' A toutes les unités, fin de l'alerte, suspect maîtrisé à 15.22 sur Uriel Street. Retour au niveau habituel. '
Caleb soupira. Au volant de la Dodge Magnum d'interception qui lui avait été confiée pour aujourd'hui, il s'ennuyait à mourir. Le bolide en était à sa troisième sortie de la journée pour délit de fuite. A chaque fois, les sirènes et les avertisseurs s'allumaient, et le bitume était avalé à toutes blindes en direction du véhicule à intercepter. Mais à chaque fois, le véhicule aux couleurs de la police finissait par ralentir et couper ses signaux d'urgence. Dans ce coin d'outre-monde, les fuyards ne savaient guère prendre la fuite. Souvent rattrapés par les petites Ford Crown Victoria des patrouilles régulières, ils étaient généralement stoppés en quelques minutes. Ca en devenait lassant.
« Bordel de merde ! Ça donnerait presque envie qu'un cador se paie une grosse cylindrée et parte sur l'autoroute. Y aurait de l'action pour nous, là ! »
Ca, c'était Pepito ; Pedro Manuel Velazquez. Rien à voir avec le peintre espagnol, que ce soit au niveau de la culture ou au niveau de la classe. Il ressemblait plus à ce genre de tocard qu'on pouvait déceler parmi les anonymes de Police Academy. Un vrai cow boy, débarqué de l’Équateur à sa mort, et complètement largué en matière de procédures d'interpellation dans le cadre de la police de ... ici. Pour preuve, il gardait à la main son SPAS 12 d'intervention, chargé de balles en caoutchouc anti-émeutes, et passait son temps à titiller le cran de sureté, provoquant une tension palpable chez l’Écossais, qui, lui, en tant que britannique, considérait le recours aux armes comme de l'ultime recours. Malgré le fait qu'il ait été désarmé le jour où il avait été abattu sans semonce par un vagabond, il ne considérait pas le fait de porter une arme de service chargée et potentiellement mortelle comme un honneur, ou une protection. Pour lui, plus les flics étaient armés, et plus les truands cherchaient à surenchérir. C'était à cause de mentalités comme celle de Pepito que l'on trouvait des AK-47 dans les caves des ghettos aujourd'hui.
« Dis donc, Pepito, il est bientôt 15.30. T'as pas un petit creux ? On va passer à côté du mall, et j'ai rien mangé à midi. Ça t'embêterait de m'avancer un sandwich crudités à la pâtisserie ? Si on doit vraiment courser un vilain cet après-midi, je préfère le faire avec quelque chose dans le ventre. »
Immédiatement, le petit latino commença à s'exciter sur le siège passager et secoua la tête.
« Si si, bien sûr partenaire ! Arrête-toi au mall. J'ai envie de pisser, et puis je commence à avoir la dalle. Arriba, grouille ! »
Le véhicule de sport blanc et noir entra sur le parking du mall, son moteur vrombissant et attirant le regard des quelques passants faisant leurs emplettes au beau milieu d'un après-midi de semaine. A peine le véhicule avait-il stoppé que Pedro était dehors, jetant le fusil sur la banquette arrière et repartant sans prendre la peine de verrouiller correctement sa portière, pour se précipiter vers les portes. Caleb, lui, sortit du véhicule en maugréant, réajustant son uniforme et repoussant ses lunettes de soleil sur son nez tandis qu'il allait fermer correctement la portière côté passager. Il y avait beaucoup de soleil, aujourd'hui, et la dernière chose qu'on peut souhaiter à un policier qui conduit un intercepteur de patrouille à plus de 200km/h, c'est d'être aveuglé par le soleil et de provoquer une tuerie en pleine ville. Avec tout cet attirail, l’Écossais se sentait presque trop Américain ...
* C'est sûrement un autre détail comique de l'univers, de faire de l'outre-monde une sorte d'énorme Amérique du Nord. *
Emettant pour lui-même cette nouvelle réflexion existentielle ~ elles n'arrêtaient pas de se bousculer dans sa tête depuis qu'il était ... mort ~, il s'étira et resta près du véhicule, garé tout près d'une des entrées du centre commercial. Les fenêtres étaient restées ouvertes, de manière à ce que le jeune homme puisse encore entendre la radio. Tout en gardant l'oreille tendue, et pour éviter de s'ennuyer, Caleb se mit à inspecter le véhicule rutilant, et essuya quelques traces d'eau sale qui avait séché sur le bas de caisse. Pepito était vraiment quelqu'un de zélé lorsqu'il s'agissait d'aller faire une pause. Caleb était prêt à parier sa journée de paie qu'il avait fini de pisser depuis longtemps, et qu'il était allé feuilleter les journaux et zieuter les jeunes filles célibataires poussant leurs cadies chargés de produits d'hygiène intime. Beurk ... Le temps qu'il se dirige vers la pâtisserie, le monde pourrait s'écrouler.
Il se mit à balancer les bras d'avant en arrière, faisant les cent pas comme un animal en cage. La radio crépitait sans arrêt, signalant des délits mineurs ou un appel à patrouilleur. Le parking étant presque vide à cette heure-ci, il n'y avait pas grand chose à faire ou à voir. En revanche, il y avait un véhicule, un peu plus loin, que le policier alla observer, pour passer le temps. C'était une petite voiture, avec une bonne bouille bien sympathique, sans doute une voiture de femme. L’Écossais se fit la remarque qu'il s'agissait pratiquement de la voiture dont Len lui avait parlé, une fois, dans une de ses lettres. C'était amusant de se dire qu'il avait sous les yeux la voiture que comptait s'acheter sa défunte bien-aimée. Il n'avait jamais vraiment réussi à se soigner, ni à se pardonner. Il l'avait tant fait attendre, avec ses problèmes, et après sa mort il n'avait su faire rien d'autre qu'errer sans but et sans volonté, vivant sans vraiment vivre. Une jeune femme sortit du mall tandis qu'il inspectait le véhicule. Il repéra d'ailleurs une éraflure importante, au niveau de la portière conducteur, qu'il se fit un devoir d'inspecter. D'après la déformation visible, on avait tenté de forcer la portière, mais le vandale était soit un gringalet, soit un imbécile, vu qu'il n'avait visiblement pas réussi à ouvrir malgré la belle dégradation provoquée. Depuis combien de temps était-ce là ? Le policier remarqua la jeune femme qui marchait dans la direction du véhicule, et, vu le peu de véhicules, ce devait donc être le sien. Retirant ses lunettes solaires, il s'avança vers elle, observant le sol le temps que ses yeux s'adaptent au regain de luminosité. Son interlocutrice put donc le reconnaître bien avant qu'il ne puisse seulement lever les yeux vers son visage.
« Veuillez m'excuser. Lieutenant Landsher, police. J'ai remarqué une trace de dégradation sur votre portière avant gauche. Je pense qu'on a voulu forcer l'entrée de votre véhicule. Je vous recommande de vérifier que le verrou n'ait pas été endommagé ~ ce que je peux faire si vous m'ouvrez la portière ~ et de contacter votre assurance si des dommages devaient être décelés. »
Pas de réponse dans l'immédiat. C'était rare, mais certaines personnes avaient tendance à paniquer passablement quand elles étaient confrontées à un cas d'effraction pour la première fois. Les femmes, le plus souvent, bien que les hommes soient également affectés ; la réaction différait largement. Pinçant les lèvres, le policier leva le menton et entreprit d'observer le visage de son interlocutrice.
Lorsqu'il découvrit son interlocutrice, il flotta un silence pesant, comme si le temps s'était arrêté une poignée de secondes. Un instant, il crut avoir rêvé, ou se tromper, mais non, il était en face d'elle. Désarçonné, il tenta d'articuler quelque chose, mais seul un prénom réussit à dépasser ses lèvres.
« L-Len ?! Bon sang, Len ? C'est ... »
Il ne parvint pas à en dire plus, craignant qu'il s'agisse là d'un charme ou d'une illusion qui devait s'évanouir. Il la contempla sans bouger, ne sachant que dire ou quoi faire. Et elle, savait-elle seulement comment réagir ? Et l'aimait-elle toujours ? Cette pensée lui effleurant l'esprit, il se reprit peu à peu. Il ne l'avait ni vu ni ne lui avait écrit pendant deux ans. Pendant deux ans, il avait vécu une vie bien morne et plutôt mauvaise sur certains points. Et elle ? Avait-elle reconstruit une vie ~ ou plutôt une mort ~ sans lui ? Que faisait-elle, et avait-elle quelqu'un ? Il ne savait subitement plus quoi penser. Alors il resta là, attendant qu'elle puisse, peut-être, engager une discussion plus constructive.
Helen Cosovic
14 janvier 1980 - 20 octobre 2009† JE SUIS : † J'AI : 36 † ENTERRÉ LE : 21/07/2011 † PROCHES EN DEUILS : 6756 † AVATAR : Stana Katic
† AVIS DE DÉCÈS † † RAISON DU DÉCÈS: † AVANT LA MORT: † APRÈS LA MORT:
Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Mar 16 Aoû 2011 - 7:38
Pause pâtisserie ♣ Caleb Landsher & Helen Cosovic
- Très bien Lewis, rentrez chez vous, nous finirons ça demain. Assis tout deux depuis plusieurs heures maintenant, ils épluchaient les finances du magasin et cherchaient la faille, l'aiguille qui les empêchait de gagner plus. Bien sûr, le temps avait filé. Aucune solution n'était apparue. Lasse de sa journée, Helen profita que le dit-Lewis, son secrétaire plutôt compétent, fusse partis récupérer ses affaires pour laisser échapper un long bâillement et s'étirer comme au réveil. Elle n'avait pas eu sa dose de caféine et cela se faisait cruellement ressentir. Se passant les mains sur le visage, la brune pensa à ce qu'elle ferait une fois rentrée. Certainement comme à son habitude à vrai dire … Un bon bain, un encas au cas où et un livre peu intéressant qui saurait cependant la divertir. Ce n'était pas un programme très réjouissant mais au moins arrivait-elle à ne penser à rien durant ce laps de temps. Lewis réapparut et souhaita une agréable soirée à sa patronne, voulant filer au plus vite retrouver sa famille. Sa famille … c'était un concept tellement lointain pour elle. Helen doutait même d'ailleurs d'avoir pu le saisir à un seul instant. Saluant chaleureusement son employé et le remerciant de son aide précieuse, elle se leva à son tour. Le magasin n'était pas bien rempli ce jour. L'heure jouait sans doute. Les caissières s'ennuyaient fermes et caquetaient leurs ragots à leurs voisines les plus proches. Des poules n'auraient pas fait plus de bruit. Souriant à cette pensée, elle écouta un instant avant de se rendre compte de l'intérêt limité de leur bavardage. Même de son vivant, la brune n'avait jamais compris ces femmes, celles qui passaient leur vie à déprécier leur entourage en racontant de viles sornettes. Cela semblait être plus fort qu'elles. Déjà enfant, Helen se souvenait de ses camarades, à l'orphelinat, toutes plus retors les unes que les autres, déterminant les pensées de chacune et se trahissant entre elles. Leur petit secret ne restant jamais dissimulé bien longtemps. La jeune femme avait bien ri de leur imbécillité mais aujourd'hui, le temps lui avait appris à ne plus ignorer leurs remarques, bien que souvent fausses car, fréquemment, celles-ci pouvaient détruire une vie. Ce n'était alors plus des plaisanteries. Ne se laissant pas abattre par ses dernières constatations, Helen entreprit de garder une certaine bonne humeur, un sourire quelque peu sibyllin plaqué bien en évidence sur son visage. Bien que n'apportant pas de solution, sa journée avait été assez bonne et la jeune femme n'avait aucune envie de se départir de sa satisfaction nouvellement acquise. Les jours précédents l'avaient assez rendu méprisante vis à vis des autres. Tout d'abord avec cette histoire plus que délirante à propos d'un vol qui aurait eu lieu sans que personne ne s'en aperçoive, et ensuite avec ce client quelque peu irritant à la vulgarité déconcertante. Si elle n'avait du se montrer ferme et responsable face à cet homme, elle lui aurait bien collé une droite dont son nez se souviendrait encore. Malheureusement, Helen n'avait pu que se défouler sur le personnel qui la croisait. Encore aujourd'hui, certains évitaient de passer par le même endroit qu'elle, de peur de subir ses foudres. Elle s'était pourtant excusée, chose qui était très rare et surtout très étrange venant de leur supérieur. Ne désirant pas particulièrement s'étendre sur ces jours passés, la jeune femme se dirigea d'un pas ferme vers son bureau. Elle laissa échapper un soupir. Dire qu'elle avait pensé à rentrer chez elle ! Voilà qui était impossible et cela tant que le magasin resterait ouvert et la brune ne pouvait se permettre de le fermer à cette heure-ci, les finances n'en seraient que plus basses. Se résignant, Helen se laissa tomber sur le siège. Un stylo dans une main, elle entreprit de finir les gribouillage commencés la veille alors que l'ennui la menaçait. Ce n'était pas très mature mais cela avait toujours eu le don de la relaxer et la calmer. - Madame ? La tête relevée vers son interlocuteur, Helen l'identifia comme le stagiaire que Lewis affectionnait le plus, un petit dont l'avenir semblait prometteur comme il aimait le dire. - Ashton, entre. Qu'est ce que tu as pour moi ? Apercevant la liasse que tenait le stagiaire, la jeune femme douta tout d'un coup de pouvoir rentrer chez elle assez tôt pour établir son programme favori. Et bien sûr, son instinct ne la trompa pas. - Ce sont des formulaires à signer pour le séminaire. Ce maudit séminaire ! Tout les six mois, son personnel désertait le magasin une journée pour participer à ce cours devenu inutile pour les plus ancien. C'était alors là qu'intervenait Helen, établissant cette règle nouvelle. Sans la signature d'un membre de la direction, l'employé cité sur le papier ne pourrait participer au séminaire. Bien sûr, dans la théorie, elle ne pouvait empêcher personne d'y aller mais dans la pratique, le personnel écoutait son choix et le savait uniquement axé sur le bien être du magasin et sa réussite. La jeune femme omettait alors de signer uniquement les formulaires des employés qui avaient déjà pu y assister plus de cinq fois et, autant dire que ceux-ci se faisaient rares. - Très bien. Pose ça là, merci. Défaitiste, elle pointa un coin de son bureau et retourna à ses gribouillages un instant, attendant que le jeune homme ne franchisse de nouveau la porte. La jeune femme attrapa son sac et y chercha son trousseau de clés. Après quelques minutes de recherches infructueuses, elle entreprit de le vider avec le plus de douceur qui soit, jetant son contenu sur le bureau ! Rien, aucune clé ! Helen en avait pourtant besoin si elle voulait espérer signer ces papiers avant le lendemain. Les dossiers de chaque employé se trouvaient enfermés dans le petit meuble jouxtant la fenêtre et il lui fallait un passe pour s'en saisir. Elle jouait vraiment de malchance ces temps-ci ! Rigolant soudain de sa situation et de l'état dans lequel son bureau se trouvait, Helen rangea son désordre. Autant ne pas laisser de preuves de la tempête qu'il venait d'y avoir dans la pièce. Il lui fallait réfléchir à une solution. Un endroit où pourrait se trouver le trousseau peut-être … Le sac à main, c'était exclu. Le magasin, elle ne voyait pas comment il aurait atterri si loin. Seuls restaient la voiture et la maison. Dans le deuxième cas, la brune devrait certainement ramener ce travail chez elle. Jetant un regard mauvais à la liasse responsable de ces soudains malheurs, la jeune femme se pinça l'arrête du nez. Son meilleur moyen de réflexion. *Bon, tant que j'y suis … autant aller voir dans la voiture. * Si elle ne trouvait rien et bien, retourner dans son habitation serait sa dernière possibilité. Veillant à bien fermer la porte du bureau, elle prévint Ashton de sa petite absence et descendit les quelques marches menant au parking. Fouillant dans son sac à la recherche de ses clés de voiture, que, cette fois-ci elle était sûre d'avoir vu, Helen dut se rendre à l'évidence. Dans sa précipitation, les clés étaient restées sur le bureau. Ronchonnant, elle remonta sans adresser le moindre regard au stagiaire qui devait se poser des questions, ouvrit brutalement la porte de la direction et parcourut la pièce des yeux. Enfin, le fuyard lui apparut. Marmonnant quelques mots à l'encontre de son maudit karma, la brune se saisit du passe et tourna les talons, dévalant les marches comme si le temps lui était compté. Une fois dehors, la jeune femme se laissa aller à apprécier le temps plutôt doux ce jour et le calme plutôt rare. Seuls quelques véhicules témoignaient de la présence d'employés et quelques autres, de la présence de clients. Sa petite voiture enfin en vue, Helen se permit un instant de penser à son passé bien que ce ne soit pas le mot approprié. Du temps où la vie lui souriait encore, ce véhicule l'avait fait rêvée et elle s'était jurée qu'un jour, elle en possèderait un. C'était chose faite apparemment. La nostalgie était encore revenue et, comme à l'accoutumée, Caleb faisait parti de ces moments. La brune se souvenait encore lui avoir fait par de son engouement et de sa volonté de posséder une telle voiture. Il lui avait alors répondu qu'un jour, ce serait lui qui la conduirait et qu'il l'emmènerait voir le monde. Jolies paroles. Malheureusement, le destin avait choisi pour eux. Ce n'était pas un reproche, tout au plus une constatation. Helen avait passé le stade d'en vouloir à la Terre entière, cela n'avait été que de la malchance, comme toujours … Les clés bien en main, la jeune femme analysa la distance qui la séparait du véhicule, une habitude. D'ici, elle pourrait certainement l'ouvrir mais l'homme présent à coté de celle-ci la retint dans son geste. Serrant un peu plus son sac à main contre elle de peur d'avoir affaire à un voleur, elle continua d'avancer. L'inconnu dut remarquer sa présence car il avança vers elle. Helen reconnut alors l'uniforme caractéristique d'un de ceux qui veillait au bien être des habitants de Skyline. Le soleil s'alliant à elle, les traits de son visage lui parurent familiers et alors que ces lunettes de soleil disparaissaient de son nez, la jeune femme stoppa net. Elle ne parvenait pas à y croire. Non, c'était certainement qu'un juste retour de ses pensées précédentes et rien de ce qu'elle voyait ne devait être la vérité. Cet homme n'était sans doute qu'un vieil agent de police dont les rides apparaissaient. Mais, malgré son imagination débordante et sa force de persuasion, le visage ne changea pas, toujours ce même regard et … Ce n'était pas possible enfin ! Il n'était pas … enfin rien ne laissait supposer qu'il … c'était inconcevable. - Caleb … Juste un souffle, rien qu'un. Sa respiration s'était de nouveau bloquée. Il lui semblait que l'on avait parlé. Peut-être, mais qui ? Son regard restait fixé sur son visage à lui. Quand enfin il releva les yeux vers elle, rien ne se passa. Juste un silence, presque inquiétant. Puis, son prénom glissa de ses lèvres et Helen réussit à en comprendre le sens. Il était tout aussi surpris qu'elle semblait-il. Attendant un instant qu'un événement encore plus inattendu et spectaculaire se passe, bien que cela fusse impossible, la brune fit un pas vers son meilleur ami, vers celui qu'elle pensait avoir perdu pendant encore un long moment. Son bras s'actionna, comme mû par une force propre. Ses doigt touchèrent la joue de Caleb, comme pour s'assurer que ce n'était pas un songe éveillé. Satisfaite ou plutôt, insatisfaite de ce qu'elle sentit, son membre retomba lourdement le long de son corps. Elle lui disait pourtant à chaque fois. A chaque fois qu'elle venait le voir. Il aurait dû l'entendre. La jeune femme voulait qu'il est une vie. Mais, il était là. Ça ne pouvait être qu'une chose, sa mort. Sûrement avait-elle les yeux brillant à cet instant. Brillant de l'avoir retrouvé et que lui la voit mais brillant aussi, triste que sa vie s'achève ainsi, si vite. Helen aurait tant voulu lui dire quelque chose ou, simplement le serrer dans ses bras mais sa tristesse parla la première. Le ton n'était pas très plaisant : - Qu'est ce que tu fais là ?
Dernière édition par Helen Cosovic le Ven 2 Sep 2011 - 11:00, édité 1 fois
Caleb LandsherMonsieur Parfait
22 janvier 1977 - 14 août 2011† JE SUIS : † J'AI : 35 † ENTERRÉ LE : 14/08/2011 † PROCHES EN DEUILS : 1478 † AVATAR : Henry Cavill
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Ven 19 Aoû 2011 - 13:29
Il y avait eu cet instant un peu magique, pendant lequel les deux âmes, liées par une affection qui avait traversé le temps et l'absence pour en sortir grandie, s'étaient contemplées sans pouvoir remettre le pied dans le monde réel. Tout cela semblait si irréel, et, pourtant, s'ils s'efforçaient à regarder avec conscience, ils ne pouvaient que constater l'évidence. Caleb n'avait pas encore tenté de rechercher Len. Depuis le peu de temps qu'il était mort, il espérait pouvoir se remettre de son assassinat, s'adapter, se monter une ... mort, et puis bien s'établir. Comme cela, il avait un espoir de retomber sur ses pieds si, entretemps, Helen avait changé d'avis, ou bien rencontré quelqu'un d'autre. Était-ce pour cela que, une fois atterrie, elle lui avait demandé avec un ton si peu amène ce qu'il faisait là ? Elle avait ce regard qu'il avait déjà vu, celui d'une femme heureuse ; ou plutôt celui de Len chaque fois qu'il se posait sur lui. Mais son attitude était soudain si froide ! Que se passait-il ? Avait-il fait une bêtise en attendant avant de vouloir la contacter ? L'avait-elle attendu, ici ? Avait-elle espéré qu'il se pointe à sa porte directement pour achever ce qu'il avait commencé le jour de sa mort ? Mais comment aurait-il bien pu savoir ? Les pires scénarios se bousculèrent en lui. Regrettait-elle de l'avoir croisé ici ? Elle avait toujours ce même regard, oui, mais cela voulait-il dire qu'elle l'aimait, mais qu'elle s'était engagée ailleurs ? Quand un homme était ainsi reçu, il ne pouvait s'empêcher de commencer à digresser, à chercher une faille chez lui, une raison pour que la femme face à lui le haïsse, le délaisse. Caleb n'avait aucune réelle expérience du couple, et pas vraiment d'expérience des femmes en dehors de leurs corps. Il n'avait aucun point de référence pour s'orienter à l'instant, et, chose la plus déroutante, il s'agissait de Len. Soudain, c'était à lui de regretter de l'avoir croisée si tôt. Peut-être aurait-il fallu du temps ?
* Est-ce que j'aurais merdé quelque part, à tout hasard ? *
Physiquement, ça se voyait qu'il en avait eu gros sur la patate de se faire accueillir comme ça. Son air surpris et béat avait disparu brutalement, pour se transformer en une muraille d'incompréhension et de questionnements. Ses lèvres frémissaient tandis qu'il cherchait quelque chose à répondre. Il avait déjà rêvé à ce qu'il aurait pu dire à Len s'il la revoyait, sans vraiment y croire, mais ça ne s'était jamais passé ainsi. Il s'était attendu, bêtement, à ce qu'ils se sautent l'un sur l'autre et s'embrassent follement au milieu de la foule, désormais peu soucieux du destin du monde et heureux avec leur amour enfin possible. Vraiment, là, il ne savait trop quoi faire. Alors, il tenta de se ressaisir, et essaya de sourire. Il redressa l'échine et tenta de s'armer d'assurance. Pour faciliter la chose, il remit ses lunettes de soleil. Il n'avait pas vraiment envie de parler de son assassinat à Len. Non pas qu'il pensât qu'elle ne pouvait le supporter, mais il pensait qu'il valait mieux ne pas chercher à ce qu'elle change d'attitude pour devenir compatissante. Peut-être ne le serait-elle pas devenu, et aurait-il dû le dire tout de suite. A la place, il sourit, et haussa les épaules.
« Oh, toute vie doit bien finir un jour, pas vrai ? J'avoue que j'ai été assez surpris de découvrir la mort. »
Son sourire s'élargit, comme s'il venait de lancer une bonne blague, et il se racla ensuite la gorge pour s'écarter d'elle. Il avait besoin de bouger et de faire le point, de se remettre de ses émotions. Il se mit à marcher doucement de long en large devant Len. Il ne savait vraiment pas quoi dire, et un silence gêné succéda à leur brève discussion. Au fond, le policier avait vraiment mal. Ces retrouvailles étaient de loin pires que tout ce qu'il aurait pu imaginer. Il se mit à penser que le temps avait tué les sentiments de Len pour lui. Lui se sentit soudain si bête d'avoir ressenti une telle explosion de bonheur en la voyant. Il pinçait les lèvres et se retenait d'éclater, partagé entre la tristesse et la colère.
Helen Cosovic
14 janvier 1980 - 20 octobre 2009† JE SUIS : † J'AI : 36 † ENTERRÉ LE : 21/07/2011 † PROCHES EN DEUILS : 6756 † AVATAR : Stana Katic
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Mer 24 Aoû 2011 - 7:00
L'esprit était un bien si complexe, ô combien capricieux. Il n'y avait ici que deux esprits mais au moins l'un d'eux mettait en action ces mots, appelant la raison a cohabiter. Autant dire que cela réveillait parfois le mal, la peine et toutes ces choses qui faisait d'un esprit, une route tortueuse. Rien n'était moins tortueux que les pensées d'Helen à cet instant là, les mots regrettant déjà d'avoir franchis ses lèvres. Bien sûr que la peine la poussait à la faute mais un peu plus de réflexion aurait du lui permettre de ne pas faire apparaître le regard présent sur le visage de Caleb au moment même. Elle n'avait jamais voulu ça, tout comme elle n'avait jamais voulu sa mort mais seule la première de ces négations lui incombait une faute, une erreur qui serait peut-être fatale, ses mots de bienvenue ayant été quelque peu brusques. Helen avait tant de fois été le voir de son vivant, admirant et craignant ce qu'il était devenu. Cela aurait du l'indifférer mais le voir risquer le don si précieux de la vie alors que les doux jours de la jeunesse l'accompagnait encore rendait la jeune femme souffrante. Il n'avait jamais eu confirmation de l'amour qu'elle lui portait et même si son regard avant de mourir avait du l'éclairer, Helen s'en voulait. Si seulement elle avait attendu encore une minute avant de trépasser, si seulement elle ne l'avait pas tant empêché de parler, peut-être que la différence aurait permis à la brune de vivre sa mort paisiblement. Mais, comme certains le disaient si bien, avec des si, ils referaient le monde. S’apitoyer sur le passé n'était donc pas chose à faire. Helen aurait du profiter de cette chance présente. Même malheureuse de le voir la rejoindre si vite, elle aurait du réagir comme il aurait convenu. Mais, quelle convenance ? Il n'y avait aucun manuel, aucun écrit permettant de savoir quoi dire, que faire. Peut-être même étaient-ils les précurseurs de ce qui semblait être les pires retrouvailles imaginées. Caleb semblait d'ailleurs témoigner de cela. Tout dans son être laissait voir son ressenti face aux quelques mots d'Helen. Son regard faisait planer un élan de questions, un murmure d'incompréhension ou d'incertitude peut-être encore. La jeune femme était si triste de cela, si triste de leur passé et de leur nouveau présent. Larmoyant, ses yeux se fixèrent au sol, comme honteuse. Si Cal n'avait pas parlé, elle aurait volontiers cru à sa disparition, tel une hallucination trop réelle ce jour. Helen avait maintenant une immense peur envers ces songes éveillés qui lui faisaient revivre la douloureuse absence de celui qu'elle aurait aimé nommer son amour. Le ton qu'empruntait le jeune homme à cet instant surprit presque Helen. Relevant d’emblée le visage vers celui à présent baigné de soleil de Caleb, elle s'étonna. Son être avait peut-être bien repris de la vigueur mais le fait qu'il se soit de nouveau chaussé de ses verres teintés convainc Helen que seule sa façade resplendissait. Peut-être était-il perdu ? Peut-être gêné de l'avoir croisé ? Déçu pourquoi pas ? Ou encore mécontent ? Après tout, que savait-elle vraiment de lui maintenant que la vie l'avait quitté ! Elle n'avait fait que se morfondre durant deux années mais lui, sa vie pouvait très bien avoir pris un autre tournant. Il se trouvait peut-être dans une belle villa accompagné d'une femme toute aussi bien assortie ! Les questions et sa jalousie naissante aurait très bien pu la rendre malade à l'instant mais la phrase de Caleb percuta enfin la jeune femme. Il plaisantait ? Sa mort survenait et lui plaisantait ? Toute à ses navrantes questions, il lui fallut quelques minutes pour s'apercevoir de la distance qu'il avait mis entre eux. Helen n'aurait alors su dire si son nouveau mal de tête était plus douloureux que ses brûlures dans la poitrine. Sa peine avait grandi soudainement et son souffle s'était raréfié. Ses pensées pouvaient bien devenir incohérentes, cela ne l'amoindrissait pas autant que sa nouvelle certitude destructrice. C'était bien cela qu'il lui faisait comprendre implicitement, leurs chemins s'étaient séparés et il avait trouvé un nouveau foyer, une belle famille aussi. Maudite jalousie ! Si elle avait pu lire correctement les signes, l'évolution de leurs retrouvailles auraient sans doute pu être différentes. Tandis qu'il marchait devant Helen, celle-ci tentait de reprendre contenance et de refouler ses larmes. La jeune femme préféra tourner les talons et fixer son véhicule d'un oeil vide. Elle attendit que ses quelques perles d'eau qui avait franchi la barrière de ses cils tarissent pour dire d'une voix mal assurée : - Tu n'es qu'un idiot ... Le dos toujours orienté vers Cal, elle se retourna enfin et se rapprocha de lui en quelques pas fluides. - La vie ne t'offrait pas assez ? Dis-moi, pourquoi tenais-tu tant à risquer ta vie chaque jour. Tu crois vraiment que les gens qui t'aiment voudraient te savoir mort et que cela les indiffère ?! Ça te plait ici ? ... Tu aurais pu avoir une autre vie. Tu aurais du avoir une autre vie. Ses mots avaient dépassé ce qu'elle prévoyait. Tout en fixant toujours les lunettes opaques derrière lesquels se cachaient le regard de Caleb, la jeune femme raffermit sa prises sur les clés qu'elle tenait. Helen était furieuse. Énervée par son apparente nonchalance et par son manque de réaction immédiate. Elle lui tourna de nouveau le dos et n'attendit plus pour laisser paraître sa tristesse. Ses épaules s'affaissèrent et elle se dirigea d'un pas ferme vers sa voiture. Ouvrant la portière avant, la brune resta là un instant pensant que si elle partait maintenant, rien ne lui permettrait de revoir Caleb une fois sa colère passée. Il avait certes une vie dans laquelle Helen n'avait pas sa place mais la jeune femme ne se sentait pas prête à pouvoir tourner la page, elle aussi. Helen avait encore besoin de lui, de sa présence. Elle devait paraître bien indécise aux yeux de Cal ! Cette réflexion la fit sourire et c'est tout en pleurant qu'elle fit face au jeune homme. Souriant et pleurant à la fois, Helen rassembla ses bras devant elle, une manière de protection. - Je suis désolée. Elle lui sourit de nouveau et resta là, partagée entre l'envie de s'engouffrer dans sa voiture encore ouverte et de partir ou de rester là et refaire connaissance avec le beau policier non loin d'elle.
Caleb LandsherMonsieur Parfait
22 janvier 1977 - 14 août 2011† JE SUIS : † J'AI : 35 † ENTERRÉ LE : 14/08/2011 † PROCHES EN DEUILS : 1478 † AVATAR : Henry Cavill
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Sam 27 Aoû 2011 - 11:45
Bien des gourous et des penseurs vous diront ceci : Le premier pas vers l'échec, c'est le doute. Ils avaient raison. Même si Caleb n'était pas spirituel, c'était le genre de choses qu'il pouvait confirmer sans le moindre doute. Lui-même était à la merci de ses doutes et de ses peurs. Et comment concilier deux personnes comme Len et lui, lorsque la peur se mettait à les dominer tous deux. Les mots lancés par Len avaient d'ailleurs été déchirants. Lorsqu'elle avait commencé par le traiter d'idiot, il n'avait pas vraiment été sûr d'avoir bien compris. Le reste ne put que lui confirmer, malheureusement, ce qu'il avait cru n'être qu'un problème d'audition. Oh, non, ça n'en était pas un. Elle lui faisait face et lui crachait du venin à la figure, à présent. Savait-elle seulement de quoi elle parlait, au moins ? S'il avait risqué sa vie chaque jour ? Oui, mais pas plus qu'un autre. Ignorait-il la douleur causée par sa mort sur Terre ? Bien sûr que non, il ne l'ignorait pas, il y pensait sans arrêt, d'ailleurs, incapable qu'il était de savoir où en était William aujourd'hui. Aurait-il voulu avoir une autre vie ? Oh, attendez donc qu'il y réfléchisse. Aurait-il préféré vivre libre, étudier, avoir un boulot, pouvoir voir Len quand il le voulait, et, peut-être, passer cette vie-là avec elle ? Bien sûr que oui ! Qui aurait envie d'être condamné à vingt ans de prison sans avoir rien fait, à dix-huit ans à peine, et passer sa vie loin de son aimée ? Lui reprochait-elle son absence ? Comment aurait-il bien pu faire ? Et comment aurait-il pu savoir qu'ici, après la mort, il y avait un monde, et qu'il y avait Len qui l'attendait ? L’Écossais prit les mots avec impuissance, conscient qu'il était de la peine qu'il avait pu causer à ceux qui l'entouraient, vivants comme morts. Que pouvait-il bien répondre ? Len n'écouterait rien maintenant. Elle était en colère, et à présent, il songeait qu'elle ne voudrait plus jamais le revoir, lui, dans quelque circonstance que ce soit. Ça avait bien été la peine de mourir alors que sa vie se mettait doucement en place. Le revoilà à zéro, sauf que cette fois, il n'y avait qu'un gouffre là où il y avait eu une bulle inaltérable d'amour et d'espoir.
Il la vit faire demi-tour, et se diriger vers sa voiture. Elle ouvrit la portière, et puis elle attendit. Il sembla se passer des heures, des heures durant lesquelles elle resta figée. Caleb avait le visage fermé, et retenait des larmes. Il avait du mal à respirer, et était partagé entre l'étouffement et le sanglotement. Il la fixait, s'attendant à la voir disparaître dans son véhicule et à ne plus jamais la revoir. Mais il y avait quelque chose, dans son comportement, qui n'allait pas. Dans son état, il n'était pas en mesure d'analyser efficacement. Mais il était sûr que quelque chose clochait. Il reprenait espoir. Elle se retourna finalement vers lui, visiblement sous le choc et au bord des larmes. Il n'avait même pas vu sa souffrance, tant lui-même était perdu dans la sienne, et dans le flot d'émotions contradictoires qui le tiraient en tous sens. Il y avait de l'espoir, finalement. Avait-elle réagi sur un coup de sang ? Que pensait-elle réellement ? Lui en voulait-elle, ou n'avait-elle fait que réagir à ses peurs ? Avait-il encore de l'espoir pour réapprendre à la connaître ? Il avait souvent rêvé de pouvoir lui demander pour de bon de l'épouser. Était-ce possible, finalement ? Tant de questions, si peu de réponses ...
Lui aussi hésitait entre fuir et rester. Pour se convaincre d'approcher, il revint à la portière, et s'avança donc vers Len, arrivant à moins d'un mètre d'elle. Il se baissa, mettant genou à terre, et inspecta le loquet de la porte.
« Ca devrait aller, mais il sera peut-être prudent de changer si la zone commence à rouiller. »
Caleb souffla, légèrement calmé. En se concentrant sur le boulot qu'il avait, il avait pu ouvrir la bouche, et prononcer quelques mots. Sa langue était déliée, et il pouvait maintenant envisager de répondre. Tandis qu'il se redressait, il enleva ses lunettes noires. Ses yeux étaient rougis, un peu humides, seule trace de la tristesse qu'il avait dû contenir un instant plus tôt. Mais il avait l'habitude : cette tristesse, il l'avait contenue toute sa vie.
« Ecoute, Len ... J'ai bien souvent rêvé de ce moment sans espérer qu'il se produise un jour, alors je suis un peu déboussolé. Je ne sais pas comment m'y prendre. Je vais tenter de faire court. Lorsque tu es morte, j'ai tenté de me reconstruire une vie. J'ai réussi à me trouver un job de policier. J'ai fait beaucoup de bien autour de moi, et j'avais un équipier formidable. J'ai découvert ce que c'était que de pouvoir aller où je voulais, sans grillages ni barreaux. Mais les choses n'étaient pas si belles que je l'aurais voulu. Où que j'aille, je me sentais quand même enfermé dans une existence qui ne me plaisait pas. Tu sais pourquoi ? Parce que tu n'étais pas là. J'ai eu beau essayer, ton absence était quelque chose d'insurmontable, toi qui avait été si longtemps la seule petite lueur qui m'accrochait à la vie. Alors, quand j'ai été descendu dans la rue, et que je suis mort, et quand je suis arrivé ici, j'ai réalisé que quelque chose de bien m'arrivait peut-être. Aujourd'hui que je t'ai en face de moi, tous les vieux rêves et les espoirs brisés que j'ai nourri pendant plus de vingt ans reprennent enfin vie ; et moi avec. Et je refuse de croire que ce qu'il y avait entre nous est mort, parce qu'à ce moment-là, si je ne peux mourir et disparaître, alors je ne serai plus qu'une coquille vide. Arrêtons de nous mentir, essayons de parler avec nos cœurs, au moins une fois, au lieu de nous cacher. »
Lorsqu'il termina, Caleb étouffa un hoquet. Il mit la main devant sa bouche, craignant de déglutir, mais c'était un sanglot ravalé. Il entreprit d'essuyer une grosse larme qui s'était mise à couler doucement sur sa joue et qui venait maintenant lui chatouiller la commissure des lèvres. Il se sentait si bête, si stupide d'en avoir tant dit, si vite, si tôt. Mais il avait tant retenu tout ça. Il ne pouvait simplement pas supporter de ne rien faire et de prendre le risque de la laisser fuir. Si elle partait, il voulait être sûr que c'est en ayant conscience de ce qui se passait.
Helen Cosovic
14 janvier 1980 - 20 octobre 2009† JE SUIS : † J'AI : 36 † ENTERRÉ LE : 21/07/2011 † PROCHES EN DEUILS : 6756 † AVATAR : Stana Katic
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Ven 2 Sep 2011 - 15:21
Dire que les sentiments se bousculaient dans sa tête aurait été faible. Un nouveau panel et une variété déconcertante d'émotions la tiraillaient à l'instant. La peine, affaiblie par la joie, elle-même atténuée par la peur … Un flot continu caché derrière sa raideur apparente, derrière sa nouvelle froideur. Si son attitude changeait au gré de ses réflexions, le sourire maintenant présent sur son visage mis plus de temps à disparaître. La peur, c'est ce qui ressortait sûrement. Une frayeur de ce qui surviendrait dans l'instant. Était-elle prête pour réapprendre à vivre et écouter ? Ces années sans lui auraient du lui faire perdre espoir et cela aurait certainement été mieux. L'espoir lui donnait l'occasion de douter de ce qu'elle avait vu ou entendu au cours de sa vie, de paniquer quant à ce qu'elle avait espérer. L'espoir pouvait s'avérer faux. Elle ne le supporterait sans doute pas. Les ravages d'un temps avaient trop pris. Ses certitudes toujours ébranlées, toujours changées lui laissait un goût amer. La peur faisait son oeuvre, lui broyant son être tandis que son regard resté porté sur celui de Caleb. Elle parvint à cette conclusion : tant que ses idées ne seraient pas plus claires et que son esprit resterait brumeux, mieux valait ne rien laisser paraître. Une erreur et tout ce qui arrivait serait mis en échec. Une faute et cette chance serait perdue. Cela restait sans doute égoïste mais l'idée d'un futur de la fuyait pas. Mais fallait-il combattre pour l'obtenir ? Combattre … c'était également ce que semblait faire Caleb. Un combat intérieur dont la teneur échappait à la jeune femme. Se demandait-il s'il ne valait mieux pas s'approcher d'elle et partir en courant face à sa méchanceté passée ? Voulait-il lui répondre quelque chose ? Les questions persistaient. Le jeune homme restait silencieux. Se donnant une contenance, elle tritura le trousseau de clés en sa possession et décolla son regard du visage de Caleb. Le sol paraissait alors avoir une plus grande importance. Son inconfort était à son maximum, un poignard s'enfonçait dans son cœur déjà en pièces au fur et à mesure des secondes passées et elle serra plus fort ses mains l'une contre l'autre, dans l'espoir de les empêcher de la trahir en se mettant à trembler. Caleb s'approchait. Le voyant d'abaisser et observer la portière, Helen se questionna. Il ne lui fallut pas longtemps pour esquisser un sourire aux mots du jeune homme. La conversation venait de dévier du tout au tout. Peut-être un moyen pour calmer la tension présente ? Quoiqu'il en soit, la jeune femme fit de son mieux pour dissimuler son demi-sourire. La situation était beaucoup trop sérieuse et douloureuse pour qu'elle se le permette. Elle ne pouvait pas le laisser penser que plus rien ne la contrariait et que la situation était arrangée. Il fallait qu'ils discutent. Il n'était pas question qu'elle paraisse plus encline que lui-même. La neutralité devait persister, si tenté qu'elle soit apparue à un moment donné ! Donnant une attention presque nouvelle à Caleb, la culpabilité envahit la jeune femme en apercevant ses yeux. La gaieté n'y régnait pas en maître et dans un mouvement incontrôlé, comme naturel, Helen fit un petit pas vers lui. Les réminiscences de gestes réconfortants assaillants son esprits. Elle aurait voulu à cet instant le prendre dans ses bras. Interrompue dans son pas par Caleb qui venait de prononcer son nom, elle se figea presque trop rapidement et fixa son regard sur la bouche qui s'exprimait. Son coeur faisait sans doute des petits bons joyeux en se rendant compte qu'il avait espéré aussi mais elle, resta de marbre. Trop choquée sans doute. Voir ce qu'avait été sa vie par les mots prononcés rendait Helen coupable. Coupable de son égoïsme et de son apitoiement sur elle-même. Elle voyait sa vie comme un vie difficile mais celle de Caleb avait été cent fois pire. Les chaînes qui l'avaient entravées n'étaient rien fasse à celles de Caleb. Sa stature s'affaissa un peu à ces constatations. Elle n'était qu'une égoïste sans coeur ! Au moins avait-il pu finir par profiter pleinement. Quoique, ce n'était pas vraiment ce qu'il affirmait. Que son existence ne lui plaise pas ? Sans doute était-ce à cause des barreaux qui hantaient encore ses jours. Le pourquoi ne se posait donc pas. Et pourtant si, pourquoi ? La jeune femme comprenait certainement ce qu'elle aurait voulu entendre, il ne pouvait pas penser cela ?! Si ... Il était donc si bon, ne remarquant pas son ignominie ?! Helen ne se sentait pourtant pas autre chose que monstrueuse à cet instant. Elle n'avait cessé de ne penser qu'à elle et encore maintenant, alors qu'il lui disait de si belles choses, la brune s'épanchait sur sa personne. Son petit combat intérieur cessa. Elle se gonfla d'un nouvel élan de joie à l'entente de ses mots ... Parler avec son coeur. Les vieux rêves et les espoirs brisés reprennent enfin vie. Je refuse de croire que ce qu'il y avait entre nous est mort … La jeune femme retenait cela. Elle aurait voulu pouvoir combler son manque de lui, pouvoir lui dire merci pour tout ce qu'il disait et avait dit. Lui dire merci pour tout ce qu'il représentait, pour ce qu'il était, simplement. Mais les mots ne sortaient pas. Ses pensées se cognaient encore entres elle. Le visage de Caleb la perturbait et l'attristait. Elle était la cause de cette peine, de cette douleur apparente ! Helen n'avait pratiquement pas bougé. Ses mains s'agitaient, seules témoins de l'émotion qui l'habitait. Elle aurait voulu rire ou même pleurer. Sourire ou être en colère. Rien. Figée. Le temps pourrait s'égrener encore plus lentement qu'elle ne le remarquerait pas. Seul Caleb la préoccupait. Sa tristesse et ses sentiments. Son regard ne cessait d'analyser ses mouvements, ses expressions espérant quelque chose. Peut-être que la peine disparaisse ? Elle était si peu à sa place sur son visage. Peut-être qu'il continue à parler ou parte ? Mais elle savait que le prochain geste, la prochaine parole décisive lui revenait. Elle devrait être forte, empêcher sa voix de trembler lorsqu'elle briserait le silence profond dans lequel ils s'étaient inconsciemment plongé depuis quelques minutes. Elle devrait laisser surgir sa détermination. Elle devrait refouler ce soulagement de le revoir bouger, d'être de nouveau si près de lui et surtout, le dissimuler pour qu'il n'y voit rien. Soulagement, bonheur et douleur était un mélange d'émotions plus qu'explosif. - Je … je crois que je vais suivre ton conseil. La jeune femme ne savait trop si cette phrase impliquait qu'elle ignore sa déclaration et ne réponde qu'à sa phrase dite maintenant longtemps avant, ou si elle s'appliquait à l'une comme à l'autre. Une confusion était possible. Elle aurait du rectifier sa phrase. Mais elle ne s'en sentait pas le courage. Parler aurait révéler trop d'émotions. Choisissant bien quel geste faire, il lui fallut cependant plus d'une minute pour parvenir à ce que ses muscles exécutent l'ordre donné. Déposant tout ce qu'elle tenait dans la voiture, jetant le sac comme les clés, elle se rapprocha du jeune homme. Sa main saisit celle de son ami et profita de la chaleur que cela prodiguait. La jeune femme accentua sa prise, amenant son regard sur leurs mains. Préférant ne pas le regarder en face. Elle voulait reprendre sa vie là où elle l'avait laissé. Ses réflexions ne la laissaient cependant pas en paix. Elle se convainc d'une chose, il devait connaître mieux. Mieux que son égoïsme. Mieux que son esprit torturé. Mieux qu'elle tout simplement. Elle aimerait lui dire d'une façon clémente, elle désirait garder son ami à défaut d'avoir l'homme. Mais, la brune ne savait comment s'y prendre. - Tu as peut-être raison. Je crois que je suis restée trop longtemps sans dire ce que je ressens … Tu es sans doute ce qui m'est arrivé de mieux. Tu es tout ce que je voulais. Mais, je ne pense pas que tu saches vraiment ce que tu ressens toi. Son regard fit une rapide montée vers celui du jeune homme avant de redescendre vers sa main qui serrait un peu plus fort celle de Caleb, ne voulant pas qu'il s'éloigne d'elle. - Je ne doute pas que mon soutien t'ai aider à rester le jeune homme que je connais. J'ai peut-être été une amie sans faille mais, tu as mal jugé le tout. La mort n'est jamais bénéfique Caleb. Tu n'as pas eu le temps de vivre. Nous étions jeunes. Tu n'as pas eu le temps de connaître beaucoup de monde sinon, jamais tu ne m'aurais perçu comme maintenant. Ta vie sans moi aurait été superbe. Je t'imagine avec ta famille nourrissant des rêves plus sains, plus simples. Tu aurais été comblé par tes enfants et ta femme t'aurait fait perdre la tête. Vous auriez été une belle famille en somme. Si je n'avais pas été si présente durant toutes ces années, jamais tu ne serais là maintenant. Tu aurais pu voguer à ta guise une fois libre. Apprendre ma mort t'aurait peiné, j'étais ton amie mais, ta famille t'aurait soutenu et tu aurais continuer à vivre normalement. Peut-être que j'aurais été triste un temps mais toi, étant heureux, je n'aurais pu que l'être aussi. Et puis, bien longtemps après, je serais venu t'accueillir ici. Elle rêvait en même temps. Il est vrai que cela représentait beaucoup d'hypothèses et de "et si" mais elle devait tout faire pour qu'il est une mort correcte. - Je ne veux pas que tu souffres inutilement Caleb. Si je n'ai su m'éloigner de toi de notre vivant, je dois au moins le faire maintenant. Elle aurait du rajouter que son amitié comptait tout de même pour elle, qu'elle ne voulait se départir totalement de lui mais elle préféra le laisser choisir si s'en était vraiment fini ou s'ils resteraient à l'identique de ce qu'ils étaient enfants. La jeune femme lâcha sa main et trouva intéressant de serrer les poings, ne voulant pas se trahir maintenant, ses yeux la piquait pourtant. Elle était prête à l'entendre dire que finalement elle avait raison et qu'il ne voulait plus la revoir après ce qu'elle lui infligeait encore. Non vraiment, elle était un monstre d'égoïsme et d'idioties. Elle ferait tout pour ne plus croiser son regard, trop de sentiments s'y mêlaient.
Caleb LandsherMonsieur Parfait
22 janvier 1977 - 14 août 2011† JE SUIS : † J'AI : 35 † ENTERRÉ LE : 14/08/2011 † PROCHES EN DEUILS : 1478 † AVATAR : Henry Cavill
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Mar 6 Sep 2011 - 8:12
Lorsque Len avait commencé à répondre, le policier avait immédiatement compris que les choses n'iraient pas dans le sens qu'il aurait pu espérer. Le fait qu'elle parle au passé, déjà, était mauvais signe. Mais le fait qu'elle commence à lui dire qu'il ne savait pas ce qu'il voulait, cela lui confirma ses pires doutes. Elle lui faisait maintenant la morale ; ou tout du moins était-ce tout ce qu'il entendait. Il n'écouta même pas la moitié de ce qu'elle disait. A mesure qu'elle parlait, tentait de s'expliquer, de s'excuser, il s'éloignait, dans la tête, mais aussi physiquement. Rechaussant ses lunettes noires, il se mit à marcher lentement autour du véhicule, de telle sorte que, lorsqu'elle eut fini, enfin, les poings serrés, lui se trouvait à côté de la portière passager ; à l'opposé d'elle. Il la fixait, le visage figé et crispé, sans dire un seul mot. Il ne comprenait plus rien à présent. Ou bien si : il comprenait qu'elle aspirait désormais à mieux. Mieux qu'un ex-taulard qui n'avait pas eu de chance et qui mettait aujourd'hui sa vie en danger en faisant flic. Mieux que quelqu'un qui n'avait guère connu grand chose, quelqu'un qui savait certaines choses qui étaient étrangères à l’Écossais et ne lui donnerait pas l'impression d'être complètement déphasé. Ce qu'elle voulait, en fait, c'était une autre vie ; et il n'y avait pas de place pour lui dans cette vie-là. Que leur était-il arrivé, en deux ans ? Le policier devait prendre sur lui pour ignorer la pointe qui lui crevait le cœur et essayait de le mettre à terre. Vingt années passées à espérer la revoir, à rêver de pouvoir enfin lui avouer ce qu'il ressentait ; vingt années qui n'avaient finalement été qu'une perte de temps. Il se sentait amer, dépassé, complètement perdu ; dégoûté.
Pour tenter de se redonner une contenance, il replaça sa casquette sur sa tête et redressa son uniforme, comme s'il n'avait rien de mieux à faire ; comme si, à ce moment-là, ces choses lui importaient. Et puis, refoulant toute sa douleur, et repérant, en jetant un œil dans son dos, que Pepito revenait de ses petites emplettes, il la fixa une dernière fois, et, la main portée à sa casquette, il la salua.
« Bonne journée, mademoiselle. »
Il se contenta de ces trois mots avant de faire volte-face. Il se dirigea d'un pas rapide vers le puissant véhicule d'interception, dans lequel le cow boy mexicain l'attendait déjà et avait déposé son sandwich sur le tableau de bord. Lorsqu'il prit place, il ignora toutes les paroles de son collègue. Il n'en avait rien à foutre. Il démarra, s'attacha, et démarra en trombe, quittant le parking avec les cris de stupeur de son partenaire. Tout ce qu'il ressentait, c'était de la douleur. Il ne voulait plus de cette mort, et de son ancienne vie il ne voulait plus rien savoir. Il aurait voulu pouvoir tout oublier, disparaître. Il songeait à essayer de mourir à nouveau. Puisque son existence n'avait, apparemment, été qu'une suite de mauvais choix, peut-être valait-il mieux arrêter les frais maintenant.
Un peu plus loin, agacé par les jérémiades de son partenaire, il pila en s'arrêtant près du trottoir, et lui ordonna de sortir. Incrédule, le policier moustachu sortit de la voiture, et ferma la porte. La Dodge fila alors en direction du commissariat, sans lui. Il regardait, incrédule, cette scène surréaliste, et se demandait bien comment il allait retrouver son chemin à présent. Caleb se posait alors la même question. Une chose était sûre : après un coup pareil, il n'avait guère envie que sa route recroise celle de Len.
Holly M. Westley
04 mars 1984 - 19 juin 2010† JE SUIS : † J'AI : 33 † ENTERRÉ LE : 29/04/2011 † PROCHES EN DEUILS : 6238 † AVATAR : Alyson Hannigan
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Sujet: Re: Pause pâtisserie ! ~ Helen & Caleb Lun 24 Oct 2011 - 18:25