Depuis quelques semaines, un nouveau quartier avait vu le jour dans le Skyline et un casino faisait son apparition dans le grand et vaste royaume des morts. Lorsqu’on parlait Casino, on parlait amusement, alcool et argent, alors c’était un endroit parfait pour la belle faucheuse qui avait justement reçue son dernier chèque de paie de la part du tunnel blanc. En fait, JJ état une femme de party et adorait dépenser, alors elle faisait bien d’avoir son job de faucheuse ainsi que celui de barman au Devil’s tail pour combler les trous de fin de mois. La jeune brunette avait donc assez d’argent pour payer son loyer et ainsi s’amuser à ce nouveau casino. Hansley entra à l’intérieur de la magnifique batisse et s’installa directement au comptoir. La lesbienne commanda un cocktail assez puissant et marcha jusqu’aux tables de blackjack. C’est en hurlant lorsqu’un homme fit tomber les cartes et gagna un grand paquet d’argent. Évidemment, cela faisait rêver la belle faucheuse, mais bon, elle se contenta d’apprécier le moment. Elle tenta alors une partie, mais elle perdit, c’est à ce moment qu’elle tenta une autre puis une autre. L’heure passa rapidement, les verres et l’argent également. La tête de Jane commençait à tourner et l’alcool faisait son affaire, c’est en voyant le croupier changer de carte que la brunette hurla. « Non, mais putain de merde ! C’est quoi votre foutu problème tranche de merde... Tu me prends pour une conne ou quoi, IL A TRICHÉ, CE SALAUD A TRICHÉ ! Je veux être remboursée ! » hurla-t-elle à travers la salle.

Gagnant gagnant, buffet géant !

« N’ai-je donc pas assez répété que je ne voulais pas être dérangé ?
- Pardon patron, mais j’crois qu’on a un p’tit souci…euh…
- C’est quoi l’problème ? Évite de te pisser dessus, Franck. Dis-moi c’qui s’passe et j’aviserai.
- C’est-à-dire que…venez voir, elle…y’a une joueuse qui fout la merde. »

Soupir exaspéré. Il expire la fumée de sa clope et l’écrase brutalement dans le cendrier. Mais quelle bande d’incapables. On n’a pas des videurs à l’entrée, des mecs qui pèsent cent kilos de muscles pour régler les débordements furieux des joueurs un peu trop exaltés ? Il se lève lentement et toise monsieur l’incapable.

J’ai même pas envie d’argumenter, de lui gueuler après. Il ne retiendrait pas la leçon. On n’est jamais mieux servi que par soi-même de toute façon...

L'abruti lui emboîte le pas. Ils arpentent plusieurs longs couloirs capitonnés et accèdent par la porte des employés à la salle noire de monde. Il n'y a là que la démesure de l’Homme dans toute sa splendeur. Cela galvanise aussitôt Theodore d’entrer dans ce monde superficiel. Il accueille une meute de chiens errants dans son royaume du vice. Soudain, il se sent investi de la mission suprême de satisfaire leurs plus bas instincts, tous autant qu’ils sont.

Il ne lui faut guère de temps avant de repérer l’objet du Malin. Il l’observe minutieusement à travers ses verres teintés. C’est donc cette fille qui cause tant de désordre ? Où sont passés les mecs de la sécurité, bon sang ? Il vitupère intérieurement. Il n'est entouré que de bons rien…

Il finit par faire un pas tranquille dans sa direction, se tenant prêt à relever ses manches. S’il faut vraiment que je me salisse les mains…

« Mademoiselle, je vous prie de me suivre un instant… » Autour, le silence s’est fait. On entend plus que les machines à sous (cling cling cling) ainsi qu’une musique ténue jazzy qui se diffuse dans tout l’établissement.

« Je suis le propriétaire du Casino Royal, que puis-je donc pour vous ? »

Affable en toutes circonstances, sa voix est douce et onctueuse. Le gaillard croise les bras sur sa poitrine et lui lance un regard torve. Je ne supporte pas ces énergumènes qui s’évertuent à gâcher la fête. S'ils croient que les administrateurs vont accepter qu’on foute le bordel sans protester, non mais je rêve ! Ils peuvent se foutre direct le doigt dans l’œil.

Évidemment, Jane ne passait jamais inaperçu une fois de plus. La belle brunette tentait de satisfaire son besoin de gagner davantage en voyant l’erreur un peu partout. Il était vrai qu’avec tous les cocktails qu’elle avait engloutit tel un ogre depuis la dernière heure ne l’aidait pas à se comporter normalement. Bon, JJ n’avait jamais été une grande dame, on pouvait même la qualifié comme pire qu’un chauffeur de camion ingrat et malfamé. La jeune femme avait un langage de merde et usait souvent d’un comportement des plus disgracieux. Comme en ce moment-même, où elle hurlait à travers le casino l’erreur qui avait été commise. C’est après quelques minutes à déblatérer seule et à se faire regarder qu’un homme s’approcha, mais juste avant qu’elle ne le remarque, Hansley fronça les sourcils vers certains autres clients de la boite et dit sur un ton de reproche. « Putain de vautour, on regarde ailleurs … ! » Elle serra les dents de colère face à ce manque de savoir vivre, pourquoi les gens étaient de nature aussi curieuse. La brunette se retourna et tomba sur un homme plutôt âgé et chic, selon ce qu’il était en train de lui dire, il était le propriétaire du casino et souhaitait qu’elle l’accompagne. Jane croisa les bras et s’appuya contre la table et lança. « Monsieur le king du blackjack, c’est vous alors ! Si je vous dis que votre enfoirée de croupier a triché et m’a fait perdre ma dernière mise, est-ce que vous allez me croire ou bien vous allez m’envoyer promener à gros coup de pied dans l’cul ? » Jane attendait encore, les bras croisés, prête à hurler et à se jeter sur l’individu.

(HJ: Juste attention, on demande d'écrire à la troisième personne )

Personne ne tue personne dans mon établissement à part moi.

Une gamine à la langue bien pendue qui s’en prend au type le plus puissant du voisinage. On peut appeler ça du suicide, n’est-ce pas ? Son seuil de tolérance atteint ses limites. Theodore sert les jointures de ses poings pour contrôler le coup qui ne tardera pas à partir si…la demoiselle daigne se calmer un peu.

Malone est à cran, mais son sang-froid inébranlable lui permet de rester civilisé. Pendant combien de temps encore ? ça, je l’ignore. Il se persuade que péter un câble au milieu de tous ces débiles qui les observent n’est pas la meilleure alternative qu’il ait. Il a d’autres affaires sur le feu, il aimerait beaucoup régler celle-là le plus vite possible. Il pousse un énième soupir. D’agacement cette fois.

« Les deux. Je vire le croupier et vous dégagez. »

Un deal est un deal. Si elle l’accepte, il se montrera peut-être plus indulgent à son égard, qui sait ? Le propriétaire des lieux connaît ses fieffés d’employés. Il sait parfaitement que ce sont de fins escrocs. C’est aussi pour ça qu’il les a engagés. Des gens honnêtes dans un Casino, vous voulez rire j’espère !

L’homme bon chic bon genre témoigne un profond mépris pour la furie en face de lui. Bon, elle veut quoi au juste ? Foutre la merde, ça okay, on avait tous capté. Mais encore ? Il l’analyse du coin de l’œil. Sa posture provocatrice ne lui fait ni chaud ni froid, pas même tempéré. Il devine qu’il se trame quelque chose dans sa petite tête. Allons les enfants, enfonçons des portes ouvertes.

Grand, imposant, notre gangster s’approche d’un pas qui n’hésite pas, qui se veut mi-menaçant mi-inoffensif, qui se dirige droit sur sa proie. Il se frotte légèrement la joue, l’air de rien, comme si tout était parfaitement en ordre, il laisse délibérément passer quelques secondes où chacun retient son souffle.

« Combien vous voulez ? Dites votre prix, on peut négocier. »

Négocier avec un truand, la jeune fille va comprendre son malheur…

Jane Hansley regardait le propriétaire de manière un peu insultée. Elle n’arrivait pas à maintenir son calme face à toute cette agitation. C’était une évidence pour la brunette, ce croupier avait triché, elle ne comprenait pas comment ce genre de situation était possible dans un aussi gros casino que celui du Skyline. Il était vrai que la bâtisse était plutôt récente, mais ça n’empêchait en rien d’avoir des employés incompétents. La brune fut un peu secouée face au commentaire que le PDG du casino lui balança. Elle ouvrit la bouche et posa une main sur sa hanche de manière plutôt choquée. « Quoi ? Vous me virez du casino, j’ai rien fait putain moi ? Je suis une cliente et je dépense mon argent, alors arrêtez de jouer des trous de cul et laisser moi boire un verre de participer à la prochaine partie de crible ! » Elle n’approuvait pas cette décision, oui, c’était une bonne chose que cet abrutit se retrouve sans travail, mais elle débutait sa soirée et ne voulait certainement pas partir toute suite. Elle avait un magnifique chèque à dépenser avant tout. On ne pouvait pas dire que JJ était une accro, elle jouait que très rarement, mais elle connaissait ses règles et le but de cette soirée, c’était le plaisir.

Après quelques minutes de réflexion, la brune croisa les bras, elle attendait une réponse de la part de l’homme qui lui demanda alors combien elle souhaitait. JJ réfléchit et fit un sourire malsain. « J’ai perdu une mise de 50.00, mais je m’en fiche, payer mes cocktails pour le reste de la soirée et nous serons réglés, ça vous convient capitaine ? »

Les jeux sont faits

Il y a des gens en ce bas monde qui n’ont jamais appris à la boucler. Certes, il s’agit là de tout un art, mais cela éviterait de fâcheux accidents ; des coups de couteau mal placés, un croche-patte fatal, un kidnapping inattendu, tout ça tout ça. La demoiselle, semble-t-il, ignore les usages. Elle se contrefout des bonnes manières. Et ça, Theodore ne le supporte pas. Les jointures de ses poings blanchissent à vue d’œil. Laissera-t-il éclater sa colère contenue ou pas ?

Les doigts du monsieur se resserrent sur eux-mêmes comme s’ils voulaient enserrer un cou jusqu’à ce qu’il craque sous la pression des doigts. Cette fille est insupportable, pourquoi il a accepté de faire un marché avec elle déjà ? Il l’ignore. Il se rallume une cigarette lentement.
Qu’est-ce qu’on fait aux gamins quand ils ne sont pas sages ? On les ramène dans le droit chemin. On les étripe. On les bastonne. On les égorge. Et hop, on balance le corps dans le canal le plus proche. Ah non, oups.

« On fait comme ça, chérie. »

Je ne suis pas très regardant pour une fois, je ne négocie même pas. Suis-je devenu dingue ? Non, du tout. Parfois, mes amis, il faut savoir la jouer subtil et calmer le jeu avant que ça ne dégénère. En acceptant ses doléances, finalement, je me ménage pour des soirées bien plus arrosées et houleuses. Un chèque suffit. Que demande le peuple avare et cupide, hein ?

Il donne des instructions. Le croupier s’en va sans faire d’histoires, lui. Tout gratis etc. Les désirs de madame sont des ordres. Ses hommes abdiquent. Après tout, ils n’ont pas nécessairement le choix. Malone préfère tasser tout ça, laisser la jeune fille s’éclater comme elle veut, mais qu’elle lui foute la paix, nom de Dieu. Une paix royale, c’est tout ce qu’il demande, ce n’est pas bien sorcier quand même ?

« Maintenant, pardonnez-moi, mais je vais prendre congé si vous voulez bien. Passez une bonne soirée. Encore désolé pour le désagrément. »

Une politesse à toutes épreuves. Il se réfugie derrière un mur de condescendance pour ne pas la pulvériser là, maintenant, tout de suite. Le Mister repart dans son antre, jetant un regard assassin à ses employés de malheur, et priant le bon Dieu pour qu’on ne le rappelle pas de sitôt.

Ce qui surprit surtout la brunette, c’était que le propriétaire du casino accepte ses exigences sans la moindre résistance. On dirait qu’il se fichait qu’elle aille tort ou raison, il voulait s’en débarrasser et c’était tout. Peut-être que Jane aurait pu en ajouter une couche et s’énerver pour obtenir encore plus, mais le propriétaire en avait marre de sa présence. Elle pouvait le voir dans son regard, c’était donc beaucoup mieux pour elle de partir et accepter son offre. L’homme avait sans doute beaucoup d’argent avec un établissement de ce genre, alors pourquoi refuser un faible don de sa part. Jane pourrait boire toute la soirée et s’amuser tout à fait gratuitement, elle serait sans doute complètement ivre en sortant de là, mais elle s’en fichait, tant qu’elle ne recevait aucun appel pour un cas de faucheur, sachant qu’elle avait ouvert son pagette. Elle fit un petit sourire à l’homme et marcha vers la sortie, elle leva la main et le pointa. « Vous êtes un chic type vous, merci beaucoup et je vous assure que j’amènerais le gros cul balaise d’un tas de mort dans les prochaines semaines dans votre super casino ! » Jane lui fit un grand sourire et quitta la pièce. Elle ne fit qu’opiner suite aux dires de l’homme, ce qui était totalement compréhensible. Elle se dirigea à nouveau vers le bar et commanda un nouveau cocktail, lui expliqua sa situation et lorsque le serveur fut avisé, elle reçut sa consommation gratuite et cela pour le reste de la soirée. Jane avait gagné, elle se sentait très heureuse de cette quête réalisée.

TERMINÉ & VERROUILLÉ