avait pendant longtemps pas su gérer ça. Mais quand enfin elle avait reprit ses esprits, elle s’était de suite dirigée vers lui et ils avaient continué à tisser des liens, des liens qui d’après ce qu’on lui avait dit, avaient disparut. Depuis qu’il était dans le coma, elle était venue lui parler chaque soir à la fin de son service. Malheureusement depuis le début de la semaine les choses s’étaient compliquées sur Terre et il avait fallut qu’elle s’y rende un peu plus souvent pour connaitre l’issue du problème. Oliver était accusé de meurtre… Celui de l’homme qui aurait du la sauver. Celui de l’homme qui l’avait opéré et laissé mourir sur le billard. Elle passait la plupart de ses soirées là-bas cette semaine à observer son mari. Il avait un enfant, il ne pouvait pas aller en prison, c’était un homme brillant, une personne aimante. Accablée elle n’arrivait plus à revenir à Skyline, du moins pas avant que les heures de visite soient depuis longtemps dépassées. C’est pourquoi elle ne fut pas tout de suite au chevet d’Aaron lorsqu’il se réveilla. Une collègue l’informa de l’état de la mémoire de son ami et tiraillée entre la situation d’Oliver et la peur de se trouver face à une toute autre personne qu’Aaron, le Aaron qu’elle connaissait, elle décida de ne pas tout de suite venir le voir. Ce soir pourtant, il était temps. Temps qu’elle vienne rejoindre ce bout de bonhomme roux qui l’avait fait rire et se rappeler les bons moments qu’ils avaient passés ensemble, peu importe qu’il ne s’en souvienne plus, alors ils en recréeraient. Elle s’approcha de la porte de la chambre et toqua avant d’entrer, un bouquet de fleurs à la main.

« Alors, salut vainqueur ! Je suis Maïa, une amie. » dit-elle en s’approchant du lit. Elle avait eu si peur qu’il ne succombe. Mais non, il était face à elle, en relativement bonne santé !

**C’est en retournant une page de son bouquin que le rouquin sentit une présence dans sa chambre. Les larmes qui coulaient depuis une bonne dizaine de minutes déjà sur ses joues se virent rapidement essuyer à l’aide de son bras. Le rouquin ne savait pas si il devait connaître la femme qui entrait dans sa chambre, mais une chose était certaine, elle était gentille vu qu’elle sortit de derrière son dos un magnifique bouquet de fleur. Un immense sourire accompagna la surprise de cette visite sur le visage de Webber. Il n’avait pas souvent de la visite mise à part Alice, Jared et Tracy son infirmière, donc de pouvoir retrouver une amie dont il ne connaissait rien était en quelque sorte plutôt soulageant. Aaron fixait le bouquet avec joie. Il était émerveillé par la beauté de celle-ci, ne sachant pas plus que cela son intérêt habituel pour se genre de fleur. Il regarda alors la jeune femme qui venait d’entrer et dit sur un ton plutôt timide.**

Bonjour Maïa... Je suis ravi de te rencontrer... Bien que je suppose que je te connais déjà. C’est la même histoire pour tout le monde, mais je m’excuse toute suite ! Les fleurs sont vraiment magnifiques ! Je trouve ça adorable que tu ailles pensée à moi. Le décor de ma chambre est assez monotone. Il me semble que je referais la décoration, tant qu’à rester enfermer dans celle-ci à longueur de journée.

**Dit-il en souriant. Il attrapa la bouquet. À peine une seconde plus tard, le rouquin y retira quelques branches. Il se leva, repoussa les couvertures de son corps et déposant le roman qu’il lisait sur la table voisine, l’homme marcha avec faiblesse jusqu’à la salle de main. Il remplit un bocal d’eau pour y déposer les fleurs avec beaucoup d’élégance. Le rouquin prit le temps de retirer les bouts dérangeants et rendre ce bouquet digne d’une page publicitaire. Il tourna le regard en souriant vers son amie.**

Ça va bien toi ? ... Je dois dire que je ne sais pas trop quoi dire... Pardonne-moi, être amnésique ne me comble pas du tout de joie. J’aimerais bien pouvoir te parler comme à mon habitude, mais je crains que je ne puisse pas...

**Il baissa la tête tristement et s’assit sur le coin de son lit, les jambes croisés, tel un indien devant un feu de camp. Il écrasa son menton entre ses mains et sourit tout de même à Maïa.**

Elle jeta un œil vers la couverture du livre et sourit. Aaron et elle n’avaient jamais vraiment lu les mêmes choses, même si la situation était différente pour le même moment. D’un certain côté elle était persuadée qu’elle avait l’occasion de recréer une amitié puissante avec le jeune homme. Ce qui n’était pas pour lui déplaire. Tout dépendait de l’état d’esprit dans lequel se trouvait son ami, s’il n’avait pas trop peur face à toutes les informations qu’on lui lançait au visage, s’il n’était pas trop désespéré de ne pas se souvenir et acceptait néanmoins de s’ouvrir aux autres. Elle ne tarderait de toutes façons pas à le savoir, dès qu’il aurait réagit à sa visite. Et ce fut le cas, elle fut accueillit par un sourire chaleureux, un sourire qu’elle connaissait bien et pourtant…

« Ne t’excuse pas, on va arranger ça ne t’inquiète pas ! Quant à la décoration, je peux passer chercher quelques affaires chez toi. Mais tout dépend de quelle couleur tu la veux etc. »

Elle attrapa une chaise et s’installa dessus après avoir déposé ses affaires sur le dossier, manteau et sac. Là elle l’observa s’occuper avec soin de ses fleurs et sourit à la fois amusée et satisfaite de l’effet de celles-ci. Elle avait aussi emmené des photos d’eux deux dans son sac à main mais elle ne les sortirait pas tout de suite, elle devait lui parler un peu d’elle avant.

Depuis sa mort se retrouver dans les chambres d’hôpital pour d’autres raisons que pour un intérêt professionnel était un peu difficile mais en venant si régulièrement voir Aaron, cette sensation s’était calmée. Cependant c’est pour cela qu’elle ne reprit pas la parole tout de suite, elle était un peu ailleurs lorsqu’elle entendit de nouvelles excuses de la part de son ami. Elle lui sourit et secoua légèrement la tête.

« Si tu veux, je vais t’expliquer d’où on se connait. J’étais pédopsychiatre de mon vivant et toi infirmier et je suis venue faire plusieurs conférences à Las Vegas ou tu vivais. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrés et alors nous avons commencé à sortir prendre un café chaque fois que j’étais en ville. Nous étions déjà de bons amis à cette époque. Et puis quand nous nous sommes retrouvés à Skyline, tu m’as permise de travailler ici avec toi et là, petite tête, on était inséparables. »

Là-dessus elle colla ses deux doigts pour imager ses dires, inséparables comme les deux doigts de la main.

«Et après il a encore fallut que tu te mettes dans je-ne-sais-quel pétrin et que tu te retrouves ici ! Mais bon, tu sors quand ? Comment tu vas ? » C’était un résumé rapide, certes, mais elle ne voulait pas trop le surcharger pour le moment.

**Aaron T. Webber tenait tout de même à sourire devant son amie. Il avait toujours instinctivement été ainsi, ce n’était pas le fait qu’il ne se souvienne de rien qui allait tout changer dans sa personnalité. Il savait quand même certains trucs après quelques jours réveillés. Jared lui en avait beaucoup dit pour l’aider à s’en souvenir, mais bon, jusqu’à présent, il n’avait rien réussis à faire avec sa mémoire. Le rouquin se sentait stupide et faible dans toute cette histoire, mais il ne pouvait rien faire de plus que d’attendre et continuer sa vie comme elle l’était autrefois. Au moins, il n’était pas seul au monde. Il semblait avoir quelques personnes pour le supporter. Red et Alice allaient l’amener chez eux lorsqu’il sortirait de cette chambre dans une semaine. Il comptait déjà les jours, pas que l’hôpital l’ennuyait. Il s’y sentait même comme chez lui, ce qui expliquait sans doute qu’il y travaillait habituellement, mais ce n’était tout de même pareil. Il voulait sortir surtout. Aaron écoutait ainsi les quelques dires de son amie. Il était heureux d’avoir été aussi près d’une personne pour partager autant de bons moments. L’infirmier se sentait déjà très à l’aise auprès de la jeune Maïa. Il lui fit un grand sourire timide et dit.**

D’accord, si ça ne te dérange pas. Je te ferais une liste de ce que je souhaite amener avec joie, mais malheureusement.. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai dans ma maison. Si tu passes chez-moi, j’aimerais que tu m’apportes quelques trucs à faire, des livres, des magasines ou des séries ?

**Dit-il. Évidemment, le rouquin pourrait revoir ou relire tout ce qu’il possédait, ce qui était en quelques sortes une seconde chance. Il fit un nouveau sourire à son amie qui s’installa près de lui. Il l’écouta parler, ce qui lui faisait beaucoup de bien. L’homme n’avait pas vu d’autres personnes à présent à part Alice, Red et Tracy. Le rouquin racla timidement de la gorge et dit.**

C’est une histoire très charmante. J’aime beaucoup et je suis certain que je t’apprécie beaucoup, parce que là, en ce moment, je n’ai aucun souvenir de toi, mais je me sens déjà en pleine confiance. J’espère retrouvé notre amitié Maïa ! Comme avant.

**Dit-il en souriant, frôlant les doigts sur la photo qu’elle lui montra. Elle leva uniquement le regard et dit sur un ton joyeux.**

Puis-je la conserver ? Un petit souvenir pour m’aider à me rappeler ?

**La femme conclut avec quelques questions, ce qui n’empêcha pas Aaron de reprendre la parole, lui, qui à son habitude parlait de tout et de rien, en spécifiant chaque petit détails, ce qui était un peu plus maladroit aujourd’hui qu’il n’avait plus de détails en mémoire.**

J’espère que je ne me mets pas trop souvent dans le pétrin... Mais je vais bien. Merci de me le demander. J’ai vraiment hâte de sortir d’ici et de reprendre une vie presque normale. Je parts d’ici dans une semaine et je compte les jours sur mon petit agenda que Alice m’a apporté il y a deux jours. De relire tout ce que je note m’a bien fait rire. J’ai hâte de me rappeler de tout ça et de toi ! Et toi, tu vas bien, a ce que j’ai pu comprendre, tu travailles à l’hôpital ? Tu es psychiatre c'est ça ?

Ce qui avait le plus inquiétée Maïa c’était la possibilité qu’il se retrouve soit complètement gêné, soit encore trop timide pour parler. Et que dans les deux cas, aucune communication ne soit réellement possible or finalement, elle n’avait eu qu’à lui expliquer le lien qui les rapprochait. D’un autre côté elle s’inquiétait à l’idée que n’importe qui puisse lui dire n’importe quoi et qu’il y croit. Bien sur, ce n’était pas son cas, d’ailleurs elle avait d’autres photos d’eux. Mais on pourrait se jouer de lui, Aaron était quelqu’un de bien trop généreux. Mais il ne fallait pas penser à ça, malgré tout il restait entouré et on le protégerait contre les profiteurs, elle en était persuadée. Jared et Alice veillerait sur lui, elle n’avait pas de soucis à se faire de ce côté-là. Elle hocha la tête à la réponse de son ami, ah oui effectivement il ne se souvenait plus de ce qu’il possédait, elle n’y avait pas songé ! D’un autre côté tous les amnésiques n’oubliaient pas tout, certains oubliaient seulement leurs relations passées ou leurs relations présentes, elle ne savait pas exactement où il en était. Elle prit un papier dans son sac à main et un stylo et y nota : livres, séries, magasines avant de ranger le tout.

« Je passerai chez toi en partant d’ici. Mais en fait je pourrais tout aussi bien t’en ramener de chez moi. Pour la déco je pourrais peut-être te ramener des photos et te raconter ce que je sais sur les personnes dont tu m’as parlé par le passé, si tu veux. Mais je ne veux surtout pas que tout te tombe d’un seul coup dessus alors peut-être que c’est mieux que tu prennes les choses une à une, enfin, c’est toi qui vois ! »

Elle n’avait pas voulu s’emmêler comme ça et parler si longtemps pour ne rien dire, mais Aaron n’était pas le seul qui n’était pas trop sur de lui.

« Enfin, c’est noté ! »

Tout ça pour dire ça, en fait ! Ce qu’il dit par la suite, la mit de nouveau à l’aise et elle se sentit ridicule d’avoir réagit de la sorte, c’est qu’elle ne voulait pas lui en dire trop ou pas assez et elle voulait se rendre utile pour que bien vite il retrouve ses repaires, de plus elle s’en voulait de ne pas être venue en début de semaine, car là il devait avoir l’impression qu’elle était une bonne amie, mais pas de celles qui se précipitent dès son réveil. Or elle avait à peine dormit ces derniers jours et les évènements sur Terre étaient plus que déchirants. Il observa alors la photo avant de demander s’il pouvait la garder et c’est tout naturellement et jovialement qu’elle répondit : « Bien sur ! »

Elle acquiesça, oui c’était à peu près ça, son travail à quelques détails près.

« Tu vas chez ton frère alors ? … Disons qu’avant ma mort, qui a je le précise, eu lieu après la tienne, il y a environ 3 ans, j’étais effectivement spécialisé dans la psychologie des adolescents, mais depuis Skyline je me suis intéressée à l’acceptation de la mort. J’aide ceux qui nous rejoignent à accepter tout ça et à se familiariser avec l’endroit, même si je ne suis pas faucheuse ! »

Spoiler:

**Aaron Thomas Webber se mit à sourire à son amie. Il ne savait pas ce que cette relation était pour lui, mais il se sentait déjà très allaise en sa compagnie. Maïa était une femme sympathique, souriante et surtout très compréhensive, ce qui lui plaisait beaucoup. Avec ce qu’il avait comprit de toutes les informations qui étaient sortie de la bouche de la châtaine depuis son arrivé, il s’agissait d’une personne très proche de lui et ça lui faisait un bien fou d’être au courant qu’il avait des amis dans ce monde étrange où ils étaient à la base tous déjà morts. Le rouquin avait eu de la difficulté à assimiler tout ça et à comprendre au départ lorsqu’on lui avait expliqué à son réveil, mais maintenant, il comprenait de plus en plus certains trucs. Il regardait Ellison avec le même sourire qu’il avait la chance de le faire. Ne sachant pas vraiment cette information, il restait là, assis en indien devant son amie qui continuait à lui expliquer divers informations sur sa vie et la sienne. **

Merci beaucoup Maïa, tu es vraiment gentille. Je me sens comblé... De savoir que j’ai une amie aussi gentille et fidèle que toi ! Au moins, je ne suis pas seul au monde, c’est déjà un bon début. Je te remercie toute suite pour tout ce que tu fais pour moi.

**Le rouquin fit un sourire à la jeune femme et contempla à nouveau la photographie qu’il possédait entre ses paumes de mains. Il hocha ensuite la tête pour répondre à la question de son amie lorsqu’elle lui demanda si il allait vivre chez son frère. Il sourit timidement et dit.**

Oui, lui et sa copine m’ont proposés de m’héberger le temps que je me sente mieux. C’est sur que j’aurais préféré vivre seul dans ma maison en compagnie de toutes mes affaires, mais bon, c’est les médecins qui choisissent ce genre de chose, je ne suis qu’infirmier sans aucune connaissance de mon métier.. Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. J’espère que ma mémoire va me revenir, parce que j’ai pas envie de tout perdre à cause de cette incident... Ça me fait terriblement peur et je ne sais pas trop comment me préparer à cela...

**Une larme perla sur le long de sa joue, il l’essuya timidement.**

Désolé...

**La femme lui parla ensuite de sa vie et de son métier. La manière qu’elle abordait la mort le fit bien rire, c’était une manière de voir les choses propres aux gens de la place, chose qu’il avait tout de même de la difficulté à assimiler.**

Je pense que je vais avoir besoin de cela moi aussi... Je ne sais pas comment j’ai vécu ma propre mort, mais j’ai de la difficulté à comprendre et accepter ce processus maintenant que je dois repasser par-là, je ne me souviens pas non plus de ma vie, mais c’est quand même un souvenir que j’ai gardé. Le monde réel....

C’était assez frustrant de se retrouver face à l’un de ses meilleurs amis et qu’il n’ait pas souvenir d’elle. Fort heureusement le contact avec Aaron était toujours aussi simple. Ils avaient comme une connexion spontanée étant l’un et l’autre deux personnes très douces. Les choses ne pouvaient que bien se passer. Il lui semblait que quelque part, ils ne recommençaient pas de zéro, il n’avait aucune méfiance envers elle et puis ses souvenirs à elle, lui permettrait de se faire une idée de ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Un magnifique sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, elle avait l’habitude qu’il la fasse se sentir bien, qu’elle ait l’impression de lui apporter quelque chose et mieux encore d’être quelqu’un de bon.

« Je suis venue te voir tous les jours. Tu m’as fait une de ces trouilles. Tu sais je t’ai déjà perdu une fois et je ne veux pas que ça recommence un jour alors fais attention à où tu mets les pieds maintenant, d’accord ?! »

Elle ne voulait pas du tout le faire culpabiliser, c’était simplement ce qu’elle avait sur le cœur. Et oui, quelque part elle n’oublierait jamais le jour où elle avait du aller l’enterrer, au milieu de tous ces inconnus elle se sentait étrangère à sa vie et pourtant elle avait été emplie de chagrin et de rancœur. Elle s’en voulait d’avoir vécu si loin de lui et de n’avoir passé que peu de temps près de lui. Ici à Skyline ils travaillaient ensemble et ils avaient récupéré le temps perdu.

« Enfin je pense que c’est une bonne chose, ça te permettra de recréer des liens avec eux et puis d’un point de vue pratique tu vas devoir chercher tes casseroles partout et tous tes ingrédients. Mais je pourrais te montrer un peu où tu mets ta batterie de cuisine et tout ce que je sais, bien que j’imagine qu’ils sont tout aussi qualifiés que moi pour te montrer tout ça ! »

Elle lui fit un clin d’œil. Mais alors cette larme vint tout chambouler, bien sur qu’il était perdu, qui ne le serait pas à sa place ? Elle prit sa main et la serra bien fort.

« C’est une chance de se recréer. Tu nous as, nous, tout n’est pas perdu, on va t’aider à te souvenir et puis tu sais il y a des choses qui ne s’oublient pas, comme le vélo, celle-là reviendront, j’en suis persuadée. Ne t’inquiète pas, tu as du temps devant toi ! »

Elle hocha légèrement la tête. Il avait raison, le traumatisme de sa mort est minimisé puisqu’il ne se souvenait pas de sa vie, cependant s’éveiller quelque part et apprendre qu’on est mort ne doit avoir que très peu de côtés positifs. Elle pourrait essayer de l’aider et le pousser à accepter cette vie avec ses défauts et ses qualités.

« Le monde réel, c’est celui que tu choisis Aaron. Et tu ferais bien de choisir celui-ci, car je suis dedans ! » lui dit-elle en riant. Elle lui tira la langue et reprit. « Plus sérieusement, je suis sure que ça n’est pas facile, mais ta place est ici et cet hôpital en est la preuve, c’est grâce à toi tout ça. Il faut que tu avances dans cette optique positive. »

**Aaron Thomas Webber était amnésique et plus rien ne le tenait. Il n’avait certainement pas envie de mettre fin à ses jours pour de bon, mais il se sentait terriblement perdu dans ce vaste univers. Déjà qu’il devait oublier ses connaissances, sa famille, ses souvenirs, il fallait opter pour un tout nouveau monde. Un endroit où il était décédé. Ça avait été un lourd choc pour le rouquin qui ne semblait pas s’en être encore réellement remis. Il souffrait de l’intérieur, il se sentait perdu et désirait plus que tout au monde de retrouver ce qu’il avait perdu dans cette fusillade. Il regardait droit dans les yeux son amie Maïa et lui fit un de ses doux sourires, heureux de savoir qu’il pouvait réellement compter sur elle. Il y avait Tracy, Jared et Alice, mais une amie de plus était encore mieux, surtout que selon ce qu’elle racontait, ils étaient des meilleurs amis maintenant. Aaron ne comprit pas toute suite ce qu’elle voulait insinué par le fait qu’elle l’aille déjà perdue une fois. Il arqua un sourcil d’inquiétude et dit.**

Comment ça, tu m’as déjà perdu ? Tu ne veux pas parler de mon coma n’est-ce pas ? J’ai été vilain avec toi et je t’ai fait souffrir ? Oh mon dieu, non, je ne veux surtout pas apprendre que j’ai pu détruire notre amitié ! Je suis terriblement désolé Maïa si c’est le cas, je te le jure ! Je dois être réellement stupide, si j’ai détruit la meilleure amie que j’avais !

**Évidemment, Webber allait toujours trop rapidement dans ses paroles et bafouillait vers n’importe ças ce qui n’était pas réellement la réalité. L’infirmier avait toujours eu cette tendance et ça ne l’avait pas quitté maintenant qu’il était défunt et amnésique. Il serra les dents avant d’entendre une explication. Il lança un soupir et dit sur un air un peu plus joyeux que la précédente.**

J’espère sincèrement. Je veux retrouver ce que j’étais, même si je souhaite également retrouver la mémoire entièrement, sinon, ça va être très lourd à porté ! Je ne sais pas si j’étais réellement bien dans ma vie... Mais je compte faire tous les efforts possible pour me souvenir quand même... Dire que je suis infirmier... Mais je ne peux même plus faire mon métier tant que je n’ai pas de souvenir, sinon, il faut que je reprenne mes études en entier...

**Il soupira timidement. Il se sentait terriblement confus face à toute cette histoire, mais au moins il l’avait pour l’aider.**

J’espère bien que tu as raison, tu es très gentille et je comprends pourquoi nous étions des amis ! J’espère sortir d’ici rapidement parce que je me sens un peu étouffé, j’ai hâte de découvrir ce nouveau monde surtout...

TERMINÉ & VERROUILLÉ