Ce matin la avait été d'un calme plat. Un seul cadavre à disséquer pour elle, deux pour son collègue. Après avoir déjeuné ensemble, ils retournèrent à la morgue pour remplir les dossiers et s'occuper du reste de la paperasse. Quand c'était comme cela, Sarah détestait son travail. Ecrire des comptes rendus, voila le mauvais côté de sa profession, mais bon... Il fallait bien le faire. En faisant ça, ils n'échangèrent plus un mot. Pour son collègue, c'était une partie aussi importante que l'autopsie elle même. En plus il fallait se souvenir en détail de ce qu'on avait fait. La plupart du temps Sarah essayait de faire son compte rendu en même temps que l'autopsie : elle y gagnait du temps. Comme elle ne se sentait pas vraiment d'humeur à faire ça, son esprit vagabonda... Elle se perdit dans ses pensées, et quand l'homme lui dit qu'il avait fini et partait boire un café elle se demanda combien de temps elle était dans les nuages. Elle posa les yeux sur son dossier où elle n'avait écrit que quelques phrases. Elle s'attela donc à rédiger le reste. Comme elle était seule elle se mit à parler à voix haute, essayant de se souvenir avec précision de ce qu'elle avait découvert.
Elle était en pleine rédaction et ne vit pas qu'une femme se trouvait dans sa morgue. Sarah fut d'abord surprise et se demanda depuis combien de temps elle était la. Surtout qu'elle ne l'avait pas entendu entrer...

Non mais quel idée stupide! Arashi n’avait malheureusement pas pu s’en empêcher. Lorsque, ce matin, ses yeux s’étaient portés sur sa paire de cuissardes rouges, l’envie c’était fait sentir. Le problème lorsque l’on aime trop ses fringues. Déjà vêtue d’un jean moulant et d’un t-shirt, la japonaise avait prévue de porter ses bottines noirs, plates, mais les cuissarde ont gagnés. Le jean se glissait parfaitement à l’intérieur des bottes. Elle avait donc pris son cuir rouge pour assortir le tout. Une idée idiote de chez idiote. Surtout si elle avait fait un peu plus attention à la personne qu’elle allait chercher. Un homme incroyablement croyant. Très pieu et peureux de l’enfer. Arashi c’était pourtant déjà rendu compte qu’elle allait devoir faire attention lorsqu’elle lui expliquerait que ni le paradis ni son homologue souterrain n’existait. Mais elle n’avait pas penser le moins du monde à sa tenue. Et ça ne loupa pas. La première chose que lui dit -ou cria, voir même hurla- l’âme fut un: « Non! Je veux pas aller en enfer! »Avant de se mettre à courir. Arashi avait jeter un regard dépitée à ses chaussures chéries, avec un talon bien trop haut pour passer sa journée à courir.

Bien sur, elle perdit sa trace. Elle fit alors le tour des lieux où elle était susceptible de le trouver: sa maison, celle de ses parents et proches. Mais rien, aucune trace de l’homme. Il restait alors à Arashi qu’une seule piste à chercher: celle du cadavre. Certains morts, plutôt que de rester attacher à leur proche, suive celle de leur corps, s’attachant à ce qui reste d’eux. La japonaise prit donc le chemin de la morgue, espérant l’y retrouver.

Lorsqu’elle pénétra dans la morgue, elle ne vit qu’une vivante, lisant à voix haute son travail. N’y prêtant pas attention, comme à chaque fois qu’elle croisait des personnes non-mortes, elle vérifia les étiquettes des corps qui s’y trouvait. Cherchant le nom de celui qu’elle cherchait. Elle ne se rendit pas compte que la femme présente avait arrêter de parler toute seule. Ce n’est que lorsqu’elle sentit un regard poser sur elle qu’Arashi se rendit compte qu’il y avait quelque chose de bizarre. Elle se tourna alors vers la femme. Cette dernière la fixait. La faucheuse fronça les sourcils. « Vous me voyez? » Arashi savait qu’il existait des vivants capable de voir les mort, des médiums, mais elle n’en avait jusque là jamais rencontré.

La jeune femme qui se trouvait en face d'elle semblait chercher quelque chose. Un corps. Soit elle venait de mourir et cherchait le sien, soit un de ses proches ou alors c'était une faucheuse. Sur les trois corps autopsiés ce matin aucun n'était une jeune femme asiatique. Elle ne venait donc pas de mourir, mais cherchait quelqu'un. Ça lui était bien arrivé de temps en temps, de rencontrer des revenants à la recherche de leur proche fraîchement décédé. Heureusement pour Sarah, son collègue était parti et elle allait pouvoir aider la personne. Elle se leva de son bureau, le contourna et fit quelques pas vers l'inconnue. En passant près de la porte elle jeta un coup d'oeil par les vitres, pour être sure que personne n'allait entrer et les surprendre.

Je peux peut être vous aider ? Vous cherchez quelque chose... ou quelqu'un ?

Bien sur en tant que médium, Sarah avait l'habitude de voir des fantômes mais chaque rencontre était différentes à ses yeux. Quand ils venaient juste de mourir il fallait souvent leur expliquer ce qui leur arrivait. Les faucheurs n'arrivait parfois pas tout de suite. Ceux la par exemple, était du genre hautain. En tout cas pour le peu qu'elle avait rencontré...

La japonaise n’aurait pas échapper à la règle des faucheurs hautains, seulement elle n’avait pas le loisir de jouer la fille froide et sûre d’elle. Et encore moins le temps de faire la causette. Elle devait vite retrouver l’âme qui errait ainsi. Mais elle était assez intriguée par la médium a vrai dire. Ce n’était pas tout les jours qu’elle faisait ce genre de rencontre. Et aurait aimé en savoir plus sur ses humains si spéciaux. « Je peux peut-être vous aider? Vous chercher quelqu’un … ou quelque chose? »

Elle pouvait faire d’une pierre deux coups, à la fois faire son boulot et en même temps en savoir plus sur la médium. Après tout, elle semblait travailler ici et être habituer à croiser des morts. Autant utiliser son aide. Fourrant ses mains dans ses poches, elle répondit donc à la jeune femme.« Je cherche le corps de Robert Brennan. Et Robert aussi par la même occasion. Je suis censée le ramener au skyline. » Inutile de dire qu’elle l’avait fuir et qu’elle ne le trouvait plus. Et si la femme devant elle connaissait bien le monde des morts, elle comprendrait d’elle-même qu’elle était une faucheuse. Il fallait pas être stupide pour comprendre de toute manière.

« Son corps est-il ici? » Arashi espérait bien que oui. Elle ne savait plus où chercher. Si son cadavre était là, il finirait par venir ici, et peut-être aurait-elle le temps de lui expliquer que non, elle n’était pas venu pour l’emmener en enfer. En tout cas, une chose était sur: elle éviterait les cuissarde rouge la prochaine fois! Même si elle avait un look d'enfer -sans vilain jeu de mot- comme ça.

La jeune femme qui se trouvait devant elle était donc une faucheuse. Et elle cherchait une âme. Il était déjà arrivé à Sarah d'en rencontrer qui cherchait quelqu'un, mais elle lui demanda franchement son aide, ce que les autres n'avait pas fait. En effet ils se croyaient assez malin pour se débrouiller tout seul ! Dans ces cas la, Sarah les laissait se démerder ! Mais la, elle allait faire en sorte que ce Robert puisse rejoindre le Skyline.

Il va falloir que je vérifie, mais il me semble bien qu'un certain Robert ait été admis il y a peu ! Tout en disant cela, la brune se dirigea vers une armoire où était mis les dossiers papiers des patients. En effet même si beaucoup des rapports étaient informatisés, les papiers d'entrée, de sorties et quelques formulaires étaient papiers. Surtout à cause de la peur des bugs informatiques. Elle fouilla pendant quelques secondes, et trouva le dossier correspondant. En effet, Robert Brennan a été admis hier soir, et son autopsie a été pratiqué ce matin. Elle déposa le dossier sur son bureau et aller vers les frigos. C'était la qu'était conservé les corps en attendant que la famille puisse faire les démarches nécessaires pour transférer le corps. Robert Brennan se trouvait dans un des frigos du milieu. Sarah l'ouvrit et tira sur brancard.
Robert Brennan était encore bien conservé, mais d'un blanc neigeux. Elle le regarda attentivement et essaya de se rappeler si elle l'avait déjà vu en tant que revenant...

ARCHIVÉ