Jackie avait enfin fini de décharger le camion, et maintenant son petit appartement regorgeait de boîtes. Comment une seule personne pouvait avoir autant d'avoirs alors qu'elle venait d'arriver d'ailleurs? Elle avait tout perdu mais aussi tout racheté en grande quantité. Elle décida de commencer tout de suite à ouvrir les boîtes et à mettre toutes ses choses à leurs places, ce qui ne serait pas aisé. Elle commença par la vaisselle, qu'elle mit dans les armoires, puis commença à ouvrir quelque boîtes aux hasard. L'une d'elles était sa boîte de livre : Elle avait racheté tous ses livres préférés pour garnir sa nouvelle bibliothèque. Mais où était donc cette dernière, déjà? Elle chercha quelques minutes avant de découvrir une boîte avec l'image de sa bibliothèque sur le côté.

Merde Jackie, t'es conne. Tu sais même pas comment monter un meuble. Pourquoi t'as acheté ça?

Elle ouvrit quand même la boîte, faisant attention de ne perdre aucun des multiples petits objets dont Jackie ignorait le nom. Ça semblait compliqué, et les instruction n'étaient pas claires. Jackie décida de ne pas attendre avant de le commencer car le reporter ferait qu'en fin de compte, elle le reporterait toujours et finirait par perdre tous les morceaux. Elle sortit donc les huit planches de bois qu'elle était censée visser l'un à l'autre. Puis, elle essaya de déchiffrer les instructions.

1. Visser planche 1 à planche 3 et planche 4
2. Visser planche 2 à planche 3 et planche 4
3. Visser planches 4, 5, 6, 7 et 8 aux heuteurs que vous désirez.
N. B. Les vis ne sont pas incluses. Vis de calibre 6 de 1 po. requises.

Jackie s'assit par terre, découragée. Quel modèle de merde! Elle n'aurait pas pu choisir autre chose que la bibliothèque la moins chère du magasin? Maintenant, il faudrait qu'elle aille à la quincaillerie pour acheter des foutus vis! Elle attrappa son manteau et les instructions, monta dans un taxi qui passait en direction du centre commercial où il y avait surement une quincaillerie. Justement, il y en avait bien une, assez visible, assez grande, et Jackie y entra, cherchant de l'aide d'un employé vue son incompétence en matière de mécanique. Elle en trouva un, qui rangeait des trucs dans une étagère.

- Excuse moi... Tu travaille bien ici? j'aurais besoin de vis... de vis calibre... heu, 6 et... je crois... Attend, 1 pouce. Est-ce que tu as ça?

L'employé se releva. Joli. Très joli. Jackie sourit de toute ses dents en regardant le beau gars. Des cheveux bruns-roux et un visage totalement à tomber. Vraiment, les gars étaient beaux par ici. Mais Jackie devait se concentrer. Elle n'était pas venue ici pour profiter de la vus mais pour se chercher des vis pour faire sa bibliothèque.

L’enseigne du magasin avait été merveilleusement posée. Les tiroirs à vis n’étaient pas désordonné et correctement classé pour les tournevis cruciformes et plats, mais aussi par calibre. Les clenches en fer ne se balançaient pas dans le vide. Aucun fil de machine ne trainait dans les passages… Jeffrey avait stressé toute la mâtiné pendant qu’il range son magasin qu’il allait ouvrir juste après le déjeuner. Il aurait dû ouvrir sa boutique depuis au moins une semaine mais il avait eu des problèmes de commande et de livraison. Il avait vu le temps passer très vite depuis qu’il s’était levé, bien plus vite qu’il ne pensait. L’heure d’ouvrir venait de sonner. Jeffrey avait très peu mangé car il avait une boule de stress qui lui pesait sur le ventre. Il était 13h30, il avait allumé toutes les lumières, laisser entrouvrir les portes d’entrée et s’était réfugié derrière sa caisse.

Il prit le temps de regarder l’heure toutes les 5 minutes. Le temps passait maintenant très lentement. Une demi-heure plus tard Jeffrey commençait déjà à désespérer. Et si ça boutique ferait faillite . Et si elle n’attirerait personne . Il aurait donc dépensé tant d’argent pour rien . Comment allait-il faire pour ses crédits ?

Pour éviter de s’ennuyer ainsi Jef' refit le tour de son magasin, encore une fois. Il repassa même dehors pour vérifier que rien n’était choquant ou s'il y avait quelque chose qui pouvait éloigner les clients. Car les clients dans le centre commercial était nombreux aujourd’hui. Pour Jeffrey les clients émettaient un brouhaha de désespoir. Mais il ne fallait pas qu’il baisse les bras ainsi il devait se relever, ce magasin sera la seule source de revenus pour lui et sa fille. Ce magasin était donc pour sa fille. Que ferait-il sans sa fille ?

C’est en retournant ans son magasin que par son plus grand désarroi il fit tomber les bidons antirouille qu’il avait placés en évidence dans l’allée. Alors qu’il commençait à essayer de les réarranger une voix retentit derrière lui : Excuse moi... Tu travailles bien ici? j'aurais besoin de vis... de vis calibre... heu, 6 et... je crois... Attend, 1 pouce. Est-ce que tu as ça? Le soulagement : c’est la première chose qu’avait ressentie Jef' lors de ces quelques mots. La jeune femme, car oui c’était une jeune ; Vené pour déranger mes merveilleux rangements, qu’au passage j’avais pris dès heure pour classer, à mon plus grand bonheur. Et je lui répondis avec un grand sourire :

- Le magasin peut paraître long vu de dehors mais il ne l’est pas tant que ça. Venez ! je vais vous indiquer ou se trouvent ces fameuses vis. C’est dans l’allée d’à côté.

En réalité dans sa tête il n’avait qu’une envie, celle de crier: Oh YES ! Ma première cliente ! Il devrait sans doute lui accorder une petite réduction ? Car il était vraiment très heureux, il voudrait sauter de joie comme quand il soit enfant. Mais il essayer quand même de montrer un certain professionnalisme en lui.

Il lui avait fait comprendre de le suivre et lorsqu’il arriva en quelques instants dans l’allée voisine il lui demanda : Combien vous en faut-il ? Heureusement Jeffrey connaissait par coeur ses casiers interminables.

Soulagée d'avoir trouvé quelqu'un pour l'aider avec cette tâche qu'elle considérait comme compliquée. Peut-être que si elle était gentille, il voudrait bien l'aider à assembler la bibliothèque? Ce serait super, parce que Jackie n'était pas une bricoleuse: Un jour, elle avait fait une cabane pour les oiseaux chez elle, en Angleterre, et la petite cabane était loin de ressembler au modèle promis par la boîte. En fait, quand Jackie l'avait attachée à l'aide d'une corde sur une branche, la partie qui la retenait s'était décrocher pour que la cabane aille s'écraser par terre, envoyant valser des petits morceaux de bois un peu partout. Jackie avait pleuré, parce qu'elle avait passé beaucoup de temps à travailler sur sa cabane. Mais les larmes versées n'avaient pas réparés la cabane et Jackie avait compris qu'elle ne serait jamais capable de faire ce genre de chose. Principalement parce que sa mère était trop occuppée pour l'aider à faire sa cabane, et que son père... Bien son père, il ne l'avait jamais vue. Tout cela pour dire qu'elle ne pourrait pas assembler cette foutue bibliothèque par elle-même.
Jackie suivait l'employé de la quincaillerie au travers de celle-ci. Tout semblait étonnament bien rangé, et tout était propre. Étais-ce ainsi que se devait de ressembler une quincaillerie? Elle avait toujours cru que ce genre de boutique était plus sale, plus... usé. Moins neuf, disont. Les planchers brillaient presque! Dans l'étagère qu'il pointait du doigt, toutes les «vis» semblaient à leur place. Jackie était perplexe: ayant déjà travaillé en magasin, elle ne comprenait pas comment il faisait pour garder toutes ces petites pièces si semblables à leur place et la saleté si loin du magasin.

- Combien vous en faut-il?

- Je... je ne sais pas vraiment, attend une seconde.

Jackie fouilla dans son sac à main, et en sortit les feuilles d'instructions de la bibliothèque. Elle passa quelques secondes à essayer de trouver dans quel sens la feuille de papier allait, car les dessins étaient vraiment mélangeant par rapport à quel était le heut et le bas, puis le montra à l'employé.

- Sérieusement, je n'en ai aucune idée... Tu pourrais m'aider? J'ai un peu de difficulté à déchiffrer le plan... Jeffrey.

Jackie lui servit une fois de plus son plus beau sourire. Elle avait lu le nom Jeffrey sur le petit badge sur la poitrine de celui-ci. Ça lui allait bien. Les Jeffrey étaient gentils et beaux, et celui-ci ne semblait pas faire exception à la règle. Du moins, elle ne pouvait pas vraiment savoir s'il était gentil ou pas étant donné qu'elle l'avait rencontré il y a quoi, dix secondes...

Elle n’avait pas l’air de trop savoir ce qu’elle voulait en fait, lorsqu’elle lui répondit: Je... je ne sais pas vraiment, attend une seconde. Mais Jeffrey avait toujours la solution il s’apprêtait même à lui sortir des boites où les vis étaient ranger par dizaines, ça aurait été plus facile. Il suivait du regard les gestes de la jeune fille. Jusqu’à ce qu’elle sorte de son sac à main un plan, qu’elle lui montra après une certaine réflexion. Jeffrey lui prit des mains pour regarder de plus prêt, c’était un plan d’une simple bibliothèque de salon. Mais qui apparemment les fournisseurs c’était bien amuser avec elle en ne lui fournissant aucune vis. Fallait bien faire tourner les magasins. Au grand plaisir de Jeffrey. il cherchait tout simplement un encadrer où ils indiquaient les pièces à se fournir lorsqu’elle continua : Sérieusement, je n'en ai aucune idée... Tu pourrais m'aider? J'ai un peu de difficulté à déchiffrer le plan... Jeffrey.
Il se demanda comment avait-elle pu savoir son propre prénom. Il la regarda pendant deux secondes étrangement jusqu’à ce que ces neurones se reconnectent et qu’il se rappelle, qu’avant l’ouverture, il s’était accroché un badge avec son prénom au niveau de la poitrine. Ça le fit sourire de ne plus se rappeler de ça puis il se repencha sur le plan. Qu’il retourna pour voir qu’il y avait une indication pour les matériels à utiliser mais non. Il avait dû être contraint à compter les petites vis dessiner et il s’exclama :

- Oui j’aurais dû vous donner ça dès le début, il se pencha pour ouvrir un tiroir vers le bas des étagères du magasin. Et lui tendit un paquet de quinze vis. Voilà, normalement ça devrait aller avec ça.

Elle ne faisait que de le regarder bizarre en lui lançant de merveilleux sourire. Que penserait-elle si elle savait que Jef' avait une fille ? Lui il pensait qu’elle ne sourirait plus autant et ne le regarderai plus ainsi. Enfin, son sourire lui faisait penser à Kate. Kate Watson. La fille qu’il n’avait pas vue depuis hier. Il en était comme fou amoureux. Il avait une relation avec elle, une relation cachée bien sûr. Il avait toujours eu peur qu’une simple rumeur naisse à Skyline sur eux deux. Mais pour l’instant il se protégeait bien des regards. Le sourire de la jeune fille déstabilisait donc, un peu, Jeffrey. Il n’était pas vraiment mal à l’aise. Mais il ressentait un manque en lui ou un lacement. Donc il décida de penser à autre chose :

- Vous, enfin Tu, fini le vouvoiement vu qu’elle le tutoyait. Tu arriveras à la monter tout seul ? Pas que je crois que tu n’en serais pas capable.

Accompagner d’un léger sourire, qui n’avait absolument rien de moqueur il lui dit cela. Même s'il ne pouvait pas se libérer maintenant, il sentait qu’elle avait besoin d’aide. Qui n’aurait pas remarqué ça en même temps? C’était aussi clair que de l’eau de roche.

Bingo! Il avait deviné direct ce à quoi Jackie pensait. Elle en était reconnaissante: elle n'avait pas eu à faire ce genre de truc, soit parler à des gens dans les magasins, même parler à des gens inconnus tout court, depuis très longtemps. Il est vrai qu'il est difficile de rencontrer des nouveaux gens clouée à un lit dans un hôpital miteux de New York. Donc, sa dernière rencontre dans le monde réel était... Si on exclus les docteurs, c'était Stan. Elle ne voyait pas vraiment d'autres patients et les docteurs ne restaient pas souvent à ses côtés. Elle n'était pas une «bonne» patiente, ça se voyait, et ils se décourageaient rapidement. Mais ce n'était pas de sa faute! Ce n'était pas de sa faute si la maladie ne voulait pas partir, si la maladie dégénérait de jour en jour!
Mais bon, Jackie s'était promise de ne plus se laisser aller à déprimer ainsi, alors elle focusa sur sa situation actuelle. Elle avait besoin de l'Aide de Jeffrey pour monter son meuble, ça c'était sur. Mais est-ce que ce serait impoli de lui demander comme ça? Tant pis...

- En fait, je crois que je n'en serais pas capable. Et merci pour le vis. Mais... Est-ce que tu pourrais m'aider? Tu as l'air de t'y connaître alors...

Encore une fois, je lui souris. Ça ne pouvait pas faire de mal, non?

[HJ: Désolée pour la lenteur de la réponse... Ça arrivera plus, promis ]

- En fait, je crois que je n'en serais pas capable. Et merci pour les vis. Mais... Est-ce que tu pourrais m'aider? Tu as l'air de t'y connaître alors...

Elle l’avait fait rire. Sans le vouloir bien sur. Le ton de sa voix n’avait déposé aucune moquerie à son égard il en avait fait attention. Il voulait représenter tout de même un propriétaire d’un magasin et pas qu’un ami qui pourrait faire plaisir à ses clients. Il ne fallait tout de même qu’il n’aille pas trop loin. Car s'il lui faisait ça il devrait certainement le faire à beaucoup d'autres personnes. Mais après une autre réflexion et après qu’il ait tourné sa langue dans sa bouche et levé les yeux vers le ciel tout en poussant un léger soupir d’affirmation il lui dit :

- C’est d’accord ! Enfin je veux bien vous aider. Mais ce soir. Pas maintenant mon magasin ferme dans les alentours de dix-huit heures tout dépend de l’influence. Mais bon aujourd’hui. Pour le premier jour d’ouverture il n’y a pas l’air d’avoir grand monde. Je verrais avec le temps…

Il recula toujours en la regardant. Leva ses bras, en arrière, vers la caisse : S’il ne te faut plus rien. On passe à la caisse. J’ai des post-it ou tu pourras me passer ton adresse. A moins que tu ne trouves un autre moyen pour que je campe ta bibliothèque. Tout en lui souriant. Je t’y attends. Si tu as quoi que ce soit comme question n’hésite pas, tu le sais !

Ce coup-ci il lui tourna le dos et même s'il c’était poser des limites, ça ne pouvait que le rendre heureux de faire preuve de générosité à cette jeune femme qui semblait d’arriver. Donc de mourir. Il y pensait souvent à la mort. Il avait toujours ce grain de curiosité pour découvrir la mort dans gens qui l’entoure. Ce n’était pas très gai mais c’était pour lui un certain moyen d’ouvrir quelques conversations. Et il pensait bien que ce qu’il l’attirait, attirait certainement beaucoup d'autres mondes.

Il passa le comptoir et posa ses coudes sur la caisse en douceur. Il se doutait qu'elle n’ait plus trop grand-chose à acheter sinon il serait resté à ses côtés. Ça l’aurait occupé pendant quelque instant de plus. Mais il se pouvait qu’il se trompe. Mais là ça ne l’aurait pas vraiment gêné non plus car ça l’aurait encore occupé.

[HS: C'est pas grave ça m'a permis d'être relax ^^]

Soulagée, Jackie sourit. Elle n'aurait finalement pas à monter cette bibliothèque seule. C'était une bonne nouvelle. Ce gars travaillait dans une quinquaillerie, il devait connaître les clous, les vis, les planches de bois et toutes les choses du genre qui étaient pleines de secrets pour Jackie. Non, sérieusement, elle était vraiment nulle pour travailler avec ses mains. Ses dessins ressemblaient à des bonhommes allumettes, elle ne pouvait pas se cuisiner un grilled cheese si sa vie en dépendait et elle ne pouvait même pas assembler une bibliothèque de chez IKEA.

- Bon, je vais payer ça

Jackie sortit son argent, trouvant que c'était pas donné pour des petits bouts de métal, et régla l'addition.

- Et pour mon adresse, c'est le 407, Paradise Avenue. C'est un appartement, mais c'est au premier étage, alors tu ne devrais pas avoir trop de difficulté à le trouver. Tu sais où ça se trouve?

VERROUILLÉ