Lusitania & Caleb

Une nouvelle journée commençait pour Lusitania. Elle c'était levé de bonnes heures pour pouvoir arriver tôt au commissariat et travailler sur une enquête en cours. C'était une présomption de tentative de meurtre mais la victime était actuellement dans le coma et ne pouvait donc pas nous aider à retrouver la personne qui l'avait attaqué. Elle se reprit une douche, voulant se rafraîchir après une nuit de grosse chaleur. Elle s'habilla d'un pantalon noir confortable et d'un marcel blanc avec des dessins en noir et blanc. Quelque chose qui ne serait pas trop chaud avec le temps qui s'annonçait aujourd'hui. Elle enfila sa combinaison de moto et sortit de chez elle, direction le commissariat. Elle enfourcha sa moto et partit en direction du commissariat. Elle s'arrêta cependant pour prendre un café.

Elle réussit à ne pas le renverser pendant la route vers le commissariat. Une fois sur le parking, Lusitania posa son café sur sa moto le temps d'enlever son casque et sa combinaison. Elle récupéra son café, direction le trou à rat qui lui servait de bureau. Elle croisa des collègues et les salua d'un coup de tête, ne s'étant pas trop lié avec les autres policiers. On lui avait bien proposé de prendre un partenaire mais elle avait refusé, préférant le travail en solitaire. Mais elle sentait que le commissaire voulait lui mettre un partenaire. Elle ne comprenait pas pourquoi mais elle le sentait. Alors qu'elle se rendait à son bureau, un policier passa avec un détenu. Ce dernier était une grosse armoire à glace qui était certes menotter mais personnellement, Lusitania n'aurait pas confiance. Et cela se confirma quand le détenu assomma le policier d'un coup de coude et il partit en direction des bureaux. Une collègue partit à sa poursuite et le plaqua au sol. Elle vint lui donner un coup de main pour maîtriser le détenu pendant qu'on lui rajoutais une paire de menotte aux pieds.

Avec tout cela, Lusitania n'avait pas remarqué qu'elle avait fait échapper son gobelet de café et qu'il s'était rependu sur ses chaussures. Certes, c'était de simples chaussures mais elle ne supportait pas de les salir. Une fois dans son bureau, elle prit un mouchoir pour nettoyer un maximum de café sur ses chaussures. Elle était tellement concentré dans sa tache qu'elle ne remarqua pas que le commissaire était entré dans mon bureau et qu'il n'était pas seul. Un toussotement se fit entendre et elle releva donc la tête, apparaissant enfin aux yeux des personnes qui se trouvaient à l'entrée de son bureau.

"Oh bonjour commissaire, je ne vous avais pas entendu. Qu'est ce qui vous amène dans mon trou à rat?"

Lusitania posa son regard sur l'homme qui accompagnait mon supérieur. C'était un homme, plus vieux que moi. elle ne savait pas pourquoi mais elle se doutais que c'était le fameux partenaire que l'on allait lui imposer. Elle s'assis sur son siège de bureau et se tourna vers sa machine à café. Elle n'avait pas eu sa tasse de café matinale et elle n'était pas encore apte à travailler. Elle se tourna vers les deux hommes.

"Un café messieurs?"

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Un nouveau jour commençait ! Un bon jour, puisque Caleb venait de se débarrasser de son deuxième partenaire en une semaine : Pepito le Rigolo ! Le commissaire n'avait pas vraiment apprécié lorsque le petit bonhomme était venu lui expliquer que l’Écossais, excédé par sa conduite de cow boy, l'avait laissé sur le pavé et était reparti sans lui la veille. Laissé au milieu de la ville avec sa carte, son arme de service et ses pieds, il avait réquisitionné un vélo ; chose pour laquelle il s'était fait sacrément remonter les bretelles. Le commissaire était en pétard envers Pepito, mais aussi envers Caleb. Ce n'était pas le premier collègue qu'il laissait en arrière, et il commençait à se demander si ce petit pourri de buveur de scotch allait bien finir par accepter quelqu'un pour bosser avec lui. Il hésitait à le virer, parce qu'il était un bon flic ; mais une psychothérapie était à envisager un de ces quatre.
En tout cas, c'est ainsi que le boss exposa la situation lorsque Caleb arriva au bureau ce jour-là. Il comprit bien vite qu'il ne resterait pas bien longtemps sans partenaire, et que le bonhomme était déterminé à lui en faire accepter un coûte que coûte. En raison de la dangerosité du métier, les flics devaient toujours se déplacer à deux dans la mesure du possible. Caleb était mort lorsqu'un toxico avait vidé son chargeur sur lui et savait très bien que ce n'était pas juste une question de précautions. Il y avait vraiment des dangers improbables à affronter en étant policier, même à Skyline.

Boutonnant les derniers boutons de la chemise de son uniforme une fois que son supérieur eut fini, l’Écossais resta un instant seul dans les vestiaires, puis passa sa ceinture à sa taille en maugréant, et sortit. Dans le couloir, un détenu avait tenté de se barrer ; pathétique. Il se faisait maintenant menotter aussi les chevilles. Caleb observa rapidement la scène, remarquant une nouvelle tête dans le lot, une jolie demoiselle aux cheveux longs et d'un brun magnifique. Il la détailla quelques secondes, mais retourna assez vite au boulot. Il avait tendance à trainer un peu trop le regard sur les collègues, et ça ne pouvait rien donner de bon. Il avait besoin d'un bon café pour se remettre de ses émotions.
Il se dirigea donc vers la salle de repos, et s'engagea à l'intérieur pour foncer vers la cafetière. Mais une main ferme se posa sur son épaule, et l'homme fut amené à l'extérieur par le commissaire en trainant des pieds. Il n'avait pas lambiné, dites donc ! Enfin ... Il était possible qu'il l'ait vu loucher sur la jolie brune dans le couloir, mais c'était peu probable qu'il vienne l'emmerder pour ça. Il s'agissait donc de son nouveau partenaire, à priori. Intérieurement, le flic se mit à prier pour qu'il s'agisse d'une affaire de merde, ou d'une affectation de dernière minute à la circulation, en remplacement d'un gars malade ou devant s'absenter en urgence.

Et ben, on n'a pas toujours ce qu'on veut. Après être passé par le bureau du patron et s'être fait expliquer qu'il ne tolérerait pas d'enfantillages sur ce coup-là, Caleb retraversa le commissariat en sens inverse, sur les talons du commissaire qui, déterminé et empruntant sa démarche de sergent-chef-à-ne-pas-contredire-ni-importuner-parce-que-ce-moment-est-grave-et-solennel, le conduisit vers un tout petit bureau. A l'intérieur, le bordel du policier travailleur, un petit bureau, et ... un dos. Le dos de quelqu'un en train de traficoter quelque chose sous son bureau. Le commissaire se racla la gorge avec sévérité. L’Écossais n'en revenait pas qu'on puisse être aussi stressant par moments. Au moins, le nouveau partenaire de Caleb se redressa, et se montra. Caleb serra les dents et il lui vint l'envie de se taper la tête contre un mur. La brunette qu'il avait repéré dans le couloir, tout à l'heure, ne serait autre que sa nouvelle partenaire. Non pas qu'il n'en veuille pas, mais il risquait d'avoir besoin d'un peu de temps pour parvenir à la voir comme une partenaire et pas comme une conquête potentielle.
Des fois, le sort s'acharnait.

En tout cas, à sa décharge, elle les accueillit d'une façon qui plut à Caleb. Il n'aimait pas trop les gens trop mielleux envers les chefs, et, là, pour la peine, elle était on ne peut plus normale à priori. C'était tant mieux. Lorsqu'elle posa son regard sur lui, l’Écossais eut un regard entendu, et ils se comprirent tous les deux. Ils savaient qu'on allait leur imposer de travailler en équipe, et qu'il faudrait qu'ils fassent avec désormais. Ça n'avait pas l'air de les enchanter, mais ils purent aussi voir dans leurs yeux respectifs qu'ils avaient ce petit quelque chose qui faisait les bons flics, et ça pouvait les rassurer.


« Avec plaisir. Je n'ai pas eu mon café du matin moi non plus. »

Caleb avait parlé en devançant le commissaire, sans vraiment le vouloir, ce qui jeta un blanc dans le bureau jusqu'à ce que le boss décide qu'il ne voulait pas de café. Il se contenta d'introduire rapidement les deux flics avant de les laisser. Lusitania ; ce n'était pas commun, comme nom. C'était le nom d'une partie du Portugal dans l'Antiquité. L’Écossais ne savait pas que c'était aussi un prénom. En tout cas, le commissaire disparut sans plus de cérémoniel, et Lusitania et Caleb se retrouvèrent seuls. Après avoir regardé la silhouette du supérieur disparaître dans le couloir, l'homme sourit et vint vers le bureau, amusé, s'asseyant à la chaise face au fauteuil de sa nouvelle partenaire.


« Oh ! Je crois que je l'ai vexé. Mon supérieur précédent était déjà un mulet, mais lui, selon les jours, ça peut être pire encore. »

Lusitania & Caleb

Lusitania ne fut rassurer que lorsque que le commissaire fut sortit de son bureau. Elle soupira d'aise. Cet homme avait le don pour la mettre mal à l'aise dés qu'il la regardait et elle ne supportait pas cela. Elle reporta néanmoins son regard sur son nouveau partenaire avant de faire tourner son fauteuil pour lancer le café. Le temps qu'il passe, la jeune femme reporta de nouveau son regard vers l'homme que son supérieur lui avait présenté comme Caleb Landsher. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se doutait qu'il était un bon flic car il avait ce petit quelque chose dans le regard qui ne trompait pas. Lui non plus ne devait pas supporter l'injustice, ce qui leur ferait un point commun. Elle ne put s'empêcher de sourire devant la phrase de son nouveau partenaire.

"Lorsqu'il est en pétard, faut jamais le titiller car à ce moment là, c'est un véritable feux d'artifice ambulant. Mais c'est un excellent supérieur. Bon, il a ses humeurs mais on peut compter sur lui sur le terrain."

La cafetière sonna sur ses entre faits et Lusitania se retourna une nouvelle fois pour prendre le récipient et servir deux tasses de cafés. Elle en tendit une à Caleb et but assez rapidement dans la sienne. Elle poussa un soupir de plaisir tout en croisant les jambes et en allumant son ordinateur. Attendant qu'il ne démarre, elle fit un peu de tri sur son bureau. Elle rangea des papiers dans les tiroirs de son bureau. Une fois le bureau rangé, elle reporta définitivement son regard sur le nouveau venu dans son trou à rat.

"Alors, lieutenant Landsher, vous êtes nouveau? Je ne vous avais encore jamais vu dans les parages. Et pourtant, sa va faire plus d'un an que je suis arrivé. D'ailleurs, sa fait longtemps que vous êtes à Skyline?"

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Visiblement, le courant pouvait passer entre elle et lui, ce qui serait exceptionnel si ça devait se confirmer. En tant que policier, Caleb n'avait jamais eu qu'un partenaire ; et celui-ci était toujours en vie. L’Écossais avait subi un moment de flottement, pendant lequel il avait tout bonnement refusé d'entendre raison. Mais là n'était pas seulement la question : c'était quelqu'un qui avait subi les affres de l'injustice, et les conséquences d'un travail d'enquête rondement bâclé. Quand il avait eu dix-huit ans et qu'il s'apprêtait à sortir du centre de redressement dans lequel ses parents l'avaient envoyé pour ne plus avoir à supporter son humeur de coyote, le directeur du centre avait été agressé, et tué. Caleb avait été là, et avait tenté de le sauver. Il avait eu beau dénoncer le meurtrier à corps et à cris, subissant des gardes-à-vue dont il était sûr que la durée dépassait la limite, la police scientifique et les enquêteurs l'avaient tous pointé du doigt en se cachant les yeux. Il avait passé seize ans en prison, avant qu'un procureur accepte de réviser son jugement, et ne découvre les lacunes monumentales qui avaient conduit à son incarcération. Les flics ne furent pas limogés, et le meurtrier ne fut pas inquiété : il était parti vivre dans un pays qui, une chance pour lui, n'avait pas d'accord d'extradition avec le Royaume-Uni.
Caleb n'avait pas cherché à se venger, et n'avait rien réclamé ; mais il nourrissait, depuis, une vraie allergie à tous ceux qu'ils considéraient comme étant de mauvais flics. Bad cops are not my cup of tea, disait-il bien souvent, quand on le décevait, avec son accent roulant de highlander.
Mais Lusitania n'avait rien, à première vue, du mauvais flic. Il fallait voir ça sur le terrain, mais Caleb choisit de lui donner le bénéfice du doute, et de patienter. Il y aurait peut-être un miracle, malgré le nombre de cow boys qu'il avait repéré depuis qu'il était arrivé. En tout cas, il hocha la tête quand elle parla du commissaire. Elle avait entièrement raison, et l’Écossais savait déjà à quoi s'en tenir avec cet homme. Il avait beau ne pas être le pote dont tout le monde rêvait, ça n'était de toute façon pas son boulot ; son boulot, il le faisait à merveille.

Et puis, vint la question qui tue. Caleb prit la tasse de café qui était restée sur le bureau, et souffla dessus en observant la surface noire onduler. Évoquer son meurtre lui causait encore quelques frissons. Et puis, par moments, il avait toujours cette fugace impression d'être toujours blessé, et la souffrance physique, bien que psychosomatique, revenait, parfois supportable, et parfois absolument impitoyable. Il pinça les lèvres avant de boire une gorgée de café, et puis il prit la parole, avec circonspection. Lusitania pouvait voir qu'il était encore difficile pour lui d'en parler facilement, et put donc en conclure qu'il était là depuis peu avant même qu'il le dise, et que ça avait bardé. Mais, s'ils devaient faire équipe, l’Écossais considérait qu'il devait lui répondre, et lui expliquer. Sinon, vu son hésitation, en bon flic, elle lui poserait la question de toute façon.


« Ca fait pile une semaine que j'ai débarqué ; et vous êtes déjà mon troisième partenaire en une semaine. »

Il eut un large sourire amusé, mais pinça à nouveau les lèvres et continua, sur un ton posé.


« J'ai été flic, avant aussi. Je suis bon à ça ~ et bon qu'à ça. Le choix en arrivant fut évident. Quant à la raison de ma mort, puisque vous voudrez la connaître, et bien ... j'ai été abattu par un toxicomane, en pleine nuit, au milieu de Calgary, en Écosse. »

Caleb s'efforça de sourire, pour essayer de prendre ça avec légèreté. Mais ça n'était pas si léger que ça, pour lui. Alors, pour essayer de parler d'autre chose que des balles qui avaient transformé son lui vivant en passoire, il tourna l'attention sur l'autre.


« Et vous, alors, qu'est-ce que vous faisiez sur Terre ? »

Lusitania & Caleb

Lusitania n'avait jamais travaillé avec un partenaire. Elle aurait donc besoin d'un léger temps d'adaptation avant d'être parfaitement à l'aise avec Caleb. Mais le courant passait bien entre les deux policiers. Pourtant, Lusitania n'était pas du genre à parler facilement avec un parfait inconnu comme pouvait l'être Caleb pour le moment. La jeune femme sentait bien que Caleb avait une zone d'ombre comme elle même pouvait en avoir une. Mais celle du jeune homme ne pouvait pas être aussi sombre que la sienne, du moins, c'était ce qu'elle pensait. Elle termina son café et posa sa tasse dans l'évier derrière son fauteuil. A vrai dire, il y avait tout ce qu'il fallait dans le bureau de la jeune femme: un évier, un micro onde pour les pauses repas et surtout: une cafetière en état de marche. Car c'était toujours vers sa que se tournait Lusitania quand il y avait un problème. Un café et c'était reparti pour une bonne journée.

Mais la question que le lieutenant venait de poser jeta un léger froid dans le bureau et Lusitania comprit que c'était un sujet sensible pour le nouveau venu dans son trou à rat. Cela voulait donc dire qu'il n'était pas là depuis très longtemps. Cela avait été pareil pour la jeune femme alors elle comprenait parfaitement ce qu'il pouvait ressentir. Mais cela finirait par passer. Caleb récupéra finalement sa tasse de café et souffla dessus. Il lui expliqua alors que cela faisait une semaine qu'il était mort... En effet, c'était tout frais. Mais la jeune femme haussa un sourcil en entendant le nombre de partenaire qu'il avait eu seulement une semaine. La jeune femme fit la grimace quand il lui expliqua être mort au service, assassiné par un toxicoman.

(Au moins, il est mort en héro. Pas comme toi Lusitania.)

Elle vit bien qu'il essayait de sourire mais ce sourire sonnait faux, terriblement faux. C'était le genre de sourire que la jeune femme arborait au début de sa vie ici, quand elle était encore sous le choc de son exécution. Elle s'attendait à ce que Caleb lui retourne la question mais elle fut quand même mal à l'aise de devoir lui expliquer les raisons de sa mort. Pour se donner une contenance, elle prit un style et entreprit de jouer avec. Finalement, elle le reposa et plongea son regard dans celui de son nouveau partenaire.

"Moi aussi, j'étais policière avant de mourir. Dans la belle ville de Cheyenne, dans le Wyoming... Mais c'était avant d'être accusée du meurtre d'un homme politique qui me harcelait... Les preuves étaient fabriquées de toute pièce mais cela n'a pas empêché le juge de me condamner à la chaise électrique. Cela fait un peu plus d'un an que j'ai été exécuté maintenant... Sans que je ne puisse prouver mon innocence."

Des larmes perlèrent aux yeux de Lusitania mais elle fit tout son possible pour les empêcher de couler. Elle ne voulait pas montrer que derrière la carapace de force et de détachement qu'elle s'était forgé, se cachait en faite une femme qui souffrait encore d'être devenu la traître et la mal propre de la police de Cheyenne.

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Il fallut quelques secondes à peine à Caleb pour regretter déjà la question qu'il avait posé à sa nouvelle coéquipière. Il fallait dire que si l’Écossais était familier d'une chose, c'était du drame. Parfois, il aurait préféré qu'il en soit autrement, mais, au niveau professionnel, ça le servait assez bien. Par exemple, il pouvait dire que, chez une femme à l'attitude de Lusitania, essayer de feindre l'assurance en racontant une histoire vieille d'un an, même un décès, rimait avec tragédie douloureuse. Elle choisit d'ailleurs d'abandonner cette vaine tentative de dissimulation. Elle savait qu'il le verrait, comme elle avait dû très bien voir son petit jeu. Mais lui ne se sentait pas prêt à en parler avec sincérité. C'était un bon point pour elle, et elle acquit le respect de son nouveau collègue en abordant avec franchise ses problèmes, sa condamnation, et son exécution.
En effet, il y avait de quoi être assez démonté. L’Écossais se sentit plein d'admiration pour cette femme qui, après cette épreuve, avait décidé de rester dans la police, et s'était relevée. En même temps, Caleb lui-même ne s'était-il pas engagé dans la police après seize ans de mitard alors même qu'il était innocent ? Il vit les larmes perler aux yeux de l'Américaine, qui prit sur elle pour les contenir. Que devait-il faire ? Le jeune homme ne la connaissait pas assez pour savoir s'il devait faire preuve de compassion, et la prendre dans ses bras pour qu'elle puisse crever l'abcès, ou si elle aurait préféré qu'il fasse comme s'il n'avait rien vu. Il se dit que ce n'était ni le lieu ni le moment idéal pour l'inciter à pleurer. Alors, il esquiva la question, et ne fit rien. Un jour, lorsqu'ils se connaîtraient mieux et si elle l'attendait, peut-être la prendrait-il dans ses bras. Pour le moment, il ne fit rien.
Il savait que tout était vrai. Ça se sentait. Caleb, lui, avait appris à repérer les menteurs et les mensonges en prison. Il arrivait que certains accords tombent à l'eau à cause de gars peu réglo, et le garçon qu'il était avait vite appris à les repérer, et à les remettre dans le Droit Chemin.

Comme elle devait sûrement se demander comment il la percevait à présent, et ce même si elle lisait certainement dans ses yeux qu'il n'avait aucune mauvaise pensée pour elle ~ au contraire, même ! ~, il se demanda s'il devait partager sa propre expérience de la justice, et mettre directement les choses au clair. Leur expérience commune devrait leur permettre de les souder, et, sans vraiment y faire attention, l’Écossais s'était mis à espérer que les choses se passent bien.
Alors, restant cette fois-ci naturel et calme, il se livra à son tour.


« Lorsque j'avais dix-sept ans, je me suis rebellé ; méchamment. J'ai été envoyé en centre de redressement, en Écosse. Mes parents, eux, étaient alors et sont restés en Afrique. Seul et considéré comme violent, j'étais sûrement le suspect tout trouvé quand on m'a retrouvé à côté du corps du directeur du centre, que j'avais essayé de sauver d'un nouveau bien plus dangereux que moi. A peine majeur, j'ai été condamné à vingt années d'incarcération fermes dans une des pires prisons du pays. J'ai dû lutter pendant quinze ans pour obtenir d'un procureur qu'il reconsidère ma situation, et découvre mon innocence. J'ai fais seize années de taule pour un crime que je n'avais pas commis et que j'avais tenté d'empêcher, tout ça parce que je m'étais emporté, un jour, et avais frappé mon père ; une seule fois. Le coupable n'a jamais été poursuivi. J'ai été blanchi, mais j'ai perdu mes plus belles années. J'ai perdu la seule personne qui me restait et celle que j'aimais après ça. J'aurais pu en vouloir au système et à la Terre entière ; mais je suis devenu flic. »

Lusitania & Caleb

Je us reconnaissante à Caleb de ne rien faire pour me consoler. Je n'aimais pas que l'on remarque ma faiblesse. Car parler de mon exécution fut et sera toujours mon point faible. Mais je préférais éviter de dire à mon nouveau partenaire que j'avais essayé de me venger du juge qui m'avait faite exécuter et que j'avais réussi à le faire tuer. Nan sa, j'allais attendre un peu avant de le lui dire. Enfin, je n'étais pas retourné sur terre pour provoquer sa mort, juste pour lui prouver que même morte, j'allais le hanter. Mais voilà, il avait été tué... Finalement, c'était peut être mieux ainsi à vrai dire.

J'écoutais avec attention Caleb me parler de sa mésaventure avec la justice. Je lui souris, montrant que je ne le jugeais pas pour ses erreurs passées. A moi aussi, cela m'était arrivé d'avoir des gestes brusques. Bon certes, jamais avec mes parents que j'adorais, mais avec des filles que je ne supportais pas, cela m'étais plus d'une fois arrivée. Alors ce n'était pas moi qui allait lui en vouloir pour avoir eu des gestes violents. Je me redressais sur mon fauteuil avant de prendre un stylo pour jouer avec. Je fixais Caleb du regard avant de reprendre la parole.

"Quand j'étais encore à Cheyenne, je travaillais avec un policier qui avait fait du chemin. Et pour lui, un bon flic était un flic qui connaissait la souffrance de l'injustice."

Et à vraie dire, je ne pouvais pas lui donner tord. Un policier qui avait connu les failles de la justice arrivait plus facilement à se mettre à la place des victimes. J'allais ajouter quelque chose quand le commissaire revint dans le bureau. On avait une mission. Géniale, à peine avais je le temps de faire plus ample connaissance avec mon nouveau partenaire que l'on devait aller sur le terrain. Prenant le bout de papier, je lus à haute vois ce pour quoi on devait aller sur le terrain. Agression à l'arme blanche. J'attrapais mon holster en me tournant vers Caleb.

"Allons y... Je conduis!"

S'il y avait une chose que je ne supportais pas, c'était de ne pas conduire. J'avais supporté cela quand j'étais à Cheyenne et mon ancien partenaire me donnait la nausée à chaque fois qu'il conduisait. J'avais donc pris l'habitude de conduire quand j'étais seule et j'allais difficilement la perdre. Prenant mes clés de voiture, je me dirigeais vers l'extérieur et donc vers mon véhicule.

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Lusitania était mignonne quand elle souriait. Derrière son masque relativement froid, il y avait quelque chose de lumineux qui faisait plaisir à voir. L’Écossais avait fini sa petite histoire en sachant qu'elle ne lui ferait nul reproche. En fait, elle dit quelque chose à laquelle il ne se serait jamais attendu. Indéniablement, le flic dont elle parlait avait raison. On ne pouvait avoir réellement le cœur d'un policier si l'on n'avait pas un amour inconditionnel de la justice, même malgré ses défauts. Nombreux étaient ceux à dire que la justice, puisqu'elle était défaillante, pouvait très bien disparaître que personne ne s'en soucierait. Caleb trouvait ce genre de propos dangereux. La justice d'aujourd'hui était, pour lui, la meilleure qui ait jamais été, et si elle était aussi imparfaite que les Hommes pouvaient l'être, ce n'était pas en la répudiant qu'on ferait avancer le droit en ce monde.
Et puis, si on avait connu les failles du système judiciaire et qu'on en connaissait les conséquences, on se mettait à regarder les choses différemment. Caleb pouvait être un flic absolument impitoyable par moments, mais il lui arrivait de faire bien des largesses que d'autres ne comprenaient pas. Pour lui, c'était simplement parce qu'il n'était pas besoin de frapper systématiquement pour se faire entendre.
Il allait réagir quand le commissaire rentra, un papier à la main. Ça, c'était le signal que tout policier attendait impatiemment tout en le craignant. Sa partenaire réagit rapidement, attrapant son holster et partant au quart de tour. Elle annonçait qu'elle souhaitait conduire. C'était assez catégorique pour comprendre qu'elle voulait absolument conduire, et, de ce point de vue, Caleb craignait qu'il puisse y avoir un blocage. Il restait à espérer qu'elle savait conduire avec souplesse, parce que les conduites trop sportives abimaient les voitures autant qu'elles agitaient inutilement les passagers.
Prenant le papier qui se trouvait maintenant sur la table, il le parcourut rapidement, et hocha la tête. Il se leva, vérifia qu'il avait bien tout son matériel en tapotant rapidement sa ceinture, et puis il suivit d'un pas rapide Lusitania jusqu'au parking.

Un instant plus tard, ils étaient installés. Caleb s'attachait à peine alors que sa partenaire sortait déjà du parking. Comme ils arrivaient sur la voie publique, l’Écossais activa le gyrophare, mais sans utiliser les avertisseurs, qui n'étaient véritablement utiles que si la circulation était suffisamment dense pour gêner. A cette heure-ci, tout allait bien dans ce quartier, et normalement jusqu'à l'intervention aussi. Il signala aussi leur départ à la radio et demanda une actualisation régulière sur la situation, pour qu'ils puissent être sûrs d'arriver au bon endroit s'ils se déplaçaient, mais aussi de pouvoir réagir rapidement à une situation assez floue pour le moment. Le temps qu'ils arrivent, il pouvait y avoir des blessés ; peut-être des morts.


« Tu - je peux te tutoyer ? - ... Tu peux prendre à gauche et couper par la deuxième ruelle à droite, elle est large, longue, dégagée, et il n'y a jamais personne. On gagnera un peu de temps. »

Bonjour,
Le sujet suivant n'a pas eu de réponse depuis un moment, nous vous laissons jusqu'au 06 mai 2012 pour y répondre, sinon le sujet sera verrouillé, merci de votre compréhension.