La jeune femme peinait à s'habituer à cette nouvelle vie, ou plutôt à sa mort. Elle passait de longues heures à la fenêtre de son loft, digérant lentement les informations sur la mort. Ou plutôt cette vie après la mort. Vraie scientifique, elle n'aurait jamais cru vivre ça un jour, ou plutôt mourir ça un jour. Il y avait de quoi s'emmêler les pinceaux ! Soupirant, Abby ferma la fenêtre et fila prendre une douche, pour se changer les idées. Rien de tel qu'une bonne ballade pour décompresser aujourd'hui ! Elle avait découvert la plage et la forêt, il devait y avoir une multitude d'autres lieux à visiter ! Et pourquoi pas faire un tour en ville aujourd'hui ? Il faudrait bien trouver l'Université, pour continuer ses études, et apprendre beaucoup de chose sur ce lieu mystérieux, et pourquoi pas trouver un job pour arrondir ses fins de moi. Le cinéma cherchait justement quelqu'un !
Une fois sortie de sa douche, Abby enfila un pantalon noir, son top noir avec squelette blanc, et ses fidèles new-rock aux pieds. Elle fit attention à son apparence, bien maquillée, bien coiffée avec ses habituelles couettes hautes et sa frange, et quelques bijoux pas trop excentriques. Elle prit son sac à main, ses clefs de voitures, et sortit du loft, en prenant soin de bien fermer la porte. Après tout, pas de distinction entre paradis et enfer, il devait y avoir de tout ici !
La jeune femme sauta en voiture, mis le contact, monta le volume de l'autoradio et fonça en direction du centre ville. Après avoir fait quelques tours, elle repéra le cinéma et parvint à trouver une place de parking à proximité. Sans hésitation, elle rentra dans le ciné, demanda à parler avec le patron, et décrocha un entretien. Toute fière, elle laissa sa dépression de côté et se vendit du mieux possible. Après une bonne heure d'entretien, Abby décrocha le poste, avec en plus des horaires arrangeable en fonction de son emploi du temps à la fac ! Qu'elle ferait mieux d'aller repérer aussi d'ailleurs !
Elle remonta dans sa voiture, puis trouva l'Université, en périphérie de la ville, un magnifique bâtiment, séparé en plusieurs sections en fonction du domaine des étudiants. La fac de Science donnait l'impression d'être la plus récente et moderne. Tant mieux ! Elle trouva le directeur et s'inscrit sans encombre. Sa vie, ou plutôt mort, allait pouvoir commencer. Un loft, une voiture, un job et des études. Plus que le frère, et elle pourra enfin être heureuse, loin de ses parents.
La clef de contact tourna, mais la voiture peina à démarrer. Abby grommela, déconcertée, manquait plus que ça... Une fois la voiture allumée, la jeune femme avançait à faible allure. Il y avait visiblement un problème avec cette voiture ! Un bruit étrange se déclencha dans le moteur, et au niveau de l'arrière. Pas du tout mécano, la jeune gothique se dirigea vers le garage le plus proche. Peut-être même le seul du coin ! CrashLine. C'est partie...
Au bout d'une longue demi-heure, la voiture cala, fumante... sur la parking du garage. Ouf ! Abby, rageuse, sortit et donna un violent coup de pied dans son pneu, ne déclenchant qu'une vive douleur à la cheville. Décidément, elle n'était pas douée avec les voitures ! Râleuse, la jeune femme chercha quelqu'un dans ce garage un peu vide à cette heure là. Elle repéra un jeune homme qui semblait bosser sur une voiture.

« Euh, bonjour, j'ai un souci avec ma voiture... Pouvez-vous m'aider ? »

Elle pointa sa petite voiture noire et fumante du doigt, pour lui montrer son problème, espérant que quelqu'un aurait le temps de la dépanner dans la journée.

Steve sifflotait joyeusement, la tête sous le capot d'une voiture qu'il était en train de bidouiller, tranquille. Ces derniers temps, ça avait été un peu dur, pour lui. Il avait accumulé les absences au garage, se shootant trop, et le lendemain, c'était trop l'enfer pour qu'il puisse se lever. Son boss avait été clair. S'il ne revenait pas, il était viré. Alors, l'homme de 27 ans avait fait un effort pour venir, donnant tout ce qu'il avait pour essayer de faire oublier à son patron grincheux qu'il n'avait pas été un très bon employé. Steve voulait garder ce job, ça lui permettait de ramener un peu d'argent à l'appart' et ne pas laisser Cassie payer seule leurs dépenses. Et la drogue, surtout. Bref, ses absences furent rapidement oubliées, et le jeune homme prenait même quelques initiatives pour être certain de ne pas frôler la perte d'emploi en proposant à un de ses collègues de s'occuper de la voiture. Il était maintenant seul au garage, jouant dans le moteur avec naturel, ses mains recouvertes d'huile. Il était dos au parking, et tout concentré dans ses pensées et sur son boulot pour prêter attention aux alentours, le drogué n'entendit pas la voiture en piteuse état qui cala plus loin.

Euh, bonjour, j'ai un souci avec ma voiture... Pouvez-vous m'aider ?

Sursautant, il se releva, trop vite, et bang, se cogna le coco contre le capot ouvert. Se frottant la tête, Steve se retourna vers la voix, pour y découvrir une jeune femme d'une vingtaine d'années, à l'allure légèrement gothique, qui lui pointait sa voiture plus loin. Une voiture fumante et visiblement en panne. Steve, de naturel relax et peu compliqué, retrouva rapidement son sourire.

Pas de problème, je peux y jeter un coup d'oeil tout de suite, si vous voulez.

Tout en se dirigeant vers la voiture en question, il demanda ;

Alors, le problème est survenu sur le coup?

Abby attendait la réponse du travailleur, qui avait la tête sous le capot d'une voiture, à bricoler agilement le moteur semblait-il. Elle l'observa quelques secondes, il était jeune, moins de 30 ans, plutôt mignon, mais les mains couvertes d'huile de moteur, comme la plupart des garagistes. Quand elle lui parla, celui-ci fut surprit, il devait être bien concentré sur ce qu'il faisait. Il sursauta violemment et se cogna contre le capot ouvert au dessus de sa tête. Ce qui fit sursauter la jeune gothique à son tour. Elle se mordilla la lèvre inférieure, gênée.

« Oh, ca va ? Désolée de vous avoir fait peur ! »

Elle vit le jeune homme jeter un œil à sa voiture, abandonnée la portière ouverte sur le parking du garage, fumante. A priori il ne l'avait ni vu, ni entendu arriver, pourtant la voiture en panne n'avait pas été discrète ! Rien d'étonnant à ce qu'il soit surprit en l'entendant parler ! Puis souriant et cordiale il répondit :

« Pas de problème, je peux y jeter un coup d'œil tout de suite, si vous voulez. »

Puis il fila vers sa voiture, prêt à régler le problème. Abby le suivit, agréablement surprise qu'on s'occupe de son cas aussi vite et volontairement. Puis l'homme la questionna sur la voiture, pour commencer le diagnostic en se renseignant sur les circonstances et l'origine du problème, pour savoir où chercher et quoi réparer. Ce que tout bon garagiste devait surement faire avant toute « consultation ». Bien qu'il devait retrouver des problèmes assez fréquents, peut-être selon les modèles aussi.

« Alors, le problème est survenu sur le coup ? »

La jeune femme entreprit alors de lui expliquer. Elle ne savait pas vraiment comment s'y prendre. De quels renseignements avait-il besoin ? Ce qui l'a poussé à venir ? Les kilomètres parcourus ? Ce qu'elle en pensait ? Elle essaya alors de retracer son histoire le plus fidèlement possible, sans blabla inutiles, pas très convaincu de l'utilité de son explication.

« J'ai fais pas mal de route aujourd'hui, par cette chaleur... Elle a eut du mal à démarrer, et un bruit bizarre s'est déclenché dans le moteur... J'ai roulé jusqu'ici, et elle a calé sur la parking, et la fumée s'est mise à sortir du capot. Je suis pas très douée niveau voiture... »

Une fois arrivés à la voiture, Abby rentra dans l'habitacle et déclencha l'ouverture du capot, pour que la fumée parte et que le garagiste puisse jeter un œil. Tout ce méli-mélo de câbles, contenants et boîtes bizarres, eut pour seul effet de provoquer un soupir à la jeune femme. Comment pouvait-il s'y retrouver dans tout ca ? Elle savait faire les niveaux, avec un plan sous les yeux, regonfler ses pneus et même changer une ampoule, ce qui était pas mal au final, mais bien insuffisant pour s'occuper d'une voiture sans passer régulièrement au garage.

Tout en s'approchant de la voiture, Steve regarda la fumée qui sortait du capot fermé. Ça pouvait être grave, comme ça pouvait ne pas l'être. Tout dépendait à ce qu'il allait retrouver dans le moteur. Il souriait toujours, n'étant pas facile à rendre maussade. C'était peut-être un peu aussi à cause de son air légèrement absent. Une partie de lui était en permanence absente, partie dans son délire qui ne finissait plus. Mais aujourd'hui, le jeune drogué avait assez la tête là pour bien s'occuper du garage tout seul.

J'ai fais pas mal de route aujourd'hui, par cette chaleur... Elle a eut du mal à démarrer, et un bruit bizarre s'est déclenché dans le moteur... J'ai roulé jusqu'ici, et elle a calé sur la parking, et la fumée s'est mise à sortir du capot. Je suis pas très douée niveau voiture...

Je vois ...

Il fit un clin d'oeil à la demoiselle, l'air de dire que ce n'était pas grave, qu'il avait parfaitement compris ce qu'elle lui disait. Steve avait déjà vu ce problème. Chaleur intense + beaucoup de route = Surchauffe. Les voitures avaient tendance de caler dans ces cas là. La jeune femme actionna l'ouverture du capot, libérant une bonne quantité de fumée. Le problème avec les moteurs qui surchauffent, c'était que ce n'était pas facile d'aller vérifier dedans. C'était généralement trop chaud et le mécanicien devait faire attention pour ne pas se brûler. Steve jeta un coup d'oeil sous le capot, s'y retrouvant assez rapidement. Prudent, il vérifia quelques câbles, et tout en travaillant, il se permit de faire un brin de causette :

Alors, hum, je ne vous ai jamais vu par ici ... Vous venez de ... d'arriver?

Façon compatissante de demander si elle venait de mourir. Par ici, parler de sa propre mort n'était pas tabou, pas du tout même! C'était le contraire, la plupart des gens qui se rencontraient commençaient par ''Hey, salut, ça va? T'es mort comment?''.

Le jeune homme était décidément très souriant. Ce qui rassura Abby, aucune trace d'inquiétude sur le visage du garagiste. Même s'il était un peu absent, comme sur la lune, il avait l'air de s'y connaître dans son domaine, et n'aura sans doute aucun problème à réparer la voiture de la jeune femme. Ce qui l'arrangeait grandement à vrai dire ! Autant pouvoir rentrer chez soit le soir ! Et en plus elle aurait besoin de sa voiture pour ses cours à la fac et son nouveau job ! Autant ne rien rater dès les premiers jours !
Le jeune homme répondit très simplement à l'explication d'Abby :

« Je vois... »

Il l'accompagna d'un clin d'œil, ce qui détendit instantanément Abby. Elle souffla, consciente qu'il avait bien comprit et qu'il savait quoi faire sur sa voiture ! En espérant que ca ne soit pas trop long, qu'il ait le temps de réparer l'engin avant la fin de sa journée de travail ! Il n'était déjà pas si tôt, puisqu'Abby était sur le chemin du retour quand sa voiture céda, elle rentrait chez elle, passer une soirée seule et tranquille devant sa télé, prenant des nouvelles des morts de sa nouvelle ville.
Quand la gothique ouvrit le capot, un énorme nuage de fumée s'échappa du moteur. Abby se mordit la lèvre inférieure, c'était pire qu'elle ne pensait. De plus c'était très chaud la dedans, elle sentait la chaleur lui fouetter le visage en regardant les câbles, bidons et boîtiers contenus la dedans. L'homme entreprit immédiatement et habilement la vérification des composants du moteur, et entourant le moteur. Il entama la discussion tout en travaillant, permettant ainsi à Abby de passer le temps pendant qu'elle le regardait travailler.

« Alors, hum, je ne vous ai jamais vu par ici ... Vous venez de ... d'arriver? »

La jeune femme l'écouta, puis serra les dents. Les gens d'ici ne parlait pas de mort ouvertement ? C'était tabou ? Ou était-ce juste une façon de ne pas brusquer une nouvelle arrivante ? En tout cas Abby n'avait aucune gêne à parler de ça. Elle avait bien digéré sa mort, étant donné qu'elle se l'était donnée elle-même. Ce n'était pas un accident ou un assassinat, elle l'avait choisit. Donc même si elle avait du mal à s'habituer à la découverte de la vie après la mort, elle assumait son choix.

« Euh oui... Je suis morte il y a deux jours. Et vous ? »

Une façon radicale de lui montrer que ce n'était pas tabou pour elle non plus, ou de vérifier si c'était une coutume ici de ne pas en parler. Elle avait du mal à entretenir une conversation, ayant perdu l'habitude de son vivant. Elle espérait que le garagiste ne laisserait pas de gros blancs qui la rendrait mal à l'aise.

[Désolée du temps de réponse, j'avais commencé dimanche passé, mais j'ai comme eu un petit problème, et j'ai dû tout fermer T_T Et après, pas le temps = Étude + Examens ...]

Steve ne désirait pas la brusquer, même si parler de sa propre mort, ici, n'était pas un sujet tabou. Les morts en parlaient même ouvertement! Mais bon, pour certains, ça pouvait être brutal, de le demander comme ça, donc le jeune homme préférait jouer la carte de la prudence et ne pas trop la brusquer. Pour voir s'il ne l'avait pas embarrassée avec sa question plutôt impromptue, il lui jeta un coup d'oeil, toujours en bidouillant après le moteur, enfin, en essayant de ne pas se bruler. C'est qu'il faisait chaud, sous le capot! Steve découvrit avec soulagement qu'elle n'avait pas mal pris ce qu'il venait dire.

Euh oui... Je suis morte il y a deux jours. Et vous ?

Deux jours? Eh bien c'était il y a pas longtemps, ça! Ne se prenant pas la tête, ne se la prenant jamais à vrai dire, Steve ne se questionna pas du pourquoi elle semblait si à l'aise avec l'idée d'être morte alors que cela ne faisait que deux jours. Lui-même, lorsqu'il était arrivé, n'avait pas vraiment paniqué, mais c'était surtout parce qu'il se défonçait à longueur de journée. Frôlant par mégarde un fil brûlant, il retira sa main rapido presto, mais heureusement, le jeune mécanicien ne s'était pas brûlé. Tournant la tête vers la gothique, il répondit :

Quelques mois, j'ai fait un face à face avec un camion poids lourd.

Pas besoin de préciser que ça avait été du rapide, que c'était sa faute parce qu'il était bourré, qu'il avait tué par le fait même sa petite amie et qu'il avait effectivement fait un face à face avec un camion mais parce qu'il roulait sur la mauvaise voie. Retournant au moteur, Steve laissait le choix à l'inconnue de raconter ce qui c'était passé ou non. Il n'allait forcer personne, c'était seulement pour discuter un peu. Ses yeux furent attirés par un détail qui clochait dans le gugusse de ventilation, qui permettait de refroidir le moteur. Toujours un peu dans sa tête, il se penchait légèrement, mais pas trop, ne manquerait plus qu'il tombe et se cogne contre le moteur brûlant. Aïe bobo hein!

[T'inquiètes y a aucun soucis =)]

A sa réponse, Abby se rendit compte qu'il paraissait soulagé en lui jetant un coup d'œil. Il ne voulait donc pas la brusquer tout simplement, car effectivement, après 2 jours de mort, il y a avait de quoi être choquée. Son état de choc ne l'avait concerné que le premier jour, en découvrant la vie après la mort. Puis c'était l'excitation en espérant retrouver son frère comme elle l'avait voulu. Puis elle reprenait son rythme de vie coutumier, solitaire et triste, tant qu'elle n'avait pas retrouvé son frère dans cet immense pays remplie de morts. Et espérant qu'il n'était pas mort ici et réincarné, sinon cette fois elle pouvait lui dire adieu, et renaître à son tour.
La jeune femme le remarqua manquer de se brûler. Mais heureusement aucun mal. Elle ne voulait pas que cette foutue voiture s'en prenne à son sauveur ! Le jeune homme finit par répondre à sa question.

« Quelques mois, j'ai fait un face à face avec un camion poids lourd. »

Quelques mois, ce n'était pas non plus si long, par rapport à ceux qui sont là depuis des années. Et elle comprit rapidement qu'il avait eut un accident de voitures. Quant aux circonstances, elle était curieuse, mais pas assez à l'aise pour lui demander. S'il voulait le dire, il n'avait pas à se gêner. Abby, elle ne voulait pas s'étaler sur sa vie privée.

« Je me suis suicidée, mon poignet a rencontré un scalpel. »

La scientifique n'expliquerait pas le pourquoi du comment, ca ne le regardait pas. Elle voulait rejoindre son frère, tout simplement. Mort assassiné par son père. Mais elle ne comptait pas en parler, ni pourquoi elle était si proche de son frère. Silencieuse, elle regarda le jeune homme travailler. Il sembla avoir trouvé quelque chose. C'était du rapide en tout cas. Elle attendit calmement le verdict.

« Vous étiez garagiste de votre vivant aussi ? C'est quelque chose qui vous plait pour faire ça une fois mort aussi ? »

La jeune femme essaya un autre sujet, pour continuer la conversation, avec sa hantise des blancs, autant parler de tout et n'importe quoi. Et il n'avait pas l'air contre un brin de causette. Après tout, il devait être plus souvent tête à tête avec une voiture, qu'avec quelqu'un. C'était bien le problème des boulots, qui prenait beaucoup plus de temps dans une journée que les loisirs.

Je me suis suicidée, mon poignet a rencontré un scalpel.

Steve hocha la tête, sans plus. Il n'avait pas l'intention de lui en demander plus, il était assez intelligent pour savoir que ce sujet ne le concernait pas et qu'il n'avait pas à s'en mêler plus que ça. Il se pencha un peu vers l'avant, heureusement le moteur était en train de refroidir. Ses mains tâtaient l'entrée de la ventilation. Oui, il y avait effectivement quelque chose qui clochait.

Vous étiez garagiste de votre vivant aussi ? C'est quelque chose qui vous plait pour faire ça une fois mort aussi ?

J'étais assez doué avec les voitures avant, mais j'ai décidé récemment de tenter dans un garage, répondit-il en souriant. C'était un boulot que Steve aimait bien, et puis, il n'allait pas cracher sur de l'argent, surtout que lui et Cassie en avaient grandement besoin, à la vitesse qu'ils consommaient de la drogue. Il n'avait pas fait d'études avancées, mais il s'en foutait de ce que les gens pouvaient bien penser de ça. En tout cas, il était content que la jeune femme ne laisse pas de blancs, lui qui pour une fois avait un peu de compagnie ici. Sa main rencontra quelque chose qui ne devait pas être là. Fronçant les sourcils, il se pencha pour vérifier. Il tira prudemment ce qui coinçait le système de ventilation du moteur, et après un Toc révélateur, il en retira un morceau de ferraille.

Je sais pas comment c'est tombé là, mais ça bloquait la ventilation, expliqua-t-il, en souriant. S'essuyant ses mains pleines d'huile et de suie avec un torchon qui avait inséré dans sa ceinture. Et vous vous plaisez pour l'instant ici?

La jeune gothique vit le jeune homme hocher simplement la tête après sa révélation. Pas de question superflue, pas de jugement, pas de curiosité mal placée. Parfait. C'était effectivement un sujet épineux sur lequel il ne valait mieux pas s'étendre. Les suicidées sont souvent des personnes dépressives et à problème, et il ne veut mieux pas parler des circonstances. Steve l'avait bien comprit, et tant mieux. Elle le regarda ensuite se pencher un peu plus au dessus du moteur qui avait enfin refroidit. Il semblait avoir trouvé quelque chose. Elle attendait patiemment, et l'écouta répondre, toujours souriant.

« J'étais assez doué avec les voitures avant, mais j'ai décidé récemment de tenter dans un garage. »

Abby en conclue qu'il n'était pas garagiste de son vivant, et que sa mort lui permit de tenter une nouvelle vie, enfin façon de parler. Et si ca lui plaisait, c'était le principal.

« Ca à l'air de vous plaire en tout cas. Autant profiter un peu de sa mort pour faire ce qu'on a jamais pu faire de notre vivant ! »

Le jeune homme continua de trifouiller dans le moteur, et sembla rencontrer quelque chose qui ne devait pas se trouver là en temps normal. Steve se concentra, tira sur quelque chose, et au final une pièce métallique étrange sortit de la ventilation. Bizarre.

« Je sais pas comment c'est tombé là, mais ça bloquait la ventilation. »

Inquiète, Abby préféra demander, au cas où c'était une pièce qui devait aller ailleurs à la base, et qui risquait de manquer pour le bon fonctionnement de son véhicule.

« Qu'est-ce que c'est ? C'est censé aller quelque part dans le moteur ? »

Le jeune homme s'essuya les mains et poursuivit leur conversation.

« Et vous vous plaisez pour l'instant ici ? »

Bonne question. 3 jours à découvrir ce monde, elle ne pouvait pas vraiment se prononcer ! Elle improvisa quand même, se basant sur ce qu'elle avait vu pour le moment.

« Pour le moment, c'est pas si différent de la vie, il suffit de reprendre ses marques, et c'est agréable d'effacer tout notre passé et réputation plus ou moins bonne et tout reprendre à zéro. Rencontrer des gens, qui n'ont aucun jugement, c'est plutôt sympa. »

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