Alice Riley adorait faire les magasins, c’était le moment pour elle de joué à la jolie dame, en essayant de jolies robes beaucoup trop cher pour son budget. C’est donc en cette journée ensoleillé, que la jeune femme emmena son faucheur hors de leur chez soi pour aller magasiner. Les deux âmes ne faisait pas beaucoup de sorties dans ce genre, alors pourquoi pas aujourd’hui? Elle était habillée d’un jean noir usé par le temps, un t-shirt violet avec un joli imprimé et un manteau de feutre blanc. Elle avait en plus décidé de ramener ses cheveux en queue de cheval, ainsi ils ne lui dérangeraient pas s’il y avait une bourrasque de vent. Alors donc, le couple sortit de leur maison, et Riley avoua qu’elle aimerait bien marcher jusqu’au métro, prendre l’aire. Jared approuva sans rechigner. C’est en pensant aux films romantiques que la propriétaire du Books Paradise marchait aux côtés de sa moitié.

Pendant leur petit marche jusqu’au métro, Alice et Red ne rencontrèrent aucuns incidents… Enfin, ils les avaient évités. Riley était maladroite de nature, et elle avait marché sur des ronds glaces, se pétant presque la gueule sur les sols gelés. Mais à chaque fois, Red était là, et tous les deux en riaient, ce qui fallait faire non? Alors, quand le couple arriva dans la gare, ils prirent le wagon assigné à leur destination et se réchauffèrent. Curieuse de voir si elle connaissait quelqu’un, Lice regardait un peu partout. Elle remarqua un homme, une carrure et une posture qui lui disait quelque chose… Ce dernier se tourna, faisant fasse à la brunette et il s’approchait d’elle, mais il ne la remarqua point. Quand il passa assez près d’elle, Ali lança.

« Sam?! »

Se personnage tatoué de la tête aux pieds, se ne pouvait qu’être lui. Les deux jeunes gens ne s’appréciaient pas vraiment. Alice était sortit avec l’un des frères de cet homme. Sean Morrow qu’il se prénommait, mais lorsqu’elle l’avait laissé tomber, tout les frères de son ex la détestait, comme Samuel ! La new-yorkaise se rapprocha de son copain, car lorsqu’elle était en compagnie du Wandering, la jeune femme n’était plus la même. Elle s’emportait facilement.

Le train-train quotidien de Red avait changé du tout au tout. Lui, qui à son habitude préférait rester lasse sur son canapé à fixer le mauvais temps ou bien enfermé dans son garage à travailler ou à tester sa moto alors qu’il n’exerçait pas soit son métier de faucheur, soit son métier de garagiste, se voyait dans l’obligation de se bouger un peu plus. Depuis l’incident, car il préférait appeler la tuerie du centre d’achat comme cela, il s’était mis au défi d’avancer. Évidemment Aaron dans le coma l’avait ralenti quelque peu au début, le laissant sans voix devant n’importe quelle situation, démontrant une facette de lui-même que personne n’avait jamais vu, pas même lui…Red s’était comment dire…tué une seconde fois. Restant au chevet de son frère comateux, priant pour qu’il ouvre ses yeux à nouveau, demandant le pardon du geste qu’il n’avait pas eu le temps de commettre, trop occupé à penser aux autres qu’à sa petite famille…du seul membre de sa famille qui lui restait… se réveillant avec des sueurs froides en pleine nuit, lui donnant l’envie amer de gerber et de tout lâcher comme il l’avait si bien fait lors de sa propre mort ; il avait cependant compris qu’il lui faudrait se relever, se battre pour Alice et son frère qui attendait quelque chose venant de lui. Zachary s’était donc remit sur le droit chemin, emménageant avec sa douce qu’il acceptait maintenant, l’aidant du même fait à ouvrir sa boutique qu’elle affectionnait tant et lui accordant de plus en plus de temps, délaissant quelque peu Phibee pour l’instant. Bref, tout ça pour dire que sa vie avait royalement changé.

Le couple marchait donc pour se rendre au tout nouveau centre d’achat, lieu que n’affectionnait plus tellement le ténébreux, mais qu’adorait sa dulcinée pour y faire un brin de folies. Tout se passait bien jusqu’à maintenant, Lice avait cependant perdu pied à quelques reprises, mais elle prenait ça avec sourire, brillant de milles feu sous la neige qui tombait doucement sur le Skyline en ce mois de février. Lee avançait donc tranquillement, les deux mains serrées dans ses jeans délavée, craignant de ne pas tomber à son tour alors que la brunette s’approcha rapidement, nommant un prénom qui ne lui dit absolument rien sur le coup ; probablement un ami ou une connaissance, fallait ne pas s’affoler et de toute manière, Jared n’était pas du tout le genre d’homme à sauter sur les conclusions. Il se contenta donc de lui jeter un coup d’œil, plissant les sourcils pour bien distingués tous les tatouages qu’il abordait sur son visage alors que sa copine semblait devenir peu à peu perplexe.

Une énième dispute avait éclaté au sein du foyer désorganisé de Karen et Samuel. Cette fois, des objets avaient volés, rajoutant encore un peu de désordre au bazar environnement, ce dont la maisonnette n’avait absolument pas besoin. Depuis qu’il avait appris la disparition d’Elliot, le fils de Sandy, le médium passait le plus clair de son temps libre à voyager dans la Skyline, pendant que sa petite amie s’abandonnait à corps perdu dans ses peintures, n’accordant plus une seul seconde au ménage. Elle en venait même à sauter des repas, ce qu’il ne pouvait pas vraiment lui reprocher puisqu’il l’imitait à merveille…
La situation devenait insupportable pour l’un comme l’autre, mais pas encore assez pour que le tatoueur se décide à abandonner ses recherches et à laisser tomber Sandy. Après tout, ils venaient à peine de se rabibocher, il ne pouvait pas lui faire ça. Et puis on parlait tout de même de la disparition d’un enfant ! ca valait largement la peine de jeûner un peu et pourquoi pas de se prendre la tête avec sa copine ?

Comme toujours lorsque ça arrivait, le grand tatoué venait se réfugier dans la Skyline. Il avait commencé par aller rendre visite à Thomas, son frère ainé, pour obtenir quelques informations sur l’enlèvement et deux ou trois conseils sur la vie de couple...
Comme d’habitude, Samuel avait finit par en avoir assez du ton pompeux de son frangin et de ses airs moralisateurs. Si bien qu’il avait finit par ne plus rien écouter et se diriger presque subtilement vers la sortie, sous le regard accablé de son ainé à qui son manège n’échappait évidemment pas.
A présent, c’était chez son autre frère qu’il comptait se rendre, histoire de boire et d’oublier. Il se sentait un peu coupable de venir ici pour se détendre et non pas pour enquêter, mais la pensée que Julian connaissait du sale monde à qui poser une ou deux questions le déculpabilisa un peu. Pour une fois, les mauvaises fréquentations de son arnaqueur de frérot allaient peut-être lui servir…

L’envie de fumer le démangeait mais il devrait prendre son mal en patience le temps du trajet dans les métros de l’autre monde. Il arrivait encore à se surprendre de trouver ce genre de chose ici. De trouver quoi que ce soit d’ailleurs. Samuel avait souvent envie d’éclater de rire face à tout ça et de demander à qui voulait bine l’entendre si tout ça n’était pas une mauvaise blague en fin de compte.
Où étaient les danseuses exotiques avec lesquelles son frère lui avait rabâchées les oreilles lorsqu’il était plus jeune ? Où étaient les angelots boudinés qui jouaient de la harpe en couche culotte ? Et Maryline Monroe, elle était où pour lui dévoiler tous ses secrets ?
L’au-delà était juste une autre version de leur monde. Aussi moche, dangereux et gris.
Tout ce qu’il voyait, c’était des gens à la mine triste en train de jeter un œil au journal local, des types pressés qui battaient la mesure de leur pied en attendant de pouvoir s’échapper du wagon de métro où ils se trouvaient au plus vite pour aller bosser, des couples amoureux en train de se bécoter dans un coin. Bordel on pouvait même mourir ici…
C’était une vaste blague. Tout. La vie comme la mort. Une grosse blague, cruelle et diablement longue qui n’amusait personne.

« Puis merde » cracha Samuel en se levant du strapontin sur lequel il était assis pour se trouver un wagon moins bondé et s’allumer une cigarette

Mais alors qu’il se dirigeait vers la petite porte au fond, une petite brune le héla. Le médium fronça ses sourcils (du moins se seraient-ils froncés s’il lui en étaient resté) et il baissa les yeux vers la fille, sans la reconnaître dans un premier temps. Et puis soudain, ce fut l’illumination et son envie de fumer se fit plus pressante encore…

« Allie… » répondit-il simplement, s’arrêtant au milieu de l’allée et n’adressant qu’un vague coup d’œil au grand type brun à côté d’elle

Qu’est-ce qu’elle fichait là ? Et par là, il voulait dire dans la Skyline, ce qui était une question stupide au fond, dont il connaissait déjà la réponse. Elle était morte. Quand ? Comment ? Il avait sa petite idée que la deuxième…
Quelles étaient les probabilités qu’il se retrouve aujourd’hui même avec elle ici ? Là aussi la réponse était évidente : parce que c’était plus drôle comme ça.
Une blague dans la blague… Mais ça ne le faisait toujours pas rire, au contraire.

Alice, depuis sa rupture avec son ex, n’avait jamais revu l’homme tatoué de la tête au pied. Elle n’avait même jamais vraiment espérer le revoir un jour. Avec le comportement qu’il arborait en présence de la jeune femme, c’était facile à deviné qu’il ne l’appréciait pas particulièrement. Mais la brunette n’avait jamais vraiment compris le pourquoi qu’il ne s’aimait pas, si je peux m’exprimer ainsi. Samuel n’avait aucun rapport avec la rupture de Sean et Lice, mais c’était lui que la demoiselle détestait le plus. Ne lui demander pas pourquoi, c’était comme cela, point final. Mais en le voyant ici, dans ce métro du Skyline, la propriétaire du Books Paradise réentendait certaine vacherie que l’homme et ses frères avaient bien plus lui dire. Cela n’avait pas été très agréable pour elle, et une fois décédé, elle n’avait plus entendu parler des Morrow.

Voilà que l’homme reconnu Ali, regardant que vite fait Jared, qui était imposant. Bien qu’elle n’était aucunement violente envers autrui, la femme sentait une colère, enfermé depuis longtemps, qui refaisait surface. Dans son passé, elle n’avait pas eu le courage de dire haut et fort ce qu’elle pensait, de l’envoyer promener, mais maintenant, elle l’avait aquis. Bien que ce n’était pas du tout elle, et que Red serait un peu surpris, rien ne lui ferait le plus grand bien que de se lâcher une bonne fois pour toute. Elle avait temps voulut répliquer à tous ce que Sam et ses frères avaient put dire, mais elle n’avait pas eu le courage de le faire… Ce qui était dommage.

« Qu’est-ce tu fais ici? T’as décidé d’emmerder la trainé!? »

Oui il y avait eu des moments, où les frères Morrow avait traité la demoiselle de trainé. Alice n’avait pas compris au début qu’elle est ce surnom, mais après avoir compris la logique masculine, c’était clair. L’homme tatoué s’en prenait à la brunette, car elle avait jeter, ben casser, avec leur frère. Mais pourquoi? La new-yorkaise voulait absolument l’affronter, car il était temps pour elle de lui rendre l’appareil. Elle s’approcha un peu de Morrow, voulant qu’il sache qu’elle était là, et qu’elle ne partirait pas tant qu’elle n’avait pas dit ce qu’elle avait à dire. Mais un instant, Alice venait tout juste de constaté que Samuel lui avait adressé la parole en l'appelant Allie. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas ce surnom, au contraire, plusieurs l'appelaient ainsi, mais venant de cet homme, c'était laid, litéralement.

« Ne m’appelle pas Allie pigé ? »

Elle ne pouvait s'empêcher de le regarder dans le blanc des yeux. Lice, c'était le surnom que Red lui donnait, et Allie, c'était ses ami(e)s. Mais Morrow n'était rien pour elle...

Outch… incident diplomatique. La sonnette d’alarme qui s’était mis à retentir au moment où il avait reconnu de la jeune femme redouble d’intensité et des néons lumineux d’alerte maximale s’activèrent. Pas besoin d’être très observateur ou d’y connaître quoi que ce soit en langage non verbal pour comprendre que la brunette était en pétard…
Non seulement parce qu’elle le détestait, cela allait s’en dire, mais le médium venait d’en rajouter une couche sans le vouloir en écorchant son prénom. Encore que le problème ne venait pas vraiment de là, il venait du fait qu’apparemment, elle se faisait appeler comme ça par moment. Mais pas par lui, oula, surtout pas par lui…
Pour sa part, il l’avait simplement enfouie un peu trop profondément dans un tiroir de sa tête pour parvenir tout de suite à la resituer et n’avait pas pris le temps de retirer la couche de poussière sur le dossier avant de prononcer son nom. Dommage.


Et quel dossier… Alice Riley (ça lui revenait maintenant qu’il avait secoué un peu le morceau de papier pour permettre à son mini-lui vivant au fond de son cerveau de le parcourir). Alice Riley, l’ex bizarre et malade de son frère qui l’avait plaqué pour une raison totalement injustifiée d’après Sean. Et bien entendu, aucun de ses frères n’avait eu droit d’essayer de tempérer et d’accorder un minimum de crédit à la jeune femme.
C’était la règle chez les Morrow. Une fois qu’une fille plaquait l’un d’entre eux, elle devenait l’ennemie public numéro X (selon le nombre de conquêtes) et ils ne devaient lui adresser la parole que pour l’insulter, voire lui cracher au visage. Julian avait toujours adoré cracher au visage des ex de ses frères, ce qui n’était pas le cas de Samuel, heureusement pour Alice.

En réalité, il suivait l’exemple sans pour autant en tirer la moindre once de plaisir. Détester les gens sans raison n’était pas vraiment son truc, mais il fallait se plier aux lois de ses ainés, sous peine d’en payer le prix…
Isaac, le plus doux d’entre eux six avait bien essayé de se montrer gentil avec une des ex de ses frères sur qui il avait toujours eu des vues. Après délibération, il s’était retrouvé pendu par les pieds au vieil arbre au fond du jardin, nu comme un ver cela allait sans dire, pendant que ses frères s’amusaient à lui jeter tout ce qui leur passait sous la main. Ca avait été drôle, jusqu’à ce que la branche casse et qu’il s’ouvre le crâne, les forçant à le conduire en vitesse aux urgences… Toujours nu comme un verre, cela allait sans dire.
C’était ce jour-là qu’Isaac avait trouvé sa voix et aujourd’hui, il était médecin.

Mais ceci était une autre histoire et pour le moment, dans celle de Samuel, les choses risquaient de déraper sérieusement. Le grand tatoué se racla nerveusement la gorge et passa une main sur son crâne chauve. Il n’aimait pas les ennuis et avait très sincèrement autre chose à faire aujourd’hui que se prendre la tête avec l’ex décédée d’un de ses ainés.

« Ecoute, j’suis juste dans le métro, en train d’essayer de faire ce que les gens normaux dans le métro font généralement : attendre d’arriver à destination sans se faire emmerder par les autres passagers » répondit-il, essayant de garder un ton posé, mais bien décidé à ne pas se laisser agresser gratuitement « J’sais pas trop pour qui tu t’prends exactement, mais j’ai autre chose à faire de mes journées que suivre des nanas qu’j’ai connu y a mille ans pour venir les faire chier. Alors… si tu veux bien, on va en rester là »

VERROUILLÉ