Steve Johnson & Cassie Williams

After Life - Une vie après la mort:

Depuis quelques mois, Steve Johnson et Cassie Williams étaient passés du monde des vivants à celui des morts. Leur décès fut causé par leur insouciance qui battait tous les records. Lors d’une soirée entre potes pour fêter Noël. Le couple s’était bien défoncé. Sur le chemin du retour, Steve roulait à contresens et un camion les heurta causant leur mort. La vie qu’ils menaient dans l’au-delà ne changeait pas vraiment par rapport à leur ancienne existence. Il possédait toujours le même quotidien: profiter de la vie sans se soucier des conséquences, consommer de la drogue sans modération. Ils s’étaient rencontrés lors d’une rave party il y a quatre ans. Maintenant, ils se quittaient plus. Ils vivaient ensemble et ils s’étaient fiancés. Le goût du risque les habitait ainsi que qu’une sorte amusement pour nouvelles expériences. John avait déjà effectué quelques mois de prison à cause d’un braquage raté, le vol faisait partie de ses activités sous-jacentes même s’il s’était calmé en arrivant dans l’au-delà. Cassie avait juste fait de la garde à vue et des travaux d’intérêt généraux. Aujourd’hui, ils vivaient dans un appartement qui ressemblait plus à un squatte qu’à un petit nid d’amour pour un jeune couple. Ils travaillaient tous les deux: Steve était mécano et Cassie, serveuse. Il fallait bien de quoi payer les charges et la drogue surtout. En cas de manque, c’était l’enfer.
Aujourd’hui, la blondinette était partie faire les courses. Le couple ne se prenait pas la tête avec ça, mais quand ça faisait quelques jours qu’ils mangeaient presque plus: ils pensaient quand-même à aller faire le plein. La jeune femme avait rencontré son ange de la mort Gabe au supermarché. Inutile de dire que le frigo ne serait pas rempli en ce jour. Leur conversation avait fini à l’extérieur. Le faucheur l’avait même embrasser, il se plaisait à la draguer. Elle éprouvait une attirance pour lui mais sans plus. Elle l’avait vite remis à sa place. Cassie reprit la route pour rentrer chez elle. Elle fuma une clope au passage. La blonde franchi le hall de l’immeuble pour prendre les escaliers tranquillement. Elle rejoignit l’appartement au quatrième étage. Puis, elle ouvrit la porte d’entrée. Elle ne vit pas son fiancé tout de suite, elle s’exclama:

- Steve, t’es là?

Leur pas si nouvelle vie dans l'au-delà lui plaisait assez. Ce n'était pas vraiment différent qu'avant, Steve se camant comme avant, en compagnie de Cassie, mais au moins, maintenant, une barrière infranchissable les séparait des problèmes liés aux vivants. Plus de famille, enfin pour sa part, plus rien. Ici, Steve se sentait vraiment bien. Plus libre, en fait. Tellement bien et libre que l'homme de 27 ans n'avait pas pu se lever ce matin, hier ayant été une excellente soirée. Il ne s'en rappelait pas trop, seulement le fait qu'il en avait pris assez pour l'envoyer illico presto dans un trip qui lui avait fait autant de bien que de mal. Le réveil, ce matin, avait été horrible. Mais c'était les conséquences que le drogué avait depuis longtemps acceptées. Enfin bref, lorsqu'il avait ouvert les yeux, il s'était obligé à se traîner au travers de leur appartement qui ressemblait à tout sauf à un lieu ordonné, pour aller prendre une douche qui le réveillerait un temps soit peu. Il s'était rhabillé et était en train de se frotter la tête dans une serviette lorsqu'il entendit la voix de sa fiancée, un peu déformée par le mal de tête du drogué.

Steve, t’es là?

Le plus rapidement que lui permettait son état instable, Steve sortit de la salle de bain, les cheveux dressés dans tous les sens et encore humides, pieds nus, l'air pas très frais. Il aurait dû aller au garage aujourd'hui, mais bon, il n'était pas réputé pour son assiduité au travail, et il n'aurait pas du tout été en état d'aller là bas en ce moment. Bien qu'un peu légume, l'homme sourit tout de même à la vue de sa fiancée, celle qu'il aimait de tout son cœur. Il se rappela qu'elle avait mentionné qu'elle allait faire les courses, hier, mais Steve ne remarqua pas tout de suite qu'elle avait étrangement les mains vides. D'une démarche précaire, il alla quêter un baiser sur les lèvres de sa chéri, tout sourire.

Hey, je suis là ... Ça va?

Hier, Steve Johnson s’était envoyé une bonne quantité de drogue pour se faire un trip bien hardcore. Cassie Williams n’avait pas bossé cette nuit là. Elle avait passé sa nuit à le regarder. Il était passé par bien des états différents, elle se devait de rester clean pour éviter qu’il finisse mal. Le mécano avait beaucoup rit s’imaginant un monde étrange où les meubles parlaient, il avait pleuré dans les bras de sa fiancée pour rien, il était devenu en colère se défoulant sur tout et n’importe quoi. La blondinette avait eu un regard extérieur durant cette soirée. Elle remarqua un contraste: le plaisir et l’absurdité de cette activité. Le réveil pour Steve n’avait pas du être très facile. La serveuse connaissait ce genre de lendemain de trip d’enfer: le mot enfer était plutôt à souligner une fois les yeux de la personne ré ouverts. Le jeune homme avait du mal à s’avancer, il venait de se levait cela se voyait car la première chose qu’il faisait en général c’était prendre sa douche pour essayer de se remettre dans le bain du quotidien après une longue nuit difficile. A son expression faciale, on aurait dit qu’il venait de lui arriver un événement grave. Cassie sourit à la vue de son de ce dernier:

- Coucou chéri!

Elle déposa un tendre baiser sur les lèvres de son fiancé. Soudain, elle pensa au travail de ce dernier, il allait encore loupé. C’était pas la première fois cette semaine. Son patron allait finir par le virer. La jeune femme le dévisagea, une expression traduisant son étonnement pouvait se déchiffrer sur son visage.

- Bah t’es pas au travail? Ton patron va péter un câble tu sais. Elle savait qu’il n’était pas trop en état de l’écouter mais elle enchaîna quand-même: T’as vu si as reçu un appel de sa part?

Elle le fixait, elle devina que « non » puisqu’il avait un l’air de s’en ficher par son hochement d’épaules. Elle s’affaira à chercher le combiné du téléphone fixe. Il était cachait entre deux vêtements qui traînaient sur le sol. « Un appel manqué »: était l’indication qui figurait sur le petit écran.

- Tiens écoutes, c’est peut-être lui, Steve. Elle sourit l’air amusé au final. Le couple se fichait vraiment de tout.

Papillonnant des paupières, il prenait peu à peu conscience des lieux, non, en fait, pas trop, mais il regardait tout de même les alentours. On aurait presque cru qu'un ouragan avait ravagé leur appartement. Un ouragan appelé Steve. Ça allait lui prendre un petit moment avant de redescendre, déjà que le réveil n'avait pas été fait en douceur, le rendant plus confus. Steve n'avait vraiment aucune idée de ce qui s'était passé hier, à part le fait qu'il s'était refilé un tas de drogues. Une chance qu'il avait de l'expérience dans ce domaine, ne manquerait plus qu'il fasse un violent bad trip en faisant un mélange pas très recommandé. Enfin bref, de toute manière, il ne voulait pas vraiment savoir ce qui c'était passé. C'était ça, le plus drôle. Faire tout un tas de trucs, avoir des réactions démesurées, et ne plus s'en rappeler par la suite.

Bah t’es pas au travail? Ton patron va péter un câble tu sais.

Un peu ailleurs, Steve garda le silence, fixant bêtement la place où aurait dû être le téléphone en temps normal, partit loin, très loin dans sa conscience. Il ne s'était même pas rendu compte que sa fiancée n'avait pas répondu à sa question, qui était si elle allait bien. L'homme ne s'en rendait même pas compte, à vrai dire. Et de toute manière, ici, c'était lui qui allait le plus mal. Mais jamais il ne s'en plaignait, savant parfaitement que cela faisait partie de l'expérience, de devoir redescendre comme ça, douloureusement. Et c'était ce qui le poussait à en reprendre, encore et encore. Pour tout retenter et franchir les limites.

T’as vu si t'as reçu un appel de sa part?

Steve fit un effort de concentration pour se rappeler de qui ils parlaient, ou plutôt Cassie parlait, en ce moment. Ah oui, son patron. Le garage. Son manque flagrant de maturité en n'allant pas à son travail. Il n'eut comme réaction qu'un haussement d'épaules, signe qu'il s'en fichait éperdument. La preuve ; Si elle ne l'aurait pas mentionné, il n'aurait jamais pensé à son job. Ni à son patron. Signe que Steve n'était pas encore tout à fait là. Et effectivement, l'affichage de l'appel manqué était assez évocateur.

Tiens écoutes, c’est peut-être lui, Steve.

Grommelant - premier signe de vie depuis l'entrée de Cassie - il prit le combiné en tendant une main hésitante, puis pressa la touche pour délivrer le message-bombe de son patron. À peine eut-il collé le téléphone à son oreille qu'il l'éloigna expressément, sursautant et faisant une grimace comique. Le boss avait le tour pour gueuler fort. Et il n'était pas du tout content. En gros - ou ce que Steve comprit de tout le message - c'était que s'il ne ramenait pas ses fesses au plus tard demain, il était viré. Aïe. En soupirant, il éteignit le téléphone et ne trouva à dire que ceci, démontrant clairement dans quel état il était ;

Il est pas content ...

Mais le sourire qui suivit était assez clair, comme d'habitude, Steve s'en fichait. Bon, il allait être là demain, mais tout de même, là, il n'en était pas question. Posant le téléphone sur une pile de ... de trucs que Steve ne savait plus trop ce que c'était, il entoura les épaules de sa bien aimée, un peu chancelant, mais ayant tout de même assez d'énergie pour cette petite preuve d'amour.

Alors, tu reviens du ... du supermarché, c'est ça?

Le regard de Cassie Williams se posa sur leur appartement. Il était dans un état titanesques. Apparemment, le sol faisait office de placard. Tout et n’importe quoi était assemblé ensemble. Ce qui était sûr c’était que la nourriture ne traînait pas chez eux puisqu’il y en avait pas. Des vêtement hommes/ femmes étaient mélangés. Il y avait même un sweat de l’un de leur amis qui restait à l’appartement et ça depuis des jours. Elle fixa Steve un instant:

- On le rangera un de ces quatre, elle évoquait toujours leur lieu de vie dévasté par deux drogués qui n’en prenait pas soin.

Steve n’était dans son meilleur état. Un lendemain de bad trip ça ressemblait à l’enfer. Le pauvre, sa fiancée voyait bien qu’il avait du mal calculer où il était, à se situer dans l’appartement. Il devait pas être très bien. Dans sa tête, ça devait taper comme une fanfare mal organisée en répétition. En tout cas il écouta le message vocal qui était affichait sur le combiné du téléphone. Il restait imperturbable. Cassie rit à ses dires. Le jeune homme ne se prenait vraiment pas la tête.

- Ok, t’iras demain au mieux. Elle sentit les bras de son fiancé entourer ses épaules. Il lui posa la question fatidique à propos du supermarché. Elle sourit pour donner une réponse des plus vagues dont il se souviendrait même pas: Ouais c’est ça.

Depuis combien de temps n’avait-il pas pris un repas complet? Un moment… , un régime forcé en somme. Le couple préférait la drogue. Mais c’est vrai que parfois la nourriture manquait alors que le supermarché n’était pas loin. Les deux jeunes gens n’étaient pas très responsables. Leur santé en prenait un coup. La blonde se dégagea de « l’emprise » de son chéri. elle essayait d’y aller en douceur pour éviter à Steve de perdre l’équilibre et de tomber par terre. Elle s’assit sur la chaise de la cuisine qui était étendu sur le sol, il lui manquait un barreau du dossier. Elle roula un joint lentement avant de dire:

- T’en veux?

S'appuyant sur sa copine, un peu pour garder son équilibre, mais aussi parce qu'il était content de la voir - il savait que ce n'était pas toujours facile de devoir le surveiller pendant ses trips de drogué - Steve souriait toujours, insouciant. Il venait de poser une question à propos du supermarché, ou quelque chose comme ça, et Cassie, sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, répondit vaguement avec un Ouais c'est ça. Il l'oublia aussitôt, trop occupé par l'orage qui faisait rage dans sa tête, le faisant grimacer par moment. La question du supermarché lui sortit complètement de la tête, comme d'habitude lorsqu'il n'était pas tout à fait là. De toute manière, n'ayant pas du tout faim, il ne se souvint même pas que leur garde-manger était plus que vide. Sa fiancée se dégagea doucement, assez en tout cas pour ne pas que l'homme aille se casser la figure sur le sol. Il chancela un tout petit peu, prenant appui sur une pile de boites peut-être pas toutes vides de leur contenu. Aucune idée de ce qu'il pouvait y avoir dedans.

T’en veux?

Papillonnant des paupières, Steve remarqua qu'elle s'était assise et était en train de rouler un joint. Et elle venait de lui offrir d'en prendre un. Vue sa tête de déterré, et le méchant trip qu'il avait causé hier, toute personne un temps soit peu sensée aurait refusé, mais pas lui. Toutes les raisons étaient bonnes pour replonger. Hochant la tête d'un air absent, Steve rapprocha une autre chaise de la table et s'assit à califourchon dessus, les bras posés contre le dossier. Ses cheveux toujours humides lui dégouttaient un peu sur les joues. Lorsque Cassie lui tendit un joint qu'elle venait de rouler, Steve l'alluma sans hésiter, et surtout, sans penser aux conséquences. Il ferma momentanément les yeux, son mal de tête s'apaisant d'un seul coup. Et le voilà repartit ...

Steve Johnson accepta le joint que sa fiancée lui proposa et qu’elle avait roulé. Elle ne fut pas étonnée de sa réaction. Il était très inconscient et trop insouciant pour dire « non ». Savait-il se qu’il faisait? Cassie Williams en doutait. Mais, la blondinette n’hésita pas à aggraver l’état de santé de ce dernier en lui proposant de la drogue. Elle non plus n’avait pas les conséquences et les proportions de son geste en tête. Elle roula un autre joint pour elle. Pendant ses courses, qu’elle n’avait pas effectué au passage, elle n’avait pas fumé et cela lui avait manqué. Elle remarqua que le manque se faisait de plus en plus sentir, il était de plus en plus présent. Or, elle s’en fichait elle voulait juste en profiter et pourquoi pas triper de nouveau. La jeune femme adorait ça, grâce à cet outil elle oubliait ses problèmes. Elle possédait beaucoup de liberté car sa famille n’était pas présente dans l’au-delà sauf son neveu et son grand-frère mais elle ne les avait pas encore rencontré dans la mort. Mais sa conscience lui jouait parfois des tours à cause de ses valeurs familiales qui lui soufflait la trahison qu’elle effectuait en prenant de la drogue. Or, elle en consommait quand même, bien trop addict à ses cochonneries. D’ailleurs, elle alluma expressément son joint pour le fumer tranquillement pour mieux savourer les effets de celui-ci. La serveuse aimait sincèrement triper: voir des choses étranges, se détendre, ne plus se contrôler, elle appréciait cela. La descente aussi. C’était peut-être sadique mais elle appréhendait du bon sens ces moments où la douleur est intense, où tu reprends difficilement conscience de la réalité qui t’entoure. Ces instants ressemblaient à de la déprime parfois. La blonde s’était déjà infligée des blessures ne supportant pas l’état mental dans lequel elle se trouvait.
Williams s’exprima:

- Chéri il en reste plus beaucoup, il faudra qu’on se bouge pour aller voir notre fournisseur sinon je crains le pire… . Cassie regardait le plafond en disant cela. Elle commença juste après à ressentir les vertus de la drogue qu’elle consommait.

Steve fumait son joint tranquillement, son mal de crâne causé par le réveil brutal disparaissant d'un seul coup. Ce qui voulait dire que la descente, tout à l'heure, allait être encore plus rude. Mais il s'en fichait, profitant du moment présent, ne pensant pas à l'avenir. Il ne voulait que tripper, encore et encore. Replonger dans son délire, ne plus avoir conscience de ce qu'il faisait. Steve adorait ça, il ne cherchait pas du tout à arrêter. En ce moment, il n'avait pas du tout conscience de ce qu'il faisait, qu'il reprenait encore de cette cochonnerie. Ça le replongea illico dans son délire. Fermant les yeux, un air détendu sur le visage, il posa le menton sur son bras replié qui reposait sur le dossier de la chaise. C'était si bon ... Les bruits environnants s'étaient tus dans sa tête, remplacés par un bourdonnement apaisant. S'il ne serait pas appuyé contre le dossier de sa chaise, Steve se serait bien effondré à même le sol, tous ses sens étant altérés. Une voix lui parvint, déformée, mais bien réelle, le faisant redescendre pendant un bref moment.

Chéri il en reste plus beaucoup, il faudra qu’on se bouge pour aller voir notre fournisseur sinon je crains le pire…

On ira ... le voir ... bientôt ..., répondit-il d'une voix lente et absente. Steve savait que ça deviendrait un réel problème lorsqu'ils en auraient plus, mais pour l'instant, il était trop en train de planer pour se soucier de tout ça. Il voulait profiter de ce moment, d'ailleurs les effets se faisaient de plus en plus ressentir. Ouvrant les yeux, Steve sourit à sa fiancée d'un air de petit garçon, les yeux brillants. Il espérait seulement, au fin fond de sa conscience, que leur fournisseur ne s'était pas fait coincé, comme beaucoup l'étaient ces temps-ci. Sinon, ils étaient mal. Très mal. Parce qu'il faudrait en trouver un autre, et ça, c'était beaucoup plus difficile. Et vue la quantité que le couple se refilait, le manque ne se ferait certainement pas attendre.

Cassie Williams adorait ces instants de purs bonheur en compagnie de son fiancé. Ils fumaient leur joint chacun dans le coin tranquillement subissant les effets apaisants de la substance qu’il consommait. Steve répondit vaguement aux dires de la jeune femme, ses paupières se dilatèrent petit à petit, il regardait la blondinette avec des yeux d’enfant. Cette dernière le fixait avec un sourire qui traduisait sa totale compréhension des faits. Elle aimait le voir ainsi, il paraissait bien, loin de tous problèmes, presque heureux… . La serveuse avait bien dosé les joints, même un peu trop. La sensation de calme était géniale à ressentir. Rien ne pouvait perturber le couple en plein trip. Cassie se leva très lentement. La pièce commençait à bouger, les murs dansaient légèrement, l’endroit paraissait plus petit et plus intéressant à regarder. Les mouvements de la bâtisse fit rire la blonde. Elle décida d’aller s’allonger sur le canapé. Sur celui-ci, elle trouva de l’extasie soigneusement emballée dans une petite pochette plastique. La jeune femme décida de faire un petit mélange, elle prit deux ou trois pilules sans s’en rendre compte. Les effets à long terme de cette drogue était très nocifs: la dépression, l’angoisse. Les effets d’une telle drogue se ressentaient toujours entre une demie heure, une heure et demi après la consommation de ce produit. Une trop grande prise pouvait engendrer de graves conséquences comme un bad trip plus ou moins dur selon la quantité d’extasie avalée. Williams se leva soudainement du canapé, laissant le reste des pilules s‘étalaient sur le sol. Sa tête tournait mais elle s’en fichait. Elle se mit à ranger l’appartement. Pourquoi? Elle voyait son énergie boostait à bloc. Tout se passait dans sa tête. Elle ne voyait plus son fiancé. Lui aussi devait être dans un état pas possible.

Steve planait dur, alors que ses pupilles se dilataient de plus en plus, et que son sourire goguenard s'élargissait. Il entendit au loin le rire de sa fiancée, mais n'y prêta plus aucune attention, complètement parti dans son trip. Même s'il avait les yeux ouverts, l'homme ne voyait plus très clair, tous les détails se déformaient, rendant l'environnement invraisemblable. Biscornu. Tout était sans dessus dessous, faisant voir des lieux déjà pas très rangés un véritable bordel. Les couleurs aussi décidaient de faire la fête, se ternissant, reprenant de l'éclat, se mélangeant même. Peut-être Cassie avait-elle dépassé légèrement la dose normale pour un joint, mais Steve s'en foutait complètement, riant de voir des choses qui n'étaient pas réelles. Sa fiancée était partie quelque part, il ne savait pas où, sûrement pour vivre son trip elle aussi. Si elle avait de l'énergie, lui, le joint combiné au réveil brutal de son bad trip, ne le rendait que plus affaissé sur sa chaise, tout sourire. Ça allait être horrible tout à l'heure lorsqu'il allait redescendre sur terre ... Mais il était prêt à le vivre, simplement pour ressentir les instants de pur bonheur en ce moment. N'ayant aucune force pour se lever - de toute manière, c'était une très mauvaise idée - Steve resta assis, là, à subir son délire, riant devant le spectacle étrange des murs qui avaient décidé de changer de couleur à toutes les deux secondes, faisant tournoyer comme dans un manège son monde. Steve ne savait pas combien de temps tout ça dura, mais au bout d'un moment, il s'endormit à moitié, la tête penchée sur son bras replié, les traits sereins, un sourire flottant encore doucement sur ses lèvres.

Après une bonne demie heure, le couple était dans un état pitoyable mais appréciable dans leur sens. Steve Johnson s’était légèrement endormi, il planait complètement. Les effets de ce joint avaient dissipé ceux du bad trip pendant un moment. Mais pour combien de temps? Quand il se réveillerait, ce qui n’allait pas tardé, il serait dans un état déplorable. Il ressentirait sûrements les méfaits encore existants de son badtrip d'hier et ceux sous-jacents à l'arrêt des effets de son joint. Cassie Williams commençait à ressentir les effets de extasy. Elle sentait une paix intérieure l’envahir, un intense bonheur même. Elle voyait son énergie décuplait, sa force également. La blondinette continua son rangement rapidement. Plus rien d’inutile traînait dans la pièce. La serveuse rit de plus belle. Elle en avait vu des vêtements changer de forme: un pull qui prit la forme d’un éléphant etc… .
Soudain, elle hallucina grave. Tout s'accèlera. Elle crut voir les murs qui rétrécirent. La blonde eut peur que son fiancé se fasse emporter, plutôt écraser par ces derniers. Elle eut un moment de stresse. Elle prit sa tête entre ses mains. Où était la réalité? Elle accouru vers Steve. Elle le secoua pour qu’il se réveille alors qu’il était sûrement en train de redescendre sur terre. La blondinette devait faire quelque chose. Cette hallucination était prenante. Le jeune femme était perturbée, de la terreur se lisait dans ses yeux aux paupières carrément défoncées et dillatées.

- Chéri, viens il faut qu’on parte d’ici. Elle était affolée. Bouges-toi, sinon tu vas te retrouver en miettes… à cause de ses putains de murs. Je te jure quelqu’un nous veut du mal! Elle le tira par le bras. Sortons! Allez Steve réagis, je veux pas te perdre… .

Son trip était sur le point de se terminer, alors que, plantant complètement, Steve commençait à retrouver l'usage de ses sens. Il avait toujours les yeux fermés, mais sentait la pièce tournoyer, encore et encore. C'est alors que quelque chose le secoua brusquement, lui faisant croire le pire, pensant que quelque chose voulait l'agripper pour l'emmener loin d'ici, pire, pour le renvoyer chez les vivants. Loin de Cassie et de son existence ici qu'il appréciait. Une angoisse terrible lui prit au cœur, mais Steve resta tout de même affaissé sur sa chaise, les yeux fermés, pas tout à fait redescendu pour se permettre de s'activer un peu.

Chéri, viens il faut qu’on parte d’ici.

Non, je veux pas ... y retourner ... marmonna-t-il, pris dans son rêve, ou plutôt son trip. La peur et l'angoisse s'amplifiaient, effaçant le sourire doucereux de tout à l'heure pour être remplacé par une expression crispée, nerveuse. Encore les yeux fermés, Steve sentait son environnement tournoyer, encore et encore, mais maintenant, c'était désagréable, car toutes ses sensations et tous ses sens revenaient à la normal, ou presque. Les bruits de la rue d'en face lui agressèrent les oreilles.

Bouges-toi, sinon tu vas te retrouver en miettes… à cause de ses putains de murs. Je te jure quelqu’un nous veut du mal!

Arf ... Steve commençait à se rendre compte qu'il n'était pas du tout en train de repartir vers le monde des vivants, et que Cassie était en train de délirer complètement. Sa tête recommença à lui faire mal, mille fois plus violemment que ce matin, tandis qu'il redescendait sur terre. Et Cassie qui lui tirait le bras pour qu'ils foutent le camp.

Sortons! Allez Steve réagis, je veux pas te perdre…

Fallait qu'il fasse quelque chose, avant que Cassie ne sorte brusquement et se fasse frapper par une voiture dans la rue. Ou bien qu'elle ne tombe dans les escaliers. La fin de son trip le rendait étonnamment lucide, trop peut-être, si bien qu'il avait l'impression que sa tête allait exploser. Ouvrant finalement les yeux, agressé par la lumière trop forte, il tenta de se redresser, se sentant vraiment mal. Puis, avec hésitation, l'homme empoigna le poignet de la belle, réussissant à dire d'une voix douce et calme, pour ne pas la paniquer ;

Cass, tout va bien. Redescend, ma belle, je vais bien. Personne ne nous veut du mal.

Pour le ''je vais bien'', on en reparlera, mais Steve se forçait à garder un air calme et ferme avant que sa fiancée ne se blesse, même s'il n'avait qu'une envie, aller lamentablement vomir le peu qu'il avait dans l'estomac.

Aux paroles de Steve, Cassie insista plus. Elle tira de nouveau sur le bras de son fiancé. La peur se lisait littéralement sur son visage. La jeune femme stressait au plus haut point. Elle pensait vraiment qu’il allait se faire écraser par les murs, signe qu’on lui voulait du mal. Elle se dit: « Non, pas à lui… ! ». La blondinette avait peur de perdre le mécano. Elle était dans un état de panique intense. La blondinet se releva. Le pauvre devait se sentir mal: il n’avait pas le temps de se remettre de son trip que sa petite amie l’obligeait à être réactif. Il l’empoignait, Williams se débattait pour récupérer sa totale mobilité car le geste de Steve l’empêchait de faire ce qu’elle voulait.

- Steve, lâches-moi. Faut qu’on parte. Elle marqua une pause. Si tu m’écoutes pas, tu vas de nouveau crever. Le fait qu’il ne bougeait pas la dérangea fortement. Il faut dire qu’elle était pas dans son état normal. T’es suicidaire ou quoi? Viens, suis-moi loin de cet enfer, je le répète: je veux pas te perdre.

« Cet enfer », pourquoi avait utilisé ce terme? Pensait-elle vraiment ce qu’elle disait? Vivre cette situation lui pesait-il? En avait-elle marre de son quotidien? Non, pas du tout! Elle était juste shootée et ce mot n’était pas voulu. Soudain, Steve tenta d’apaiser sa fiancée. Il se voulait rassurant.

- Je te jure que tu vois pas le danger mon chéri! Elle était de plus en plus frustrée, mal, limite déprimée… . Les effets de la drogue se faisaient bien sentir. Tu vas pas bien, tu te mens à toi-même. La situation te pèse, si on part pas: tu vas mourir! Elle délirait complètement. En une fraction de seconde, elle aperçut son ange de la mort: Gabe Miller. Mais que faisait-il là? Sa présence l’apaiser habituellement. Mais à cet instant non, elle crut qu’il voulait lui enlever Steve. Ses hallucinations continuaient de plus belle. Gabe est là… . Steve, elle essayait tant bien que mal de reprendre le contrôle en bougeant son poignet pour pouvoir aider le jeune homme à s’enfuir, mais elle se griffa avec les ongles de ce dernier en tirant trop fort et dans tout les sens, je fais ça pour toi… . Putain…, mais bouges-toi. Une fois sous sa propre emprise, elle se dirigea vers la porte d'entrée. Elle l 'ouvrit, elle fixa Steve un instant comme pour dire "Bon tu viens".

Le retour, très dur, sur la terre ferme se voyait clairement sur son visage, alors que l'homme tentait de calmer sa fiancée, avant qu'elle ne sorte et se blesse. Ça leur arrivait, parfois, de tellement délirer que ça en devenait doublement dangereux. En ce moment, c'était Cassie qui était partie dans son délire, et Steve n'était pas très en mesure de lui résister, tenant à peine sur ses jambes et ayant l'estomac déjà bien vide qui se révoltait. Tout son corps était en train de se révolter. Et Cassie qui était en train de péter les plombs. Ça allait mal finir ...

Je te jure que tu vois pas le danger mon chéri!

Steve resta calme, de toute manière il n'était pas en état de s'emporter. Il connaissait trop bien cet effet hallucinatoire des drogues. Il ne comptait plus le nombre de fois où il pensait que les choses normalement inanimées se mettaient à parler, ou, comme le faisait Cassie en ce moment, qu'ils étaient en danger.

Tu vas pas bien, tu te mens à toi-même. La situation te pèse, si on part pas: tu vas mourir!

Le drogué ne tentait pas de comprendre ce que sa fiancée était en train de dire dans son délire, savant parfaitement que ce qu'ils prenaient leur faisait dire des choses insensées. Pourtant, en ce moment, quelque chose vint titiller sa conscience. Elle disait que la situation pesait au brunet, mais ... ce pourrait-il que cela pesait sur ... elle? Lui cachait-elle des choses? Non non, mieux valait ne pas trop y penser en ce moment. Sa tête était beaucoup trop douloureuse. Steve vit plus loin les pilules d'extasy éparpillées plus loin. Cette chose doublait les effets ... Pas surprenant que Cassie était en train de s'imaginer que les murs allaient bouffer son fiancé! Elle continuait à se débattre, Steve n'était pas certain de pouvoir la retenir encore longtemps, chancelant de plus belle sur ses jambes.

Gabe est là… . Steve, je fais ça pour toi… . Putain…, mais bouges-toi.

Gabe? Qui était Gabe? Arf, pas le moment de faire une crise de jalousie. Steve n'y pensait plus sur le moment. Sa fiancée se débattit encore plus, et échappa à son emprise, l'envoyant presque s'étaler sur le sol. Il ne se sentait vraiment pas bien. Cassie se dirigea vers l'entrée avant qu'il n'ait pu tendre le bras pour la retenir, et ouvrit la porte, le regardant. Bon, mieux valait aller dehors avec elle. Hors de question de la laisser seule dans la rue. Il était peut-être défoncé, mais il aimait la belle plus que tout. D'un pas hésitant, toujours nu-pied, il articula, calme même si ça se voyait à son air qu'il n'allait vraiment pas bien :

D'accord, j'arrive.

Tout doucement, il prit la main de Cassie, et tout deux sortirent.

Cassie Williams était tellement sous le coup de l’extasy qu’elle ne prêtait pas attention à Steve. Lui aussi était en train de vivre une expérience pas facile. La blonde cherchait tellement à le sauver de son hallucination qu’elle ne percevait pas le fait qu’il était réellement mal et qu’elle ne l’aidait pas avec son attitude. Steve retrouvait la réalité, il redescendait et ça promettait. Il avait besoin de repos. Le blondinet devait rester calme, la serveuse le perturbait sûrement plus qu’autre chose. Le mécano accepta de sortir. Avait-il raison ou avait-il tord? Cassie ne savait pas où son délire allait les mener. Elle ne savait plus où la réalité se situait. Son état état bien critique, elle avait pris ces pilules mais elle ne faisait pas attention aux conséquences, ni à la dose car le mot d’ordre était de: "profiter de chaque instant que la vie peut t’offrir". C'était l'expression favorite de la jeune femme.

- Tu seras sauver Steve, je veux que ton bien. Elle marqua une pause. Les murs ne t’écraseront pas, je suis ravie de voir que tu tiens encore à ta vie... .

Une voisine assez âgée passa dans le coin. Elle emprunta l’escalier. La femme d’un certain âge passa devant le couple, elle les observa longuement avant de dire « Les jeunes de maintenant… ». Elle semblait désespérée à la vue des ces jeunes gens complètement stone. Cassie ne prêta pas attention bien trop préoccupait par la sécurité de son fiancé. La dame passa son chemin, elle souffla pour prouver son mécontentement. C’est sûr que le couple s’affichait: les yeux rouges, les paupières dilatées, une allure désinvolte de gens qui se prennent pas la tête, Steve pieds nus… . La blondinette parlait de choses incompréhensibles:

- Chéri je vois plus l’appart, c’est vide, y’a pu rien… . Elle serra la main de Johnson. La déprime commençait à se faire sentir. On va faire quoi maintenant? La panique fit son apparition… .

Tu seras sauver Steve, je veux que ton bien. Les murs ne t’écraseront pas, je suis ravie de voir que tu tiens encore à ta vie...

Ils sortirent de leur appartement pour parcourir l'immeuble qui en contenait plusieurs. Cassie allait un peu trop vite au goût de l'homme, qui peinait à suivre, toujours accroché à sa main. Il avait presque envie de gémir que si elle tenait tant à elle, elle devrait ralentir, parce qu'il ne tiendrait pas longtemps. Heureusement, ils n'allèrent pas bien loin, s'arrêtant à l'escalier. Une vieille dame passa à côté du couple stone, les dévisageant d'un air désapprobateur. Steve, s'égarant momentanément, lui fit un magnifique sourire innocent, l'air perdu. Il revint à Cassie, lorsque celle-ci recommença à paniquer grave.

Chéri je vois plus l’appart, c’est vide, y’a pu rien… On va faire quoi maintenant?

Fallait agir, avant qu'elle ne se mette complètement à être hystérique. Rassemblant ses dernières forces, Steve prit doucement son visage entre ses mains, plantant ses yeux rougis par la drogue et le bad trip d'hier, dans ceux tout aussi rouges de sa fiancée.

Il va réapparaître, ne t'inquiète pas. Fais moi confiance, il va réapparaître et tout va rentrer dans l'ordre.

Steve espérait avoir été assez convainquant, car si elle se remettait à dire qu'il n'allait pas bien et qu'il fallait qu'ils s'en aillent, là le jeune homme n'était plus certain de pouvoir suivre et se laisserait bien volontiers glisser le long du mur pour sombrer dans sa fatigue.

Steve rassurait toujours Cassie. Il était toujours présent dans les moments les plus durs comme celui-là, la blonde en avait conscience malgré son état. Elle vivait un moment d’horreur alors qu’elle avait prit de la drogue pour se sentir bien. Johnson la soutenait. Il n’était pas bien non plus, cela se voyait mais sa fiancée n’en percevait rien. Le couple s’affichait, ils devaient rentrés. Ils étaient trop exposés puis ils risquaient de se faire mal. Les escaliers étaient trop proches et leur équilibre, trop fragile. Ils s’étaient déjà infligés bien des choses en mode trip, les cicatrices restaient visibles… . La benjamine des Williams ressentait une forte angoisse. Son cœur battait la chamade. Cette vision du vide, des murs emportant son chéri, l’avait fortement anéanti. L’état de stresse laissait place à la déprime. Elle posa sa tête sur l’épaule de Steve. Des larmes perlèrent ses joues. Elle redescendait doucement mais sûrement. Elle ne désirait pas perdre Johnson. Si c’était le cas… elle se tuerait à proprement parler. Elle n’imaginait pas sa vie sans lui. Leur quotidien étant plaisant et intense à vivre. Cass aimait Steve plus que tout au monde. Même si elle vivait au jour le jour, Williams s’imaginait une vie future avec un mariage, des enfants et un bonheur qu’ils méritaient. Elle prit la main de son fiancé. Elle était enfin prête à retourner à l’intérieur de l’appartement qu'elle vit réapparaître petit à petit. La blondinette ouvrit la porte lentement. Elle avait peur d'avoir encore une hallucination mais rien: juste la vision d'un lieu mal organisé mais habité. La fatigue causait par tant d'émotions faisait son apparition. Elle accompagna Steve jusqu'au canapé pour qu'il se pose. La serveuse s'assit sur le sol près de lui à l'observer. Bientôt, elle s'endormirait tout comme lui. Elle attendait ce moment histoire de ne pas sentir un sentiment profond de tristesse l'envahir du aux effets de l'extasy.

Steve soupira, soulagé, lorsqu'il fut certain qu'elle n'allait pas l'entraîner plus loin. Il ne voulait pas qu'elle se fasse mal. Sa fiancée posa sa tête contre son épaule, et il sentit au bout d'un moment des larmes qui venaient s'échouer sur son t-shirt. Ça y était, elle redescendait. Il ferma les yeux, l'entourant de ses bras, protecteur. Il ferait tout pour elle, peu importe les moments difficiles qu'ils vivaient quotidiennement. Steve, vivant très au jour le jour, ne voyait pas comment ils pouvaient vivre autrement, mais une chose était certaine ; Jamais il ne la laisserait tomber. C'était hors de question. La main de la belle se glissa dans la sienne, et lentement, ils retournèrent dans leur appartement bordélique. Steve essayait de réprimer les tremblements de ses mains, mais il tremblait de fatigue, d'épuisement, et surtout, il ne se sentait pas super bien. Il avait quand même fumé un joint surdosé après une nuit de badtrip qu'il n'avait pas récupéré. Son corps se révoltait. Bien vite, il fut allongé sur le canapé, les yeux dans les vagues, les traits crispés. Le jeune drogué vit la belle s'assoir juste à côté, et il l'observa, tout comme elle, un moment. Tentant un petit sourire fatigué, il tendit la main pour venir lui caresser la joue puis ferma les yeux, s'endormant rapidement.

L'homme fut réveillé par une violente nausée qui le prit soudainement. Le soleil était en train de se coucher. Ouvrant les yeux, sachant que ça devait finir par se produire, avec tout ce qu'il avait pris ces deux derniers jours, il se redressa difficilement, le corps parcourut de frissons, la sueur au front. Non, vraiment, il ne se sentait pas super. Il vit à peine Cassie qui était toujours à la même place, se relevant en gémissant, titubant jusqu'à la salle de bain où il se laissa tomber, peu glorieux, à genoux, pour vomir le peu qu'il avait dans l'estomac. La tête posée contre la cuvette, il fut parcourut d'un autre frisson, sa tête lui faisait l'impression d'exploser.

Cassie Williams sentit la douce main de son fiancé lui caresser le visage avant de s’endormir. Elle fit de même quelque peu apaiser par ce geste. La journée ne faisait que commencer et le couple dormait déjà: un rythme pas très sain. La blonde était allongée à même le sol. Elle bougeait beaucoup: se tournant dans tous les sens. Elle redescendait tout doucement. Un sommeil agité se préparait. Elle fit un cauchemar effroyable. Steve Johnson n’était plus de ce monde, de son monde…. . Elle ouvrit les yeux plusieurs fois en étouffant quelques cris. Un moment elle s’était même levée pour boire de l’eau. La déprime persistait. La pauvre avait vomi une fois dans l’évier de la cuisine. Elle avait assez d’énergie pour nettoyer le tout. Elle prit même une douche. Son chéri ne se réveilla pour autant. Il était juste seize heure qu’elle se recoucha près du blondinet. Elle dormit mieux après tout cela. Soudain, le jeune homme la réveilla sans le savoir en lui donnant un coup accidentel dans la jambe en tentant de redescendre du canapé. Elle l’entendit lui aussi vomir. Elle se leva pour rester à ses côtés et le soutenir dans ce douloureux bad trip prolongé. La serveuse le serra dans ses bras.

- Steve, tu as besoin d’un cachet? Elle marqua une pause. Elle lui tendit une serviette pour frotter son visage. Une bonne douche te remettra sur pied. Tu veux aller manger quelques part? Où tu le sens pas. Elle sourit. La blonde se sentait pas bien mais elle essayait de paraître neutre. Elle devait soutenir son fiancé. Cassie se leva tout en embrassant le front du mécano. Elle le fixa en attente d'une réponse de sa part.

L'homme continuait à vider son estomac déjà bien vide, savant qu'il avait frôlé une limite, et que son corps ne le permettait pas. Mais que voulez-vous, il avait passé sa vie à n'en faire qu'à sa tête, faisant la sourde oreille à tous les avertissements, et il n'était pas prêt de changer, malheureusement. La tête posée contre la cuvette, tirant la chasse d'une main tremblante, en nage, le pauvre homme sentit une paire de bras l'entourer doucement, et il ferma les yeux, appréciant le soutien de sa fiancée.

Steve, tu as besoin d’un cachet?

Il hocha faiblement la tête, se frottant le visage avec la serviette que Cassie lui tendait. Comme à chaque fois qu'il redescendait, il se sentait assez misérable. Mais ce n'était pas une raison assez forte pour le faire arrêter. En fait, Steve n'était pas certain que quelque chose pourrait le faire arrêter de se faire autant de mal. Il virerait dingue en désintox' ça c'était sûr!

Une bonne douche te remettra sur pied. Tu veux aller manger quelques part? Où tu le sens pas.

C'était vrai, une douche et yopla, il serait à nouveau comme neuf - ou presque. En fait, il aurait peut-être du mal à garder un équilibre parfait, mais Steve se sentait déjà mieux. Son corps avait manifesté son désaccord, et maintenant il le laissait tranquille. Avalant le cachet que sa petite amie lui tendit, le jeune homme tenta tant bien que mal de se remettre sur ses pieds, répondant d'une voix pas très certaine :

Si tu veux ...

Terminé, verrouillé & archivé.