Riley Thompson & Cassie Williams

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La fin de semaine battait son plein. Chaque journée apportait son lot de surprises, plus ou moins bonnes, aux habitants du skyline. « Les jours se suivent et ne se ressemblent pas », ce dicton était bien vrai. En un jour tout pouvait changé. L’imprévu ne prévenait pas lorsqu’il pointait son nez, c’était le propre de son action. Il y a quelques mois, Cassie Williams n’aurait jamais imaginé tomber littéralement amoureuse de son faucheur. Elle était prisonnière du charme que Riley Thompson exerçait sur elle. A leur première rencontre, le brunet plut tout de suite à la jeune femme, dans le sens où il avait une présence qui ne la laissait pas indifférente. Le canadien l’avait accompagné lors de sa traversée, il l’avait conseillé et guidé. Ils se voyaient peu. Mais depuis un certain temps, ils passaient plus de moments à deux. Cassie lui avait toujours caché son secret: elle se droguait excessivement (par le passé). Pourquoi? Le bel homme préservait une image juste et elle ne voulait pas lui faire mauvaise impression, pour lui plaire? Pour se revaloriser? Pour être acceptée? Car elle s’en fichait? Trop dure à dire. La belle n’avait pas toute sa tête à l’époque, elle n’était pas lucide: la réflexion elle ne connaissait pas, elle agissait dans son intérêt et elle se contentait de vivre au jour le jour. Puis, elle avait Steve Johnson. En effet, elle était fiancée depuis quelques années. Cassie pensait réellement connaître l’amour. Or, quand il se mit à la frapper quand il était en manque, ça lui rappela tout bonnement son ex petit-ami Jackson. Il faisait de même. Williams en avait connu des déboires. Elle comprit vite que Steve n’était pas fait pour elle, cette dernière méritait largement mieux. Elle s’était encore trompée. L’amour, elle ne savait ce que cela voulait dire: elle se laissait juste influencée, impressionnée, charmée. La came lui avait retiré la capacité de penser à l’époque. Et avec Jax, elle était juste trop jeune: faire des conneries et désobéir à ses parents c’était la seule chose qui l’intéressait. Mais présentement avec Riley s’était totalement différent. Quand elle voyait le brunet, elle était comme émerveillée, le cœur battant à cent mille à l’heure, des lueurs d’enthousiasme dans les yeux. Le bonheur l’envahissait à chaque seconde, quand il parlait, bougeait, etc, tout la passionnait chez lui. Un rien la faisait sourire en sa présence. Ils s’amusaient bien ensemble. Aussi, le canadien lui avait prouvé toutes ses qualités. C’était un homme noble. Il l’avait aidé à traverser une mauvaise passe. Et oui Cassie avait connu la prison. Riley lui fit partagé bien gentiment son expérience sur le sujet. C’était un homme très touchant. Williams adorait l’entendre rire, parler mais ce qu’elle préférait c’était les moments où il se confier car elle apprenait à mieux le connaître. Elle commençait à entrevoir ce qui l’avait construit, ce qui l’avait rendu si juste dans le fond. Chaque seconde avec le faucheur était précieuse. En ce vendredi soir, elle l’avait convié à dîner chez Linda, sa sœur. Cette dernière était partie dormir chez une amie avec son fils. Line avait laissé la maison à sa frangine. Celle-ci prépara un souper digne des grands maîtres, vraiment elle avait pris une grande partie de sa journée pour bien faire. Aussi, elle avait dressé la table de manière très romantique: chandelles au programme. Elle avait peur de la réaction de Riley. Ce soir, elle désirait lui avouer tous les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Cassie ne voulait plus se voiler la face, tourner autour du pot et user de faux semblants. Après cela passait ou à l’inverse, cela cassait. Elle ne désirait pas perdre Thompson. Mais elle savait qu’il comprendrait, il ne l’abandonnerait pas pour cela. Donc, le moment était venu de tout lui dire. Cass avait besoin de tout lui révéler car elle se sentait prête. Riley serait-il apte à entendre tout ce qu’elle avait sur le cœur? Il fut fiancé à une autre femme autrefois, donc Cassie comprenait sa difficulté à parler amour. Et si ses aveux dérangés, la jeune femme n’insisterait pas plus. Elle respectait trop Riley pour cela. Elle attendit son ami… pour dix-neuf heures. Pour l’occasion, elle avait sorti sa plus belle tenue: une robe noire aux chaussures à talons assorties. Elle s’était maquillée de sorte à souligner son regard. Et elle s’était coiffée de manière très simple: en s’appliquant à faire de belles boucles. La pendule affichait l’heure fatidique pour parler de façon ironique. Cassie avait tout vérifié: rien à signaler, elle tremblait bêtement à cause du stresse. Elle attendait son invité de marque. Les secondes parurent très longues… .

Les aveux vraiment flatteurs ne sont pas ceux que nous faisons, ce sont ceux qui nous échappent
« Cassie & Riley »

L'annonce de l'invitation de ce soir, avait rendu fébrile le faucheur, durant toute la semaine qui avait précédée. Avec une vitesse déconcertante, avait défilé le temps le séparant de cette fameuse invitation. Son amie Cassie l'avait appelé une semaine plus tôt. Depuis, il dormait très mal, attendant avec impatience mais aussi avec angoisse cette soirée. La blondinette lui avait annoncé que Linda, la soeur de cette dernière, lui laissait les clefs de sa maison pour cette fameuse soirée; ils seraient donc seuls. Le faucheur ne cessait de se poser tout un tas de questions. Que se passerait-il ? Que ... Trop de questions restant sans réponses, ce qui n'était pas pour plaire au Canadien. De plus en plus, il avait l'impression de perdre les pédales.
Ce serait la première fois qu'ils se retrouveraient seuls depuis la sortie de prison de Cassie. Première fois qu'il la reverrait seule depuis ces deux longs mois. Durant cette période, il avait cru devenir fou, se plongeant à corps perdu dans son travail: dans l'écriture de son nouveau roman; dormant très peu et s'alimentant encore moins. Tout ça dans le but de ne pas penser à ce qui était en train de lui arriver ou plutôt ce qui venait de lui tomber dessus. En fait non, s'il s'était mis à travailler autant c'était plutôt pour oublier le mal-être et le malaise qui l'habitait. Jusqu'à récemment, il avait été incapable de mettre des mots sur son ressenti par rapport à ce besoin de ne pas penser. Mais aujourd'hui tout était plus clair dans son esprit, il avait enfin compris.
D'ailleurs, il aurait dû comprendre bien avant. Il aurait dû comprendre le jour où il s'était remis à l'écriture; le jour où son inspiration était enfin revenue. Celle qui était à l'origine de cette soudaine inspiration n'était autre que Cassie Williams.
Depuis le jour de leur rencontre, soit un peu plus d'un an plus tôt, un lien plutôt fort s'était créée entre eux. A partir de là, ils n'avaient cessé de se côtoyer, sans ambiguïté particulière. Puis la vérité avait éclatée, Cassie s'était retrouvée emprisonnée pour ses erreurs commises. Riley était malgré tout resté à ses côtés. La donne avait changée depuis. Il ne la voyait plus comme une simple amie, elle représentait bien plus. En sa présence, il se sentait enfin LUI, il n'avait plus besoin de se cacher. Son passé ayant été révélé, il n'avait plus peur de quoi que ce soit. La jeune femme l'avait écouté, sans le juger, ce qui en soit l'avait rassuré.
Pour être exact, une chose lui faisait peur plus que tout au monde; l'amour. Sentiment qu'il n'avait plus connu depuis Sunny, ou qu'il n'avait plus voulu connaitre, par peur de souffrir à nouveau. Bien sûr, il avait connu des aventures sans lendemain depuis, mais il avait rapidement pris conscience que cela ne lui ressemblait pas, et que cela ne lui apporterait pas grand chose.
Son célibat était très souvent un sujet de moquerie, de la part de ses amis. Il s'amusaient la plupart du temps à émettre tout un tas d'hypothèses plus ubuesques les unes que les autres; celle revenant le plus fréquemment sur le tapis était bien entendu l'homosexualité... Ils étaient bien loin de la réalité. S'ils avaient su, ils se seraient bien gardé de faire des commentaires idiots.
C'est sur cette idée plutôt amusante qu'il se retrouva devant son imposante "garde robe". La question fatidique, que porter était maintenant arrivée. Il était plutôt soucieux de son image en temps normal... ce soir encore plus. Dernièrement il avait acheté un costume, dans les tons gris foncé, coupé plutôt près du corps. Ce costume lui avait particulièrement tapé dans l'oeil, voilà l'occasion rêvée de le porter. Tenue choisie, déjà une bonne chose, ensuite passage à la salle de bain oblige. Un rapide coup d'oeil dans le miroir lui fit prendre conscience, qu'il devait se débarrasser de cet immonde tapis qu'il avait sur la figure. Un bon coup de rasoir ou plutôt de débroussailleuse et il n'y paraîtrait plus. Il paraissait maintenant plus jeune de 10 ans. Peut-être aurait-il du se contenter de la tondeuse plutôt que du rasoir. Trop tard, pour réparer cela. A part la super glue, il n'y avait pas d'autres solutions. Solution inenvisageable, donc tant pis, il irait comme ça, avec ses airs de jeune premier. La honte. Rapidement, il s'habilla, se parfuma peut-être un peu trop. Décidément il avait la main lourde ce soir, après le rasoir, le parfum... Il n'était pas dans son état habituel, il faisait tout à la va vite. Mieux valait qu'il se calme maintenant avant de faire une syncope.
Bien qu'atteignant bientôt la quarantaine, à cet instant précis il avait l'impression d'avoir 15 ans... C'est donc le coeur léger, une boule d'angoisse dans le ventre et chantonnant qu'il se dirigea chez le fleuriste de son quartier.
En être civilisé, il ne pouvait tout bonnement pas concevoir de ne rien amené comme présent à la personne l'invitant.
On lui jeta de drôles de regard, alors qu'il choisissait des fleurs pour Cassie. Avait-il un trait de marqueur indélébile dans le dos, sur le visage ? N'avait-on jamais vu un homme en costume ou quoi ?
Il ne connaissait pas les goûts de la jeune femme, ne voulant pas se tromper, il choisit ce qui lui semblait le plus universel, des roses rouges, pas très original certes.
Avec son bouquet en main, il se dirigea immédiatement à l'adresse que lui avait donnée son amie. Il était attendu pour 19 heures, il serait presque en avance.
Il tenta difficilement de maîtriser le stress qui venait de monter d'un coup alors qu'il avait posé le doigt sur la sonnette. C'est avec le coeur battant la chamade, qu'il appuya sur le bouton. Le tintement électronique caractéristique du timbre, retentit à l 'intérieur de la maison. Il souffla un bon coup ... puis attendit qu'on vienne lui ouvrir.

Cassie Williams avait invité Riley Thompson depuis au moins une semaine. Elle fut claire: un dîner à deux l’attendait. Il aurait pu refuser mais non. La jeune femme se demanda pourquoi. Réaction idiote puisqu’ils de coutume ils étaient très heureux de se voir qu’importe le contexte. Cela plaisait beaucoup à Williams. Le faucheur était son premier point de repère dans le monde des morts. Elle se remémorait souvent le moment où il l’avait fait passer de l’autre côté: le 25 décembre 2010. Cassie avait connu un accident de voiture avec son ex-fiancé Steve Johnson. Cons qu’ils étaient à l’époque, ils prirent la route à contresens: un camion les avait percuté de pleins fouet. C’était comme si Cass attendait sa mort, elle n’avait pas empêché cet acte. Le destin l’avait mis sur la piste de Riley. Était-ce une coïncidence? Ou un hasard? Bonne question… . Mais la jeune femme savourait sa chance d’avoir le canadien dans sa vie. Ils se connaissaient depuis plus d’un an. Cassie en était heureuse, c’était sa meilleur rencontre, sa meilleure découverte, sa plus grande fierté: connaître un homme comme lui! Il était parfait selon elle malgré des défauts comme tous mais elle ne l’entrevoyait pas du tout. C’était sûr, elle était amoureuse. Présentement, elle avait même hésitait à mettre de la musique douce en fond sonore. Mais elle n’osa pas perturber plus le faucheur. Elle exagérait tout mais elle découvrait un nouveau sentiment: l'amour. Toute la semaine, Cassie avait écouté des chansons d’amour: jamais elle ne faisait cela. Elle était plus ravie que d’habitude, penser à Riley la rendait heureuse.

La sonnette retentit. Cassie sursauta. Premièrement, elle n’était pas habituée au son de celle-ci. La jeune femme vivait occasionnellement chez sa sœur. Deuxièmement, ce bruit l’avait fait sortir de ses pensées. Le calme environnant avait été interrompu. Cass était encore plus stressée. Elle se sentait bête de flipper pour un rien. Mais elle désirait que tout soit parfait. Ce soir, elle allait parlait sentiments: un domaine qu’elle ne maitrisait pas forcément. L’ex-prisonnière, maintenant libre, s’empressa d’ouvrir la porte. Les secondes entre ce moment et celui où elle attendait ressemblaient à des jours entiers qui passaient de manière plus que lente. Quand elle fit face à son faucheur, sa réaction première fut de lâcher un « waouh ». L’homme était sur son trente-et-un. Il arborait un très joli costume. Son visage était si parfait. La belle l’observa, sa pensée fut: « C’est lui! C’est le bon! ». C’était bête. Mais c’était comme si elle tentait de se rassurer, comme si elle ne croyait pas en sa présence. Un sentiment d’amour profond l’envahit. D’un coup, ça allait mieux.


- Entres, je t’en prie. Tu veux que je te débarrasse? Elle y mettait les formes comme il se devait. Tu as déjà vu la maison de ma sœur? Tu as trouvé assez vite si ce n’est pas le cas? En tout cas, merci de m’honorer de ta présence. Elle sourit. Je suis si contente de te voir! Elle ne tenta rien. La jeune femme n’osa même pas le prendre dans ses bras, pourtant c’était pas l’envie qui manquait.

La porte s'ouvrit rapidement, laissant place à une vision plus qu'agréable pour le faucheur. Cassie lui apparue plus ravissante que jamais. Il resta bouche-bée durant quelques instants, puis reprit vite contenance en se disant que cela ne se faisait pas. Il ne put retenir un sifflement d'admiration. C'était bien la première fois qu'il l'a voyait apprêté de cette façon, ce qui n'était pas pour lui déplaire.
Visiblement, elle aussi avait eu la même idée que lui, revêtir de très beaux habits... Les deux amis attendaient probablement plus de cette fameuse soirée. Ce n'était pas seulement un repas entre amis, c'était certainement un peu plus que cela. Riley sut à cet instant que ce moment allait changé beaucoup de choses, mais quoi ? Il ne sut le dire, ni le deviner. Probablement se faisait-il encore des films. Jusqu'à présent, rien chez Cassie n'avait pu lui faire penser, qu'elle ressentait ne serait-ce que le millième de ce que lui pouvait bien éprouver. Lui, le naufragé des sentiments, se retrouvait maintenant confronté à une situation à laquelle il n'avait pas du tout l'habitude... L'amour à sens unique, quoi de pire que cela ? C'était bien sa veine. Mieux valait ne pas penser à tout cela à cet instant précis, mieux valait se laisser porter par le moment présent.
La blondinette l'invita à entrer, chose qu'il fit sans se faire prier. Tout sourire, il tendit le bouquet de fleur, acheté spécialement pour la jeune femme. Peut-être était-ce de trop... Peut-être aurait-il dû se contenter d'une bouteille de vin ou d'autre chose. Durant un instant, il se trouva bête.
Cassie n'était apparemment pas dans son état normal, elle parlait vite, le bombardant de question, ce qui le surpris un peu. Il fit comme si de rien n'était et répondit point par point.

" Oui je veux bien " dit-il en se débarrassant de son manteau, puis de son blazer, qu'il tendit à Cassie. " Merci... Non, je n'ai jamais vu la maison de ta soeur; je ne la connais pas vraiment à bien y penser. J'ai trouvé assez facilement, le quartier n'a plus beaucoup de secrets pour moi. Je ne savais pas qu'elle vivait ici. " Il ponctua la fin de sa phrase par un petit sourire, avant de plonger son regard dans celui de l'ancienne prisonnière. " Mais, tout l'honneur est pour moi. Merci à toi pour cette invitation plutôt ! D'ailleurs je ne t'ai pas complimenté, mais tu es vraiment splendide ! "

Si elle savait, le plus heureux des deux, était certainement le faucheur. Il attendait ce moment depuis tellement longtemps, que s'en était presque inespéré. Maintenant qu'il était là, il n'avait plus du tout envie de partir... Jamais...

" C'est vrai ? " Pourquoi cette question idiote ? " Moi aussi je suis heureux de te voir. "

Soudainement, il réalisa qu'il ne l'avait même pas salué, ni même serré dans ses bras; pourtant ce n'était habituellement pas le genre de chose qu'il oubliait. Il devait être un peu perturbé. Avant que la gêne ne s'installe, le Canadien demanda.

" Alors, qu'à tu prévu pour ce soir ? "

Cassie Williams était enivrée par l’apparition de Riley dans la maison de Linda. Elle avait attendu cette soirée depuis des lustres, peut-être pas, mais c’était l’image qu’elle avait en tête: le temps paraissait long sans le canadien. Elle le voyait souvent mais entre deux, il lui manquait beaucoup. Le faucheur offrit un bouquet de fleurs à sa protégée, cette dernière lança un « merci » plus qu’enjouée et elle lui fit un bisous sur la joue pour accompagner son bonjour et son remerciement. Elle referma la porte pour ne pas être dérangé. Aussi, la jeune femme prit la veste ainsi que le blazer de Riley pour l’accrocher sur un porte manteau situé dans le hall.

- Je t’en prie. Elle sourit. Thompson répondit aux nombreuses questions de Cassie. Cette dernière se sentait bête, elle devait paraître envahissante, insistante: elle n’appréciait pas cette idée. Mais sa joie surpassait l’entendement. Je te ferai visiter si tu le souhaites. Si elle vit ici, on se retrouve toujours ailleurs c’est pour cela que tu ne connais pas l'endroit. Je reste chez elle mais bientôt je pense réinvestir mon appartement. D’abord, je dois changer des choses là-bas comme la serrure par exemple, plaisanta-t-elle. Steve vivait certainement ailleurs. Cassie n’en savait rien mais elle désirait récupérer ses affaires premièrement. Merci Riley! Il usa de politesse. Puis, il s'affaira à sortir un compliment qui fit légèrement rougir son interlocutrice. Merci beaucoup, je dois dire que tu es pas mal toi aussi, même plutôt élégant dans ton costume. Elle sourit timidement à la suite du discours du bel homme.

Puis, l’interrogation de Riley Thompson eut pour effet de faire sourire Cassie. Qu’avait-elle prévu? Parlait-il de la nourriture? Si c’était le cas la belle avait pris soin de lui concocter un plat purement canadien. En entrée de la charcuterie attendait l’invité de Williams avec des biscuits apéritifs pour orner le tout. Puis, en plat principal, la jeune femme avait tenté de faire une poutine italienne, c’était typiquement canadien et en dessert elle avait préparé des muffins au cas où le faucheur n’aimerait pas sa tarte au sucre avec des noix. Oui Cassie voyait tout en grand pour bien faire et faire plaisir au bel homme, surtout pour ça. La question de Riley pouvait aussi signifier autre chose et Cass se voyait mal dire: « J'ai prévu de te dire que je t’aime! ». A cette pensée, elle sourit. Ce qui la perturbait présentement, c’était déterminer le moment de sortir cet aveux. Entre le plat principal et le dessert? C’était idiot de penser à cela! Ça viendrait tout seul. Cassie l’espérait. Elle n’avait jamais fait cela auparavant.

- J’ai prévu un bon dîner pour deux et quelques confidences au passage, souligna-t-elle. J’espère que ça te plaira, elle parlait de la soirée mais en même temps de ses aveux.

Le brunet ne savait pas ce qu’il l’attendait. Mais une tension… amoureuse…, régnait entre eux. Elle désirait tout mettre au clair car elle ne pouvait plus supporter l’idée d’être séparée de celui qu’elle aime. Elle serait toujours présente pour lui, c’était l’homme de sa vie! Elle le savait. Elle avait bien réfléchi. Le faucheur hantait la plupart de ses pensées. Cass ne savait ce que Thompson pensait. Il préférerait peut-être privilégier leur amitié. Cassie s’avança vers un vase pour mettre les fleurs que le canadien avait apporté bien gentiment. Puis, elle alluma une musique douce en fond sonore. Une ambiance digne des restaurants chics pesait sur la pièce. Cela ajouta plus de teneur au côté romantique de la scène.

- Tu peux t’installer si tu le souhaites. Des assiettes de biscuits apéritifs ornaient déjà la table, elle chercherait le reste après.

Finalement, les fleurs n'étaient pas de trop. La jeune femme sembla apprécié le cadeau. Le faucheur eu même droit à un bisou sur la joue en guise de remerciement, que demander de mieux ? Il était aux anges, et se dit à ce moment là qu'il valait mieux se contenter de peu, plutôt que de rien du tout.
Avec un plaisir non feint et après être entré à l'intérieur de la maison, Riley écouta son interlocutrice parler. Plus il la regardait et plus il se disait que quelque chose n'était pas comme d'ordinaire. La jeune femme d'habitude plutôt posée, était agitée, elle parlait vite... Visiblement elle était heureuse, cela pouvait presque se lire sur son visage. Le Canadien se demanda ce qui pouvait bien la mettre autant en joie. Un instant il se dit que s'était peut-être sa visite, mais il balaya bien vite cette pensée parasite. S'imaginer ce genre de choses ne servirait à rien, à part à lui faire mal. Ne pas penser, ne pas s'imaginer tout et n'importe quoi... Mais surtout ne pas penser... Facile à dire.

" C'est avec plaisir que j'accepte une petite visite guidée de cette humble demeure ! " Un petit rire lui échappa. Comme à son habitude il ne pouvait pas s'empêcher de sortir des âneries. Il se repris rapidement. " Tu as raison, on se voit toujours à l'extérieur. C'est une grande première donc... Enfin, heureusement que tu n'es jamais passée chez moi, il y a de quoi avoir peur. " La vision de son appartement ressemblant à Tchernobyl après l'explosion de la centrale lui sauta à la figure. En effet, heureusement qu'il ne l'avait jamais invitée chez lui. L'endroit était plus que bordélique. Un véritable appartement de célibataire, avec tout un tas de choses traînant dans tous les coins... vision d'horreur ! " Si tu as besoin d'aide pour ton appartement n'hésite pas... mes talents de bricoleur sont plutôt limités, mais si je peux être utile, fais moi signe ! " Si Cassie voulait retrouver son appartement avec des trous partout et non rebouchés c'était une très bonne solution, sinon mieux valait qu'elle s'abstienne. Riley pouvait parfois se montrer très gauche.

Le compliment de la jeune femme fit extrêmement plaisir au faucheur. Son "effort" vestimentaire n'était pas passé inaperçu. D'ailleurs les joues de cette dernière s'étaient soudainement parées d'une teinte beaucoup plus prononcée; elle n'en était que plus attirante encore. L'éloge qu'avait prononcé le jeune faucheur à son encontre avait visiblement eut son petit effet. Une envie irrésistible de la prendre dans ses bras se fit sentir, il dû faire un effort quasi inhumain pour se retenir. Son coeur se battait avec son cerveau, ce qui ne tarderait pas à donner une situation plus qu'étrange d'ici peu de temps. Il lui était de plus en plus difficile de faire comme s'il n'éprouvait qu'une simple amitié à son égard. Il aurait voulu lui dire tellement de choses - grâce à elle, sa vie prenait enfin un nouveau sens - mais il ne pouvait tout simplement pas. Il n'en avait pas le droit. Pour ne rien arranger, la jeune femme lui révéla le "plan" de la soirée, un dîné et des confidences. Riley n'était pas vraiment sûr d'apprécier la seconde partie de la soirée. En effet, une tonnes de questions fusèrent dans son esprit. Qu'allait-elle lui révéler ? Qu'elle était retournée avec Steve ? Qu'ils allaient se marier ?
A cette pensée, le poids du chagrin se fit aussitôt ressentir. Il aurait beaucoup de mal à se faire à cette idée, cela le rendrait malheureux comme les pierres. Ne dit-on pas que lorsque l'on aime une personne, il faut parfois savoir la laisser partir ? Il l'avait déjà fait une première fois, pourquoi pas deux ?
C'est sur cette pensée plutôt égoïste qu'il revint à lui. Sa voix se brisa légèrement, il ne put retenir une grimace.

" Des confidences ? Je ne suis pas sûr que cela me plaise vraiment, mais je vais jouer le jeu, en tant qu'invité poli. Mais en tout cas, la première partie me plait plutôt bien. "

Un peu absorbé par ses pensées, il ne se rendit même pas compte qu'une musique douce et presque romantique s'éleva dans les airs. Pour l'heure, il s'était miné le moral tout seul et avait presque envie de prendre ses jambes à son cou. Il venait certainement de vivre l'un des plus gros ascenseur émotionnel de toute sa vie. La tristesse ayant bien vite remplacée la joie. Une boule se forma dans sa gorge lorsque Cassie l'invita à passer à table. Il eut un mal de chien à desserrer les dents. Il se força à sourire et à retrouver un semblant de contenance.

" Merci. " Avant de prendre place à table, il tira la chaise se trouvant devant lui, puis d'un geste invita Cassie à s'installer. " Après toi. " Malgré sa baisse soudaine de moral, il n'en oubliait pas pour autant ses bonnes manières. Il s'installa à son tour, gêné, ne sachant que dire, ni quel sujet aborder. En attendant que la blondinette dise à nouveau quelque chose, il ne trouva rien de mieux à faire que de s'amuser avec sa seule et unique bague, se trouvant sur son auriculaire droit. Quelle magnifique image de lui devait-il donner à cet instant précis ... L'image d'un type grincheux et boudeur sans aucun doute.

- Tu es bien coopératif ce soir, plaisanta-t-elle. On procédera à la visite plus tard si tu le veux bien, elle tenta d’imiter le ton employé par les promoteurs immobiliers. Les deux amies s’amusaient de tout comme de coutume. Tu devrais penser à arranger cela, je veux bien t’aider. C’est mieux de vivre dans un environnement sain, non?!!! Elle sourit.

Quand Cassie Williams parlait de changer la serrure de son appartement c’était bien entendu pour éviter Steve. Elle avait peur de ce dernier. La jeune femme l’avait rayé de sa vie. C’était un homme dangereux, violent, instable. En deux mois, le mécano n’avait pas du grandement évoluer… . S’il revenait? Qu’allait-il faire? Était-elle tranquille pour toujours? Apprécierait-il Riley? Le nombre de formules grandissaient à vu d’œil, et l’équation semblait impossible à résoudre: elle possédait bien trop de variantes méconnues. Cassie tentait d’oublier ce détail nommée Steve Johnson. Le faucheur de Cass proposa son aide de façon très polie et directe. Son interlocutrice ne put que sourire.

- C’est bien gentil! Je ferai bien appel à toi pour d’autres choses… comme la déco par exemple.

La jeune femme dissimula d’autres pensées. C’était assez amusant sur le coup. Le canadien semblait un peu gêné. Le brunet rougissait. Cela lui arrivait souvent, Cass l’avait déjà remarqué. Elle n’insista pas. Elle trouvait cela très attachant et mignon. Quand Cassie évoqua le programme de la soirée, le bel homme changea de ton. L’avait-elle vexé? Allait-elle trop vite. Des milliers de questions envahirent son esprit. Elle se trouvait toujours idiote de s’en faire pour rien, mais son goût de la perfection prima sur tout à l’instant.

- Je ne sais pas si ça va réellement te plaire, j’en conviens que ce n’est pas évident. Tu verras qu’il y a bien pire que ce que j’aurais à te dire… . Elle désirait faire passer une message clair: il ne devait pas s’inquiéter pour les confidences. Il serait peut-être indifférent mais rien ne pourrait l’atteindre. Williams sourit au reste des dires de Riley. Elle tenta de se calmer. J’espère bien! Plaisanta-t-elle.

Les deux amis proches (pour l’instant) allèrent s’installer à table. Mais Thompson en homme galant qu’il était, alla tirer la chaise de celle qui l’avait invité à dîner. Il appréciait y mettre les formes lui aussi. C’était un geste attentionné de sa part. Cass était vraiment heureuse, rassurée et reconnaissante envers qui elle ne savait pas, d’avoir Riley auprès d’elle.

- C’est moi qui te remercie! A ces mots, elle s’assit donc. Le bel homme s’assit à son tour. La table ressemblait à une de celles des plus grands restaurants. La proximité était de mise. La jeune femme avait fait attention à tous détails. Mais il ne fallait pas que cela ennui Riley. Elle désirait qu’il passe une bonne soirée. Tu as passé une bonne semaine? Tu as fait quoi? S’exclama-t-elle pour entamer une discussion. Thompson semblait préoccupé.

Le ton employé par Cassie fit rire le faucheur. Comme d'ordinaire la plaisanterie était de mise. Chacun y allait d'une blague de son cru. Vivre dans un environnement sain; manger normalement et équilibré, des choses simples pour la plupart des gens dits "normaux", mais réclamant un certain effort au Canadien. Sur un point tout de même, il s'était considérablement amélioré, il ne sautait plus de repas et son alimentation n'était plus uniquement constituée de café et autres cochonneries sucrées. Il avait tenu sa promesse.

" Merci, c'est gentil à toi, mais je ne veux pas t'infliger ça. " Elle risquait de faire des cauchemars rien qu'à la vue de son salon, ne parlons pas de la cuisine et du reste des pièces. "A toi de voir... c'est toi qui mènes la danse. "

Aussitôt cette phrase prononcée, il la regretta immédiatement. Il voulait simplement parler de la visite de la maison et non pas émettre quelque chose qui pouvait porter à confusion. Ce double sens pouvait passer pour un lapsus, cela lui ayant échappé tout naturellement, ou bien inconsciemment. Il se mordit la lèvre, parfois il ferait mieux de se taire afin d'éviter ce genre de phrase plus ou moins gênante et d'un goût plus que douteux.

" Euh, je voulais dire, pas de problème pour une visite des lieux... un peu plus tard... Oui, c'est mieux tu as raison, mais le fait d'être seul combiné au fait que je travailles chez moi ça n'arrange rien ! Mon appartement est un véritable champ de bataille. "

Décidément l'heure était aux phrases à double sens, après Riley, c'était la jeune femme qui s'y mettait à son tour. Besoin de lui pour d'autres choses ? Qu'entendait-elle par là ? Nouveaux films... Au final, elle avait juste besoin de lui pour la nouvelle déco de son appartement. Légèrement déçu il répondit tout de même en souriant.

" La déco ? Tu n'as pas peur. C'est à tes risques et périls, je ne pense pas que mes goûts en matière d’esthétisme soient vraiment une référence. " Il ponctua la fin de sa phrase par une grimace. Non, ce n'était pas vraiment la meilleure idée à avoir.

Des confidences s'annonçant difficiles... Cela était tout sauf bon signe. L’inquiétude du faucheur monta d'un cran. Pouvait-il y avoir pire que ce qu'il venait d'imaginer quelques instants plus tôt ? La vision de Cassie et de ce ... malotru qu'il méprisait... Non, franchement il ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir de pire. Après tout, il n'était qu'un ami, il devait rester à sa place et se contenter d'être heureux pour elle. C'était la meilleur chose à faire. Aussi se risqua-t-il à poser la question, bien qu'il ne soit pas sûr de vraiment en apprécier la réponse.

" Pire que ce que tu as à m'annoncer ? C'est à dire ? Je ne sais pas pourquoi mais soudainement j'ai peur ou bien envie de partir... enfin je ne sais pas trop, j'hésite entre les deux ! "

Pourquoi se montrait-il aussi égoïste soudainement ? Cela ne lui ressemblait en rien, son comportement était tout sauf habituel. Il lui jeta un regard un peu hébété. Pourquoi venait-il de parler à voix haute ? A part lui faire perdre toute crédibilité, sa dernière phrase n'avait pas de réel intérêt. Une nouvelle fois il grimaça. Mieux valait attendre que la jeune femme en dévoile un peu plus, avant de parler pour ne rien dire... Comme si de rien n'était la blondinette enchaîna sur une question des plus banales. Le faucheur tenta de se détendre, ce n'était pas vraiment gagné. Qu'avait-il fait de sa semaine ? Rien, mais cela n'était pas une réponse convenable. Autant rester évasif. De plus, à part penser à cette soirée et donc stresser plus que de raison, sa semaine avait été tout sauf bonne.

" Oui, ma semaine était plutôt bonne. " Quel menteur. " Qu'est ce que j'ai fais ? ... J'ai travaillé un peu, j'ai travaillé encore... et puis encore je crois que c'est à peu près tout ! Ah non, je suis sorti un peu quand même... j'ai même été déposer une annonce au Books Paradise. Et toi, qu'as-tu fais ? "

Autant dire que cet acte était l'exploit de l'année. Ils en avaient parlé ensemble il y a un mois et comme prévu, il n'avait pas oublié cette annonce.

Le négation employée par Riley Thompson était-elle un prétexte pour dissimuler le fait que le faucheur ne veuille en aucun cas passer plus de temps avec sa protégée? Comment réagir face à cela? La jeune femme était certainement trop embêtante, envahissante. Sur le coup, elle s’en voulait bêtement… . C’était au brunet de lui dire cela, de façon inutile et totalement gratuite la blondinette se mettait des bâtons dans les roues avec des pensés non fondées. Les deux jeunes gens ne captaient pas les signaux bien qu’une drôle de tension émanait entre eux, quelque chose de positif. De toute manière, Cassie Williams allait avouer tout son amour pour le canadien, elle allait lui déclarait sa flamme.

- M’infliger quoi? J’ai connu bien pire je pense. Elle évoquait son appartement. Avec Steve, ils étaient tellement pris par leurs délires que le reste passait au second plan. Leur lieu de vie ressemblait à un vrai squatte. C’était à la limite de l’insalubre! Si je mène la danse alors… je commencerai pas des manipulations faciles… comme ranger er nettoyer l’appart de fond en comble. Avec un peu de chance, on ne devra pas retoucher la déco.

Elle sourit. Cassie jouait sur la vague de gêne instauré par les propos à double sens de son interlocuteur. Leurs phrases prêtaient à analyse et réflexion. Ils pouvaient très bien parler d’un autre domaine mais cela restait bon enfant. Williams était ravie de cette conversation, le tout s’installait petit à petit sans que la jeune femme n’est à faire de grands efforts.

- Waouh, quelle embrouille! Tu t’es perdu mais j’ai suivi t’en fais pas. Donc, on verra plus tard pour la maison de ma sœur. Elle le fixait toujours de manière à pénétrer son regard. Elle rit aux dires de Riley. Un champ de bataille? On va arrangé cela. Travailler chez toi n’est pas un prétexte pour saccager ton appart’. Ce n’est pas bien tout cela! Elle sourit chaleureusement en direction de son interlocuteur. Ils revinrent au sujet concernant l’appartement de Cassie. Bon je ferai juste appel à ta présence.

L’attitude de Thompson faisait sourire son amie. Il était si attachant avec toutes ses petites mimiques qui le caractérisaient et que la blonde adorait. Il était très beau, et ce détail ajoutait du charme au bel homme. Cassie fut extirpée de ses rêveries par une interrogation portée par le brunet. Il était trop chou… . Il pensait toujours au pire, c’était seulement maintenant que Cass remarquait un malaise… .

- Je ne vais pas t’annoncer une chose originale mais juste… euh… ça y’est elle bafouillait… oublis, juste une nouvelle pas trop dure à digérer je pense. N’aies pas peur, je ne suis pas un monstre: je ne vais te manger. Elle sourit. Restes, ce n’est que ma petite nouvelle et moi-même qui réussiront à te faire fuir. Le regard de Riley était encore attachant. Il était représentait vraiment l’idéal de Cassie: il gardait cette moue enfantine très attirante, vraiment. Il évoqua la semaine qui venait de s’écrouler. Ah, je suis ravie de le savoir! On a pas vraiment eu le temps de se parler. Tu as fait que ça! S’exclama-t-elle, elle réalisait que Riley ne profitait pas à fond. Tu n’as revu personne entre deux? La suite devint rassurante. Ah quand même. C’est vrai qu’on en avait discuté. Tu n’as pas oublié. Elle enchaîna: en parlant de Book Paradise: je bosse là-bas maintenant. J’ai pas un grand contrat mais c’est déjà ça. Avec mon casier judiciaire, j’ai du mal à trouver. Donc, ça m’arrange en attendant… . J’espère sincèrement que ton annonce trouvera preneur! J’aimerai tant t’aider. Elle stoppa son idée et elle omit de dire le reste de sa semaine pour le coup. Attends deux minutes s’il te plaît. Elle vint installer l’entrée sur la table en quatrième vitesse. Elle espéra que Riley s’y retrouve là dedans. Elle était si heureuse de l’avoir rien que pour elle… . Reprenons, désolé. N'hésites pas à te servir.

En effet, la jeune femme avait connu bien pire. Cette affirmation n'était peut-être pas encore assez forte, pour exprimer toute l'horreur qu'elle avait dû vivre. Un petit ami violent, la drogue, la prison, triste et sombre tableau ! Le faucheur lui lança un regard, empreint de compassion. Un dialogue de sourd s'instaurait entre les deux jeunes gens, ce qui conférait à la scène un certain comique. Riley voulu rattraper le coup.

" T'infliger la vision horrifique de MON appartement... je crois que nous sommes partis tous deux, dans deux directions diamétralement opposées. " Il ne put retenir un léger rire, mais s'arrêta bien vite devant le ton sérieux de la blondinette. " Je sais que tout ça n'est rien à côté de ce que tu as vécu... "

Pour une fois, les mots lui manquèrent cruellement, il ne su quoi dire de plus à ce sujet. Peut-être n'y avait-il rien de plus à ajouter après tout. Cette période de la vie de Cassie, appartenait maintenant au passé, à quoi bon s'appesantir dessus ? En fait, il voyait bien quoi ajouter. Quelque chose comme tout va bien maintenant, mais c'était certainement trop "bateau". Il aurait bien accompagné cette phrase d'un geste tendre envers la jeune femme, comme par exemple la serrer dans ses bras. Il en mourrait d'envie, mais avait peur de sa réaction. Aussi, afin de ne pas céder à la tentation, il fourra ses mains dans ses poches. La gène ressentie quelques instants plus tôt, alors qu'il venait de sortir une phrase plus qu'étrange, se dissipa. Un large sourire se grava sur son visage.

" Quelle embrouille en effet ... C'est le principal si tu as réussi à suivre... N'empêche que je ferais mieux de me taire parfois... Je ne veux pas t'embêter, je rangerais tout ça comme un grand, un jour... Ce n'est pas une raison, nous sommes d'accord, mais il faut bien que je trouve une excuse valable pour justifier l'état de mon logement. " Un regard amusé accompagna sa dernière phrase. Après avoir rendu son sourire à la blondinette, il enchaîna sur le sujet en cours. " Ma présence. C'est pas vraiment compliqué, c'est dans mes cordes. "

Cassie bafouilla soudainement, ce qu'elle voulait lui annoncer avait visiblement beaucoup de mal à franchir la barrière de ses lèvres. Le brunet fronça les sourcils. Oublier ? Après ce que venait d'annoncer la jeune femme ce n'était pas vraiment possible. Soit elle en avait trop dit, soit pas assez. De plus en plus intrigué, il lâcha un rire, nerveux sans aucun doute.

" Pas originale ah bon ? Tu m'inquiètes... D'accord, je te fais confiance alors... et je reste assis bien tranquillement sur ma chaise. Mange quand même quelque chose, histoire que je m'assure que tu ne va pas me croquer un bout de bras. "

Chassez le naturel et il revient au galop. Cette blague, pas vraiment drôle lui avait échappé. Le jeune homme ne voyait toujours pas ou elle voulait en venir, ce qui l’inquiétait fortement. Le suspens était à son comble. Il ne voulait pas paraître trop insistant, il ne posa pas plus de questions sur les révélations mystérieuses. Elles arriveraient sans doute bien plus vite qu'il ne le croyait. Pour l'heure, le ton étonné de Cassie l'amusa grandement. Oui, il n'avait fait que ça, sa vie n'avait rien de vraiment palpitant. C'était peu dire. Qui avait-il vu durant la semaine ? Cela demandait réflexion. Personne qu'elle ne connaisse. Et pas grand monde au final.

" Les occasions de se voir se sont faite rares. Attend, c'est déjà pas mal, je ne suis pas resté chez moi... C'est presque un exploit. " Cette remarque le fit rire. Petit à petit il se remettait à sortir et à vivre au final. "J'ai aussi croisé une amie alors que j'allais voir un film tout seul au cinéma. Et puis j'ai rencontré quelqu'un... "

Il venait de réaliser le sens de sa phrase. Ce n'était pas du tout ce qu'il voulait dire ni ce qu'il avait en tête. Cette rencontre n'avait rien d'exceptionnel, il était juste venu en aide à quelqu'un qui en avait besoin et qui semblait au bord du gouffre. Rapidement il se justifia. Ne voulant certainement pas que la jeune femme imagine tout un tas de choses.

" Enfin, non, c'est pas ce que tu crois... Je suis tombé sur quelqu'un en faisant un footing dans le parc. Cette personne n'allait pas bien, j'ai essayé de l'aider du mieux que j'ai pu. Enfin rien de bien croustillant au final. "

C'était débile de sa part de vouloir se justifier... Mais trop tard, c'était fait. La soudaine jalousie de la jeune femme à la vue d'Helen lui revint en mémoire... Il ne voulait pas lui laisser l'occasion de penser qu'il avait pu rencontrer quelqu'un, sous entendu qu'il s'intéressait à quelqu'un. Bien qu'elle n'en ait pas conscience cela ne pouvait pas arriver, il était bien trop épris d'elle. Il n'avait d'yeux que pour elle, elle hantait ses pensées... C'était plutôt dur de faire comme si de rien n'était. Y avait-il pire torture ? Le rôle d'ami et protecteur ne lui convenait pas, du moins, ne lui convenait plus.
Comme promis, il n'avait pas oublié de déposer cette annonce qui visait à l'aider dans son travail. Il fut ravi d'apprendre que son amie avait trouvé un emploi. Elle était vraiment sur la bonne voie. D'ici peu elle aurait retrouvé une vie tout à fait normale. Alors, elle n'aurait sans doute plus besoin de lui... Le moral lui tomba dans les chaussettes. Il tenta de cacher son malaise.

" Je suis super content pour toi. C'est génial que tu ais trouvé un nouvel emploi. Même si ce contrat n'est pas énorme, c'est tout de même mieux que rien. Et puis tu dois être bien la-bas, ça doit te changer du service. Maintenant tu as toutes les cartes en main pour repartir du bon pied. Tu peux être fière de toi, vraiment ! En ce qui concerne cette annonce, qui vivra verra ! Si elle ne trouve pas preneur je me débrouillerais autrement. C'est gentil de vouloir m'aider... "

Cassie s'éclipsa durant quelques instants afin d'amener l'entrée sur la table. Le faucheur commençait à avoir un petit creux, aussi ne se fit-il pas prier pour piocher dans le plat. Il servi par la même occasion la blondinette.

" Ne t'en fais pas pour ça, je ne suis pas du genre à hésiter. "

Nouvelle phrase étrange, il eut envie de s'arracher la langue pour le coup. L'air de rien il commença à manger, espérant qu'elle ne relèverait pas cette nouvelle ambiguïté.

Cassie Williams eut pour simple réaction de sourire aux dires de Riley Thompson. Il était si intéressant, si attractif… ce terme n’était pas adapté pour un être humain mais plutôt pour une activité. Enfin, ça sonnait mal mais c’était une réalité. Le faucheur dénigrait son lieu de vie, du moins ce qu’il en avait fait. C’était si catastrophique? Il faudrait vérifier cela! A cette pensée, la blondinette avait envie de rire. C’était comme s’inviter, elle n’aimait pas cela, même cette obligation était légèrement porteuse d’autres idées… . Ah que de pensée idiotes et perverties! La soirée ne faisait que de démarrer. Pourtant, Cass avait l’impression que cela fait une éternité qu’elle tentait d’avouer ses sentiments en vain. Était-ce le moment? C’était trop dur à déterminer. Que de prises de tête aussi! Les choses allaient se faire d’elle. Elle avançait guère. Mais les petites piques introduisaient le début de ses idées. D‘ailleurs ça continuait telle une réaction incontrôlable. Cassie s’en voulait un peu d’être si insistante… .

- Je suis sûre d’avoir connu pire, ou pas… c’est à déterminer dans le fond. Elle sourit de nouveau. Ah c’est rassurant alors! On peut encore faire quelques chose, plaisanta-t-elle-même si ce ton là ne s’y prêtait pas.

Impossible de dire qui faisait pire. Ces temps-ci, la jeune femme vivait chez sa sœur « la manique » donc le bordel ça n’existait pas et c’était une bonne chose. L’environnement était plus sain et c’était plus facile de se sentir mieux. Riley ne devait pas être très bien, son quotidien devait être légèrement déprimant… . Mais Cassie serait là pour y remédier s’il l’acceptait. Quoiqu’il peut arriver, la jeune femme ne laisserait pas seul, son plus qu’ami dans ses pensées la plus profondes. Elle ne l'abandonnerait pas. L’ex prisonnière appréciait le fait que Riley n’incite pas. Cela ne servait à rien de revenir sur le passé sauf si ça concernait leur histoire: il l’avait tellement aidé! En tout cas, pour en revenir au sujet du désordre dans le passé de Cass, seule Helen Cosovic avait su en reparler de manière très injuste, provocatrice et désinvolte. Cette nouvelle rencontre lui avait bien fait mal après coup. La conversation prenait forme. Tout se passait dans le meilleur des mondes: le paradis selon Cassie, qui profitait pleinement de la présence de Riley.

- J’aime bien quand tu parles, elle sourit, décidément elle n’arrêtait pas…, je viendrai si tu le veux bien. Ça m’ennui aucunement. J’apprécierais de pouvoir t’aider. Ensemble, ça ira plus vite. La suite des dires de Thompson firent rire la jeune femme. T’es pas possible, ton excuse ne prend pas désolé! Elle marqua une légère pause. Je t’en remercie, c’est parfait si ça t’embête pas.

La suite restait plus inquiétante: Riley avait perçu la gêne de Cassie. Il eut un rire nerveux, la belle le fixa d’un air intrigué.

- Je ne sais pas… je ne sais plus… tu me diras ce que tu en penses une fois les confidences faites. Enfin si tu veux… . Elle rit au reste. Merci… elle dit cela car il savait décoincer une situation. Elle marqua une légère pause pour écouter attentivement la petite vie du bel homme. Elle n’ajouta rien au terme d’exploit car c’était peu flatteur. Je suis ravie que tu prennes un peu temps pour prendre l’air, sans ça tu deviendrais fou non?

La suite la fait sourire, Riley se justifia d’une chose très banale. Cassie était jalouse mais pas au point d’épier les faits et gestes du brunet et de contrôler ses contacts ou sa vie, surtout qu’ils étaient seulement ami… pour l’heure.

- C’est génial! Tu as été au ciné? Pour voir quoi? Question bête pour noyer le poisson… . Respires! Je comprends très bien… . Tu as vraiment un cœur en or, on ne peut te le reprocher bien au contraire. C’est intéressant! C’était grave? Puis le bel homme félicita son interlocutrice. Cette dernière ne remarqua toujours pas le malaise éprouvé par le faucheur. Merci! C’est vrai, ça change du service, les gens seront peut-être plus civilisés. Travailler dans une librairie ça peut être sympa au final même si ça m’attirait pas au départ. Elle ne dit rien à la phrase de Riley concernant une forme de fierté personnelle, la jeune femme rougit: elle n’était pas très confiante sur ce coup-là. C’est gentil de ta part! Merci de m’encourager. J’espère sincèrement que ton projet marchera du tonnerre, je vais tenter de faire des démarches: tu sais on croise beaucoup de personne du milieu. C’est normal. Thompson se servit et fit de même pour sa voisine de table qui sourit chaleureusement pour le remercier. La discussion était plaisante.

Riley fut interloqué par la phrase que prononça son hôte. Il n'était pas bien sûr de comprendre où elle voulait en venir. Cette fausse négation le fit se questionner, une fois de plus, une fois de trop certainement. Il avait beau chercher, il ne voyait pas ce qui pouvait être plus horrible que ce qu'elle avait déjà connu. Autant arrêter de suite de se creuser les méninges, sous peine de voir de la fumée lui sortir par les oreilles. Plutôt que de réfléchir et de ne pas trouver de réponse par lui-même, autant poser la question et connaitre le fin mot de l'histoire.

" C'est à déterminer ? Tu entends quoi par là ? T'es sûre que tout va bien ? "

Cela faisait sans doute beaucoup de questions d'affilé. Sur le coup, il s'en voulu de la bombarder ainsi et de paraître peut-être un peu trop soucieux. Ou trop tout simplement. Cela était partie intégrante de sa personnalité, s'inquiéter pour autrui. Là, cette inquiétude était exacerbée ou plutôt d'autant plus forte, car il ne s'agissait pas d'une personne Lambda, mais bien de la personne dont il était fou amoureux.
La suite de la conversation le fit sourire, jusqu'aux oreilles.

" Tu aimes bien quand je parle ? ... Pourtant ce que je raconte n'est pas très intéressant. Et puis la plupart du temps c'est dénué d’intérêt ou ... bizarre. " Voilà qu'il se mettait à parler pour ne rien dire, une fois de plus. Malgré le bazar environnant, régnant chez lui, l'idée n'était pas pour lui déplaire. " Donnant, donnant alors. Je t'aides pour ton logement et vice versa. D'accord ? "

C'était une piètre excuse, elle avait raison. Travailler chez soi, n'avait pas grand chose à voir avec l'état de son appartement. Mais, le fait qu'il ait passé le plus clair de son temps à travailler sur son livre oui ! Il avait occulté beaucoup de choses durant ces derniers mois, dont le rangement ainsi que le ménage. Ce qui n'était pas bien grave en soi. Bref il venait de s'égarer. Il revint à lui et se concentra sur la conversation. Un immense sourire vint éclairer son visage. Il allait finir par se bloquer un muscle à sourire bêtement ainsi, à tout bout de champ.

" Zut... désolé mais je n'ai pas de meilleures excuses en stock, tu vas devoir te contenter de celle-ci. "

L'embêter ? Absolument pas. D'ailleurs s'il l'avait pu, il l'aurait kidnappée sur le champ et ainsi pouvoir rester avec elle jusqu'à la fin de ses jours. Mais cette pensée était tout sauf saine. Le voilà qui basculait dans la folie. Ce n'était pas très beau à voir.

" Ça ne m'a jamais embêté et ça ne m'embêtera jamais. Au contraire. "

La fin de sa phrase fut accompagnée d'un regard empreint de tendresse. Même lorsqu'elle s'embrouillait dans ses explications, la jeune femme restait attirante, elle l'était peut-être même plus encore. Il en oublia presque l'angoisse qui l'habitait depuis plusieurs minutes maintenant. Il était préférable de se laisser porter par l'instant présent et d'aviser par la suite. L'heure n'était pas au stress ni à l'angoisse et encore moins à la peur. Elle semblait vraiment hésitante et presque apeurée par ce qu'elle s’apprêtait à révéler. Il tenta de la rassurer comme il pouvait.

" D'accord... Dès que tu te sens prête fais moi signe. Je tenterais de te dire ce que j'en pense ! Oui, bien sûr, j'ai toujours envie d'entendre ce que tu as à me dire. "

Fou, sans doute l'était-il déjà un peu, à sa manière. Cela eut tout de même le mérite de lui arracher un fou rire, qui ne dura pas bien longtemps toutefois.

" Je crois que je le suis déjà et qu'on ne peux plus grand chose pour moi... mais sortir, voir du monde, retrouver une vie normale ça aide pas mal à rester presque sain d'esprit. "

Qu'avait-il été voir ? Sa mémoire lui faisait soudainement défaut. Impossible de se rappeler du nom de ce satané film, cela n'avait pas dû le marquer tant que cela. Un flot de paroles presque continu venait de s'échapper de sa bouche, tout ça pour se justifier de quelque chose qui ne s'était même pas produit, il devait avouer qu'il avait fait fort ! Il écarquilla les yeux et grimaça en même temps, ce qui au passage devait lui conférer un air passablement débile.

" Je n'arrive plus à me souvenir du nom du film... pourtant je ne me suis pas endormi devant. Ce n'était pas si mal que ça en plus... Enfin peu importe. Désolé pour cette tirade inutile... Ok je respire ! "

Un coeur en or, ce compliment lui fit extrêmement plaisir. Peut-être en faisait-il trop parfois, mais il aimait aider les personnes en détresse, c'était plus fort que lui. Il n'avait pas pu passer son chemin. Il n'avait fait que ce qu'il jugeait être juste.

" Merci Cassie. C'était une déprime passagère, rien de bien grave ni d'insurmontable au final. Maintenant je pense qu'elle va mieux. "

La route qui mènerait la blondinette, vers une guérison complète était encore parsemée d’embûches, mais pour le moment elle s'en sortait honorablement. Il espérait qu'elle ne rechute pas, dans son ancienne addiction. En tout cas, ce contrat était une très bonne chose pour la réinsertion de la jeune femme. De quoi lui donner la confiance dont elle manquait depuis sa sortie de prison.

" Il y a de fortes chances pour que les gens le soient. Ce n'est pas vraiment le même milieu. Tu vas avoir à faire à des pénibles dans mon genre, l'horreur ! Même si ce n'est pas ce dont tu rêvais, au moins c'est une nouvelle expérience, ça ne peux qu'être bénéfique. Merci de ton soutien et de ton aide, c'est gentil à toi. Fais remonter mon annonce de temps en temps, cela devrait suffire. "

Il picora dans son assiette...

- Oh rien, il y a toujours pire comme situation donc il ne faut pas se plaindre je pense. Et le passé appartient au passé. Profitons du présent qui s’offre à nous et de la deuxième que nous avons eu grâce au skyline. Elle sourit pour rassurer Riley qui semblait se poser beaucoup de questions. Il paraissait un peu perturbé. Et les réflexions de Cassie sonnait de manière philosophique et posée. Oui tout va bien, ne t’en fais pas. Et toi?

Du coup, Williams s’inquiétait pour son ami. La suite de la conversation tournait à la légèreté. Souvent les deux amis passaient du coq à l’âne mais c’était intéressant car ils balayaient tous les sujets. Thompson était plus soucieux que de coutume et Cassie voulait tout bien faire. Leurs deux caractères allaient-ils de pair?

- Oui bien-sûr, si c’est toujours passionnant. Franchement, on peut parler de tout avec toi. Je le dis pas assez souvent je pense. Mais sincèrement, tu es intéressant… . Elle ne s’aventura pas plus dans ses pensées. Parfait!

Le sourire du canadien était éclatant. Cassie le fixait, bêtement, elle baissa les yeux quelques secondes. Bah oui après il allait la trouver top chiante… . Elle devait se concentrer sur les paroles du faucheur mais regarder ailleurs: sinon c’était fini, elle repartirait dans ses rêves les plus fous.

- Je vais tenter… plaisanta-t-elle.

Elle sourit de nouveau, elle n’arrêtait pas tout comme Riley d’ailleurs. La suite fit rougir Cassien encore pire… Thompson savait y faire. Son regard n’échappa pas à la jeune femme qui en frissonna. Elle ne répondit pas pour ne pas posséder un ton de voix qui la trahirait. Donc elle attendit un peu pour dire:

- Ok, je pense que ça viendra tout seul… j’espère du moins. Elle rit nerveusement mais légèrement. Merci de ta compréhension et de ta patience. Il ne la bousculait pas pour savoir c’était honorable de sa part. Le bel homme eut un fou rire qui eut le don de provoquer un rire plus vrai, moins contrarié, de son interlocutrice. Tu ne l’es pas, pas totalement! Plaisanta-t-elle, histoire de le taquiner un peu plus. Tu vas sortir plus souvent donc?

Elle espéra dans le fond qu’elle l’accompagnerait souvent car elle ne voulait pas le quitter, ni le lâcher. Mais elle ne pouvait pas le garder pour elle. La jeune femme aurait bien pris cette option.

- Il faut arrêter de fumer mon petit… non je plaisante, tu as une mémoire de poisson rouge, Némo est en toi. C’est dommage de pas t’en rappeler mais bon ça te reviendra. Elle sourit, Riley avait eu un air très mignon sur le coup. Oublis. Soudain, le brunet la remercia. Ne me remercie pas, je dis juste ce qui est véridique et je ne cesserai de le dire. T’en mieux pour cette femme, c’est pas marrant ces choses-là.

Ils en revinrent au boulot. Quoi de plus normal lors d’une soirée reposante? C’était pour parler ironiquement. Mais sérieusement, ils avaient des choses à se dire.

- Oui c’est clair, fini les gens vulgaires! Elle rit. Non, car déjà tu es unique! Oui tu as raison: travailler dans le milieu différent c’est-ce qui me fallait. Aussi, je vais acquérir d’autres compétences, même si c’est pas très dur dans le fond. Elle marqua une légère pause. C’est normal, je serai toujours là, tu ne débarrassera pas de moi aussi facilement. Je vais faire ça alors, avec un grand plaisir.

La blondinette avait entièrement raison sur ce point ci. Quelque part sur terre ou bien au skyline, il subsistait des personnes au destin plus tragique qu'elle. Après tout ne dit-on pas qu'il y a toujours pire que soi ? Et bien si, alors parfois il était essentiel de se contenter du peu dont nous disposions. Les rôles semblaient s'inverser, ce qui était plutôt drôle. Le faucheur trouva cela presque amusant. En temps normal c'était lui la "voix de la sagesse". A croire que son inquiétude l'empêchait de penser normalement. Pour le coup il n'avait pas vu plus loin que le bout de son nez.

" Tu as raison, il y a pire que soi. Enfin certainement, du moins c'est ce qu'on dit, c'est peut-être juste pour qu'on arrête de s'apitoyer sur son sort... et de pleurnicher à propos de tout et de rien. " Il arrivait toujours à plaisanter, même sur un sujet n'étant pas particulièrement drôle au départ. " C'est une très bonne réaction que d'avoir pensé à cela. Profitons du présent alors et ne parlons plus du passé. "

Cela sonnait presque ironiquement... Ne plus parler du passé... chose parfois plus facile à dire qu'à faire. Cette phrase valait autant pour l'un que pour l'autre. Le faucheur s'empêchait de vivre pleinement, depuis bien trop d'années. Comme une sorte de punition qu'il ce serait infligé à lui-même, en effet il se sentait toujours coupable envers Sunny... Il avait beau se dire qu'il fallait tourner la page, il n'y parvenait pas vraiment. Mais étrangement ce soir, son souvenir se fit moins douloureux. Cela était sans aucun doute dû à la présence de Cassie. Elle semblait avoir balayé pas mal de choses... La situation était ce qu'elle était, mais c'était sans doute plus sain de se raccrocher à une personne bien réelle plutôt qu'à un fantôme. Même si à l'heure actuelle elle n'en avait pas conscience, Riley ne pouvait que la remercier.

" Ça me rassure. Oui tout va bien... très bien même ! "

Nouveau sourire plein de béatitude. Cette phrase était porteuse de plusieurs sens; de certainement beaucoup plus de sens que la jeune femme ne pouvait l'imaginer. Malgré l'épée de Damoclès, qui se tenait au dessus de la tête du faucheur, en attendant les révélations promises, il se sentait vraiment bien. Il était heureux de se trouver aux côtés de la blondinette. Partager ce moment en tête à tête, valait bien tout l'or du monde... si ce n'est plus. Jamais il n'aurait cru pouvoir éprouver à nouveau ce genre de sentiment, ni cette sensation qui s'empare de vous et vous ferait presque oublier le monde qui vous entoure.
Les sujets de conversation des deux jeunes gens étaient divers et variés, ils arrivaient à échanger sur tout et n'importe quoi, cela n'était pas uniquement dû au faucheur.

" Merci... mais je pense que si tu n'avais pas une certaine culture nous n'arriverions pas à échanger sur autant de sujets. Je ne suis donc pas le seul à rendre la conversation passionnante. "

A la fin de sa phrase Cassie détourna le regard, le Canadien ne su pas vraiment pourquoi. Était-ce à cause de ce qu'elle voulait lui avouer mais qui ne voulait sortir de sa bouche, ou était-ce pour le " tu es intéressant" ? A trop vouloir réfléchir sur des choses lui échappant totalement, la cervelle du pauvre faucheur allait bientôt se retrouver répandue partout dans la pièce. Il mourrait d'envie de savoir le fin mot de l'histoire, mais n'osait bousculer plus son amie, de peur de la froisser, ou pire... Il la sentit vraiment très perturbée, aussi voulut-il détendre un peu l'atmosphère, il sortit une bêtise qui visait à la faire rire.

" Après quelques verres, les confidences devraient se faire plus facilement, ou alors tu vas me virer d'ici à grand renfort de coup de pieds dans le derrière... Ne me remercie pas, en fait j'aimerais beaucoup t'aider, mais vu que je ne sais pas du tout sur quoi porte le sujet, j'avoue que je suis un peu embêté. Un indice ? "

Pas totalement fou, du moins pas encore. La réflexion de la jeune femme le fit rire.

" Pas totalement, c'est rassurant que toi même tu le reconnaisses... Sortir plus, je ne sais pas. La plupart du temps mes ami(e)s sont pas mal occupés, je ne me vois pas sortir tout seul, c'est trop déprimant. " Une idée lui vint en tête. " Sauf si tu te charges de me faire sortir plus. " Il lui lança un regard amusé. Passer plus de temps avec elle était tout ce dont il avait envie, voire besoin. Il ne fallait pas trop rêver, la jeune femme avait sa vie, elle n'était pas à sa "disposition". Nouvel éclat de rire. " Je ne sais pas comment je suis censé prendre ce "compliment"... Nemo, je crois que c'est la chose plus gentille qu'on ne m'ait jamais dite ! Tu mériterais que je t'étrangles pour cet affront... " Malgré lui il ne put s'empêcher d'ajouter. " ... Mais vu que je tiens trop à toi je vais éviter de le faire. "

Durant une demie-seconde il fut gêné par sa propre réflexion. Il ne voulait pas l'embêter avec ses propres sentiments, bien que s'étant juré de les garder pour lui, il arrivait que cela lui échappe parfois. Il se dit alors que la meilleure chose à faire était de regarder... ses propres mains. Puis non, c'était trop flagrant. Alors il fit comme si de rien n'était.

" Ohhh n'en soit pas si sûre, il faut de tout pour faire un monde... Des gens vulgaires ou qui te prendront de haut, il y en aura tout de même. Mais, au moins ça va te permettre de tirer un vrai trait sur ton ancienne vie... enfin ancienne, je me comprend. Et puis la propriétaire des lieux à l'air très sympathique, alors il n'y a pas de raison pour que cela se passe mal. C'est vraiment super. Il va falloir fêter ce nouveau contrat ! Je ne compte pas me débarrasser de toi... " Il s'abstint d'ajouter autre chose. " Au pire des cas mon livre n'est pas encore terminé, il me reste donc un peu de temps avant de vraiment flipper. "

Riley Thompson commentait les dires de son interlocutrice. Il faisait cela de manière posée, ses dires étaient justes et véridiques. Cassie ne pouvait rien ajouter, elle acquiesça donc pour montrer son total accord. Le faucheur souleva une bonne idée: cette expression « il y a toujours pire que soi » agissait-elle comme un stimulus, une motivation, une réponse à la persuasion excessive que rien de pire peut nous arriver? Certainement… . Ne pas s’en défaire était-ce un signe de faiblesse? Bonne question! Cassie ne répliqua pas. Elle intervint pour la suite des dires du bel homme, histoire de montrer qu’elle était présente et qu’elle suivait ce qu’il avançait.

- Oui mais si tu as envie d’en discuter, je suis là. Elle sourit. Il ne fallait pas se voiler la face le passé revenait souvent à grand pas. Le passé était l’élément qui forgeait l’homme et il faisait de ce dernier ce qu'il était en réalité. C’est rassurant aussi, enchaîna-t-elle aux propos du brunet.

Cassie était rassurée d’entendre dire son invité qu’il se sentait très bien. Pour une fois, elle ne foirait pas tout. Même si le bien-être du jeune homme lui appartenait seulement à lui. C’était lui le concepteur de son bonheur, il savait ce qui était bon ou mauvais pour lui. Apparemment, il se plaisait bien en ces lieux et son amie en était très fière. Son but était de lui faire oublier son quotidien, même de le changer par de bonnes choses. Aussi, elle désirait réellement qu’il ne la rejetait pas quand elle lui confierait ses sentiments. Elle voulait passer le plus de temps avec le canadien. Cassie était vraiment heureuse quand elle voyait celui qui caractérisait ce qu’il y a de meilleur dans une vie.

- Merci à toi… enfin… nos sujets ne sont pas toujours d’ordre culturel avouons-le. Elle rit légèrement. Mais c’était toujours passionnant, surtout avec toi. Elle tenta d’avancer un son point de vue le plus possible. C’est gentil, on est deux, mais il y a que toi qui m’intéresse, ça serait prétentieux que de se penser intéressant ou intéressante tout seul. Enfin, il y a que toi qui aurait le droit de faire ça amis ce n’est pas ton genre. Je dis ça car t’es le plus intéressant de tous.

Cassie omit encore des détails mais elle développa sa pensée encore plus. Les avances fusaient. Sinon, le faucheur tentant de rassurer son interlocutrice bien trop stressée par cette soirée il fallait le dire. Il avait raison après quelques verres, ça irait mieux. D’ailleurs, elle réalisa qu’elle avait failli à un devoir: demander ce que Riley souhaitait boire.

- En parlant de ça, tu veux boire quoi? Pardon j’ai zappé ce détail important! Elle sourit chaleureusement au prochain dires de Riey. Tu penses que l’alcool va m’aider? On verra bien. C‘est gentil de vouloir m'aider... . Un indice? Oulla elle fut gênée. Euh…. Tu le sauras dans la soirée rassures-toi.

Le thème suivant ornant la conversation était plaisant, ils se lâchaient tous les deux sur des sujets parfois sérieux.

- Ah bon? En somme oui car je sais à quoi m’attendre. Elle rit. Avec plaisir! Tu es prêt à me suivre car je vais t’emmener partout saches-le… ou tu voudras bien-sûr… mais j’ai mes idées. La jeune femme rit de nouveau. Ah peut-être pas la dernière… . C’est rassurant, tu as décidé d’être sympa et puis je n’ai pas envie de mourir sinon je ne te verrai plu. Ça serait bête, non? Et qui te traitera de Némo aussi gentiment que moi? Ajouta-t-elle histoire de plaisanter.

Riley venait d’avouer qu’il tenait à son amie. La belle ne se faisait pas de films, elle savait qu’il parlait d’amitié… . Même si elle espérait le contraire. Donc, elle ne surenchérit pas sur le coup bien que l’envie l’en démanger.

- Je préfère des personnes hautaines que d'autres bien vulgaires qui tentent des choses par très correctes toutes les deux secondes. Je te comprends aussi, fini ma vie merdique: place à une troisième vie! Plaisanta-t-elle, il y avait celle avant sa mort, celle avant la prison et celle après cet enfermement. Alice est adorable en effet, oui tu dis vrai: tout devrait bien se passer… . Elle repensa à son ancienne patronne qu’elle avait tenté de tuer. Quelle belle idiotie! Oui tu as raison, je vais t’inviter à boire un verre par exemple: j’amènerai ma sœur aussi je pense et Willy un ami. Ne t’en fais pas, même si tu avais l’intention de te débarrasser de moi, tu n’y parviendrais pas car je suis un vrai aimant quand je le décide. Elle sourit. Tu es fin prêt, tu es fait pour ça Riley.

Elle se leva au même moment pour enlever les assiettes vides sur la table. A force de papoter, ils en oubliaient le repas. Et Cassie devait servir son invité au mieux.

- J’arrive, désolé… .

Elle posa le tout sur la table de la cuisine pour enfin apporter le plat consistant qui avait assez cuit. Il n’avait pas cramé, quelle chance! Il était restait un peu trop longtemps, la jeune femme avait lancé sa cuisson. Il fallait une heure de cuisson pour une poutine de quatre personnes. Williams en avait fait encore de trop. Préalablement, elle l’avait chauffé deux minutes en faisant la sauce à part. C’était avant que le bel homme arrive. Tout était fin prêt! Elle arriva donc avec les deux assiettes chaudes.

- Le repas est servi. C’est une poutine italienne : plat en vogue au Canada si je me trompe pas. Elle sourit de nouveau. Tout cela accompagné d’un bon vin provenant de la cave de ma sœur: un Château de Seguin 2005, Bordeaux Supérieur que je vais t’apporter de suite. Elle s’exécuta après avoir placé les assiettes à table. Voilà, je ne sais pas si tu aimes. Ça te va? J’ai oublié de te demander ce que tu voulais boire tout à l'heure...enfin je l'ai fait mais un peu tard, mais si ça te convient, j’ai ma réponse, plaisanta-t-elle.

Cassie venait de lui signaler à l'instant et implictement, que s'il éprouvait le besoin de se confier sur son passé, elle serait là pour l'écouter et sans doute l'aider. Chose honorable de sa part, mais Riley ne tenait pas particulièrement à aborder le sujet qui venait de lui traverser l'esprit. Encore moins avec la blondinette. Il aurait vu ce fait comme une sorte de trahison envers Cassie, mais surtout envers Sunny. Là se trouvait tout le paradoxe. De plus, son ex compagne ne hantait plus ses rêves; il ne revivait plus en boucle cette scène horrible et sordide lorsqu'il était rentré du Texas, le jour de l'assassinat de la jeune femme; il sentait au plus profond de lui-même, qu'elle l'avait quitté, pour de bon cette fois-ci. Cela sonnait ainsi comme une sorte d'adieu; cela laissait place à un nouveau départ pour le jeune homme. Un véritable nouveau départ...
Comme abordé un peu plus tôt dans la conversation, le passé appartenait maintenant au passé. Il tenta de le lui expliquer, le plus simplement possible.

" Je te remercies du fond du coeur d'être présente. Mais il y a des choses que je préfère garder pour moi... comme une sorte de jardin secret. Je pense qu'il en est de même pour toi, on a tous besoin de garder une part de mystère, du moins je le pense. "

Il espérait sincérement qu'elle ne le prenne pas mal. Elle souhaitait seulement l'aider, ce n'était sans doute pas de la curiosité mal placée, il n'y avait donc pas de raison pour qu'elle prenne la mouche.
La phrase suivante de la jeune femme le fit rire, il est vrai que les sujets qu'ils abordaient n'étaient pas tous d'ordre intellectuel ni culturel... Le principal n'était sans doute pas là de toute façon.
Il dû avouer qu'il s'était perdu en cours de route. Il ne voyait plus très bien où la jeune femme voulait en venir avec son, il n'y a que toi qui m'intéresse. Qu'entendait-elle exactement par là ? Il commenca à s'imaginer tout un tas de choses. Il dû se faire violence pour rester sur terre. Il posa sur elle un regard plein d'interrogation.

" Je dois avouer que j'ai du mal à te suivre sur la suite... Que veux-tu dire exactement par ... je suis le seul qui t'intéresse ? "

La petite plaisanterie du faucheur sur l'alcool eu pour mérite de rappeler à Cassie qu'elle avait presque failli à son devoir d'hôtesse parfaite. Ce petit détail insignifiant l'amusa. L'alcool pouvait parfois désinhiber, mais des révélations sous son emprise ce n'était pas franchement ce qu'il y a de mieux.

" Ce n'est pas grave, peu importe, j'avoue ne pas avoir très soif de toute façon. L'alcool va t'aider j'en suis sur... à raconter n'importe quoi surtout et à rouler sous la table. " Il lui adressa un clin d'oeil avant de redevenir sérieux. " Pas d'indice, alors d'accord, je prend mon mal en patience. "

La suite de la conversation rendit immédiatement le sourire au faucheur. Voire bien plus encore. Cassie acceptait avec joie de le faire sortir un peu plus. C'était presque inespéré, il avait déjà hâte que ces moments arrivent. Il rit de bon coeur avec la jeune femme.

" Et bien ce sera avec plaisir, je ne suis pas difficile niveau sorties, tout me convient... Et puis, tant que tu es présente c'est le plus important. "

Voilà qu'il recommençait... elle devait certainement le trouver lourd à faire des sous entendus. A partir de maintenant, il redoublerait d'effort pour ne plus sortir ce genre de chose. Cela se promettait difficile. Il rit à nouveau. " Oui ce serait bête, ça tu l'as dit. Cela dit ce serait peut-être un soulagement pour toi de ne plus avoir à me voir ni à me supporter " Il fit mine de réfléchir.. " Et bien, il n'y aurait plus personne pour m’appeler comme ça, ni Mister gâteau. "

Cassie n'avait pas relevé le fait qu'il venait de lui avouer qu'il tenait à elle. Sans doute n'en avait-elle rien à faire. Ou bien elle ne voulait pas avoir à répondre quoi que ce soit. Alors il n'ajouta rien de plus... Le ton redevint sérieux et la conversation suivie son cours. Il ne trouva rien à répondre de plus au sujet des personnes hautaines, perverses, comme il l'avait si bien dit, il faut de tout pour faire un monde.
Cette nouvelle invitation n'aurait pu lui faire plus plaisir.

" Oh non, ce n'était pas du tout mon intention, je ne compte pas te laisser tomber, ni t'abandonner et encore moins arrêter de te fréquenter. Un vrai aimant ? ... Oui, je crois que tu as raison. " Avant de s'aventurer sur une route sinueuse il se tut soudainement.

Elle exerçait une certaine attraction, voire fascination, sur lui. Une fois de plus, il n'avait pas pu se taire, c'était plus fort que lui. Peut-être devrait-il se jeter à l'eau et lui avouer, une bonne fois pour toute ce qu'il ressentait à son égard, ce qu'elle représentait véritablement pour lui. Non, impossible, il avait trop peur que cela détruise ensuite leur amitié. Pourquoi fallait-il toujours que tout soit si compliqué ?
Cassie amena la suite du repas. Il constata avec grand plaisir qu'il s'agissait d'une poutine, une délicate attention de la part de la jeune femme. Cela faisait une éternité qu'il n'en avait pas mangé. Elle n'aurait pu trouver meilleur plat. Il lui répondit avec un immense sourire.

" Tu ne te trompes pas... Le plat de mon enfance... tu es un ange, je crois que tu n'aurais pas pu mieux tomber ! Merci beaucoup. Le vin sera parfait avec ! "

Riley Thompson exprima le fait qu’il avait besoin de conserver une part d’intimité, de ne pas se confier sur tout, de préserver son jardin secret. Cassie comprenait très bien ce fait, elle acquiesça. Elle n’en voulait aucunement au faucheur, il avait bien raison. Sinon, l’être humain perdrait de son intérêt s’il se racontait sans arrêt, à tout bout de champ: plus question de mystère, l’ennui primerait. Il y avait tellement de chose à découvrir sur l’être humain. Chaque personne était unique.

- Il ne faut pas… c’est normal, je tiens à toi et être présente pour toi… c’est comme une nécessité. Elle sourit tout en fixant le canadien droit dans les yeux. Je comprends, je suis tout à fait d’accord.

La question que le brunet vint à poser fit littéralement rougir Cassie. Riley l’avait piqué au vif… . La jeune femme était très gênée. Devait-elle tout avouer? S’il savait: « tu es le seul qui m’intéresse », cela signifiait réellement dans la tête de Cass « je t’aime! ». Riley ne pouvait pas savoir, ni le deviner. Que faire? Venait-il de comprendre? Il devait la trouver bête… . Il était temps d’assumer ses pensées, Williams devait suivre son cœur. La raison altérait son jugement. Sa tête bouillonnait. Elle ne répondit pas de suite. Elle écouta le reste des dires de Thompson. La belle ne plaisantait plus. Elle resta bloquée face à son interlocuteur. Elle le regarda un moment. Mais elle se sentit très mal à l’aise car il était l’objet de ses désirs… . Le conflit dans sa tête était dur! Fallait-il écoutait la raison ou son cœur? A cet instant, elle était perdue. Cassie tenta de se concentrait sur le discours de Riley mais tout passa à côté pourtant il avançait des choses intéressantes. Mais Cassie faisait toujours face à ses aveux. Tout dire… ça la démangeait. Que faire? Elle n’avait que cette interrogation en tête. Le beau faucheur avoua ne pas avoir soif entre autre. L’ex-prisonnière avait failli en oubliant de lui proposer de boire mais elle était trop ailleurs… c’était le cas de le dire. Riley devenait sa drogue: cette remarque était assez hilarante dans le fond. Elle ne pensait, elle en voyait que lui à ce moment donné. L’homme plaisantait mais pas de réaction de la part de Cassie. Il devait la trouver longue à répondre, chiante même, super énervante… . Thompson se mit à sourire. Les jambes de sa protégée tremblait, le stresse, l’envie, la peur, la joie: tout se mêlait! Les paroles suivantes du brunet firent sourire la jeune femme. C’était le bon! Tout lui plaisait chez lui! Elle l’aimait c’était certain. Jamais elle n’avait été dans un tel état semblable à la folie. Elle déraillait complètement se sentant idiote sur le coup! Avait-elle droit au bonheur? Elle n’en savait rien mais il fallait tenter. Elle était fascinait par Riley: sa présence, tout… . Des sorties ensemble? Il abordait un thème très plaisant mais voudrait-il encore la voir après ses révélations? Il pensait réellement ce qu’il avançait? Il n’arrêterait pas de la fréquenter… il l’autorisait à être collante. Bon ce n’était pas son genre. Mais elle avait plus confiance d’un coup: Thompson ne l’abandonnerait pas. Cassie soupira, elle but une gorgée de son verre. Le bel homme appréciait les attentions de Cassie apparemment. Cette dernière se lança:

- Bon, tu dois te dire que je te suis plus…. c’est vrai. Je suis désolée, la conversation m’est passée à côté. Je me fiche pas de toi, encore moins de ce que tu penses. Vraiment… . Sincèrement, quand je disais que je m’intéressais à toi c’est parce que tu es réellement mon seul centre d’intérêt. Quand je te vois, je suis heureuse et ça depuis le début, depuis notre première rencontre. Tu as éclairé mes jours. Franchement, je n’entrevois pas une vie sans toi. Elle marqua une légère pause. Et oui, elle se lançait dans une longue tirade. Tu m’as toujours soutenue comme jamais personne ne l’avait fait auparavant. D’ailleurs, je t’en remercie. Tout me plaît chez toi, je pense qu’à toi. Riley je voulais te dire que je t’aime et ça personne me l’enlèvera. J’ai jamais connu ça, je sais que toi si… enfin… je t’aime et je ne peux plus me passer de toi.

Une fois son discours finit. La jeune femme baissa la tête instinctivement… elle avait peur de la réaction de Riley.

La soirée se déroulait sans encombres, ci ce n'est que le faucheur ne savait toujours pas à quelle sauce il « allait être mangé ». En effet, la jeune femme lui avait promis quelques révélations, mais celles-ci tardaient à venir. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Le faucheur avait beau tourner la question dans tous les sens, il ne voyait toujours pas de quoi il pouvait retourner. L'angoisse, avait tout d'abord pris le dessus, alors qu'il émettait tout un tas d'hypothèses plus loufoques les unes que les autres. Au final, cela n'avait pas servi à grand chose, si ce n'est de le rendre bougon en tout début de repas. Puis, rapidement la bonne humeur le caractérisant tant était revenue. Pourquoi ? Parce qu'il était heureux d'être en compagnie de celle qui lui faisait littéralement tourner la tête ; mais aussi parce qu'elle avait ce don particulier, qui consistait à émettre des phrases, en apparence toutes simples, mais qui le faisait passer d'une émotion à l'autre en l'espace de deux secondes seulement. Simplement, elle ne devait pas en avoir conscience, le considérant, à juste titre, comme un simple ami. Ce qu'elle avançait, n'était certainement pas dans le but de lui faire miroiter telle ou telle chose. Elle était fiancée et ne comptait probablement pas changer cette situation. En parlant de ça, ou avait bien pu passer cet idiot de Steve ? Il n'était pas vraiment sûr de vouloir le savoir... A coup sûr, le jeune homme réapparaîtrait d'ici peu de temps. Et alors, le faucheur n'aurait plus que ses yeux pour pleurer. Mieux valait penser à quelque chose d'un peu plus joyeux.
Comme d'ordinaire, les deux jeunes gens, discutaient de tout et de rien, mais surtout de rien. La conversation filait bon train, malgré tout, il avait de plus en plus l'impression de parler à un mur. Est-ce que quelque chose n'allait pas ? Pourquoi le regardait-elle aussi étrangement depuis quelques minutes maintenant ? Sans doute était-ce là son imagination débordante qui lui jouait un sale tour. Il enchaîna sur différents sujets. Non, assurément quelque chose ne tournait pas rond. La jeune femme ne pipait plus mot depuis quelques minutes maintenant. L'ennuyait-il ? Il n'aurait su le dire.
Ne sachant plus vraiment sur quel pied danser, ni de quelle façon se comporter, il continua inlassablement à parler, parler et parler encore. Que lui arrivait-il ? D'accord, cela lui arrivait parfois de parler pour ne rien dire, mais là c'était le summum. Assurément, il tentait de combler le silence de plus en plus pesant de Cassie. Devait-il lui demander ce qu'il n'allait pas ? Voulait-elle qu'il s'en aille ? C'était à la limite du supportable. Une tension - de quelle sorte il n'en avait aucune idée – régnait dans l'air. Le pire était sans doute sur le point de se produire. Non, ne pas penser à mal. Tout allait bien se passer. Contrôler sa respiration et rester zen était tout ce qu'il fallait faire. Oui... bonne idée.
Riley se retrouvait donc là, à table, avec Cassie, sans savoir plus quoi dire. Sa cervelle tournait à plein régime, tentant de trouver un sujet adéquat pour la faire réagir, mais rien de correct ne lui vint à l'esprit. Au bout d'un moment, qui sembla une éternité, la jeune femme repris enfin la parole. Ce qu'elle dit, laissa Riley, scotché sur sa chaise. Il n'était pas vraiment sur d'avoir tout compris, ou encore moins d'avoir bien interprété les paroles de son amie. Était-ce là une mauvaise blague ? Une caméra cachée ? Il n'en crut pas ses oreilles et pensa défaillir sur place. Un certain moment passa, avant qu'il ne recouvra ses esprits. Les révélations qu'elle venait de faire étaient plus qu'inespérées. Jamais il n'aurait cru, qu'elle puisse ressentir ne serait-ce que le millième de ce que lui ressentait à son égard. Une immense joie s'empara de lui, il ne savait pas trop quelle attitude adopter. Sauter de joie et courir partout tel un adolescent attardé, ou bien se comporter en adulte... Un large sourire s'afficha sur son visage à la fin de la tirade de Cassie, qui avait d'ailleurs baissé le regard et s'ingéniait à inspecter le contenu de son assiette.
Pour tout avouer, cela faisait longtemps qu'il ne s'était senti aussi... vivant. Par sa déclaration, la jeune femme venait de balayer toutes les souffrances endurées. C'était presque... magique ! Comme pour se donner du courage, il but une gorgée de vin, puis vint se poster près d'elle, aussi près que la proximité de la table le permettait. D'un geste tendre, il redressa le visage de celle qu'il aimait tant et planta son regard dans le sien. Qu'allait-il lui dire ? Il ne savait pas trop... (il n'avait pas préparé de discours). Les mots viendraient d'eux mêmes. Il inspira profondément avant de se lancer.

« Je... j'avoue que je ne sais pas vraiment quoi dire... à part que c'est... vraiment inespéré. Pas une seule minute je n'aurai pu imaginer ce que tu ressentais. Pour tout t'avouer, je ne me vois pas passer une seule seconde sans toi non plus. Je ne veux plus et je ne peux plus me passer de toi. Je tiens trop à toi pour cela. » C'est avec une émotion non feinte, qu'il enchaîna. « J'ai pris conscience de mes sentiments pour toi le jour où... tu m'as croisé dans le parc avec Helen. Avant ce jour, je ne savais pas vraiment ce qu'il m'arrivait... J'ai cru devenir fou, à ne pas pouvoir te révéler ce que tu représentais pour moi. » Une question, idiote sans nul doute, lui vint à l'esprit. «Et Steve, qu'advient-il de... lui ? » Un autre mot avait failli sortir, mais il se retint à temps. Les mots du faucheur étaient certes très contenus, mais il était assez effrayé comme cela, mieux valait y aller par pallié.

Avant qu'elle n'ajoute quoi que ce soit, il l'incita à se lever - la table devenant trop gênante - puis il l’enlaça. Que s'était bon de la sentir dans ses bras, de pouvoir la toucher... N'y tenant plus, il l'embrassa, passionnément. A cet instant précis, il eut le sentiment d'être enfin arrivé à destination. Malgré la peur qu'il éprouvait, il sut que tout serait différent à présent. Cassie l'aiderait à chasser ce sentiment, qui l'empêchait d'avancer depuis trop de temps, il en avait la certitude.
Il repris son souffle, puis d'une voix qui ressemblait plus à un murmure qu'autre chose il demanda, amusé.

« Lors de notre entretien à la prison, lorsque tu évoquais le fait de ne plus me lâcher... c'est de ça dont tu parlais ? »

Il l'embrassa à nouveau...

Cassie Williams venait de faire des révélations plus qu’importantes pour elle. La jeune femme avait tellement imaginé cet instant à plusieurs reprises. Ce soir, son stresse était palpable: Cass avait décidé de dévoiler tous les sentiments qu’elle éprouvait pour Riley Thompson. Ce geste n’était pas habituel, Cassie n’avait jamais connu un tel remue-ménage en elle. Son cœur parlait, et non sa raison. La belle n’avait pas connu l’amour à proprement parler juste l’influence, le goût de partager des mauvaises choses, la soumission à des hommes dépravés et dépourvus de bon sens, etc. Cela n’avait rien à voir avec les impressions de la jeune femme présentement, plutôt depuis qu’elle avait su qu’elle aimait son faucheur plus que tout au monde. Cassie avait la sensation de devenir complètement folle. Son cœur battait la chamade. Les scénarios de Riley et elle se bousculaient dans sa tête. Sa présence l’hypnotisait totalement. Williams désirait bien faire: tout dans les règles de l’art, sans fausses notes. Ses dires ne servaient peut-être pas le beau canadien. Ils allaient peut-être l’encombrer. Il allait certainement lui dire que l’amitié est plus noble que tout le reste, qu’il est désolé donc par conséquent refuser les aveux de Cassie. Cette dernière entrevoyait déjà le « non » de Riley. Ce geste de baisser la tête était semblable à un signe d’excuses. Elle ne voulait pas le déranger. Elle se sentait mal. Or, la jeune femme avait fait le choix de se livrer. Cassie n’avait plus suivi la conversation en cours avec le bel homme. Elle espéra qu’il ne lui en tienne pas rigueur… .

Williams ne vit pas le sourire de Thompson en réponse à ses aveux. Elle aurait su de suite le décrypter. Pendant ce temps, elle se faisait de fausses idées. Si elle avait fait plus attention, elle aurait su déceler les signes. Mais dans le bordel monstre qui s’était emparé de sa tête, Cassie ne pouvait entrevoir le fait que Riley avait aussi des sentiments pour elle. Pourtant, elle avait déjà entendu quelques avances. Or, bêtement, elle pensait que le brunet méritait mieux. Il valait mieux qu’une ex-shootée. Soudain, un mouvement fit sortir l’ex-prisonnière de ses pensées. Riley releva le visage de son interlocutrice qui pensait que tout était perdu d’avance… . Elle sourit l’air gêné, comme si elle pensait deviner sa réponse, l’avis de l’homme sur la question. Le beau brun lui fit un laïus. Cassie était passionnée par la vue du son faucheur. Aussi, elle écouta ce que Riley avait à dire. C’était important, très important même. Ses dires allaient être déterminants.

Thompson avoua qu’il n’avait pas idée des sentiments de Cass à son égard. Puis, il lui révéla ne pas pouvoir passer une seule seconde sans elle. La jeune femme avait ce qu’on appelait plus communément des étoiles dans les yeux. Elle n’en revenait pas. Elle sourit chaleureusement, elle se sentait mieux tout d’un coup. Riley lui enleva un poids: celui de le perdre, celui de se faire rejeter par celui qu’elle aime tant. Le canadien avait pris conscience des ses sentiments envers son amie à leur rencontre dans le parc. Pourtant, cet instant s’était mal terminé. Cassie s’en voulait d’avoir agi de manière puérile et d’avoir pu éprouver de la jalousie mais elle l’appréciait trop, il était trop important pour elle pour accepter qu’il voit d’autres femmes. C’était égoïste, elle l’admettait. Williams comprenait Riley sur un point: elle devenait dingue à force de cacher ses sentiments. Ce soir en était le preuve la plus convaincante: elle était dans tous ses états, c’était inhabituel. Le brunet lui posa une question en rapport avec Steve, mais elle se foutait royalement de ce bad boy. Elle ne l’avait jamais réellement aimé, elle l’avait compris depuis peu. La prison lui avait permit de se remettre en question. Ce fut utile et efficace! Elle n’eut pas le temps de répliquer, Riley la poussa à se lever. La belle s’exécuta sans soucis. Elle était heureuse. Riley pouvait la comprendre, ils partageaient les mêmes sentiments. Quand le faucheur la prit dans ses bras de manière romantique, la belle frissonna de plaisir, c’était bête à dire. Il n’avait eu aucun contact entre ce futur couple pourtant ils attendaient que cela mais leur raison les pousser à calmer leurs ardeurs. Puis, Thompson embrassa Cassie passionnément. L’instant était purement magique, les deux jeunes gens en profitaient à fond. Ils se retrouvaient, ou plutôt ils se trouvaient, ils allaient partageaient de nouvelles expériences dans un tout autre registre. Ensuite, le bel homme prit la parole l’atmosphère devint moins pesant qu’au début du dîner. Cass rit de bon cœur, Riley avait le don de redonner un sens à chaque instant et de les rendre parfait! La jeune femme acquiesça en même temps avant qu’ils s’embrassent de nouveau. Une union se formait. Après cela, Cassie n’avait plus envie du repas. Autant dire, que le canadien l’attirait carrément plus. Williams prit enfin la parole:

- Waouh, ça fait du bien… . Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde car jamais… enfin… je ne pensais pas que tu éprouvais de tels sentiments à mon égard. Je ne sais pas si je les mérite mais saches que je ferai tout pour te rendre heureux. Mon pire cauchemar serait de te perdre. Je t’aime trop. Je tiens à te préciser que Steve ne compte pas pour moi. Je te fais la promesse de jamais évoquer cette personne dans nos conversations tant il ne mérite aucune considération. Tu es l’homme de ma vie, le seul. Je suis à toi pour toujours.

Ce discours se termina par un nouveau baiser de la part de Cassie.

S'il s'était attendu à cela... de pareilles révélations... il n'en revenait toujours pas. Peut-être était-il en train de rêver après tout. Cela paraissait trop beau pour être vrai. Sans doute n'allait-il pas tarder à se réveiller. Le retour à la réalité risquait d'être plutôt brutal, pour ne pas dire douloureux. Le meilleur moyen d'en avoir le cœur net, était certainement de se pincer. Oui, bonne idée ! C'est donc ce qu'il fit, discrètement tout de même, au cas où.
Et bien non, apparemment il ne rêvait pas ! Ou alors il se pinçait dans son sommeil. Non, c'était fort peu probable, la douleur l'aurait forcément réveillé. Cette scène avait donc bien eu lieu. Incroyable. Il était donc bien dans les bras de celle qu'il aimait. A cet instant, il mesurait sa chance, ou plutôt, non il ne la mesurait pas, ne se rendant pas encore bien compte de ce qui se passait. Tout ce dont il était certain, c'est qu'à la minute précise, il devait être l'homme le plus heureux de la «terre », ou du skyline. Jamais il n'aurait imaginé, que l'attachement qu'il ressentait, au départ pour sa protégée, grandirait jusqu'à se muer en cette passion dévorante. Car oui, cela était bel et bien une passion dévorante. La moindre de ses pensées étant dirigée vers la jeune femme. Absolument tout chez elle lui plaisait, l'intriguait. Fou d'elle, voilà ce qu'il était. Si Cassie n'avait pas pris les devants ce soir même, sans doute aurait-il craqué en lui avouant à son tour ses sentiments. Garder cela pour lui étant devenu de plus en plus difficile au fil du temps. Ce rôle d'ami dans lequel il s'était cantonné durant plus d'un an, ne lui suffisait plus. Il avait eu envie de plus, il ne rêvait que de ça depuis bientôt deux mois, peut-être aurait-il sombré dans la folie à force de tout intérioriser. Mais cela n'arriverait pas, il pouvait se rassurer.
Il posa un regard plein de tendresse sur la blondinette. Il voyait en elle ce qu'il avait toujours cherché, espéré. Ce qu'il ressentait pour elle, était totalement différent de ce qu'il avait connu avec Sunny. Peut-être était-ce un peu plus fort encore. Probablement oui... Cette constatation lui fit peur, et il ne put s'empêcher de faire une sorte de comparaison. L'horreur vint alors assombrir cet instant magique. Ce qu'il avait pris soin de rejeter durant tant d'années, afin de ne pas souffrir à nouveau, lui revenait maintenant en pleine face. Depuis le décès de son ex fiancée, la peur de perdre un être cher était devenu une véritable phobie pour le faucheur. Cela lui avait littéralement bouffé la vie. Encore une raison de plus, au fait qu'il n'ait pas réussi à avancer durant toutes ces années, se laissant peu à peu happer par cette peur irrationnelle. Il devait en parler à Cassie, il en avait plus qu'assez de garder cela pour lui, il ne voulait pas lui cacher cela. Bien que cela ne soit pas non plus secret défense, mais c'était important pour lui, qu'il lui livre ses états d'âme, ses angoisses, tout comme ses joies, ses projets...
Il écouta attentivement ce qu'elle avait à lui dire, tout en jouant avec les boucles de ses cheveux. Un large sourire, s'afficha sur le visage du jeune homme. Ils avaient vraiment été aveugles pour le coup. Pourtant les signes ne manquaient pas... Apparemment, elle aussi était terrorisée à l'idée de le perdre, cela leur faisait plutôt un drôle de point commun.
Steve n'étant visiblement pas un sujet sur lequel il était nécessaire de s'appesantir, elle passa rapidement à autre chose... Ce qu'elle dit ensuite, l'ému au plus haut point. Les déclarations pleuvaient ce soir. C'était bien plus que ce qu'il ne pouvait espérer. Il ne pensait pas mériter toute cette attention, tout cet amour... Les mains du faucheur glissèrent, des épaules de la jeune femme, jusqu'à sa taille. Il resserra un peu plus son étreinte.

« Et bien... je dois dire que je suis aussi surpris que toi. Nous sommes vraiment bêtes... on a été incapables de voir ce qui se trouvait pourtant sous notre nez. J'avoue penser la même chose... je n'arrive pas vraiment à réaliser ce qu'il se passe. En tout cas, pour ce qui est de me rendre heureux, ce soir, c'est réussi ! J'espère être « à la hauteur », de mon côté... D'accord, ne parlons plus de Steve...  J'ai aussi peur que toi, peut-être encore un peu plus... Je suis terrorisé à l'idée de ce qu'il pourrait t'arriver. Peur que l'horreur se reproduise une seconde fois... Cette peur m'empêche souvent d'avancer, il va falloir que tu m'aides à passer outre... » Voilà qui était dit. Il s'interrompit quelques instants, juste le temps de contempler le visage de la blondinette, puis il repris, avec une émotion toute palpable dans la voix . « Pour toujours ? Je n'en demandais pas tant... J'ai vraiment une chance incommensurable d'avoir croisé ta route. » Il plongea son regard dans celui de Cassie. L'émotion monta d'un cran alors qu'il prononçait un « Je t'aime » presque inaudible.
Cassie l'embrassa à son tour, cela lui fit totalement perdre pied. Plus rien n'existait autour d'eux. Les lèvres du faucheur se firent plus pressantes. Il souleva la jeune femme de terre, poussa d'un geste hâtif ce qui se trouvait sur la table à manger et la posa là délicatement. Il ne savait plus vraiment ce qu'il faisait, la tête lui tournait. Tout ce dont il était sûr, c'est qu'à l'instant précis, il n'avait envie que d'une seule chose... aimer avec passion, celle qui lui faisait perdre les pédales.

THE END

[J'espère que cette fin te conviens ^^ J'avoue avoir un peu bugué sur le dernier paragraphe, je voulais pas trop entrer dans les détails non plus... J'espère que ça reste compréhensible !]

Terminé, verrouillé & archivé.