Depuis l’accident de voiture, Jonathan était différent. Ça faisait déjà plus de six mois qu’il buvait constamment, devenu alcoolique, il avait reçu les injures de ses proches, mécontent de la situation malheureuse qu’il s’était crée. En réalité, lorsqu’il avait rejoint sa sœur Linda à une petite soirée qui avait eu lieu à l’époque dans un bar du centre-ville, il n’avait pas envisagé que sa vie aurait changé autant, un feu s’était déclaré dans le toit de l’immeuble, amenant le chaos dans la place, c’est là qu’une serveuse nommée Holly renversa un plateau d’alcool enflammé sur sa table et qu’il fut brûler gravement sur la moitié de son corps. Il eut une période de convalescence plutôt lourde et longue, il avait sombré dans l’alcool, ne pouvant pas reprendre le travail. C’est à ce moment qu’il rencontra Jessie, qui était son auxiliaire de vie à l’époque. L’homme avait beaucoup de problème et sa visite lui faisait toujours beaucoup de bien. John savait qu’il s’enfonçait, mais sa famille était si distante que personne ne pouvait l’arrêter. Lorsqu’il put reprendre le boulot, il n’arrêta pas la boisson, trop accro pour cela. Le fermier conclut son contrat avec Jess, mais elle continua à lui rendre visite, ils devinrent de très bon amis, elle était là pour lui, ce qui était déjà un bon début, avec la dépression de Linda et l’emprisonnement de Cassie. C’est un soir où il avait beaucoup trop but au bar qu’il décida de prendre la route suivit par Jessie, qui lui avait demandé de se faire accompagner. Jo prit la grande route pour aller à son domicile dans les bois, mais il frappa un enfant qui s’était éloigné du restaurant où il concluait son repas avec sa mère. L’accident percuta le duo, mais il n’y avait aucun témoin, ils amenèrent l’enfant dans le camion et une heure après, les preuves disparurent. Jo et Jess firent ensuite un pacte qu’ils respectèrent jusqu’à présent. Jo décida ensuite d’arrêter l’alcool. Il entra aux alcooliques anonymes, mais le chemin vers la guérison était lourde. La bouteille le tentait énormément. Aujourd’hui, il avait besoin de sortir, de prendre l’air, de penser à autres choses qu’à l’enfant et l’alcool. Il ne voulait pas prendre son camion, donc il le stationna au métro pour faire ses courses. Il descendit en bas et attendit sur un banc sans dire un mot. La mère du petit garçon qu’il avait tué avait contacté les médias et cette affaire passait dans tous les journaux et chaînes télévisées de la région.

Sandy revenait de l'autre bout de la ville. Assise dans le métro, elle ressassait les événements qui avaient chamboulé sa vie. Dans chaque enfant qu'elle avait croisé, elle avait cru voir son Elliott. Elle en devenait malade. En deux mois, elle avait perdu plus de 8 kilos, elle était devenue maigre, si bien que les médecins s'inquiétaient grandement à son sujet. Elle avait une mine blafarde, un teint d'habitude rose maintenant gris et triste. De grosses cernes soulignaient ses grands yeux bleus. Elle ne dormait plus très bien ces temps-ci. Et tous ces ennuis se lisaient ainsi sur son visage, bien qu'elle ai essayé de se rendre présentable : elle venait de se faire interviewer par un journaliste.
Elliott ne faisait plus parti de sa vie quotidienne. Et pourtant, depuis deux mois, elle vouait sa vie entière à lui. Elle cherchait désespérément des indices pour retrouver son fils. Sans résultats.
Elle était perdue, abandonnée, livrée à elle même. Bien des fois elle avait pensé à tout arrêter, partir, tout quitter, abandonner ; mais Elliott était tout pour elle. Et il avait besoin de sa mère. Elle seule pouvait le retrouver. Sandy Catalano en était persuadée. Soudain, dans le métro, elle crut reconnaître une voix. La jeune femme blonde releva le menton ; un peu plus loin, dos à elle, se trouvait un petit garçon. Il portait un sweat-shirt bleu marine. Elliott avait le même lorsque … Lorsque Sandy l'a perdu.
Sandy, dans sa souffrance pathétique, crut reconnaître en cet enfant son propre fils. Elle se leva maladroitement. Elle était si maigre et si faible que l'on crut qu'elle allait s'écrouler par terre ; un homme se leva même pour la soutenir. Mais Sandy Catalano ne tomba pas. Elle s'approcha de l'enfant, et sans se rendre compte de sa propre erreur, le pris dans ses bras. Mais bien évidemment, ce n'était pas son Elliott. L'enfant la rejeta, et la mère poussa un juron de surprise face à cette femme squelettique qui venait d'enlacer son fils.
Sandy fut projeter en arrière par l'arrêt brusque du métro, et s'écroula par terre. Elle aurait voulu pleurer, hurler, mais tous les regards étaient déjà tournés vers elle. Elle préféra ne pas en faire plus, et même si ce n'était pas là qu'elle était censée descendre, elle sortit en trombe du métro. Elle marcha au hasard, analysant les passants. Ils étaient tous pressés. Aucun n'était comme elle ; aucun n'était perdu. Sauf un. Il était assis sur un banc, seul. Bizarrement, elle fut prise de compassion pour cet homme. Sans rien dire, elle s'assit à côté de lui. Elle plongea sa tête entre ses mains et tenta en vain d'étouffer un sanglot.

Jonathan regardait autour de lui. Il se sentait terriblement dégouté par l’acte immonde qu’il avait osé commettre. Sa femme Mary serait si en colère d’une situation pareil, ce qui n’était pas le cas pour Jessie Blacks. Elle l’appuyait et le supporter dans toute cette histoire. Jo l’aimait bien et ça semblait être réciproque de son coté, mais il n’était pas près pour une relation, surtout que Jess avait vingt ans de moins que lui. Le pauvre fermier se sentait perdu. Il avait récemment arrêté totalement l’alcool. Il ne buvait plus du tout et ça le rendait fou. Après l’incendie du Devil’s Tail, il avait souffert à ne plus savoir si ça allait un jour s’arrêter. Le feu l’avait complètement brulé. Il avait sombré dans sa seule amie l’alcool, mais maintenant que c’était fini, il devait survivre. Dans le métro, il voyait les regards des gens via son visage brulé et le coté de son bras gauche. L’homme se faisait souvent pointer par les enfants et traiter de monstre. Il se sentait blessé, mais essayait de passer au travers de ça. L’hôpital faisait tout son possible pour qu’il aille une greffe de peau prochainement, mais c’était très rare à la base et ici, dans le Skyline encore plus. John n’attendait pas personnellement recevoir un appel pour cet opération prochainement. Le grand brulé attendait toujours le métro lorsqu’une femme prit place à coté de lui, au départ, il ne l’a reconnut pas. Il savait avec certitude que son visage lui disait quelque chose, mais n’osait pas se prononcer. Elle semblait dans un état fatal, ce qui l’attrista, mais aussitôt cette pensée lancée, elle se mit à pleurer, Jo était beaucoup trop sensible pour laisser passer cela sans rien dire. Il tourna la tête vers la blonde maigrichonne. Ça va aller madame.... ?? Je ne veux pas me mêler de mes affaires, mais vous ne semblez pas très bien allée ! Désirez-vous que j’aille vous chercher quelque chose à boire ? Demanda poliment l’homme.

Sandy Catalano était vraiment devenue une fille pathétique. Si vous vous aviez vu une fille assise sur un banc de métro en train de pleurer, vous auriez pensé quoi ? Vous auriez eu de la pitié sans doute. Et de nos jours la pitié est tellement péjorative. La pitié agaçait tellement Sandy … Mais elle n'avait pas le choix ; elle était pathétique. Son voisin ne l'ignora pas. Tant mieux, elle n'avait pas envie de ne faire que pleurer. Et puis, il n'avait pas l'air si méchant. Ok, elle ne l'avait pas vraiment regardé, elle n'avait pas eu le temps de l'analyser, mais sa voix était douce, apaisante et rassurante même. En effet, il n'avait pas eu peur d'elle, et avait osé lui demandé si ça allait et si elle avait besoin de quelque chose.
Si elle avait besoin de quelque chose ? Mais elle avait besoin de son fils ! Elle s'en était rendu compte bien assez vite. Elle avait besoin d'entendre son doux et petit souffle, sa petite voix fluette, son petit coeur battre, de sentir sa douce peau toucher la sienne, ses petites mains s'accrochant à son cou … Et tous ces plaisirs lui avait été arraché d'un seul coup, sans prévenir, sans rien, sans un mot. On l'a privait de son fils depuis des semaines. Et pour une mère, on ne peut rien imaginer de pire. Elle était presque devenue croyante. En effet, elle priait tous les jours pour qu'on lui rende son fils. Mais il n'était toujours pas là.
Elle releva le menton, essuya ses larmes et considéra l'homme à ses côtés. Il avait un aspect tendre et doux. Un homme respectable à tout aspect en fait.

« Je vous remercie, Monsieur » répondit-elle délicatement. « Je vais bien. »

Elle lui fit un sourire. Et quel sourire ! Le genre de sourire qui dit « Non, je mens, je vais mal, je fais de la déprime, mais laisse-moi, tu peux pas m'aider ». D'ailleurs, après avoir pris un mouchoir et essuyer correctement ses yeux dont des larmes coulaient toujours, elle murmura :

« Je ne crois pas que vous puissiez m'aider. Vous n'êtes pas Superman, je me trompe ?»

Personne ne le peut apparemment. Mais elle remerciait intérieurement l'homme de s'être préoccupé d'elle.

Jonathan Williams regardait la femme avec compassion. Ce que John ne savait pas en portant aide à cette pauvre femme qui s’était mise à pleurer comme ça, auprès d’un inconnu était qu’il s’agissait de la pauvre mère, celle qui avait perdu son jeune fils et que le fils en question avait été happé par le camion de Jonathan lui-même. On aurait pu croire que les circonstances étaient vraiment dû au destin, mais lorsque la réalité serait face à Jo, il ne pourrait pas agir de cette manière. Depuis l’événement, il était si choqué, différent, il avait suivis les conseils de son amie Jessie et était entré au alcoolique anonyme, mais ça ne changerait surtout pas ce qui s’était passé. Il avait commis un meurtre et le secret était très lourd à porté. Il voyait bien que c’était également le cas pour Jess, mais elle avait décidé de vivre avec et de le supporter. Resterait-elle près de lui longtemps encore ? Il craignait très bien que non, elle allait peut-être le dénoncer, mais ce n’était pas ce que Jonathan craignait le plus. Il fit un sourire à la femme et posa une main sur son genou et retira un mouchoir de son pantalon. Il lui tendit malgré ses paroles et sourit. Voilà, je ne suis pas superman, mais ça pourrait vous être utile quand même. Bien que vous me disiez le contraire, je vois très bien que quelque chose ne va pas et je compatie pour vous, je ne vis pas une situation très facile non plus. La mort est aussi complexe que la vie à la fin n’est-ce pas ? John fit un petit sourire à la femme. Il regarde un peu autour de lui et replongea son regard vers la blonde qui semblait toujours dans un sale état. Il ne pourrait trouver son problème, mais attendait tout de même qu’elle réponde, si jamais, elle voulait en parler, après tout, ce n’était pas de ses oignons. Jo garde un sourire gentil sur ses lèvres tout de même, pour la rassurer un peu.

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